Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

La " chrétienté " : le plus grand fantôme de l'histoire

Selon les statistiques - dont on a dit qu'elles figurent parmi les plus grands mensonges - il y aurait environ 500 millions de catholiques sur notre planète et autant de membres dans les autres confessions dites chrétiennes. Ainsi, selon Rome et Genève il y a un milliard de « disciples de Jésus-Christ » sur cette terre ! Donc, un homme sur trois serait soumis aux lois sublimes de l'Evangile et confesserait le nom du Sauveur tous les jours de sa vie, puisqu'un chrétien est obligatoirement un témoin de Jésus-Christ.

En plus, les nations dites chrétiennes sont aussi les plus riches. les pins instruites dans les sciences, la philosophie et la théologie. La plupart des chefs de ces nations se considèrent, peu on prou, comme chrétiens, ayant été au moins baptisés dans leur enfance. Ce qui, pour Rome et pour le C.O.E. est la bonne manière de devenir chrétien. Ces nations ont aussi à leur disposition tous les moyens et tous les instruments les plus modernes et les plus perfectionnés de propagande, de transmission des nouvelles, de transport et de progrès en général.

Jésus-Christ aurait donc sur terre un milliard de disciples qui n'arrivent pas à faire triompher (nous ne disons pas imposer) son incomparable Evangile de paix et de saint ! Sans aucun doute, beaucoup de peuples et de religions non-chrétiennes seraient tout naturellement accessibles à l'enseignement de Jésus-Christ, si seulement les Eglises pouvaient leur prouver la supériorité du christianisme sur leurs propres croyances religieuses. Hélas ! l'état spirituel et moral de la « chrétienté » ne le permet pas !

A la vérité, oser parler d'une telle masse de « chrétiens » à la seule faveur d'un rite superstitieux et magique - l'aspersion infantile - est un mensonge d'abord, et un péché contre la conscience des peuples et contre. l'enseignement chrétien ensuite. Non, il n'est pas possible que la « chrétienté » apostate ait jamais été chrétienne, sinon le plus grand opprobre de l'histoire tomberait irrémédiablement sur Jésus-Christ, face a un bilan aussi pitoyable de deux mille ans de prédication de l'Evangile.

Comment donc, avec une telle proportion de « chrétiens » et de moyens d'action, notre monde est-il toujours un champ de bataille ? Comment, avec une telle masse de « pacificateurs » (Matthieu .5 : 9) peut-on construire chez les « chrétiens » les instruments de destruction les plus terrifiants sans jamais arriver à établir une, paix convenable ? Comment se peut-il que devant tant de richesses gaspillées il y ait encore des peuples qui ont faim et qui tremblent pour leur lendemain ? Et puis, un homme sur trois serait témoin de la « Lumière du monde » et de la « Vérité qui affranchit », et tous ensemble ne sont pas arrivés à lutter contre les pires superstitions et la plus dégradante magie ? Horoscopes et fakirisme, cartomancie et spiritisme foisonnent en pays « chrétiens » et sont loin d'être en régression.

N'est-ce pas du milieu des nations soi-disant « chrétiennes », c'est-à-dire « baptisées », que viennent tous les films de corruption qui font l'apologie du crime et de l'infidélité conjugale, les récits à scandales et nombre de romans qui témoignent de la dépravation de l'imagination... Il faut citer' aussi ]'alcoolisme, les plaisirs malsains, le goût prononcé pour l'absurde dans une quantité de productions « modernes »... Et puis, le culte insensé des apparences qui a entraîné l'adoration du veau d'or, avec toutes ses conséquences, car « l'amour de l'argent est la racine de tous les maux » (1 Tim. 6 : 10). C'est toute cette marchandise que la « chrétienté » exporte vers les pays qu'elle devrait évangéliser, si elle était fidèle. Enfin, allez dans toutes les prisons et dans tous les mauvais lieux de toutes les grandes cités où triomphent la plus stupide vanité et le plus vulgaire matérialisme, vous n'y rencontrerez que des baptisés-aspergés de la « chrétienté » !

Il y a plus. Après les longs siècles d'aberrations religieuses, d'intolérance. de rivalités, de guerres, de conquêtes sanglantes entre les «rois très chrétiens » ou très « catholiques », après une succession d'odieuses iniquités, de mensonges et d'hypocrisies, on en est arrivé à donner à cette façon « occidentale » de penser et de vivre le nom de « civilisation chrétienne » ! Et beaucoup croient que c'est bien là le résultat normal de deux mille ans de christianisme. On objectera sans doute qu'un immense progrès a été accompli dans tous les domaines par rapport aux temps anciens. C'est le moins que l'on pût attendre d'un si grand message qu'est l'Evangile.

En toute loyauté, que doivent en penser les autres religions, celles qu'on a essayé d'amener au christianisme ? Car, cette existence d'une banalité de désespoir, cette vie d'ennui, de soucis et de misère d'une foule de chrétiens, peut-elle donc être mise au compte de Jésus-Christ ? Nul n'oserait lui faire cet affront. L'évidence même témoigne que les traits de caractère et le comportement sont les mêmes chez la majorité des baptisés que chez les non-chrétiens. Preuve irréfutable que le baptême à lui seul ne change pas la vie et ne rend pas chrétien. Il entretient au contraire la plus malfaisante illusion chez ceux qui devraient se convertir.

Il faut reconnaître en toute honnêteté que Jésus a été trahi. Une grande partie de la chrétienté s'est parée de son nom tout en reniant son Esprit.

Assurément, il reste beaucoup de chrétiens consciencieux et dévoués un peu partout dans le monde, nul n'en disconvient. Mais il n'est pas en leur pouvoir de redresser les idées fausses que l'on se fait en général sur la foi chrétienne. Souvent même on ne leur prête aucune attention. Mais au moins doivent-ils élever la voix sans faiblesse et dire aux consciences troublées que les larmes, le sang, les divisions, les injustices terrestres et les folies humaines ne sont pas à imputer au Fondateur du christianisme qui en a été le plus grand adversaire.

En réalité, les faits sont dramatiques et les malentendus relatifs à la vie chrétienne sont désastreux. Tout au long de son ministère, Jésus a averti ses disciples des conditions expresses qu'il faut remplir pour le suivre, donc pour porter son nom. Or, il n'est pas aussi simple que beaucoup de théologiens le prétendent d'être disciple de Jésus-Christ. Car les plus consacrés, tel que l'apôtre Paul, éprouvaient sans cesse la sainte angoisse du serviteur « impropre au royaume de Dieu » (Luc 9 : 62 ; 1 Cor. 9: 24-27).

Sans se lasser il faut donc dénoncer cette erreur aux conséquences irréparables qui fait croire au monde entier que le sacrement du baptême rend chrétien. Au risque de choquer plus d'un, disons que sans la foi profonde et sans un engagement personnel du baptisé, cette doctrine est un péché contre l'Esprit de Dieu qui, dans toutes les Ecritures, condamne les vaines apparences et insiste sur le don total de nous-mêmes au service de la vérité. Que cela nous plaise personnellement ou non, c'est l'Esprit de Vérité qui a raison.

Alexandre Vinet nous dira finalement ce qui fait la différence entre les deux natures de l'homme, entre ce qui est d'en-bas et ce qui est d'en-haut. Cette vérité fondamentale nous donne une idée du sérieux pathétique de l'entrée de notre Sauveur dans la vie humaine :

« La Bible proclame : « Vous êtes passés de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière », et « Ceux qui sont en Jésus-Christ sont de nouvelles créatures : les choses anciennes sont passées, voici que toutes choses sont devenues' nouvelles. »

« Sur deux lignes parallèles, mais en sens inverse, marchent, sans se toucher et sans s'unir, deux races, deux humanités. Qu'est-il donc survenu entre ces deux branches d'une même famille ? Quelqu'un des caractères primitifs de l'homme a-t-il été enlevé à l'une des branches ? Quelque caractère absolument nouveau a-t-il été ajouté à l'autre ? Des deux côtés, j'entends des cris, des soupirs, des mots d'ordre pareils ; ce sont, à ce qu'il semble d'abord, les mêmes expressions, la même langue ; on parle, sur les deux rives, de revoir, d'amour, d'espérance et même de Dieu.

« Mais sous des termes communs ce sont des idées différentes, et je vois bientôt qu'il n'est question, entre ces deux races ni des mêmes devoirs, ni du même amour, ni des mêmes espérances, ni surtout du même Dieu. Encore une fois, ce sont deux humanités ; il faut qu'il y ait ici deux origines, deux naissances ; et, en effet, il y en a deux : « Ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l'Esprit est esprit » (Jésus, Evang. selon Jean, chap. 3e). Or, l'esprit connaît la chair, mais la chair ne connaît pas l'esprit. »

(Enfants de Dieu et enfants du monde, Etudes Evangéliques).

Cette description n'est-elle pas saisissante ? Que faire pour ramener sur le chemin qui monte ceux qui sont sur le chemin qui descend ?

Il faut, selon notre Sauveur, leur annoncer son message libérateur de pardon et de vie éternelle. C'est tout le problème de l'évangélisation de notre monde qui se pose. Mais le C.O.E. et Rome veulent unir les deux humanités sans conversion et veulent réunir les deux lignes, dont parle Vinet, par des moyens humains. On veut faire entrer le monde dans l'Eglise sans le faire passer par cette indispensable « nouvelle naissance » qui se trouve au centre de l'Evangile. Jésus a dit : « Il faut naître de nouveau », et les religions déclarent : « Venez recevoir nos sacrements ! » Ce n'est pas du tout la même chose.


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