Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Parabole de la perle

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versets 45-46.

Le royaume de Dieu est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles. Il a trouvé une perle de grand prix; et il est allé vendre tout ce qu'il avait, et l'a achetée.

Matthieu 13: 45-46.

 

Cette parabole ressemble beaucoup, à son début, à celle que nous venons de considérer. Nous retrouvons une des figures qui nous sont familières, celle de l'homme, désigné ici comme un marchand.

L'idée de vendre tout ce qu'il a pour acheter ce qu'il a trouvé est présente comme dans celle du trésor. Ainsi nous rejetons pour les mêmes raisons l'interprétation populaire qui fait de Jésus-Christ, la perle de grand prix, et du pécheur, le marchand qui l'a trouvée. Une telle interprétation est en contradiction formelle avec les vérités fondamentales du salut. Nous ne voulons pas revenir sur ce sujet qui a été traité dans la précédente parabole. Nous passerons ainsi directement à la signification de la perle elle-même. Que peut bien représenter cette perle de grand prix?

Premièrement, remarquons que les perles n'avaient aux yeux des Juifs aucune valeur. Dans l'Ancien Testament nous avons des descriptions merveilleuses de pierres précieuses; mais rien ne nous est dit de la perle. La perle n'occupe aucune place dans les couronnes des rois d'Israël et de Juda, ni sur le pectoral du grand-prêtre. Quand Job répond à la critique de Beldad (Job 28 : 15-19) et demande où se trouve la sagesse, il mentionne toutes les pierres précieuses, mais passe sous silence la perle. Il est vrai que nous la voyons mentionnée au dix-huitième verset, mais par une erreur de traduction. La version révisée anglaise, par exemple, substitue le mot de cristal à celui de perle. Par contre, la perle était très considérée parmi les Gentils.

Lors de récentes investigations faites en Egypte, il a été démontré que la perle avait sa place dans les couronnes royales des anciens rois. A Ninive, la perle était en grand usage et une valeur grandissante lui a été donnée progressivement de sorte que la perle est devenue très précieuse dans l'Est. Cela nous aide à comprendre à quel degré d'étonnement les disciples ont dû être frappés lorsque le Maître leur dit: «Le Royaume de Dieu est semblable à un marchand qui cherche de belles perles. Il a trouvé une perle de grand prix, et est allé vendre tout ce qu'il avait et l'a achetée» La parabole du trésor a été comprise par les disciples sans aucune difficulté. Ils étaient, eux les Juifs, le trésor caché dans ce monde; mais une perle ne peut signifier que les païens, considérés par eux comme des chiens. Se pourrait-il que Dieu jette un regard favorable sur les Gentils et les fasse héritiers de la vie éternelle? Voilà ce qu'ils ne pouvaient comprendre, et pourtant c'est bien l'enseignement que le Maître voulait leur donner, et qu'Il affirme plus tard par la plume de l'apôtre Pierre dans sa première lettre (chap. 2 : 9-10), lorsqu'il écrit, en parlant de l'Eglise: «Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, vous qui autrefois n'étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n'aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde.»

Regardons pour quelques instants la perle et sa formation. Premièrement, la perle est le produit direct d'un organisme vivant et non celui d'un mécanisme ou d'une fabrication quelconque. A ma connaissance il n'y a aucune autre pierre précieuse qui soit dans ce cas. En effet, l'Eglise n'est pas le résultat d'un système humain savamment conçu par le cléricalisme, mais le produit d'un organisme vivant, Jésus-Christ, la source de toute vie.

Deuxièmement, la perle est le résultat d'une blessure faite à la vie qui la produit. De même l'Eglise est le résultat des blessures faites à Jésus-Christ «car Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous» (Rom. 5: 8).

Troisièmement, la perle est la réponse du blessé à a blessure qui a été produite. De même l'Eglise est la réponse du Crucifié sur le péché qu'Il expie, de sorte que l'apôtre peut dire: Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ (Rom. 8: 1).

Quatrièmement, la perle est l'élément de la blessure qui a été transmué par le procédé de couches répétées jusqu'à ce que cet élément soit transformé en un joyau précieux de même nature que la vie qui l'a produite. De même l'Eglise, qui est l'élément qui a causé la mort de la sainte victime, se voit changée par le procédé de l'amour divin: Il s'est livré Lui-même pour elle, afin de la sanctifier pour la faire paraître devant lui, glorieuse, sans défaut, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible.

Nous savons tous comment une perle se forme dans le sein de l'huître. C'est un petit grain de sable ou un autre corps étranger qui pénètre dans le côté de l'huître et la blesse, comme blesserait un grain de poussière dans l'oeil humain. Pour calmer la souffrance que lui cause ce corps étranger, l'huître recouvre cette impureté d'une couche de sa nacre, matière gluante qui finit par se durcir. A ce moment-là, l'inflammation renaît, et produit à nouveau la douleur à laquelle l'huître répond par une nouvelle couche de sa nacre. Ainsi de suite, couche sur couche, l'huître va jusqu'à donner sa vie pour la formation de la perle, en sorte que ce corps étranger se voit transformé, à l'image de l'organisme qui l'a formé, sublime image de l'Eglise de Jésus-Christ.

Nous, créatures déchues, étrangères à la gloire de Dieu, nous qui n'avions aucun droit aux promesses divines, nous qui étions des ennemis, des révoltés, nous qui blessions Dieu par nos péchés et par nos fautes, Dieu versa sur nous la nacre de son amour, et a prouvé cet amour en allant jusqu'à la mort, la mort même de la croix, afin que nous fussions transformés à son image, de gloire en gloire.

Continuant notre étude, nous arrivons à considérer l'usage de la perle. Pour nous, la perle est une chose de luxe, c'est un ornement, une parure. Mais pour les Orientaux, dont l'imagination est particulièrement fertile, la perle est beaucoup plus que cela. C'est un ornement, bien entendu, mais un ornement symbolique, qui parle d'innocence et de pureté. Ainsi la parure de perles était l'image du puissant triomphe du bien sur le mal. Glorieuse vérité, mais hélas! si peu comprise et réalisée parmi nous. Que de hauts et de bas dans nos vies, que de chutes et rechutes dans nos existences et pourtant la victoire nous est assurée en Lui. L'apôtre saint Paul pouvait dire du fond de son âme: «Je puis tout par Christ qui me fortifie» (Phil. 4 : 13).

En Orient, seuls les rois avaient le droit de se parer de joyaux précieux. Aujourd'hui encore, en Perse, si je ne fais erreur, toute perle de grand prix devient automatiquement la propriété du shah. C'est donc, dans ce pays-là, un ornement royal précieux.

Sublime révélation de la gloire future réservée à l'Eglise, son corps mystique, destinée à être sa couronne de Gloire dans toutes les générations, aux siècles des siècles.

Hors du mystère du péché, hors du mystère du mal, hors du mystère de ce monde en révolte dans lequel les valeurs du Royaume semblent être méconnues et incertaines, Dieu, dans sa toute sagesse, a su tirer de ce chaos, un peuple qui porte son nom, et proclame sa vérité dans les générations futures, et un joyau précieux pour orner la couronne royale de son Fils bien-aimé, afin de montrer dans les siècles à venir, l'infinie richesse de sa grâce, par sa bonté envers nous en Jésus-Christ.


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