Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !
Récentes découvertes (1920-1939) - (suite)

S. - Ur et le Déluge

Dans le journal anglais « Daily Mail » du 30 novembre 1928, les lecteurs furent bien surpris de trouver une manchette, en tête du journal, ainsi conçue : « Theologians declare Bible stories "impossible". » Au-dessous, en caractères presque aussi apparents, on lisait : « The Deluge « A Legend ». Anglican scholars verdict ». Or, au moment même où ces déclarations stupéfiantes apparaissaient dans l'un des journaux anglais les plus répandus, le grand archéologue d'Ur en Chaldée, le professeur Léonard Woolley, découvrait des preuves certaines d'un Déluge qu'il y a tout lieu d'identifier au Déluge biblique. « Que penser de l'article du « Daily Mail » et des « théologiens qui proclament que les récits de la Bible sont impossibles à admettre ? » N'avons-nous pas le droit de dire bien plutôt que ce sont les négations impertinentes de ces théologiens mal inspirés qui sont impossibles à admettre ? Ces négations, nous n'hésitons pas à le dire, sont aussi hostiles à la science que funestes à la foi. Ici encore Dieu tire sa gloire des pierres qui proclament, avec toujours plus de force, la véracité de sa « Parole ». Nous donnons la parole à notre ami M. R. de Jarnac, auteur de l'excellente brochure : « Nouvelles Découvertes aux pays de la Bible » (1929-1931) :

« Au cours de sa campagne de fouilles de l'hiver 1928-29 M. Woolley, l'archéologue qui travaille pour le Musée Britannique et le Musée de Philadelphie, a fait la découverte suivante: Après avoir enlevé les décombres d'un grand cimetière, M. Woolley a pu traverser une épaisseur de 2 m. 70 d'argile apportée par les eaux. Sous cette argile, il a trouvé une couche de 10 centimètres, contenant des spécimens de poterie peinte et de silex. Plus bas, il rencontra une brique d'une forme toute particulière et toute nouvelle, légèrement convexe et aux coins arrondis. Un autre point a donné des résultats analogues : 1 m. 70 d'argile et au-dessous, des quantités de poteries peintes dont les fragments ont pu être rassemblés. On se trouvait en présence de cette poterie peinte dont la disparition subite semblait mystérieuse aux yeux des archéologues. Qu'était-ce que cette couche d'argile rencontrée en plusieurs endroits ? M. Woolley y voit les traces d'une inondation d'une importance jamais égalée dans l'histoire.

« Pendant la campagne 1929-30, on a trouvé la couche d'alluvion sur une épaisseur d'environ 3 mètres. Au-dessous régnaient des vestiges d'occupation humaine presque jusqu'au niveau de la mer. Enfin, à 1 mètre au-dessous du niveau de la mer, apparaissait une argile, verte et dure, percée de taches brunes résultant de la pourriture de racines. C'était un marais où poussaient des roseaux touffus et la boue de la couche supérieure était due à la décomposition de leurs tiges et de leurs feuilles. Il fallait y ajouter aussi les débris jetés de l'île où la ville d'Ur était construite. Au sud-ouest, on voyait un tas de briques tombées d'une bâtisse antédiluvienne. D'autres fragments d'argile dévoilaient aussi l'existence de cabanes de roseaux dont c'était le revêtement. »

M. de Jarnac cite ici un article du « Antiquaries Journal » (octobre 1930, p. 336) : « Les débris provenant de ce niveau antédiluvien produisirent, en dehors de la poterie, de nombreux concasseurs et broyeurs en pierre, des houes de silex, un vase de marbre noir et blanc finement poli, des faucilles d'argile, des modèles d'outils en argile dont les originaux étaient certainement en métal, des chapelets de stéatite (1), des chapelets de coquillage et deux chapelets d'amazonite que l'on trouve seulement au centre de l'Inde et au delà du lac Baïkal. Ces preuves de l'existence d'un commerce antédiluvien sont pour tout dire surprenants. »

M. Woolley et la plupart des archéologues n'hésitent pas à voir dans cette couche épaisse d'alluvions arrachés par une force aquatique formidable aux bords de l'Euphrate une preuve irréfutable du Déluge biblique. Sans doute il y a eu souvent dans cette région des fortes inondations ; mais aucune ne peut se comparer à celle qui a pu déposer cette couche considérable d'argile sur la ville primitive d'Ur et l'anéantir. L'apport soudain de ces alluvions a interrompu toute une civilisation qui, comme en témoignent les outils et les armes trouvés depuis 1930 sous ce dépôt, était singulièrement développée. Nous avons vu nous-mêmes, au British Museum, quelques échantillons de ces outils et de ces armes et nous avons été frappé par leur élégance et leur solidité, comme par l'art remarquable des poteries. Nous avons montré à un charpentier le croquis d'un de ces outils et il l'a, sans hésiter, désigné comme étant une « herminette », sorte de hache à tranchant recourbé, utilisée surtout pour la construction des bateaux. Rien ne nous empêche de penser que Noé a employé un outil de ce genre pour construire son Arche.

Le fait du Déluge biblique trouve d'ailleurs, sur la terre entière, des preuves nouvelles révélées par les géologues modernes. Nous croyons donc que le professeur Woolley a raison de parler du Déluge biblique en face de sa découverte, l'une des plus concluantes de l'archéologie moderne.


T. - La faillite de la critique négative

A) CONCLUSIONS DE DEUX ARCHÉOLOGUES MODERNES

Le Père Lagrange, qui fut longtemps le distingué directeur de la « Revue Biblique », a écrit peu avant sa mort un article remarquable sur « L'authenticité mosaïque de la Genèse et la théorie des documents » (2). Nous en donnons ici quelques extraits :

« Que l'oeuvre historique de Wellhausen soit désormais plus que compromise, c'est un fait. » (p. 166). « La critique a dû s'imposer des limites, renoncer à attribuer à chaque document tel verset ou tel quart de verset, comme au temps de la Bible " arc-en-ciel ". » (p. 169). « L'évolution qui part du fétichisme pour s'élever à la monolâtrie, puis au monothéisme, ou encore d'un culte champêtre très rudimentaire à des institutions sociales et sacerdotales compliquées, n'a pu tenir devant l'évidence des faits, révélés par des découvertes récentes. » (p. 166). « L'Exode est un fait qu'on ne peut mettre en doute sans faire état d'un scepticisme excluant toute discussion sérieuse. » (p. 177). « Moïse est incontestablement le grand législateur religieux d'Israël. » (p. 178). « Les critiques, confinés dans leurs travaux de cabinet, n'ont pas l'expérience vécue de l'exiguïté de la terre promise. » (p. 182).

Sir Charles Marston, l'animateur des fouilles de Jéricho, l'auteur de « The Bible is true » (traduit en français par Luce Clarence sous le titre : « La Bible a dit vrai »), ne ménage pas, lui non plus, la critique acharnée à contredire la Bible. Il dénonce « les méthodes de l'école matérialiste qui, - on le reconnaît maintenant - étaient non seulement spéculatives, au plus haut degré, mais, à la fois, partiales et a priori, bien que se réclamant de la plus rigoureuse objectivité. » (3).

Sir Marston cite les paroles du président de la British Association, proclamant la faillite de nombreuses théories dites scientifiques. Voici ces paroles : « Le physicien spéculatif doit admettre qu'il n'est rien à quoi son domaine ressemble davantage qu'à un édifice écroulé, à la suite d'une série de secousses sismiques : les secousses ont été des faits nouveaux d'observation. L'édifice s'est écroulé parce qu'il ne reposait pas sur le roc solide des faits vérifiés, mais sur les sables toujours mouvants des conjectures et de la spéculation. » (The Times, 6 septembre 1934).

Et Sir Marston ajoute : « Les « faits nouveaux d'observation » en ce qui concerne la Bible, ce sont les découvertes archéologiques de ces dix dernières années et leur effet sur l'édifice érigé par la critique scientifique de l'Ancien Testament a été celui d'une succession de tremblements de terre. Cet édifice est en ruines, parce qu'il n'a pas été bâti « sur le roc solide des faits vérifiés, mais sur les sables toujours mouvants des conjectures et de la spéculation ». On ne doit pas non plus oublier que la faillite de cette école de pensée dégage les livres du Nouveau Testament, autant que ceux de l'Ancien, des nuages de l'incertitude et du doute matérialistes qui les ont obscurcis au début de ce siècle, et qui ont troublé leurs messages pour les esprits les mieux dévoués. Que l'on envisage, maintenant, les évidences nouvelles par leur côté positif, on se rendra compte que les larges conclusions qui s'en dégagent témoignent indubitablement en faveur de leur véracité des récits bibliques.

« Pour autant qu'il s'agit de l'Ancien Testament dans l'original hébreu, un examen compréhensif des témoignages, laissés par les contemporains de Noé, d'Abraham, de Moïse, de Josué et d'Ezéchias, montre que tout ce qui a été découvert s'accorde avec le texte sacré et le confirme. »

B) DÉFAITE SUR TOUTE LA LIGNE

Il ne reste rien des fameuses théories données cependant comme le dernier mot de la science. Mentionnons, en particulier, l'effondrement total du système de Wellhausen et de ses disciples qui niait la mosaïcité du Pentateuque et faisait des cinq premiers livres de la Bible l'oeuvre de plusieurs rédacteurs vivant à des époques très éloignées les unes des autres et animés par des conceptions théologiques et morales contradictoires. Le professeur Hommel, de Berlin, écrit à ce sujet : « Plus j'étudie l'histoire de l'Orient, plus je suis convaincu que les théories de Wellhausen concernant une date tardive de la composition du Pentateuque sont absolument « fausses ».

La « Haute Critique » avait prétendu que Moïse, si vraiment il avait existé, ne connaissait pas l'écriture. Or, non seulement les découvertes montrent que l'écriture alphabétique était connue de son temps, mais elles montrent aussi que l'écriture cunéiforme était connue bien avant Moïse et même Abraham, à Ur, à Ninive, à Babylone, à Mari, où l'on a découvert de vastes bibliothèques, et les signes évidents d'une science avancée.

La « Haute Critique » avait affirmé que la civilisation du IIIe et du IIe millénaires en Palestine, Syrie et Mésopotamie avait été si rudimentaire qu'il était impossible d'accepter ce que la Bible dit du haut développement social d'Abraham et de Moïse. Or, non seulement les découvertes archéologiques révèlent au IIe et au IIIe millénaires une admirable éclosion d'art sous la forme de la sculpture, de l'architecture, de la joaillerie, mais aussi une incontestable maîtrise dans l'organisation et la discipline des cités.

La « Haute Critique » avait affirmé que, conformément à la théorie de l'Evolution, l'Humanité avait été nécessairement polythéiste à ses débuts et pendant un nombre considérable de siècles ; elle avait, par conséquent, nié le monothéisme de Noé, des patriarches et même de Moïse et de David ; elle avait fixé l'apparition du culte du Dieu Unique après Esaïe lui-même, au retour de l'Exil. Or, de plus en plus, les archéologues reconnaissent avec Sir Marston que l'Humanité primitive a été monothéiste et que le polythéisme est une décadence, non un point de départ.

La « Haute Critique », enfin, avait déclaré, toujours au nom de l'Evolution, que le début de la Genèse, surtout le premier chapitre, étaient inadmissibles. Or, les découvertes, non seulement de l'archéologie, mais des autres sciences, surtout de la géologie, de la zoologie, de la botanique sont venues, avec une force sans cesse accrue, se dresser contre les théories chères à Lamarck et à Darwin; elles ont prouvé la différenciation et la fixité des espèces; elles n'ont fourni aucun argument solide au transformisme et tous leurs résultats ont abouti à sa ruine. La doctrine de l'Evolution, responsable en une large mesure des méfaits de la « Haute Critique », est encore officiellement enseignée dans nos Ecoles et nos Universités, mais elle est de plus en plus désavouée par nos savants. C'est ce que l'un d'entre eux a eu récemment le courage de dire. Nous voulons parler de M. Paul Lemoine, Directeur honoraire du Muséum National d'Histoire Naturelle, qui a rédigé l'Introduction et la Conclusion du tome V de l' « Encyclopédie Française » (« Les Etres Vivants »). Nous voudrions pouvoir tout citer de ces déclarations si précieuses pour tous les amis de la Bible. « Je renvoie, dit-il, aux conclusions du volume : on y verra comment, à mon sens, ce tome de l'Encyclopédie qui me paraissait devoir assurer le triomphe des théories évolutionnistes, me semble, au contraire, aujourd'hui, sonner leur glas. »

« Il n'y a aucun fait biologique en faveur de la théorie de l'Evolution... Les théories de l'Evolution, dont on a bercé notre jeunesse studieuse, constituent actuellement un dogme que tout le monde continue à enseigner; mais, chacun dans sa spécialité, zoologiste ou botaniste, constate qu'aucune des explications fournies ne peut subsister, qu'il s'agisse des documents apportés par les Lamarckiens, par les Darwinistes, ou par les écoles ultérieures qui se réclament de ces grands noms... La sélection naturelle ne joue pas... Les données de la génétique n'apportent aucun argument, bien au contraire, en faveur de la notion d'Evolution... Il résulte de cet exposé que la théorie de L'Evolution est impossible... L'Evolution est une sorte de dogme auquel les prêtres ne croient plus, mais qu'ils maintiennent pour leur peuple. Cela il faut avoir le courage de le dire pour que les hommes de la génération future orientent leurs recherches d'une autre façon... L'Evolutionnisme, sous quelque forme que ce soit, ne satisfait plus notre esprit. »

Nous sommes heureux de terminer ce chapitre en citant encore Sir Marston: « Une autre erreur fondamentale, dit-il, erreur imputable à la critique de l'Ancien Testament, provient de l'essai des commentateurs d'appliquer la théorie de l'Evolution à la religion... Cet essai a provoqué une série de graves erreurs quant à la Bible (4). »

CONCLUSION

Arrivé au terme de notre étude, d'ailleurs incomplète, nous pouvons affirmer sans crainte d'être démenti que la Bible est vraie et digne de notre entière confiance. Toutes les attaques dont elle a été l'objet sont devenues pour elle comme autant d'occasions de révéler sa parfaite probité historique aussi bien que spirituelle. Nous pensons avec une profonde tristesse à toutes les âmes qui ont été détournées de la foi en la Bible par des théories dites scientifiques, mais que la vraie science a révélées complètement erronées. Qui dira le mal fait à nos églises par les faux docteurs qui ont répandu, souvent du haut des chaires, ces calomnies qui ont enlevé à la Bible un nombre considérable de disciples! Que de vies perdues, que de vocations entravées, que de familles divisées, et quelles armes offertes aux ennemis du Christianisme, sous l'influence de ces accusations d'erreurs, de faux et de mensonges portées depuis près d'un siècle contre la Sainte Ecriture! Il n'est pas exagéré de dire que cette critique négative a fait plus de tort à nos églises que les persécutions les plus cruelles ; car la persécution tue les corps, mais l'incrédulité tue les âmes.

Cependant, il ne suffit pas d'accepter sans réserve la véracité de la Bible et de proclamer son Inspiration divine; il faut, pour l'honorer vraiment, suivre le chemin qu'elle nous trace et ce chemin nous conduit au Dieu Sauveur. La Bible est un hymne à Jésus-Christ, le Fils Unique et Eternel de Dieu, venu du Ciel pour sauver la terre. La Bible est le cantique de l'Agneau Immolé pour les péchés du monde. La Bible est le Livre de la Croix. Nous pouvons dire de chaque écrivain sacré ce que le « disciple bien-aimé » disait de lui-même, à propos de son Evangile: « Nous savons que son témoignage est véridique. » (Jean, XXI, 24). Et nous ajouterons avec lui Ces choses ont été écrites, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la Vie par son Nom. » (Jean, XX, 31).


1) Variété de feldspath.

2) « Revue biblique », n° d'avril 1938.

3) « La Bible a dit vrai », p. 274-275.

4) « La Bible a dit vrai », p. 26.

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