Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Paul VI va béatifier ses prédécesseurs...

Lorsque le pape a annoncé, le 18 novembre, l'ouverture des procès canoniques de béatification de Pie XII et de Jean XXIII il a étonné tout le monde. Pour beaucoup de non-catholiques cela prouve tout simplement que Rome reste ce qu'elle a toujours été et que le vaste mouvement pour « l'unité » ne gêne pas les papes dans leurs activités anti-scripturaires. Toutefois, il faut espérer que les vrais protestants saisiront l'occasion pour protester contre le culte des saints qui prend des proportions inouïes. Déjà ou a pu lire dans le « Christianisme au XXe siècle » (25-11-1965) quelques lignes suggestives du professeur Michaëli, dont voici un extrait :

« ... ce qui nous gêne le plus, c'est qu'une sorte de diplôme de sainteté puisse être ainsi décerné par des décisions humaines qui jugent, parfois de longues années après sa mort, un personnage (canonisé). Et nous voyons poindre à l'horizon toutes les notions de vénération des saints, et d'intercession auprès d'eux. Et avec sans doute beaucoup de naïveté, je demanderai ce que peut signifier la canonisation d'un pape que l'on appelle déjà de son vivant : sa sainteté ? Y a-t-il une super-sainteté dans le ciel pour certains, et bas pour d'autres

Et la sainteté est-elle autre chose que ce que Dieu seul peut nous accorder et ce qu'il est seul à connaître ?... »

Les théologiens catholiques rétorquent que les « saints » sont une preuve de l'authenticité de la foi catholique, taudis qu'ils prouveraient au contraire les erreurs des protestants (a prêché le curé d'Ars) « parce qu'ils n'ont pas de saints » !

Il est facile de répondre à notre tour que les croyants bibliques ont trop de respect à l'égard des décisions du Maître souverain du ciel et de la terre pour les prendre à sa place, et puis ils estiment qu'il appartient à Dieu seul d'honorer ceux de ses serviteurs qui le méritent, si cela lui est agréable. En tout cas, ce n'est pas à l'homme pécheur d'élever ses semblables sur les autels. C'est pourquoi l'idée même de s'immiscer dans les souveraines décisions du Très-Haut ne viendrait pas aux chrétiens évangéliques. Ils connaissent assez les Ecritures pour ne pas commettre un tel sacrilège.

Heureusement que les protestants ne sont pas tombés dans cette aberration d'élever eux-mêmes leurs hommes à la « sainteté ». Car si les Eglises protestantes voulaient canoniser leurs hommes et leurs femmes consacrés au service de Dieu (même sans couvents ni carmels !) elles ne manqueraient pas de saints. N'y aurait-il que ces admirables croyants qui, sur les galères et dans les prisons, ont passé leur vie à souffrir chrétiennement, en bénissant Dieu pour son amour infini et en priant pour leurs bourreaux ! Ces sublimes témoins de Jésus-Christ valent au moins la plupart des « saints » catholiques. Une Marie Durand, qui a passé 38 ans de sa vie à la Tour de Constance, rayonnante de foi et d'amour chrétiens, vaut au moins une Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus ! ! Et que de géants de la foi et de modèles de conduite chrétienne parmi les missionnaires de tous les continents ! Que de dévouements, de sacrifices et de charité sont restés, du côté évangélique, sans aucune publicité !

Il faut une dose démesurée de prétention pour se permettre de canoniser des pécheurs dont le sort ne dépend que de Dieu seul, et puis de les LUI imposer comme « médiateurs » entre LUI et les humains ! Le Christ n'a-t-il pas dit : « Quand vous aurez fait tout ce qui vous est commandé, dites : Nous sommes des serviteurs sans mérites. Ce que nous avons fait, nous devions le faire. » (Luc 17 : 10). Quels faux calculs chez ceux qui canonisent les pécheurs sans attendre le verdict (lu Ciel !

Au surplus, comparés à JESUS-CHRIST, le « Soleil de Justice qui porte la santé dans ses rayons » (Malachie 4 : 2), resplendissant de gloire et d'immortalité, que sont les saints ? Même s'ils ont été de leur vivant des chrétiens éminents et dévoués, à côté de la lumière divine, donnent-ils plus de clarté qu'une chandelle ? En tout cas, ce qu'ils sont ils le doivent à la Grâce de Dieu, donc le Très-Haut surpasse infiniment ses créatures. Et c'est Lui-même qui a offert pour nous comme Sauveur et Seigneur son Fils Jésus-Christ. A chacun de s'éclairer comme il l'entend, mais qu'on ne s'apitoie pas sur le sort des chrétiens qui n'ont que la lumière éclatante du Dieu de Vérité ! JESUS-CHRIST nous suffit entièrement, puisque Paul a écrit : « VOUS AVEZ TOUT PLEINEMENT EN LUI! » (Col. 2 : 10).

Jésus est-il, oui ou non, la plénitude de la divinité et est-il capable de faire tout seul son oeuvre de salut ? Or, chacun a son « patron protecteur » comme si Dieu ne suffisait pas ! On bien, notre Père céleste est-il si dur et si impitoyable pour ses enfants qu'il faille adjoindre au Christ, pour fléchir Dieu, toute une armée de « saints » en perpétuelle Prière ? Quelle idée pitoyable cela donne de la Majesté divine ! Et quel Ciel on nous offre ! C'est inconcevable : oser enseigner que la Vierge et les saints sont obligés d'intervenir sans cesse afin que les châtiments célestes ne tombent pas sur les hommes, quand on sait que le Fils de Dieu est l'Amour incarné ! C'est peut-être le plus grave reproche que les consciences peuvent adresser à l'Eglise de Rome, de leur avoir donné une notion aussi indigente et aussi fausse du Dieu très saint. Comment les catholiques peuvent-ils se retrouver dans ce maquis de saints et de saintes (chacun ayant sa spécialité en faveur des pécheurs !), de vierges de toutes origines, de christs de toutes tailles, puisqu'on s'adresse aussi bien au Christ-Roi qu'au « petit Enfant Jésus... ».

Répétons-le, c'est l'Eglise de Rome qui a répandu cette idée déplorable d'une Divinité insensible aux appels de la douleur humaine, d'un Dieu implacable et impassible qui ne se laisse fléchir qu'à force d'intercessions répétées de toute la kyrielle des saints catholiques. Ils investissent littéralement et incessamment le trône du Très-Haut comme pour l'obliger à capituler ! Cette idée d'un Dieu inflexible que seules les supplications désespérées des saints arrivent à fléchir, est une grave injure au Père de notre

Seigneur Jésus-Christ qui a donné à l'univers, en son Fils unique, la plus grande preuve d'amour qui soit concevable (Jean .3 : 16).

Certains théologiens atteints du délire de mariolâtrie, tel que Saint Alphonse de Liguori, sont allés jusqu'à affirmer que Marie est plus douce et plus compréhensive (comme simple créature de Dieu) que le Maître suprême de la création lui-même. Et c'est à La Salette que l'on a fait dire à Marie : « Je retiens le bras de mon fils pour qu'il ne tombe pas sur les impénitents... »

Ceux qui répandent ces offenses à la vérité quittent naturellement le christianisme pour rejoindre les divinités coléreuses et vindicatives du paganisme, fidèles images de leurs adorateurs. Et cela permet aussi de connaître la véritable source des « révélations » mariales...

Enfin, le culte des saints a poussé ses protagonistes à instituer une « sainte » qui agit quand les autres n'obtiennent plus d'audiences. C'est « Sainte Rita des cas impossibles et désespérés ». Voici ce qu'on peut lire dans la petite brochure de propagande qui circule parmi les catholiques :

« Sainte Rita, au secours !... le n'en puis plus ! ... Accablé sous le poids de la douleur, j'ai élevé ma voix vers le Ciel, j'en ai imploré le secours, mais 'en vain ; le Ciel n'a pas répondu à mon appel, il est resté muet, et j'ai l'impression d'avoir été abandonné à mon triste sort... A cause de mon indignité et de mes infidélités passées, je n'ose point espérer que mes prières arrivent à forcer le coeur de Dieu, et c'est pour cela que je sens le besoin d'une médiatrice toute-puissante, et c'est Vous que j'ai cherchée, Sainte Rita, au titre incomparable de Sainte des cas impossibles et désespérés. »

Née en 1381, Rita fut canonisée en 1900. L'Eglise et les papes « infaillibles » ont compris bien tard que Dieu avait besoin de cette « médiatrice toute-puissante » pour être enfin touché par les détresses humaines. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce culte n'est pas chrétien et ceux qui le propagent méprisent les Ecritures : « L'Eternel fait justice et droit à tous les opprimés... L'Eternel est compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté... » (Psaume 103e).


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