Uzès, petite ville de cinq mille âmes, est construite sur la rive droite de l'Alzon, affluent du Gard ; dominée par sa « charmante tour Fenestrelle », dernier vestige de la vieille cathédrale que les Camisards avaient détruite en 1621, d'où l'oeil, découvre les mornes solitudes de la Garrigue environnante, elle étend, autour de l'antique demeure seigneuriale, son réseau de ruelles étroites coupées de loin en loin par des arcades.
C'est dans l'une de ces trouées du vieil Uzès, exactement « rue de la Triperie », que se trouvait l'habitation bourgeoise dont les Malarte avaient doté leur fille. C'est donc là que vint s'établir Simon Lombard lorsque le Synode de 1769 l'eut nommé pasteur d'Uzès.
L'Evêché d'Uzès avait toujours été une des forteresses du Catholicisme ; aussi fut-il un des théâtres les plus sanglants des guerres de Religion. La Réforme y avait trouvé de nombreux adeptes et même un Chef Camisard fameux - d'ailleurs aussi redouté à cause de sa cruauté que de ses succès militaires - en la personne du Capitaine Merle. L'Eglise du Désert, qui s'y fonda,' n'avait pas tardé à être l'une des plus importantes et des plus vivantes du Languedoc.
Il semblait donc que Simon Lombard n'eût qu'à se féliciter d'un changement avantageux à bien des égards, puisqu'il lui permettait d'occuper sa propriété et lui offrait, avec un champ d'action correspondant mieux à ses qualités, la collaboration d'un collègue sympathique en la personne du pasteur Theyron. C'était pourtant une période douloureuse qui s'ouvrait pour lui.
Période douloureuse
Ce fut d'abord la mort de son fils aîné, âgé de deux ans à peine (10 novembre 1769). Cette perte lui fut « d'autant plus sensible que jamais enfant n'était peut-être venu au monde avec une empreinte aussi marquée de tous les dons de la nature ». L'usage des cimetières étant encore interdit aux protestants, on l'ensevelit sous un tertre gazonné, à l'ombre de quelques tristes cyprès, au fond du jardin des Malarte « situé dans la traverse qui va de la grande à la petite bourgade » (1).
Les Lombard étaient encore sous le coup de cette épreuve lorsque leur second fils, Joseph-Simon, contracta la petite vérole (17 mars 1770). Pendant de longs jours, l'enfant oscilla entre la vie et la mort. Il fut sauvé comme par miracle et s'il conserva la vue, il ne le dut qu'au dévouement inlassable de sa mère.
Tendresse de mère
L'excellente femme ne connaissait aucun des procédés que la science médicale devait découvrir longtemps après elle, mais, imitant l'exemple touchant des bêtes qui lèchent avec tendresse les plaies de leurs petits, elle posait ses lèvres héroïques sur les paupières purulentes de J'enfant, aspirant, sans souci d'elle-même, l'humeur nocive qui rongeait ses prunelles (2).
ENTRÉE DE LA RUE DE LA TRIPERIE
Comme pour se venger de n'avoir pu l'emporter lui-même, la mort arracha la tante de l'enfant, Marion Malarte, à l'affection des siens (3). Une nouvelle tombe fut creusée dans le jardin où plusieurs autres devaient encore s'ouvrir bientôt.
Soucis d'ordre matériel
A ces épreuves vinrent s'ajouter, pour le jeune pasteur, des soucis d'ordre matériel. Il n'eut jamais de chance en matière de finances.
A l'instar de nombre de ses collègues du passé et de l'avenir..., il devait manquer d'un certain sens pratique et tout le monde abusait de son désintéressement... Comme, à côté de cela, il avait des principes d'économie et d'épargne fort louables, il se morfondait parfois de la façon lamentable dont il se laissait duper.
C'était d'ailleurs le plus souvent à part lui. Il se contentait de noter, dans quelque mémoire personnel, les méfaits qu'il avait subis et d'en tirer un enseignement moral, pour ses enfants ou ses paroissiens, qu'il se gardait, bien entendu, de mettre lui-même à profit lorsque l'occasion s'en présentait...
Il était la bonté même et supporter les injustices lui était plus aisé que de faire de la peine aux gens ou d'entrer en conflit avec eux. « Pas d'histoire... » telle devait être sa politique en affaires ; aussi recourut-il très rarement à des mesures radicales pour se faire payer et se contenta-t-il, le plus souvent, de ronger intérieurement son frein.
Il serait trop long d'énumérer les pertes sans nombre que lui firent subir' ses débiteurs, à commencer par les consistoires et en continuant par ses proches. Il vaut cependant la peine d'en noter quelques-unes : elles permettront de saisir l'un des côtés du caractère de Simon Lombard.
En arrivant à Uzès, on lui avait promis un traitement de 800 livres. « Je fus, note-t-il, victime de la mauvaise foi ; au lieu de 800 livres, on ne m'en donna que 600 et, parce que j'étais bien aise d'être chez moi, ou dans la maison et le bien de ma femme, je pris le parti de me taire... (4). »
Ce bien de sa femme, il ne devait d'ailleurs pas tarder à se rendre compte de sa très hypothétique valeur.
Les Malarte étaient de souche très ancienne, mais leur maison, « riche et florissante autrefois », n'était plus alors qu'un « antique vaisseau délabré » dont la coque, encore reluisante, ne pouvait guère que sauver... les apparences.
Nymphe Malarte avait contracté, à son mariage, une « donation générale » de la fortune familiale. Elle croyait cet héritage considérable ; elle finit par s'apercevoir que les dettes de son père étaient plus considérables encore. Il va sans dire que, lorsque Jacques Malarte se trouva dans l'embarras, c'est son gendre qui dut le tirer d'affaire (5).
Après celle d'Uzès, les églises de Lussan et de Bouquet devaient faire perdre plus de 1.200 livres à leur pasteur. Ce n'est pourtant pas qu'elles fussent déçues par son ministère ; elles affirmaient elles-mêmes n'avoir « jamais été mieux servies que par lui ». C'était négligence et manque de générosité. Simon Lombard se fâcha-t-il ? Point. Il se contenta, mélancolique, d'inscrire sur son « livre d'honoraires » : « Si c'est un talent de se faire payer des Eglises, j'avoue que je n'ai jamais eu ce talent ! (6). »
Il faudrait encore faire le détail des sommes d'argent que son frère, de Vauvert, lui extorqua pendant des années et dont le total devait atteindre, en 1801, plus de 3.240 livres (7) ; il suffit de savoir, une fois pour toutes, que, sa vie durant, Simon Lombard prêta de l'argent... à fonds perdus ! ...
Ce n'est qu'au soir de son existence qu'il commença à redouter les emprunteurs...
Dressant, un jour, une liste de ses mauvais débiteurs - il entendait par là ceux desquels il n'avait plus rien à espérer... - il la faisait suivre de cet avis, destiné « à son petit-fils » : « Il faut être bon, officieux, mais avec discernement et prudence (8). »
1815 : c'était un peu tard pour se méfier ! ...
Nouvelles charges de famille
Cependant, la famille pastorale d'Uzès s'était considérablement augmentée : coup sur coup, étaient venus au monde trois filles, Philise, Anna et Julie, et un garçon, Emmanuel ; d'autre part, Siméon, le jeune frère de Vauvert, qui était alors âgé de quatorze ans et songeait déjà au ministère, entrait en pension chez son parrain ; et enfin, à la mort du « papa Bousquet », sa veuve, apportant « ses meubles et son héritage », s'installait, elle aussi, au presbytère de la rue de la Triperie, où elle allait remplir le rôle de bonne tante auprès de tous les petits (9).
Toutes ces charges réunies ne pouvaient manquer de préoccuper le pasteur d'Uzès. Le domaine de Malaigues avait bien été vendu - peut-être sous la pression des nécessités - à la fin de 1774 (10), mais le produit de cette vente et l'aide matérielle apportée par la demoiselle Bousquet ne suffirent même pas à écarter tout souci pécuniaire, puisque Simon Lombard crut bon de confier à ses beaux-parents l'inquiétude avec laquelle il voyait s'ouvrir l'année 1775, qui, par ailleurs, devait lui être si funeste.
« Nous voici - leur écrivait-il - dans la septième année que je suis chargé de l'Eglise et de la campagne d'Uzès. Mes travaux ont été fort étendus et fort pénibles. J'ai extrêmement fatigué et souvent beaucoup trop, ce qui m'a causé, de tems en tems, quelque indisposition. Aucun pasteur de la province n'a été plus chargé que moi, aucun n'a été dans le cas de faire plus de dépenses que moi et cependant mes honoraires ont été des plus modiques... Me voyant déjà une nombreuse famille, je crus devoir faire un effort pour augmenter mes honoraires. Et pour cet effet, je me chargeai, en seul, l'année dernière, des Eglises d'Uzès et Blauzac. Pour la même raison, je me suis encore chargé, celle-ci,... des Eglises de Montaren et Saint-Quentin. J'ai porté mes appointements à 1.400 livres, ce qui me revient à 1.200 pour mon entretien. Mais que ma charge est pesante cette année, que ce fardeau est accablant pour un homme de ma constitution ! Je sens que je ne saurais le porter longtemps sans succomber...
« ... J'estime que le parti le plus avantageux polir toute la maison serait que je me chargeasse, l'an prochain, du quartier de Saint-Chaptes, que M. Fromental veut quitter et que nous allassions tous habiter à Garrigues... (11). »
Suivait le détail des avantages de toutes sortes, avantages matériels en particulier, que la famille devait trouver à quitter la ville pour la campagne, économies à réaliser, profits à tirer de la ferme et des champs qui, avec l'antique demeure seigneuriale, appartenaient aux Malarte, diminution aussi des obligations paroissiales.
Quelles réactions ces projets amenèrent-ils de la part de ceux auxquels ils étaient présentés ?... il est difficile de le préciser, non plus que les raisons qui les firent repousser. Peut-être, tout simplement, lie pasteur Fromental renonça-t-il à partir de Saint-Chaptes. Toujours est-il que Simon Lombard demeura à Uzès plusieurs années encore.
Les événements allaient se charger, d'ailleurs, de modifier les conditions d'existence de la famille Lombard. En effet, au moment où le pasteur d'Uzès, encouragé dans son ministère par le fait que la tolérance s'affirmait alors d'une façon officielle (12), envisageait l'avenir avec plus de sérénité, de nouveaux malheurs s'abattaient sur lui et les siens.
Nouveaux malheurs
Le 25 juillet 1775, son petit « Manuel » lui était enlevé et deux mois plus tard, le 25 septembre, à 10 heures du matin, sa femme était emportée à son tour par une très courte maladie (13).
LETTRE DE CONDOLÉANCES A SIMON LOMBARD (autographe de Paul Rabaut)
Décès de Nymphe Malarte
Ce fut une terrible épreuve pour le jeune pasteur. Son « épouse adorée » le quittait, âgée de trente et un ans, le laissant seul, après huit ans à peine de vie conjugale, avec quatre enfants dont l'aîné n'avait pas six ans.
Nymphe Malarte était un trésor de tendresse et de désintéressement. Sa mort ne fut pas un sujet de douleur pour les siens seulement. Tous ceux qui la connaissaient l'aimaient et la pleurèrent (14). Paul Rabaut, qui avait présidé son baptême, fut averti de sa fin :
Lettre de condoléances de Paul Rabaut
« Monsieur et cher frère - écrivait-il peu après à son collègue affligé - vous ne devez pas douter que je n'aye pris beaucoup de part au terrible coup dont le Seigneur vous a frappé. Les raisons de vous soumettre à sa volonté vous sont parfaitement connues ; je sais bien que cela ne suffit pas ; c'est pourquoi je le prie de tout mon coeur qu'il vous donne lui-même les forces et les consolations dont vous avez besoin (15)... »
TESTAMENT MYSTIQUE DE NYMPHE MALARTE
Fermeté dans l'épreuve
Simon Lombard accepta avec beaucoup de soumission la volonté de Dieu. Il manifesta une belle fermeté et un grand courage. Trouvant, dans ces circonstances poignantes, une inspiration renouvelée, il continua son ministère comme par le passé. Sa femme, il est vrai, lui avait laissé en partant un magnifique exemple de sérénité chrétienne, cela l'aida certainement beaucoup à surmonter sa douleur.
Quelques semaines plus tard, prenant pour texte la parole de Balaam : « Que je meure de la mort des justes et que ma fin soit semblable à la leur. » (Nombres 23 : 10), il donnait aux fidèles d'Uzès une prédication saisissante. Le tableau de la mort du juste, à la fois émouvant et vrai, fut décrit avec un accent de fermeté et de paix profondes. Pour l'auditoire, encore sous le coup des événements passés, il était évident qu'une seule expérience pouvait avoir de la sorte inspiré le prédicateur : le départ même de sa compagne (16).
Testament de Nymphe Malarte
Nymphe Malarte avait eu plus d'une fois le pressentiment d'une mort prématurée. A plusieurs de ses grossesses, elle avait jugé à propos de fixer ses dernières volontés. Cela ne voulait pas dire que la mort la troublât ; son « testament mystique », fait à Uzès le onze octobre mil sept cent soixante-quatorze, exprime une foi naïve, mais vivante : « ... je recommande mon âme à Dieu, écrit-elle, le Père tout puissant. Je le supplie très humblement de me faire grâce et miséricorde en me pardonnant mes péchés par le mérite précieux de la mort et passion de son très cher fils Jésus-Christ, mon Sauveur, et lorsque mon âme sera séparée de mon corps, Il lui plaise de la recevoir dans son paradis au rang des élus.
Je lègue aux pauvres (17)... »
La veuve Bousquet
Un autre privilège pour Simon Lombard, au moment où il perdait sa femme, fut d'avoir sous son toit la veuve Bousquet, des Vans, qui, on se le rappelle, était arrivée à Uzès après la mort de son mari, « vers le milieu du mois de juillet 1774 » (18).
C'était une femme de 57 ans, mais vigoureuse, alerte, décidée, et l'attachement sans borne qu'elle vouait à celui « qu'elle regardait comme son enfant » décupla ses efforts pour lui faire oublier son malheur.
Jamais le pasteur d'Uzès ne perdit le souvenir de sa bienfaitrice. En 1813, retrouvant sans doute, dans quelque tiroir, le testament que la brave femme avait fait, quarante ans plus tôt, en faveur de Nymphe Malarte, il ne put résister à la tentation d'y tracer ces quelques mots qui témoignent de sa vive reconnaissance :
« Ame honnête, droite et pieuse qui m'as adopté, qui t'es donnée à ma famille, qui m'as fait tout le bien qui a pu dépendre de toi, il y a 36 ans que tu as délogé pour aller vers le Seigneur, mais tu n'es point sortie de ma pensée, et je conserve pieusement le souvenir de tes rares bontés. »
Mort de Mme Bousquet
Sous la direction attentive de cette amie dévouée, tout allait à souhait dans la maison lorsqu'une maladie mortelle, sorte de gangrène intestinale, l'atteignit subitement et l'emporta (19).
Une « demi-heure avant d'expirer, elle exhortait encore son protégé à se soumettre à la Divine Providence » et lui prodiguait « ses conseils avec une précision admirable ».
« Ensuite, note-t-il, elle se recueillit, et, jusqu'au moment où elle rendit le dernier soupir, son âme fut élevée à Dieu. J'admirais sa fermeté, sa résignation. Quelle foi, quelle confiance en Dieu et en Jésus-Christ ! Oh ! que la mort des justes est édifiante. »
Mme Bousquet fut ensevelie dans le jardin d'Uzès, auprès du puits, vis-à-vis du tombeau de Nymphe Malarte.
Cinq semaines après la petite Julie la suivait dans la tombe (20) et deux ans plus tard, c'était au tour d'Anna, fillette de sept ans, favorite de son père, d'être enlevée par la mort (21).
« Tant de pertes dans un laps de temps aussi court, raconte Joseph-Simon, jetèrent la désolation dans l'âme trop sensible de mon père. A le voir, on eût dit qu'il allait s'éteindre et peu s'en fallut que sa triste famille n'eût aussi à gémir sur l'abandon de son dernier soutien... » Pourtant, « le Ciel le fit triompher de ses chagrins et de ses malheurs » (22).
Mais si le pasteur Lombard avait, moralement, soutenu l'épreuve avec vaillance, son caractère, comme sa santé, en avait pourtant subi le très sérieux contre-coup. Il est curieux de remarquer que son écriture change à ce moment d'une façon très nette. Elle se dépouille de cette allure parfois insouciante et molle qui trahissait la jeunesse. Elle devient tout à coup sérieuse, raisonnable, réfléchie. Un peu repliée sur elle-même, elle montre un homme, un homme mûr, qui médite, qui calcule ses élans, qui les arrête au besoin.
En effet, Simon Lombard n'est plus le jeune pasteur chez lequel domine la sensibilité et qui, tout en accomplissant sa tâche avec zèle, sait trouver le temps d'être un père de famille affectueux.
Orientation nouvelle
Cherchant soudain dans le travail intellectuel un contrepoids à sa douleur, il va se plonger dans l'étude. Son ministère, jusque-là, n'avait été que pratique. Il va lui donner une orientation nouvelle. Le pasteur va se doubler du docteur.
Pendant ce temps, que deviendront Joseph et Philise, les deux petits orphelins, seuls débris de cette famille qui, en dix ans, s'était vu arracher six de ses membres ? Confiés aux soins malhabiles d'une jeune gouvernante, leur unique fête est d'aller faire de courts séjours chez leurs grands-parents Malarte, maintenant retirés à Garrigues, ou chez des amis, deci, delà. Mais, le plus souvent livrés à eux-mêmes, et las d'errer dans la grande maison d'Uzès, vide et pleine d'ennui, ils se réfugient au jardin... le cimetière... C'est là qu'on les retrouve, pleurant, sur le gazon qui couvre les tombes, la mère qui leur manquera toujours (23).
Activité paroissiale de S. Lombard à Uzès
Au cours de cette époque troublée, quelle avait été l'activité de Simon Lombard?
Le Synode de 1769, qui le plaçait à Uzès, lui donnait également à desservir les communes environnantes : Blauzac, et Sanilhac au Sud, Montaren et
Saint-Quentin-la-Poterie au Nord. Il le chargeait en même temps de « trois corvées » dans les églises de Vallon et des Vans qu'il venait de quitter.
Julien
Il est facile de concevoir qu'avec une paroisse aussi vaste, Simon Lombard ne dut pas avoir de nombreux loisirs ; aussi esquissa-t-il un froncement de sourcils lorsque, l'année suivante, l'Assemblée lui confia la charge du jeune proposant, Julien (24). Mais, se rappelant les résolutions qu'il avait prises au temps passé où lui-même était placé sous la direction des pasteurs du Désert, il l'accepta de bon gré.
Affirmer qu'il s'occupa de lui avec grand zèle serait trop dire. Il n'avait d'ailleurs pas en mains les moyens de l'instruire d'une façon très efficace. Il est pourtant certain qu'il s'intéressa à lui, l'encouragea et le fit travailler. Il mit à sa disposition les quelques livres de sa bibliothèque, lui fit part de ses premières expériences, l'envoya faire des visites dans ses annexes et l'aida à composer quelques sermons (25).
La présence du jeune Julien auprès de lui, pendant deux années, donna certainement à Simon Lombard l'occasion de reprendre et de mettre au point les idées que sa propre qualité de proposant lui avait suggérées, naguère. On verra dans la suite l'effort qu'il soutint pour que les jeunes qui lui étaient confiés fussent judicieusement instruits et solidement affermis dans leur vocation.
DOS D'UN SERMON ÉCRIT PAR JULIEN, PROPOSANT DE SIMON LOMBARD
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- (1) Mss L. LL. Mémoires de Simon Lombard.
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- (2) Mss L. Garrigues. Mémoires de Joseph-Simon. Il faut voir la façon touchante dont Joseph-Simon lui-même, à 23 ans, décrit ces faits et rend hommage à sa mère.
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- (3) Mss L. Garrigues. Mémoires de J. Simon
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- (4) Mss L. Garrigues. « Livre de mes honoraires ».
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- (5) Ibid. Mémoires de J.-S. Lombard.
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- (6) Mss L. Garrigues. « Livre de mes honoraires ». Les difficultés de Simon Lombard sont confirmées dans de nombreux actes synodaux, Syn. du D., Tome III, pages 66, 164, 382, 542, 548, 576, 609.
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- (7) Soit environ 80.000 francs de notre monnaie. Mss L. « Mémoire des faits de mon frère à mon égard ».
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- (8) Mss L. Garrigues, Mémoire.
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- (9) Mss L. Garrigues. Mémoires de J.-S. Lombard.
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- (10) Ibid.
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- (11) Mss L. LL. Projet d'économie. (Début 1775).
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- (12) Paul RABAUT : Lettres à divers, Tome 1, page XIX.
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- (13) Fièvre putride, probablement contractée à Vallon, alors qu'elle se reposait auprès de ses amis Puaux. (Mss L. Garrigues; lettre).
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- (14) Mss L. Garrigues. « Mémoires de J.-S. Lombard ».
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- (15) Cette lettre autographe de Paul Rabaut est dans les documents de M. Léon Lombard. Une copie en fut envoyée à la Société d'Histoire. La première partie de la lettre seule fut publiée par Dardier. (RABAUT, Lettres à divers, Tome II, page 208).
- Voici la fin : « ... le sieur Salles, porteur de ces lignes, a des affaires avec Mme Bonnet, soeur et héritière de feu M. de Cruvier. C'est un fort honnête homme, reconnu généralement pour tel. Je vous prie de parler à Mme Bonnet pour que tout se termine à l'amiable. Je suis toujours avec les mêmes sentiments d'estime et d'attachement, Monsieur et cher frère, votre très humble et très obéissant serviteur.
- «Ce 17e 8bre 1775. »
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- (16) Mss L. Garrigues, Tome Il, grand format, page 289 et ss.
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- (17) Mss L. Guarrigues, « Testament mystique » de Nymphe Malarte.
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- (18) Mss L. LL. Mémoires de Simon Lombard.
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- (19) Mss L. Garrigues. « Mémoires de J.-S. Lombard », 20 avril 1777.
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- (20) Mss L. Garrigues. Mémoires de J.-S. Lombard, 31 mai 1777.
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- (21) Ibid., 28 mai 1779.
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- (22) Ibid.
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- (23) Ces détails sont relatés par Joseph-Simon Lombard lui-même. Il en conserva toujours le mélancolique souvenir.
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- (24) Syn. du D., Tome II, page 490.
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- (25) Dans la collection des sermons non reliés de Garrigues, nous avons trouvé six sermons, non signés, mais d'une écriture qui n'est ni celle de Simon, ni celle de Siméon Lombard. Cinq sur six portent la mention : « fini le... 1770 ». Ils peuvent être sans aucun doute attribués à Julien.
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