Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Parabole de l'ivraie

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versets 24-30.

Le royaume de Dieu est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l'ivraie parmi le blé, et s'en alla. Lorsque l'herbe eut poussé et donné du fruit, l'ivraie parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire: Seigneur, n'as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie? Il leur répondit: C'est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent: Veux-tu que nous allions l'arracher? Non, dit-il, de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Arrachez d'abord l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier.

Matthieu 13: 24-30.

 

La première parabole que nous venons de considérer nous a donné d'abord l'image d'un champ qui est en grande partie réfractaire à la culture, puis celle de la bonne semence qui a été semée dans la bonne terre et qui n'a produit qu'une récolte moyenne. A ces constatations s'en ajoute une troisième qui nous sera révélée par l'ivraie.

Nous suivons la même méthode pour l'étude de cette parabole que pour la précédente. Premièrement jeter un coup d'oeil sur le tableau qu'elle nous offre, puis considérer l'interprétation du Maître, et, en troisième lieu, déduire de cela les instructions qu'elle contient pour nous-mêmes.

Dans le tableau qui nous est présenté, il y a trois choses prédominantes qui attirent notre attention. En premier lieu c'est l'image du champ ensemencé par le propriétaire. Ici nous n'avons rien qui ne soit parfaitement normal. Mais voilà qu'apparaît, dans ce même champ, un deuxième personnage qui jette de l'ivraie parmi le blé qui vient d'être semé. Ce deuxième semeur ne peut être qu'un ennemi. Cet ennemi est un transgresseur de l'ordre établi. Il n'a aucun droit sur ce terrain, et il en a lui-même pleinement conscience, comme le montre sa manière de faire. Il vient de nuit, en sourdine, pendant que les gens du maître dorment. Cela fait ressortir sa poltronnerie et sa lâche détermination de faire le mal par amour du mal, par pure haine contre le propriétaire légitime du champ. Lui-même n'a rien à gagner en exécutant son acte scandaleux, alors que le propriétaire a tout à perdre.

La semence qu'il choisit pour empoisonner le champ, confirme sa détermination de nuire à l'extrême. L'ivraie qu'il sème est une plante enivrante dont la graine est vénéneuse, certains pensent même que l'ivraie est un blé dégénéré. Dans tous les cas, le fait est qu'elle est très ressemblante au blé, dans sa germination et son développement. Ce n'est que lorsqu'elle atteint sa maturité qu'on peut la distinguer nettement du bon grain, et c'est ce qui la rend particulièrement redoutable.

La troisième chose qui nous frappe dans ce récit, c'est l'attitude du propriétaire devant la constatation du mal accompli. «Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson», dit-il. Premièrement par considération pour le bon grain, de peur qu'en arrachant l'ivraie, le blé ne soit déraciné, puis pour donner une magistrale démonstration de ce qu'est véritablement l'ivraie. En laissant croître l'un et l'autre jusqu'à la moisson, il sera facile de discerner sans erreur l'un de l'autre, sur la base de leur propre manifestation. Cette manifestation justifiera sans contredit leur destinée. L'ivraie sera liée en gerbes et brûlée, alors que le bon grain sera amassé dans le grenier du maître.

Considérons maintenant l'interprétation que nous donne le Seigneur du champ, puis du deuxième semeur, et, en troisième lieu, de la moisson (versets 36-43).

Sur le premier point, le Maître nous dit: «Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme; le champ, c'est le monde». Le mot «monde», employé ici, n'est pas le même que celui qui est employé plus loin et qui se trouve dans cette phrase du verset 39: «La fin du monde». Dans le premier cas, au verset 38, le monde est, comme nous l'avons déjà dit dans la parabole précédente, le monde physique avec tout ce qu'il renferme, alors qu'au verset 39, le mot « monde » fait allusion à notre société humaine, à notre civilisation, à l'ère chrétienne dans laquelle nous vivons.

Ce monde physique, cette création tout entière qui soupire et souffre les douleurs de l'enfantement (Rom. 8 : 22), attend avec un ardent désir la manifestation des Fils de Dieu (Rom. 8 : 19), c'est-à-dire le résultat complet de la semence qui a été jetée en terre par le divin semeur.

N'oublions jamais que ce monde appartient à Dieu, et que Dieu, dans sa miséricorde, a placé ici et là, des fils du Royaume (verset 38) pour qu'ils apportent par leur vie de consécration, par leur témoignage vivant, une puissance de régénération et de vie, qui enraye le péché, et produit la guérison, afin de tarir la source des larmes et transforme les soupirs en chants d'allégresse, pour qu'ils fassent prévaloir dans leur entourage les principes divins du Royaume de Dieu leur Père. La grande espérance du Divin Semeur, en ensemençant son champ, est d'établir son Royaume sur la terre, réalisant ainsi la prophétie d'Esaïe 11 : 9, qui déclare qu'un jour «la terre sera remplie de la connaissance de l'Eternel comme le fond de la mer par les eaux qui la recouvrent».

Allons un pas plus loin et considérons l'explication du Seigneur sur le deuxième semeur et sa semence. Le Seigneur nous dit que celui qui a semé l'ivraie est un ennemi, cet ennemi est un transgresseur, un usurpateur qui occupe une situation à laquelle il n'a nullement droit. Oh! si nous pouvions, nous les rachetés de Jésus-Christ, nous rendre bien compte de cette vérité, nous lui résisterions jusqu'au sang chaque fois qu'il veut nous tenter. Et combien nous avons besoin d'apprendre à mieux connaître cet adversaire, car s'il n'est pas omniscient, ni omnipotent, il dépasse de beaucoup en connaissance et en force les limites assignées à l'homme.

Pour quant à son origine nous ne connaissons rien de positif. Il semblerait par certains passages que Satan était un chérubin protecteur, aux ailes déployées, plein de sagesse et de beauté, placé sur la Sainte Montagne de Dieu (symbole du gouvernement de Dieu) en Eden, le jardin de Dieu, au milieu de pierres étincelantes (image de créatures rationnelles splendides), voir 1 Pierre 2: 4-6, comme gouverneur d'une création préhistorique. Cet astre brillant, ce fils de l'aurore... fut intègre dans ses voies depuis le jour où il fut créé jusqu'à celui où l'iniquité a été trouvée en lui et où il a dit en son coeur: Je monterai au Ciel, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu... je serai semblable au Très-Haut.. Son coeur s'est élevé à cause de sa beauté, mais ayant corrompu sa sagesse, Dieu l'a précipité de sa montagne sainte... Il le fit disparaître du milieu des Pierres étincelantes (voir Esaïe 14: 12-14; Ezéch. 28: 12-15). Ces paroles n'auraient-elles pas une portée beaucoup plus grande que celle que pourrait faire soupçonner celui à qui elles sont adressées, le roi de Tyr? Ce qui est intéressant de savoir, c'est qu'un grand nombre d'éminents serviteurs de Dieu, tels que C. I. Scofield, R. A. Torrey, James Gray, I. M. Haldiman, A. C. Geabelein et beaucoup d'autres encore, pensent ainsi.

Au premier verset de la Genèse il est dit. «Au commencement Dieu créa les cieux et la terre.» De quand date ce commencement? Nul ne le sait. Tout ce que nous savons, c'est qu'au commencement, lorsque Dieu créa les cieux et la terre, Il les créa parfaits. En lisant le deuxième verset et les versets 23-26 du quatrième chapitre de Jérémie, nous voyons la terre informe et vide, c'est-à-dire dans un état de complet bouleversement. Que s'est-il passé entre le premier et le deuxième verset de la Genèse? Si nous regardons notre planète, nous voyons qu'en effet elle porte partout les marques d'un cataclysme universel. Je me rappelle avoir vu, il y a bien des années, dans un énorme rocher qui avait été coupé pour la création d'une me dans le nord de New-York, les restes énormes d'un arbre gigantesque pétrifié par les siècles. En Suisse .nous sommes bien placés pour constater les traces d'un tel phénomène.

Ce cataclysme ne serait-il pas le résultat d'un jugement divin sur une création préhistorique qui se serait élevée contre Dieu? Il y a là certainement matière à réfléchir.

Au troisième verset, nous voyons l'Esprit de Dieu à l'oeuvre pour la réorganisation de notre planète bouleversée. Lorsque ce monde fut recréé, que le chaos fut remplacé par l'ordre, que cette terre réorganisée fut embellie et enrichie des beautés naturelles qui réjouissent nos yeux et répondent à nos besoins, Dieu créa l'homme à son image et à sa ressemblance, en connaissance, en justice et en sainteté. Il le plaça en Eden, comme gouverneur de cette terre renouvelée. C'est là, dans cet Eden, que nous voyons pour la première fois la présence de Satan. D'où vient-il, et que vient-il faire dans ce nouvel Eden?

Ne serait-ce vraiment pas cet ange déchu qui vient en vengeur chercher à séduire nos premiers parents, et ruiner ainsi cette création nouvelle, en y introduisant le péché? Regardez comme il se présente à Eve et la méthode qu'il emploie pour la faire tomber. C'est sous la forme d'un serpent qu'il se présente, créature dotée d'une grande beauté et d'une grande souplesse, élégante, subtile et séduisante. Il ne faut évidemment pas voir le serpent d'alors comme celui que nous connaissons. Le serpent d'aujourd'hui est une créature maudite (Gen. 3 : 14). Avant sa malédiction c'était une créature merveilleuse, comme l'indique son nom. Le mot serpent, en hébreu est «Nachash», qui veut dire «Resplendissant». Il se tenait debout comme on peut en juger par le 14me verset mentionné plus haut. Nous savons également qu'il se déguise en ange de lumière (2 Cor. 11 : 14) pour insinuer le doute: «Dieu a-t-il réellement dit?» n'avez-vous pas mal compris sa pensée! Puis il ment. Il est le Père du mensonge (Jean 8: 44) et nous voyons dans notre parabole son oeuvre néfaste d'empoisonnement par le moyen de l'ivraie. Et pourquoi l'ivraie, et non une autre semence telle que le chardon ou toute autre graine de ce genre? C'est que l'ennemi veut produire la plus grande confusion en répandant parmi le bon grain une mauvaise semence de même apparence afin de rendre impossible le discernement de l'une d'avec l'autre. Sa grande préoccupation dans son oeuvre diabolique est d'imiter autant que possible les méthodes de Celui qu'il combat pour mieux lui nuire, et c'est là, le coeur de la parabole. La chose prédominante qui a frappé la pensée des disciples est «l'ivraie». Lorsqu'ils viennent vers le Maître pour lui demander l'explication de cette parabole, ils ne disent pas: «Explique-nous la parabole des deux semeurs» ou «explique-nous la parabole de l'ennemi», mais «explique-nous la parabole de l'ivraie».

Maintenant que pouvons-nous retirer pour notre plus grand profit de cette parabole? Premièrement n'oublions jamais que la méthode de notre redoutable adversaire est celle de l'imitation. S'il y a un don particulièrement précieux, après celui de l'amour, pour notre époque si artificielle, c'est bien celui du discernement. Satan se déguise en ange de lumière, c'est un loup en vêtement de brebis, c'est un beau parleur qui endort la conscience (Eph. 5: 6). C'est un organisateur qui crée des sectes pernicieuses pour répandre de fausses doctrines dans le but d'élargir la route du Sinaï et d'obstruer celle du Calvaire, pour exalter le sacrifice de Caïn et flétrir celui d'Abel; pour jeter les chrétiens dans la voie de Balaam :et les perdre dans la mondanité, pour jeter le doute et la consternation dans le camp du peuple de Dieu, en faisant disparaître les limites existantes entre le bien et le mal, entre la vérité et l'erreur, entre l'homme de Dieu et l'homme du monde. Triste réalité présente.

Deuxièmement, il ne faut pas confondre l'ivraie avec les non croyants. Les non croyants ne sont pas précisément de l'ivraie. L'ivraie a été jetée dans la bonne terre et non dans les trois parties du champ qui sont nettement défavorables à la bonne semence. L'ivraie représente ainsi uniquement cette puissance diabolique de Satan, «les Fils du Malin», qui est utilisée pour la destruction de la foi. Ainsi l'ennemi n'a aucune raison de se soucier des multitudes réfractaires à la Parole de Dieu. Il les possède. Ce qu'il vise, ce sont «les Fils du Royaume» plantés dans la bonne terre. C'est pourquoi, «priez sans cesse» (1 Thess. 5: 17).

Troisièmement, il est bon de se souvenir que les deux semences doivent grandir ensemble jusqu'au terme de la moisson. Le propriétaire ne doit pas céder au découragement que pourrait lui causer la présence de l'ivraie.

Il est un fait certain: le mal se développe de plus en plus. La perversité devient diabolique à mesure que nous traversons les siècles. Aujourd'hui, le mal est plus satanique qu'il ne l'était dans les générations passées, car il est plus fourbe, plus rusé, plus perfide, le mal a atteint un raffinement de cruauté inimaginable.

D'un autre côté , le bien n'est pas non plus resté stationnaire, il a grandi, il n'est développé, les forces du Royaume se sont accrues. Nous pouvons à ce sujet répéter les paroles apocalyptiques «que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore, et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore. Voici je viens bientôt et ma rétribution est avec moi pour rendre à chacun selon son oeuvre» (Apoc. 22: 11-12).

La fin de notre économie est proche, nous marchons rapidement vers l'écroulement complet de notre civilisation, mais ce ne sera pas la fin de ce monde physique. Il y a des questions importantes qui ont rapport à cette époque, mais, comme elles, ne sont pas mentionnées directement dans cette parabole, nous les passerons sous silence.

Après cette économie, lorsque l'ivraie aura été rassemblée et détruite par le feu du jugement, le blé sera rassemblé dans le grenier divin. Alors il y aura sur cette terre une économie nouvelle, purifiée de l'ivraie, qui s'épanouira dans la gloire sous, la présence immédiate du Roi des rois.


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