Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

B. Ecris les choses qui sont

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Chapitres 2 et 3.


1. L'historicité de ces Eglises

Du temps de l'apôtre, alors qu'il était dans l'île de Patmos, il existait en Asie Mineure une centaine d'églises au milieu desquelles se trouvaient les sept mentionnées dans ces deux chapitres.

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2. Le symbolisme de ces Eglises ou ce qu'elles représentent

Ces sept églises ont été choisies de préférence à d'autres, parce qu'elles possédaient en elles-mêmes un caractère particulier qui représente ou symbolise trois choses.

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a) La condition de l'Eglise à l'époque de l'apôtre.

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b) Sept différentes classes de chrétiens que l'on retrouve dans toutes les églises de tous les temps et de tous les lieux. Par exemple, nous trouvons dans toutes les époques de la chrétienté, ainsi que dans chaque église de chaque époque, des chrétiens dont le caractère est le reflet de l'une ou de l'autre de ces églises.

1) Nous rencontrons une classe de chrétiens qui se caractérise par les traits prédominants que nous trouvons dans l'Eglise d'Ephèse. C'est-à-dire des chrétiens pleins de vie, de zèle, des chrétiens actifs, persévérants, qui ne se laissent point arrêter par les difficultés, mais qui ont cependant perdu leur premier amour pour Jésus-Christ. Cette perte n'est pas encore apparente dans leur vie extérieure, mais elle existe néanmoins. Cette flamme de pureté et de simplicité qui constitue le premier amour n'est éteinte, cet enthousiasme des premiers jours de leur conversion a perdu de sa chaleur.

2) La deuxième classe, que représente l'Eglise de Smyrne, se caractérise par des croyants éprouvés, mal compris et mal jugés par le monde, pauvres des biens d'ici-bas et souvent persécutés; mais riches pour Dieu, vaillants et fidèles jusqu'à la mort.

3) La troisième se distingue par le caractère prédominant de l'Eglise de Pergame, soit des chrétiens qui, quoique exposés à tous les dangers d'un redoutable ennemi, restent debout et fidèles à la Parole de Dieu, mais qui, hélas! se laissent aller à une tolérance coupable vis-à-vis de certains principes de l'Eglise, tels que tolérer certaines dispositions ou idées nettement mondaines au sein de la congrégation, ou encore, l'établissement de certaines règles plus charnelles que spirituelles, dictées par un amour maladif, et révélant ainsi un grave danger.

4) La quatrième classe, qui est préfigurée par le caractère de l'Eglise de Thyatire, se compose de croyants pleins de zèle et de dévouement, allant même jusqu'au sacrifice, mais qui refusent de penser pour eux-mêmes, remettant toute responsabilité de leur âme, comme de la marche de l'Eglise en général, entre les mains des autorités ecclésiastiques,

5) Par contre, la cinquième classe, qui est l'image de l'Eglise de Sardes, se caractérise par des chrétiens satisfaits d'eux-mêmes, des chrétiens qui se reposent sur leurs lauriers passés, dans une quiétude absolue, ayant perdu la vision de l'oeuvre à poursuivre.

6) La sixième, qui est imagée par le caractère prédominant de l'Eglise de Philadelphie, donne l'admirable tableau de chrétiens d'élite. De chrétiens qui ont pleinement conscience de leur faiblesse, mais qui ont fait, et qui font chaque jour l'expérience bénie et personnelle de la puissance de Christ dans leur vie.

7) Et enfin la septième et dernière classe, qui est la continuation de l'état spirituel de Laodicée, révèle un triste tableau de chrétiens qui ne possèdent point le Christ qu'ils proclament, n'ayant que la forme de la chrétienté sans la réalité, se croyant riches, étant pauvres, sans vie, et par le fait sans vision, entraînés par un christianisme social sans Christ, destiné à être vomi de la bouche du Maître.

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c) Sept différentes époques de la chrétienté, et dans son infinie sagesse, Il les présente dans l'ordre des époques qu'elles préfigurent. Par exemple, dans la première époque de la chrétienté nous trouvons tous les caractères dépeints dans les sept messages adressés à ces sept églises, ainsi que dans toutes les époques, de la première à la dernière, mais dans la première, le caractère prédominant est celui qui est révélé dans la première lettre, tandis que les autres sont en minorité. De même dans la deuxième époque, nous trouvons également tous les caractères de ces sept églises ; mais le caractère qui prédomine est celui de la deuxième église, et ainsi de suite jusqu'à la dernière. De sorte que le caractère de l'Eglise d'Ephèse se retrouve dans la dernière époque, les temps actuels, mais c'est l'exception. Le caractère qui prédomine en ces temps de la fin est celui de Laodicée.

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3. Description de ces Eglises

Jetons un coup d'oeil rapide sur ces sept églises.

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a) L'Eglise d'Ephèse (v. 1-7).

Cette église était fidèle dans la vérité, zélée dans le travail, et ne se lassait point dans les difficultés croissantes. Cependant, si à vues humaines elle était parfaite, elle ne l'était point aux yeux de son Maître, devant lesquels rien n'est caché, et qui découvrait dans le coeur de cette église une tare secrète: «la perte du premier amour». En d'autres termes, cet élément de pureté et de simplicité avait en partie disparu. Cette émotion intime, cet enthousiasme bouillant, ce zèle irrésistible avaient perdu leur premier élan, et tel a été le caractère général de la première époque de l'histoire de l'Eglise jusqu'à la fin du premier siècle.

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b) L'Eglise de Smyrne (v. 8-11).

L'Eglise de Smyrne offre le sombre tableau d'une église dans le creuset de l'épreuve, et appelée à rester dans ce creuset pour un temps déterminé, ce qui caractérisait bien l'âge qui succéda à l'Eglise apostolique jusqu'en l'an 316, comme le montre l'histoire qui cite précisément dix grandes persécutions des chrétiens de la part des empereurs romains.

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c) L'Eglise de Pergame (v. 12-17).

Cette église, qui demeurait dans la ville où Satan avait son trône, tolérait dans son sein deux principes diamétralement opposés au plan divin. Les doctrines de Balaam et des Nicolaïtes, l'une enseignant l'union du peuple de Dieu avec le monde, l'autre l'établissement d'une classe privilégiée au-dessus de leurs frères, comme le fait comprendre le mot de Nicolaos, «Nico» qui veut dire dans notre langue «dominer» et «Laos» qui veut dire «laïque», le peuple. Là encore, l'histoire montre que la condition de cette église caractérisait bien la troisième période de la chrétienté, où l'église souffrante sortait du creuset de la persécution pour entrer dans les faveurs impériales, de l'an 316 à l'an 500, pour s'endormir et se laisser séduire par ces deux principes sataniques.

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d) L'Eglise de Thyatire (v. 18-29).

Les croyants de Thyatire avaient beaucoup de zèle, leurs oeuvres étaient nombreuses, mais ils étaient dominés par une autorité non reconnue de Dieu, et qui conduisait l'Eglise dans une prostitution religieuse, image frappante de l'époque où le cléricalisme naissant triompha jusqu'à l'an 1500.

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e) L'Eglise de Sardes (chap. 3: 1-6).

L'Eglise de Sardes vivait dans l'illusion d'une fausse sécurité, se reposant sur ses oeuvres passées, au lieu de poursuivre avec zèle la mission que Dieu lui avait confiée, à l'exception de quelques frères bouillants d'amour pour le Divin Maître. Frappante image de l'époque de la Réforme, qui hélas! satisfaite de ses premières oeuvres, tomba dans l'engourdissement spirituel et n'acheva point l'oeuvre commencée.

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f) L'Eglise de Philadelphie (chap. 3: 7-13).

Par contre, cette Eglise de Philadelphie présente l'image d'une oeuvre vivante, qui caractérise merveilleusement cette époque du réveil et de grande activité missionnaire du siècle dernier, ainsi que la vraie Eglise au sein de la chrétienté actuelle.

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g) L'Eglise de Laodicée (chap. 3: 14-22).

Enfin nous avons l'Eglise qui révèle le plus triste état spirituel de toutes ces Eglises. Toute émotion, tout enthousiasme, toute passion, toute compassion, toute vie spirituelle sont bannis de son programme. Son état spirituel est tel que Celui qui est l'Amen, le Fidèle, le Véritable, n'a aucun compliment à lui faire. «Je connais tes oeuvres», dit-Il. «Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche.» La tiédeur spirituelle qui caractérise cette église est cet état d'âme dans lequel la conviction n'affecte plus la conscience, ni le coeur, ni la volonté. Cela ne veut pas dire qu'elle était tombée dans une entière indifférence, le fait est qu'elle n'était pas froide. Ses registres pouvaient probablement montrer un nombre considérable de membres, elle pouvait fort bien posséder un superbe édifice exempt de toute hypothèque, elle pouvait même entretenir une activité intense entre ses paroissiens; mais à côté de cela, elle avait perdu le sentiment de sa vraie mission. La croix n'occupait plus la première place, le Sinaï voilait le calvaire, les oeuvres étaient placées avant le salut. On croyait encore à la présence du mal dans la société, et on luttait contre ce mal, mais le sentiment de la gravité du péché avait disparu et l'on ne croyait plus à la faillite complète de l'humanité, de manière que toute la prédication de cette église se limitait à un évangile social, sans le Christ de Dieu. Elle se croyait riche, et pensait n'avoir besoin de rien, mais aux yeux de Celui qui est le commencement de la création de Dieu, elle était pauvre, malheureuse, misérable, nue et aveugle. La condition de cette église n'est-elle pas le triste tableau de la condition religieuse de notre époque, où tout est forme et vanité?


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