Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Parabole du semeur

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versets 4-9.

Un semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent et la mangèrent. Une autre partie tomba dans les endroits pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre: elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas un sol profond; mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines. Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit, un grain en rapporta cent, un autre soixante, un autre trente. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Matthieu 13: 4-9.

 

Cette parabole est une des deux que le Maître a interprétées Lui-même, de sorte que nous ne rencontrons aucune difficulté dans son interprétation.

Les points qui nous intéressent sont les suivants: Le semeur, la semence, le champ et la moisson. Le semeur est le Fils de l'homme (verset 37). La semence ce sont les fils du Royaume (verset 38), c'est-à-dire, ceux qui ont reçu dans leur âme le message divin. C'est cette parole qui était avec Dieu, qui était Dieu, et qui a été faite chair et à laquelle nous avons été identifiés par le moyen de la foi, c'est nous, c'est moi, c'est cette parole vécue par les enfants de Dieu. Le champ c'est le monde (verset 8), ce monde physique avec tout ce qu'il renferme. C'est cette création tout entière qui soupire et souffre les douleurs de l'enfantement (Rom. 8 : 22). La moisson, ce sont les fruits de la semence, l'influence qui a été produite en faveur du Royaume par la semence, en d'autres termes, les oeuvres des croyants. Ainsi quel est l'enseignement que nous pouvons retirer de cette première parabole?

L'enseignement que nous en retirons est simplement navrant. Le coeur de Dieu a dû être étreint de souffrance devant la vision d'un monde si hostile, si rebelle, si réfractaire à sa vérité, ainsi que de constater le fait qu'une partie de sa semence a perdu de sa vitalité par son contact avec l'homme.

Considérons premièrement le monde imagé par le champ. Une partie tombe le long du chemin, c'est-à-dire dans un monde indifférent, incrédule, endurci, qui n'a pas une pensée pour Dieu, et qui, de ce fait, ne peut pas comprendre les choses de la vie à venir qui lui sont prêchées. Le malin (illustré par les oiseaux, comparez v. 4 avec 19) ne rencontre aucune difficulté pour empêcher toute puissance de vie de s'épanouir, ou même de germer dans un tel milieu.

Une autre partie tombe dans les endroits pierreux où il n'y a pas beaucoup de terre, elle lève aussitôt, mais périt faute de racines, c'est-à-dire dans un monde religieux, mais sans le moindre besoin spirituel. Facilement entraîné avec la foule à crier aujourd'hui: « Hosanna béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur», et, demain, à crier avec la même détermination: « Qu'Il soit crucifié». Un monde dans lequel l'émotion joue un grand rôle, mais où la volonté reste figée, de sorte que le résultat, dans cette partie du terrain, est le même que dans la précédente.

Une autre partie tombe parmi les épines, et est étouffée par elles. Triste spectacle d'un monde religieux, qui a conscience de son état devant Dieu, mais qui, hélas! étouffe ce besoin de Dieu par les soucis du siècle présent, et par les attractions de la vie matérielle et ses multiples plaisirs d'un jour, en sorte que là encore, la semence ne produit aucun fruit.

Une autre partie tombe dans la bonne terre, et produit son fruit. Symbole d'un monde qui a pleinement conscience du besoin de Dieu et qui est disposé à lui obéir. La semence jetée dans un tel terrain ne peut rester sans effet, un grain en porte cent, un autre soixante, un autre trente.

Cette partie du champ a tout pour assurer une bonne et abondante moisson, la terre est bonne, et en excellente condition, elle n'est ni piétinée, ni envahie de pierres, de ronces ou d'épines. Il n'y a rien qui puisse entraver l'éclosion de la semence et son développement, et pourtant nous sommes obligés d'admettre que la récolte n'est pas ce que l'on aurait pu attendre. Elle n'est pas de nature à réjouir et à encourager le Maître. Où se trouve la cause de ce désappointement? Se trouve-t-elle uniquement dans le terrain ou devons-nous la chercher également dans la semence? Pour les trois premières parties du domaine, nous pouvons admettre que le terrain est pour une bonne part responsable de l'insuccès des semailles, quoique pas entièrement, mais pour la quatrième partie, la responsabilité ne peut pas être imputée au terrain. La semence seule doit être responsable. Jetons un coup d'oeil sur cette semence. Le Maître Lui-même nous dit, dans son interprétation, que la semence ce sont les fils du Royaume (verset 38) et nous avons vu, au début de cette étude, que les fils du Royaume étaient l'expression de la parole incarnée, vécue chez les enfants de son peuple. Par exemple nous sommes, vous et moi, cette semence, si ayant reconnu notre état de péché devant Dieu, nous avons accepté la Parole faite chair, Jésus-Christ, comme substitut, et que par la foi, nous avons été identifiés à Lui. La semence est donc le peuple de Dieu. Chaque croyant est ainsi un grain de cette semence divine.

Et y a eu, il est vrai, à travers tous les siècles, des âmes d'élite, foncièrement consacrées à Dieu, des âmes qui n'ont compté ni leur temps, ni leur argent, ni leur peine, qui se sont données corps et biens, qui ont surmonté tous les obstacles, accepté tous les sacrifices, qui se sont inclinées devant toutes les humiliations et qui ne se sont point lassées dans leur zèle, et qui sont devenues, par leur obéissance à Dieu, des instruments puissants pour la conversion de milliers d'âmes: Mais à part ces âmes d'élite, qui ont produit le maximum, combien n'ont produit que le soixante pour cent et même que le trente pour cent. Et que dire du nombre plus grand encore de ceux qui n'ont absolument rien produit, et qui, pourtant, ont reçu la vérité et sont devenus par elle des ,enfants de Dieu, cette parole incarnée. Hélas! ils n'ont jamais amené une âme à la connaissance de la vérité, comme si ce travail était exclusivement réservé aux serviteurs de Dieu, n'ayant jamais reconnu que tout croyant est en Jésus-Christ, prêtre et sacrificateur pour Dieu (1 Pierre 2: 9). Ainsi leur témoignage n'a pas eu plus d'efficacité que celui de Lot en pleine ville de Sodome, par suite de l'inconséquence de leur foi. Convertis, mais gardant un coeur divisé, comme Naaman, ils sont disposés à se recueillir dans la Maison de Dieu, sans vouloir, pour cela, rompre les liens qui les gardent attachés à ce monde de péché. Portés à contempler les richesses d'En haut, ils courtisent les biens d'ici-bas, neutralisant de ce fait toute l'efficacité de leur témoignage. Chrétiens! puisqu'ils se sont identifiés par la foi en Jésus-Christ, il n'y a pas de doute sur ce fait; mais hélas! leur salut n'est suivi d'aucune oeuvre. Ils sont sauvés comme à travers le feu (1 Cor. 3 : 15), sans laisser après eux une oeuvre qui subsiste à la gloire de Dieu, sans avoir influencé le monde au milieu duquel ils ont été placés. Ils ont juste assez de vie pour se maintenir dans la foi; mais sans puissance pour attirer des âmes à Jésus-Christ. Vie nettement négative, ne faisant ni bien, ni mal. Qu'en est-il de toi, mon cher lecteur? Peux-tu affirmer avec véhémence, sous le regard de Dieu, qu'il n'en est pas ainsi pour toi? Que Dieu le veuille, et qu'Il t'aide à te consacrer tout à nouveau à son saint service, avant l'heure dernière.


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