Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !


SECTION II

MINISTRES ORDINAIRES POUR LE SERVICE D'UNE ÉGLISE 
PARTICULIÈRE.

(La version David Martin est utilisée par l'auteur; nos liens renvoient vers la version Louis Segond)

Ce sont les pasteurs et les diacres, la Parole de Dieu n’établissant point d’autre charge dans les églises de Jésus-Christ.

Table des matières

Article I.

Les Pasteurs et Docteurs, appelés aussi Anciens et Évêques.

Lui-même a établi les uns apôtres, les autres prophètes, les autres évangélistes, les autres pasteurs et docteurs, (Éph. IV, 11).

Et Dieu a mis dans l'Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite les miracles, puis les dons de guérison, les secours, les gouvernements, les diversités de langues, (1 Cor. XII, 28).

Paul envoya de Milet à Éphèse pour faire venir les anciens de l'église... Et il leur dit: Prenez garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques pour paître l'Église de Dieu, laquelle il a acquise pat son propre sang, (Act. XX, 17, 28).

Paul et Timothée, serviteurs de Jésus-Christ, à tous les saints en Jésus-Christ qui sont à Philippes, avec les évêques et les diacres, (Phil. I, 1).

La raison pour laquelle je t'ai laissé en Crète, c'est afin... que tu établisses des anciens dans chaque ville, suivant ce que je t'ai ordonné... Il faut que l'évêque soit irrépréhensible, comme étant dispensateur dans la Maison de Dieu; il ne doit point être adonné à son sens, ni colère, ni sujet au vin, ni batteur, ni convoiteux d'un gain déshonnête, (Tite I, 5, 7).

(Voyez aussi 1 Tim. III, 1-3; V, 17. / 1 Pierre V, 2, etc.)


§ 1.
Différents Noms donnés aux Pasteurs.


Les pasteurs sont indifféremment appelés pasteurs, anciens, docteurs ou instructeurs, évêques ou surveillants, mots qui désignent tous une seule et même charge dans les églises.

Ainsi qu’on vient de le voir, Paul fait venir les anciens de l’église qui était à Éphèse, et les exhorte à prendre garde à eux-mêmes et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit les a établis évêques (épiskopous) pour paître l’Église de Dieu, c’est-à-dire pour être pasteurs au milieu d’elle, (Act. XX, 17, 28).

Paul avait laissé Tite en Crète pour y établir, dans chaque ville, des anciens qui fussent sans reproche; car l'évêque doit être irrépréhensible, (Tite I, 5-7).

Pierre, comme on le verra plus bas, exhorte les anciens à paître et à surveiller (épiskopountes) le troupeau de Christ; ce qui les établit à la fois pasteurs et évêques ou surveillants, (1 Pierre V, 2).

Enfin, Paul énumérant, 1 Cor. XII, 28, et Eph. IV, 11, les diverses charges que Dieu a instituées dans son Église, ne dit pas un mot des évêques ou anciens, mais à leur place il parle des pasteurs et docteurs ou instructeurs, qui sont donc évidemment la même chose que les anciens et les évêques. Il paraît ainsi bien prouvé que tous ces mots expriment une seule et même charge, mais envisagée sous des aspects différents.

La charge d'évêque en tant que distincte de celle d'ancien et supérieure à celle-ci, fut établie dès le commencement du second siècle contre l’institution positive des apôtres; et ce fut incontestablement le premier pas bien marqué de cette tyrannie spirituelle qui s’organisa graduellement dans l'Église, (2 Thess. II, 3-10), où elle finit par changer les temps et la loi, (Dan. VII, 25).


§ 2.
Pluralité des Pasteurs dans une seule et même église.


Les églises apostoliques avaient chacune plusieurs pasteurs, comme paraissent l’établir quelques-uns des passages déjà cités, et ceux qui suivent:

Et après que Paul et Barnabas eurent établi des anciens dans chaque église, ayant prié avec jeûnes, ils les recommandèrent au Seigneur en qui ils avaient cru, (Act. XIV, 23).

Une grande contestation et une grande dispute s'étant élevée entre Paul et Barnabas et ceux qui étaient descendus de Judée, il fut résolu que Paul et Barnabas, et quelques autres d'entre eux monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens, pour cette question... Et étant arrivés à Jérusalem, ils furent reçus del'église et des apôtres et des anciens, et ils racontèrent toutes les choses que Dieu avait faites par leur moyen... Alors les apôtres et les anciens s'assemblèrent pour examiner cette affaire... Et il sembla bon aux apôtres et aux anciens, avec toute l'église, d'envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabas, des hommes choisis entre eux, (Act. XV, 2, 4, 6, 22, etc.)

Y a-t-il quelqu'un parmi vous qui soit malade? Qu'il appelle les anciens de l'église, (Jaq. V, 14).

(Voyez aussi Act. XI, 30; XVI, 4; XXI, 17, 18. / 1 Cor. XVI, 15-18 (grec), comparé avec 1 Thess. V, 12 (grec), et Héb. XIII, 17).

Epaphras et Archippe étaient pasteurs dans l’église de Colosses, (Col. I, 7; IV, 17. Philém. I, 2).


On objecte contre la pluralité des pasteurs ou anciens, Apoc. II, III, que l'on oppose à de nombreux témoignages; mais ne semble-t-il pas plus naturel d’expliquer ce qui est obscur et figuré, par ce qui est clair et positif?

Et pour ce qui regarde en particulier l’église d’Éphèse, n’est-il pas certain qu’elle possédait plusieurs pasteurs? (Act XX, 17).

Dans les chap, II et III de l’Apocalypse, rien n’empêche, à notre sens, de prendre le mot ange ou messager collectivement, et comme servant à désigner le presbytère ou assemblée des anciens, de la même manière que chez les Juifs on appelait ange de l'église ou congrégation, le président de la synagogue, quoiqu’évidemment il y en eut plusieurs.

Au surplus, cette pluralité de pasteurs paraît indispensable, un seul ne réunissant pas tous les dons que demandent la conduite et l’édification d’un troupeau.

Deux valent mieux qu'un, dit la Parole, car ils ont un meilleur salaire de leur travail; même si l'un des deux tombe, l'autre relèvera son compagnon; mais malheur à celui qui est seul, parce qu'étant tombé, il n'aura personne pour le relever... Que si quelqu'un force l'un ou l'autre, les deux lui pourront résister; et la corde à trois cordons ne se rompt pas si tôt, (Ecclés. IV, 9, 10, 12).


§3.
Oeuvres des Pasteurs.

I. — Les pasteurs président ou gouvernent l’église selon la Parole et dans l’esprit de Christ; ce qui veut dire non seulement qu’ils président les assemblées, pour y maintenir l’ordre et la décence, mais aussi qu’ils veillent sur les membres, les avertissent, les consolent, les exhortent, les reprennent selon le besoin, etc.

Prenez donc garde à vous-mêmes et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l'Église de Dieu, qu'il a acquise par son propre sang, (Act. XX, 28).

Quelqu'un se trouve-t-il appelé à exhorter, qu’il exhorte; quelqu'un préside-t-il, qu'il le fasse soigneusement, (Rom. XII, 8).

Mes frères, nous vous prions de reconnaître ceux qui travaillent parmi vous, et qui vous président en notre Seigneur et qui vous exhortent, (1 Thess. V, 12).

Que les anciens qui président bien soient réputés dignes d'un double honneur (grec, honoraire); principalement ceux qui travaillent dans la parole et dans la doctrine, (1 Tim. V, 17).

Paissez le troupeau de Christ qui vous est commis, en veillant sur lui, non point par contrainte, mais volontairement;... non point comme ayant domination sur les héritages du Seigneur, etc., (1 Pierre V, 2, 3).

(Voyez aussi Hébr. XIII, 7, 17. / Apoc. II, 2. / 1 Tim. III, 4, 5).


II. — Les pasteurs travaillent dans la parole et dans la doctrine, c’est-à-dire qu’ils prêchent et qu’ils instruisent.

Ici revient encore cette exhortation de la Parole de Dieu:

Prenez garde à vous-mêmes et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques pour paître l'Église de Dieu, qu'il a acquise par son propre sang, (Act. XX, 28).

(Voyez aussi 1 Pierre V, 2, 3).

Lui-même a établi les uns apôtres,... les autres pasteurs et docteurs, (Eph. IV, 12).

Il faut que l'évêque soit propre à enseigner, (1 Tim. III, 2).

Retenant fermement la parole de la vérité comme elle lui a été enseignée, afin qu'il soit capable et d'exhorter par la saine doctrine et de convaincre les contredisants, (Tit. I, 9).

Les choses que tu as entendues de moi devant plusieurs témoins, dit Paul à Timothée, commets-tes à des personnes fidèles qui soient capables de les enseigner aussi à d'autres, (2 Tim. II, 2, comparé avec Tit. I, 5-9).

Or ayant des dons différents,... soit de ministère, vaquons au ministère; soit d'enseignement, enseignons; soit d'exhortation, exhortons, (Rom. XII, 7, 8).

Que les anciens qui président bien, soient réputés dignes d'un double honoraire; principalement ceux qui travaillent dans la parole et dans la doctrine, (1 Tim. V, 17).


L’examen attentif des passages qu’on vient de lire, et généralement de tous ceux qui concernent la charge pastorale, semble prouver que présider et enseigner sont, ainsi que nous le disons, non deux charges distinctes dans l’église, mais deux parties différentes d’une seule et même charge.

Paul veut que l’évêque ou pasteur soit propre à enseigner, et qu’il puisse aussi présider l’église, (1 Tim. III): l’une et l’autre de ces qualités étant également nécessaires chez le conducteur des troupeaux de Jésus-Christ.

Quand, dans son épître aux Éphésiens, l’apôtre énumère les diverses classes de serviteurs que Dieu a mis dans l’Église, (IV, 11), au lieu de dire, comme on vient de le voir, les autres pasteurs, les autres docteurs, il réunit ces deux charges, apparemment pour marquer qu’elles appartiennent à la même personne il dit: les autres pasteurs et docteurs.

Ainsi chaque pasteur est autorisé par sa chargea présider et à enseigner; mais il doit soigner le plus cette partie de l'oeuvre pastorale pour laquelle il se sent le plus d'aptitude: il doit surtout cultiver le don particulier qu’il a reçu,  (Rom. XII, 6-8 / 1 Cor. XII, 28) .

(1 Tim. V, 17), peut signifier, ou que l’ancien qui préside soigneusement, (Rom. XII, 8), mérite un double salaire; surtout celui qui non seulement préside soigneusement, mais aussi travaille dans la parole (la prédication) et la doctrine (l’instruction), remplissant ainsi fidèlement chaque partie de son ministère; ou bien, que l’on doit aider l'ancien qui remplit bien sa charge, surtout celui qui, par les dons qu’il a reçus, est plus propre à travailler dans la doctrine et la parole, afin que n’ayant point de souci pour sa subsistance, il puisse vaquer plus librement à la prédication de l’Évangile, soit en public soit en particulier.

Si quelqu’un voulait conclure de ce passage que les anciens qui président n’ont pas le droit de prêcher et d'enseigner, il devrait soutenir aussi que les anciens qui prêchent n’ont pas le droit de présider ou gouverner l’église: ce qu’assurément il ne saurait faire, attendu que tous les anciens sans distinction sont chargés de veiller sur le troupeau, de prendre garde à lui, de le paître.

À notre avis, nulle part l’Écriture ne nous montre cette charge particulière d’anciens à qui la prédication de la Parole serait exclusivement attribuée: nulle part elle ne fonde la distinction d'anciens ecclésiastiques et anciens laïques.

En s’acquittant de la seconde partie de leur charge, l'instruction, les pasteurs doivent se rappeler l’exemple que les apôtres leur ont laissé:

Christ, dit Paul, ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour évangéliser, non point avec les discours de la sagesse humaine, afin que la croix de Christ ne soit point anéantie; car les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse, mais pour nous, nous prêchons Christ crucifié, qui est un scandale pour les Juifs et une folie pour les Grecs, (1 Cor. 1, 17, 22, 23).

Pour moi, mes frères, dit le même apôtre, quand je suis venu vers vous, je n'y suis point venu avec des discours pompeux, remplis de la sagesse humaine, en vous annonçant le témoignage de Dieu; car je ne me suis proposé de savoir parmi vous que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié, (1 Cor. II, 2).

Nous avons entièrement rejeté les choses honteuses que l'on cache, ne marchant point avec ruse, et ne falsifiant point la Parole de Dieu... Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais Jésus-Christ le Seigneur, et nous sommes vos serviteurs pour l'amour de Jésus, (2 Cor. IV, 2, 5).

(Voyez aussi Act. XX, 20, 27. / Gal. III ,1. / 2 Tim. IV, 2, etc.)


Afin de pouvoir accomplir toute leur tâche, les pasteurs doivent, à l’exemple des Apôtres, vaquer incessamment à la prière, demandant à Dieu le salut et la sanctification des âmes qui leur sont particulièrement confiées, (Act. VI, 2, 4. / Gal. IV, 19. / Eph. I, 15-20; III, 14-19. / Phil. I, 3, 4. / Col. I, 3, 9; IV, 12. / 1 Thess. I, 2, 3. / 2 Thess. I, 11. / 2 Tim. I, 3. / Philém. 4).

De nombreuses tribulations les attendent dans l'exécution de leur ministère; mais qu'ils prennent courage: s'ils sont vraiment fidèles, une grande récompense leur est destinée; quand le souverain Pasteur apparaîtra, ils recevront la couronne incorruptible de gloire, (1 Pierre V, 4).


Table des matières

§ 4.

Qualités requises chez les Pasteurs, et généralement chez tous les Ministres du Seigneur.


Conversion réelle; connaissance suffisante de la Parole, jointe au don de l’enseigner; vie irréprochable, zèle, fidélité, modération, etc.

Cette parole est certaine, que si quelqu'un désire d'être évêque, il désire une oeuvre excellente.

Mais il faut que l'évêque soit irrépréhensible, mari d'une seule femme, vigilant, modéré, honorable, hospitalier, propre à enseigner; qu'il ne soit ni sujet au vin, ni batteur, ni convoiteux d'un gain déshonnête, mais doux; qu'il ne soit point querelleur, ni avare; qu'il conduise honnêtement sa propre maison, tenant ses enfants soumis en toute pureté de moeurs.

Car si quelqu'un ne sait pas conduire sa propre maison, comment pourra-t-il présider l'Église de Dieu? Qu'il ne soit point nouvellement converti, de peur qu'étant enflé d'orgueil, il ne tombe dans la condamnation du calomniateur. Il faut aussi qu'il ait un bon témoignage de ceux de dehors, qu'il ne tombe point dans des fautes qui puissent lui être reprochées et dans le piège du démon, (1Tim. III, 1-7).

Les choses que tu as entendues de moi devant plusieurs témoins, commets-les à des personnes fidèles qui soient capables de les enseigner aussi à d'autres... Étudie-toi à te rendre approuvé de Dieu, ouvrier sans reproche, enseignant purement la parole de la vérité...

Fuis les désirs de la jeunesse, et recherche la justice, la foi, la charité et la paix avec ceux qui invoquent d'un coeur pur le Seigneur... Or, il ne faut pas que le serviteur du Seigneur soit querelleur, mais doux envers tout le monde, propre à enseigner, supportant patiemment les mauvais; enseignant avec douceur ceux qui ont un sentiment contraire, afin d'essayer si quelque jour Dieu leur donnera la repentance pour reconnaître la vérité, (2 Tim. II, 2, 15, 21, 22, 24, 25).

Ne choisis pour ancien aucun homme qui ne soit irrépréhensible, mari dune seule femme, etc., etc., (Tite 1, 5-9).

Je prie les anciens qui sont parmi vous, moi qui suis ancien avec eux et témoin des souffrances de Christ, paissez le troupeau de Christ qui vous est commis, en prenant garde sur lui, non point par contrainte, mais volontairement; non point par un gain déshonnête, mais par un principe d’affection; et non point comme ayant domination sur les héritages du Seigneur, mais en telle manière que vous soyez pour modèles au troupeau, (1 Pierre V, 1-3).

(Voyez aussi 1 Cor. IV, 1, 2. / 2 Cor. VI, 3-10; XII, 14, 15. / Gal. IV, 18, 19. /1 Thess. II, 7-9. / Tït. II, 1, 15. /Apoc. III, 19, etc. / Ézech. XXXIV, etc.)


§5.
Nomination des Pasteurs.


Qui est-ce qui nomme les pasteurs d’une église?

Bien que la Parole ne dise pas expressément que chaque église se choisisse ses conducteurs, il est cependant assez naturel de le conclure de certains passages: si, par exemple, de simples frères furent appelés à choisir deux candidats pour la charge d’apôtre, à plus forte raison peuvent-ils nommer un pasteur, (Act. I, 15-26).

Il est d’ailleurs de ces choses qui sont si claires, si évidentes par elles-mêmes, qu’il est superflu de les exprimer; c’est ainsi que l’Écriture ne dit nulle part que le mariage doive s’accomplir en vertu d’un choix mutuel des parties.

Act. XIV, 23, / 2 Cor. VIII, 19, sembleraient établir la nomination des pasteurs par les églises, ou tout au moins leur coopération active dans la nomination de leurs conducteurs, ainsi que dans la désignation des autres serviteurs de Jésus-Christ.

Quoi qu’il en soit à cet égard, imposer comme de force à une église un pasteur, ou même un diacre, serait assurément manifester un esprit bien différent de celui des apôtres, (Act. I, VI), qui requéraient l’assistance et le concours des églises dans des choses où, selon nos idées, ils auraient pu ne le point faire; c’est ainsi, par exemple, que lorsque Paul se rendit à Jérusalem, portant les contributions des églises en faveur des saints de la Judée, ce fut avec un frère que lui-même n'avait pas choisi, mais qui avait été désigné par les églises, (2 Cor. VIII, 19) (cheirotonêtheis).


§6.
Ordination des Pasteurs.


La Parole de Dieu ne dit pas non plus grand-chose sur l'ordination des pasteurs, mot auquel on paraît attacher un sens et une importance qu’il ne semble pas avoir dans la Sainte Écriture, où simplement il signifie en général nommer, mettre à part, désigner par l'imposition des mains, pour une oeuvre particulière, (Act. XIII, 1-3, etc., XIV, 26), un serviteur de Jésus-Christ déjà appelé par le Seigneur au ministère, qui a déjà reçu le Saint-Esprit, et à qui sont alors communiqués de nouveaux dons de la grâce de Dieu, (1 Tim. I, 18; IV, 14. / 2 Tim. I, 6).

Cependant, sur le mode même d'imposition, la Bible offre la déclaration suivante:

Ne néglige point le don qui est en toi et qui t'a été conféré, selon la prophétie, par l'imposition des mains de la compagnie des anciens (grec, presbytère), (1 Tim. IV, 14)

déclaration qui, bien qu’elle regarde directement un évangéliste, semblerait cependant, par analogie, pouvoir s’appliquer à un pasteur.

L’ordination ne paraît pas conférer un caractère indélébile.

Tandis que l'Écriture se tait presque entièrement sur le mode d'ordination, ainsi que sur la validité de cet acte, sujets si débattus parmi les modernes, elle insiste beaucoup sur les CARACTÈRES et les QUALITÉS que doivent revêtir ceux qui sont appelés à recevoir l'imposition des mains.

Elle recommande aussi de n'imposer les mains à personne avec précipitation, et de ne participer point aux péchés d'autrui, (1 Tim. V, 22).

Dans les églises apostoliques, on ordonnait les diacres aussi bien que les pasteurs, (Act. VI, 6); on le faisait avec prières et avec jeunes, (XIV, 23); on ordonnait, à ce qu’il paraît, pour toute partie et toute oeuvre du ministère évangélique.

Table des matières

Article II.

Les Diacres.


Diacre dans l’original signifie ministre, et diaconie, ministère.

Dans le texte du Nouveau Testament, Timothée, Paul, les autres apôtres, et des pasteurs sont nommés diacres, (1 Tim. IV, 6. / 2 Tim. IV, 5. / Act. VI, 4. / 2 Cor. III, 6. / Col. I, 23, etc.)

Mais ce titre est spécialement affecté à ceux que nous appelons ordinairement les diacres, à la seconde classe de ministres ou serviteurs de Christ dans ses églises.


§ 1.
Pluralité des Diacres dans une même église.


Il paraît qu’il y en avait plusieurs dans chacune des églises apostoliques.

En ces jours-là, comme les disciples se multipliaient, il s'éleva un murmure des Grecs contre les Hébreux, sur ce que leurs veuves étaient méprisées dans le service ordinaire. C'est pourquoi les douze ayant appelé la multitude des disciples, dirent: Il n'est pas raisonnable que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. Voyez donc, mes frères, à choisir sept hommes d'entre vous, de qui l'on ait bon témoignage, pleins du Saint-Esprit et de sagesse, auxquels nous commettions cette affaire; et pour nous, nous continuerons de vaquer à la prière et à l'administration de la parole. Ce discours plut à toute l'assemblée qui était là présente, et ils élurent Étienne, homme plein de foi et du Saint-Esprit, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas, et Nicolas, prosélyte d'Antioche; et ils les présentèrent aux apôtres qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains, (Act. VI, 1-6).

Paul et Timothée à tous les saints qui sont à Philippes, avec les évêques et les diacres, (Phil. I, 1).


§ 2.
Oeuvre des Diacres.


Leur oeuvre est le service des tables et le soin des pauvres.

Les douze dirent: Il n'est pas raisonnable que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. Voyez donc, mes frères, à choisir sept hommes d'entre vous, de qui l'on ait bon témoignage, pleins du Saint-Esprit et de sagesse, auxquels nous commettions cette affaire, etc., (Act. VI, 2, 3).


§3.
Caractère et Devoirs des Diacres.


Ils sont indiqués dans les passages qui suivent:

Que les diacres aussi soient graves, non doubles en paroles, non sujets à beaucoup de vin, non convoiteux d'un gain déshonnête; retenant le mystère de la foi dans une conscience pure... De même, que les femmes soient honnêtes, non médisantes, sobres, fidèles en toutes choses. Que les diacres soient maris d'une seule femme, conduisant honnêtement leurs enfants et leur propre famille; car ceux qui auront bien servi (grec, bien diaconisé), se procurent un bon degré et une grande liberté dans la foi qui est en Jésus-Christ, (1 Tim. III, 8-13).

Quelqu'un distribue-t-il, qu'il le fasse en simplicité, (Rom. XII, 8).


§ 4.
Choix et Nomination des Diacres.


L'église les choisissait, comme le montre un passage déjà cité, (Act. VI, 1-6).

Éprouvés d'abord dans leur ministère:

Que ceux-ci aussi soient premièrement éprouvés, (1 Tim. III, 10).

Ils étaient ensuite confirmés par l'imposition des mains avec prières:

Qu'ensuite ils servent après avoir été trouvés sans reproche, (1Tim. III, 10).

Et les fidèles de Jérusalem présentèrent les diacres aux apôtres qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains, (Act.VI, 6).

Si les diacres possèdent des dons spirituels, ils auront souvent l’occasion d’en faire usage: Philippe était à la fois diacre et évangéliste, et éminemment utile sous ce double rapport; heureuse la congrégation qui possède de tels diacres!


§ 5.
Diaconesses.


Il y avait aussi, dans les églises apostoliques, des diacres femmes ou diaconesses.

Je vous recommande notre soeur Phoebé, qui est diaconesse (grec, diacre) de l'église de Cenchrée, afin que vous la receviez selon le Seigneur, comme il faut recevoir les saints, et que vous l'assistiez dans tout ce dont elle aura besoin; car elle a exercé l'hospitalité envers plusieurs et même envers moi, (Rom. XVI, 1, 2).

Phoebé remplissait donc les devoirs d’une diaconesse: c’est ainsi qu’Origène et Chrysostôme ont entendu ce verset des Romains.

La Parole offre aussi des directions sur le choix des diaconesses, s’il est vrai que (1 Tim III, 11), n’est pas traduit comme il devrait l’être, l’original disant à la lettre que les (et non leurs) femmes aussi soient graves, etc., ainsi que le rend la Vulgate.

Le mot grec signifie partout femme en général, à moins que le contexte ne force à l’entendre d’une femme mariée; ce qui ne paraît pas être ici le cas.

D’ailleurs on ne voit pas trop pourquoi l'on exigerait des diacres, pour être nommés à leur charge, ce qu’ou ne demande nullement des évêques ou pasteurs, savoir, que leurs femmes soient honnêtes, etc. [B].

Les diaconesses sont nécessaires dans une église de Christ, où des femmes ne peuvent, à tant d’égards, être convenablement soulagées que par des personnes de leur sexe.


* * *

Le But de l'Institution du Ministère extraordinaire et ordinaire dans l'Église de Jésus-Christ.

Ce but est l’édification du corps de Christ, comme l’indique ce passage souvent cité:

Lui-même donc a établi les uns apôtres, les autres prophètes, les autres évangélistes, les autres pasteurs et docteurs; pour travailler à la perfection des saints, pour l'oeuvre du ministère, pour l'édification du corps de Christ, (Éph. IV, 11, 12).


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CHAPITRE VII

CULTE D'UNE ÉGLISE PARTICULIÉRE


SECTION 1.

LE SABBAT OU JOUR DU SEIGNEUR


Article 1.

Le Sabbat avant la publication du Décalogue.


Le sabbat était observé déjà avant la publication du Décalogue, (Ex. XVI, 23, 26, 30).

A Sinaï, Dieu ne fit qu’en rappeler l’institution:

SOUVIENS-TOI du jour du repos, dit-il à Israël, etc., (XX, 8-11).

Donné, même avant la chute, à notre premier père, comme représentant de toute sa race, il ne cesse point d’exister sous l’alliance de grâce, (Matth. V, 17; XXIV, 20. / Marc, II, 27, 28).

Les prophètes avaient annoncé que le sabbat, image du repos éternel des saints, (Hébr. IV, 9), serait observé sous la nouvelle économie, et que le Seigneur l’aurait pour agréable, (Ésaïe LVI, 1-8; LVIII, 13, 14; LXVI, 22, 23. / Ézéch. XLIV, 24; XLV, 17; XLVI, 1-12).


Article II.

Le quatrième Commandement.


Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier. Tu travailleras six jours et feras toute ton oeuvre; mais le septième jour est le repos de l'Éternel ton Dieu; tu ne feras aucune oeuvre en ce jour-là, etc., (Ex. XX, 8-11).

L’Éternel a béni le jour du repos et l'a sanctifié ou mis à part, dit la Parole; mais pour qui l’a-t-il béni et mis à part?

Est-ce pour lui-même?

Assurément non.

Pour qui donc?

Pour nous, oui, pour nous, ses enfants... Il nous a ainsi appris à le sanctifier, et nous a montré qu'il y a attaché pour nous des bénédictions particulières.

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Article III.

Transposition du Sabbat du septième jour au premier.


Le premier jour de la semaine, ou jour du Seigneur, qui a remplacé le septième, est le jour que les premiers fidèles consacraient plus particulièrement au service public de Dieu.

Cette transposition du septième jour au premier, eut lieu sous l'immédiate direction des apôtres, en sorte qu’elle est revêtue d’une autorité divine.

Au reste, elle était tout à fait convenable:

le samedi est en quelque sorte un jour de deuil pour les enfants de Dieu, puisqu’il leur rappelle celui où Jésus fut dans le tombeau, (Matth. IX, 15, / Jean XIII, 33-36);

le dimanche, au contraire, est pour eux comme un jour de joie, parce que c’est celui de la résurrection de leur Sauveur. Ce jour-là, Jésus se reposa de ses travaux dans la grande oeuvre de la création nouvelle, et, comme nous le verrons plus bas, versa de grandes bénédictions sur son Église.

Le premier jour de la semaine, les disciples de Troas étaient assemblés pour rompre le pain, (Act. XX, 7).

Faites comme j'ai ordonné aux églises de Galatie: c'est que chaque premier jour de la semaine, chacun de vous mette à part ce qu'il pourra rassembler selon sa prospérité, (1 Cor. XVI, 1,2).


Article IV.

Jésus a consacré le premier jour de la semaine.


Jésus a consacré le premier jour de la semaine par sa résurrection d’entre les morts, et par les grâces éclatantes qu’il répandit ce jour-là sur les siens.

Or, Jésus étant ressuscité le matin du premier jour de la semaine, apparut premièrement à Marie-Madeleine, (Marc XVI, 2-9).

(Voyez aussi Matth. XXVIII, 1, etc. / Luc XXIV, 1, etc.)

Quand le soir de ce jour-là, qui était le premier de la semaine, fut venu, et que les portes du lieu où les disciples étaient assemblés, à cause de la crainte qu'ils avaient des Juifs, étaient fermées, Jésus vint, et fut là au milieu d'eux, et il leur dit: Que la paix soit avec vous!...

Et huit jours après, ses disciples étaient encore dans la maison, et Thomas avec eux, et Jésus vint, les portes étant fermées, et se tint au milieu d'eux, et il leur dit: Que la paix soit avec vous! (Jean XX, 19, 26):

Et comme le jour de la Pentecôte, le premier de la semaine, (Lévit. XXIII, 16), était venu, ils étaient tous ensemble dans un même lieu, etc., (Act. II, 1, etc.)

Jean fut ravi en esprit un jour du Seigneur, ou dimanche, (Apoc. I, 10); et ce fut alors qu’il reçut la révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour découvrir à ses serviteurs les choses qui doivent arriver jusqu’à la consommation des siècles, (I, 1).

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Article V.

Choses permises le jour du Seigneur ou Dimanche.


Ce sont généralement toutes celles qui se rapportent à l’exercice des oeuvres de nécessité et de miséricorde.

Jésus allait par des blés le jour du sabbat, et ses disciples ayant faim, se mirent à arracher des épis et à les manger; et les pharisiens voyant cela lui dirent: Voilà, tes disciples font une chose qu’il n’est pas permis de faire le jour du sabbat. Mais il leur dit:

N'avez-vous point lu ce que fit David quand il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui? comment il entra dans la maison de Dieu et mangea des pains de proposition?... Ou n'avez-vous point lu dans la loi, qu'au jour du sabbat, les sacrificateurs violent le sabbat dans le temple, et ils n'en sont point coupables?

Or, je vous dis qu'il y a ici quelqu'un qui est plus grand que le temple. Mais si vous saviez ce que signifient ces paroles: Je veux miséricorde, et non pas sacrifice, vous n'auriez pas condamné ceux qui ne sont pas coupables. Car le Fils de l'homme est seigneur même du sabbat.

Puis étant parti de là, il vint dans leur synagogue. Et voici qu'il y avait là un homme qui avait une main sèche; et pour l'accuser ils l'interrogèrent en disant:

Est-il permis de guérir au jour du sabbat?

Et il leur dit: Qui sera celui d'entre vous, s'il a une brebis et qu’elle vienne à tomber dans une fosse le jour du sabbat, qui ne la prenne et ne la relève? Or, combien vaut mieux un homme qu'une brebis? IL EST DONC PERMIS DE FAIRE DU BIEN LES JOURS DU SABBAT. Alors il dit à cet homme: Étends ta main; il l'étendit, et elle fut rendue saine comme l'autre, (Matth. XII, 1-13).

Jésus leur dit: Le sabbat est fait pour l'homme, et non pas l'homme pour le sabbat, (Marc II, 27);

(Voyez aussi 23-28, / Luc VI, 1, etc.; XIII, 10-17. Luc XIV, 1-25. / 1 Cor. XVI, 1, 2).


Table des matières

SECTION II.

LE CULTE DU JOUR DU SEIGNEUR.


Article I.

Lecture et explication de la Parole de Dieu sans l'église assemblée.

Exhortation mutuelle des frères.

§ 1.
La prédication de la Parole est l'oeuvre des Pasteurs et autres Ministres


C’est l’oeuvre des pasteurs et autres ministres de lire et d’expliquer la Parole, et d’exhorter d’après elle.

Quelqu'un est-il appelé à enseigner, qu'il enseigne; quelqu'un se trouve-t-il appelé à exhorter, qu'il exhorte, (Rom. XII, 7,8).

Jésus-Christ a établi les uns apôtres, les autres prophètes, les autres évangélistes, les autres pasteurs et docteurs, pour travailler à la perfection des saints, pour l'oeuvre du ministère, pour l'édification du corps de Christ, jusqu'à ce que nous nous rencontrions tous dans l'unité de la foi, et de la connaissance du Fils de Dieu, dans l'état d'un homme parfait, dans la mesure de la parfaite stature de Christ, (Eph. IV, 11-13).

Que les anciens qui président bien, soient réputés dignes d'un double honoraire, principalement ceux qui travaillent à la prédication et à l'instruction, (1 Tim. V, 17).

Les choses que tu as entendues de moi devant plusieurs témoins, dit Paul à Timothée, commets les à des personnes fidèles y qui soient capables de les enseigner aussi à d'autres, (2 Tim. II, 2).

(Voyez aussi Mal. II, 7. / 1 Tim. III, 2. / Tite I, 9. / 2 Tim. II, 24, 25; IV, 2).


La Parole doit être exposée dans sa pureté, sa force et sa simplicité, et reçue dans un esprit d'obéissance et d’humilité véritable.

Toi, dit Paul à Tite, son vrai fils en la foi, enseigne les choses qui conviennent à la saine doctrine, (Tit. II, 1).

Prêche la parole, dit-il à Timothée, insiste dans toutes les occasions: reprends, censure, exhorte avec toute douceur d'esprit, et avec doctrine; car le temps viendra auquel ils ne souffriront point la saine doctrine, mais aimant qu'on leur chatouille les oreilles, ils chercheront des docteurs qui répondent à leurs désirs, (2 Tim. IV, 2, 3).

Pour moi, mes frères, dit Paul aux Corinthiens, quand je suis venu vers vous, je n'y suis point venu avec des discours pompeux, remplis de la sagesse humaine, en vous annonçant le témoignage de Dieu; parce que je ne me suis proposé de savoir parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié, (1 Cor. Il, 1, 2).

Rejetant toute souillure et toute superfluité de malice, dit Pierre, recevez avec douceur la parole plantée en vous, laquelle peut sauver vos âmes: mettez en exécution la parole, et ne l'écoutez pas seulement, en vous décevant vous-mêmes par de vains discours, (Jaq. I, 21, 22).

(Voyez aussi Act. XVII, 11. / 1 Cor. IV, 1, 2; II, 3, 4. / Act. XX, 27. / Col. III, 16. / Éph. VI, 19, 20. / 2 Cor. IV, 1, 2. / 1 Thess. II, 13. / Hébr. II, 1; IV, 2, etc.)


§ 2.
L’Exhortation mutuelle appartient à tous les frères.


Non seulement les pasteurs et les ministres du Seigneur, mais aussi tous ses disciples, sont appelés à exhorter et à consoler l’église, s’ils en ont reçu le don: que ceux qui ne l’ont pas le recherchent; que ceux qui le possèdent, l’exercent dans une humilité sincère et selon la mesure de foi départie à chacun d’eux.

Désirez avec ardeur les dons spirituels; mais surtout de prophétiser... Celui qui prophétise, édifie, exhorte et console les hommes... Celui qui prophétise, édifie l'église. Je désire bien que vous parliez tous diverses langues, mais beaucoup plus que vous prophétisiez; car celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle diverses langues...

Maintenant donc, mes frères, si je viens à vous et que je parle des langues inconnues, que vous servira cela, si je ne vous parle par révélation, ou par science, ou par prophétie, ou par doctrine? Ainsi, puisque vous désirez avec ardeur des dons spirituels, cherchez à en avoir abondamment, pour l'édification de l'église...

Les langues sont pour un signe, non point aux croyants, mais aux infidèles; la prophétie, au contraire, est un signe, non point aux infidèles, mais aux croyants...

Si tous prophétisent, et qu'il entre quelque infidèle, ou quelqu'un du commun, il est convaincu par tous, il est jugé de tous. Et ainsi les secrets de son coeur sont manifestés, de sorte qu'il se jettera sur sa face, et adorera Dieu, et il publiera que Dieu est véritablement parmi vous...

Toutes les fois que vous vous assemblez, selon que chacun de vous aura ou un psaume, ou une instruction, ou une langue étrangère, ou une révélation, ou une interprétation, que tout se fasse pour l'édification...

Car vous pouvez tous prophétiser l'un après l'autre, afin que tous apprennent, et que tous soient consolés. C'est pourquoi, mes frères, désirez avec ardeur de prophétiser, (1 Cor. XIV, 1-39).

Prenons garde l'un à l'autre, afin de nous inciter à la charité et aux bonnes oeuvres; ne quittant point notre mutuelle assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns; mais nous exhortant l'un l'autre, et cela d'autant plus que vous voyez approcher le jour, (Hébr. X, 24, 25).

(Voyez aussi Act. XV, 22, 32. / Col. III, 16. / 1 Thess. V, 11. / Rom. XV, 14. / 1 Cor. XII, 3-11. / Eph. V, 19).


Prophétiser signifie, selon nous, parler sous une impulsion plus ou moins forte de l'Esprit de Dieu, soit pour annoncer l'avenir, soit pour édifier, exhorter et consoler les âmes par la Parole de vie; c’est principalement ce dernier sens qu’il nous paraît avoir dans tout le XIVe de la 1ère aux Corinthiens. (Voir plus haut l’article Prophètes).

C’était l’usage dans les synagogues que, après la lecture de la Bible, quelques membres proposassent au peuple des paroles d’exhortation, (Act. XIII, 15; XIV, 1; XVI, 13; XVII, 2, 17; XVIII, 4; XIX, 9, etc. / Luc IV, 17. / Matth. XIII, 54. / Marc VI, 1).

Ordinairement ces paroles se prononçaient debout, (Act. XIII, 16. / Luc IV, 17).

Le même usage, à ce qu’il semble, fut admis dans les églises de Christ, (Act. XV, 7. / 1 Cor. IV, 17; XIV, 36-38).

Il paraît aussi que la même forme était suivie dans la synagogue et dans l’église:

Si vous avez quelque parole d'exhortation pour le peuple, etc., (Act. XIII, 15, 26, comparé avec 1 Cor. XIV, 6).

La durée de la prophétie est la même que celle de la connaissance, de l’espérance et de la foi, (1 Cor. XIII).


§ 3.
La Parole de Dieu défend aux femmes de parler dans l'église assemblée.


Que les femmes qui sont parmi vous, se taisent dans les églises; car il ne leur est point permis de parler, mais elles doivent être soumises, comme aussi la loi le dit; et si elles veulent apprendre quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris dans leurs maisons, car il est malhonnête que les femmes parlent dans l'église, (1 Cor. XIV, 34, 35).

Que la femme apprenne dans le silence en toute soumission; car je ne permets point à la femme d'enseigner, ni d'user d'autorité sur le mari; mais elle doit demeurer dans le silence, (1 Tim. II, 11, 12).


En général, la Parole défend aux femmes d’enseigner et d’user d’autorité.

J'ai quelque peu de chose contre toi, c’est que tu souffres que cette femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigne, etc., (Apoc. II, 20).

Mais la Parole permet aux femmes de prier et de prophétiser hors des assemblées de l’église, si réellement elles en ont reçu le don.

De cette manière, et de bien d'autres, elles peuvent se rendre fort utiles, principalement aux personnes de leur sexe, (Act. XVIII, 2-26),

Priscille et Aquilas, époux chrétiens; (Rom. XVI, 3-5),

Marie; (6),

Tryphène et Tryphose, Perside la bien-aimée; (Rom. XVI, 12),

Evodie et Syntiche. (Phil. IV, 2, 3),

(Tit. II, 3-6).

Il est à observer que la Parole leur prescrit d'avoir la tête couverte pendant qu’elles prient ou prophétisent, (1 Cor. XI, 5).

Il paraît que c'était l’usage dans toutes les églises apostoliques, et que cet usage se perpétua dans les églises primitives, (1 Cor. XI, 16).


§ 4.
Règles à suivre dans l'exhortation mutuelle devant l’église.


Que deux ou trois prophètes parlent, et que les autres en jugent; et si quelque chose est révélé à un autre qui est assis, que le premier se taise; car vous pouvez tous prophétiser l'un après l'autre, afin que tous apprennent, et que tous soient consolés. Et les esprits des prophètes sont sujets aux prophètes; car Dieu n'est point un Dieu de confusion, mais de paix, comme on le voit dans toutes les églises des saints, (1 Cor. XIV, 29-33).

Or, ayant des dons différents selon la grâce qui nous est donnée, soit de prophétie, prophétisons selon l’analogie de la foi, etc., (Rom. XII, 6).

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Article II.

Fraction du Pain, ou Cène du Seigneur.


La comparaison des passages suivants, (Act. II, 42, 46, XX, 7, / 1 Cor. X, 16, XI, 24), prouve que la fraction du pain et la cène, ou souper du Seigneur, sont une seule et même chose.


§ 1.
Institution de la Cène.


Le Seigneur mangea d’abord l’agneau pascal avec ses disciples, et il leur dit: Car je vous dis que je n'en mangerai plus, etc., (Luc XXII, 16); puis, selon l'usage des Juifs, il leur donna la coupe pascale, et leur dit: Prenez-la et la distribuez entre vous; car je vous dis, etc..

C’était la dernière fois qu’il prenait avec eux ces signes qui allaient obtenir leur accomplissement: le royaume de Dieu allait commencer.

Ensuite, il institua la cène qui paraît avoir remplacé la pâque:

Puis Jésus prenant le pain, et ayant rendu grâces, il le rompit et le leur donna, en disant: Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même aussi, il leur donna la coupe après le souper, en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang qui est répandu pour vous, (Luc XXII, 19, 20).

(Voyez aussi Matth. XXVI. / Marc XIV).

J'ai reçu du Seigneur, dit Paul, ce qu’aussi je vous ai donné; c'est que le Seigneur Jésus, la nuit qu'il fut trahi, prit du pain, et après avoir rendu grâces, il le rompit et dit: Prenez, mangez, ceci est mon corps, rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même aussi, après le souper, il prit la coupe en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci, toutes les fois que vous en boirez, en mémoire de moi; car toutes les fois que vous mangerez de ce pain, et que vous boirez de cette coupe, vous annoncerez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu'il vienne, (1 Cor. XI, 23-26).


§ 2.
Signification de la Cène.


I. — Dans la cène, signe visible de choses invisibles, l’église professe qu’elle a TOUT SON SALUT EN CHRIST, du commencement à la fin, de l'alpha à l'oméga:

1° En Christ qui est déjà venu sur la terre;

2° en Christ qui est actuellement dans les cieux;

3° en Christ qui doit revenir pour rassembler son peuple et l’introduire dans l’éternelle félicité.


Nous disons:

1° En Christ qui est déjà venu, et qui a accompli, sur la terre, dans l’union substantielle de ses deux natures, la première partie de l’oeuvre du souverain sacrificateur, le sacrifice.

Sa chair brisée et son sang répandu, figurés par le pain qui est rompu et le vin qui est versé dans la célébration de la cène, nous ont acquis LA RÉMISSION DES PÉCHÉS ET LE DROIT À LA VIE ÉTERNELLE, (Luc XXII, 19, 20. / Rom. V, 9. / Col. I, 22).

Il est ainsi L'AGNEAU DE DIEU QUI ÔTE LE PÉCHÉ DU MONDE, (Jean I, 29).

Nous disons:

2° En Christ qui est actuellement dans le sanctuaire céleste, où il accomplit la seconde partie de l’oeuvre du souverain sacrificateur, l'intercession.

Il est, par sa Parole et par son Esprit, et sous son triple caractère de prophète, de roi et de sacrificateur, notre nourriture quotidienne, notre force, notre vie, notre victoire. Comme notre corps vit du pain qu’il mange, et comme il périrait s’il n’en mangeait tous les jours, ainsi notre âme vit journellement de la grâce de Jésus, par la foi.

C’est pourquoi le Seigneur, faisant probablement allusion à la cène qu’il devait instituer plus tard, en même temps sans doute qu’il avait en vue la manne et les cailles du désert, disait aux Juifs:

En vérité, en vérité, je vous dis que si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, etc., (Jean VI, 53-57).

Ailleurs et sous une autre image, il nous donne le même enseignement:

Je suis le cep, et vous êtes les sarments, etc., (Jean XV, 5).

Et Paul qui vivait de la vie de son Sauveur, Paul disait aux Galates: Je suis crucifié avec Christ, et je vis, non pas maintenant moi, mais Christ vit en moi, etc., (Gal. II, 20).

3° Enfin, nous disons en Christ qui doit revenir pour rassembler ses élus et achever l’oeuvre du souverain sacrificateur, la bénédiction solennelle et publique de tout son peuple.

Il consommera notre salut à sa seconde venue, en ressuscitant notre corps d’ignominie à la ressemblance de son corps de gloire, et en nous donnant la possession réelle du salut, dont nous n’avons actuellement que les arrhes, les prémices, dont nous ne jouissons qu’en espérance.

Aussi toutes les fois que nous mangeons de ce pain et que nous buvons de cette coupe, nous annonçons la mort du Seigneur jusqu’à ce qu'il vienne, (1 Cor. XI, 26).

Et il viendra, nous dit le Saint-Esprit, il apparaîtra une seconde fois sans péché pour bénir tous ceux qui l'attendent à salut, pour les faire asseoir à sa table en son royaume, (Hébr. IX, 28).

La cène est, en effet, le type de ce banquet éternel, que Jésus annonce souvent dans ses paraboles, et qu’à son retour il doit célébrer avec tous ses rachetés d’orient et d’occident, du septentrion et du midi, (Matth. XXVI, 29. / Marc XIV, 25. / Luc XII, 36, etc. ; XIII, 29; XXII, 29, 30. / Apoc XIX, 6-9.)


II. — Ensuite l'église, soit que nous l’envisagions dans l’universalité de ses membres, c’est alors l'Église générale, l'Église des élus, ou que nous la considérions seulement dans une partie des croyants qui la composent, c’est alors une église particulière; l’église professe aussi dans la cène, qu’elle forme un seul et même corps, dont Christ est la tête, et dont tous les membres sont intimement unis les uns aux autres.

L’unité du pain qui se partage en plusieurs morceaux, représente cette unité et cette union des croyants, qui sont en même temps un et plusieurs:

un seul corps mais plusieurs membres, dont le principal est Christ donnant la vie à tous les autres, et qui doivent s'aimer et s’entraider mutuellement.

Écoutez le Saint-Esprit:

La coupe de bénédiction, laquelle nous bénissons, n'est-elle pas la commune participation (grec) du sang de Christ? et le pain que nous rompons, n'est-il pas la commune participation (grec) du corps de Christ? Parce qu'il n'y a qu'un seul pain, nous qui sommes plusieurs, sommes un seul corps; car nous sommes tous participons du même pain, (1 Cor. X, 16, 17).


§ 3.
Époque de la célébration de la Cène.


Il paraît qu’au commencement les églises apostoliques prenaient journellement la cène, mais qu’ensuite elles en remirent la célébration au premier jour de la semaine.

Ils persévéraient tous dans la doctrine des apôtres, et dans la contribution, et la fraction du pain, et dans les prières...

Et tous les jours, ils persévéraient tous d'un accord dans le temple de Jérusalem; et rompant le pain de maison en maison, ils prenaient leurs repas avec joie et avec simplicité de coeur, (Act. II, 42, 46).

Le premier jour de la semaine, les disciples de Troas étaient assemblés pour rompre le pain, (Act. XX, 7).

On ne peut raisonnablement objecter, contre la cène célébrée tous les dimanches, le mot toutes les fois, employé (1 Cor. XI, 26), ce mot ayant, selon toute apparence, rapport à une règle de répétition, bien connue des fidèles et généralement établie au milieu d’eux.


§4.
Commandement à observer, et Dispositions à revêtir dans la célébration de la Cène.

Écoutons le sérieux avertissement que le Saint-Esprit nous donne:

Un peu de levain, dit-il, fait lever toute la pâte. Ôtez donc le vieux levain, afin que vous soyez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain; car Christ, notre pâque, a été sacrifié pour nous. C'est pourquoi faisons la fête non point avec le vieux levain, ni avec un levain de méchanceté et de malice, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité...

Ôtez d'entre vous-mêmes le méchant, (1 Cor. V, 6-8, 13).

Quand vous vous assemblez dans l'église, écrivait Paul aux Corinthiens, j'apprends qu'il y a des divisions parmi vous...

Ce n'est pas manger la cène du Seigneur...

Quiconque mangera de ce pain, ou boira de la coupe du Seigneur indignement, sera coupable du corps et du sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et ainsi qu'il mange de ce pain, et qu'il boive de cette coupe; car celui qui en mange et qui en boit indignement, mange et boit sa condamnation, ne discernant point le corps du Seigneur (*1), (1 Cor. XI, 18, 20, 27, 29).

(*1) Le mot de l’original (Krima), que l’on rend d’ordinaire par condamnation, signifie proprement jugement, et marque un châtiment temporel, dans (1 Pier. IV, 17).

(Voyez aussi Deut. XXXII, 41, et Ézéch. V, 8, 10, 15, version des Septante).

C’est aussi le sens de jugement, et non celui de condamnation éternelle qu’il faut lui donner ici, comme semble le montrer le verset 32, où Paul oppose jugement (krima) a condamnation finale (hatakrima), et laisse supposer que dans le nombre de ceux des Corinthiens que l’Éternel avait visités par ses châtiments, (par une maladie épidémique et mortelle, suivant l'opinion de quelques théologiens), plusieurs étaient de ses vrais enfants, et seront éternellement sauvés.


§ 5.
La Cène précédée des Agapes, ou repas d’amour.


C’est le sentiment de plusieurs qu’au commencement la cène était précédée des agapes, ou repas d’amour: repas simples, accompagnés, comme il est naturel de le supposer, de conversations édifiantes, et destinés probablement à resserrer les liens de l’amour fraternel.

Et tous les jours ils persévéraient tous d'un accord dans le temple; et rompant le pain de maison en maison, ils prenaient leurs repas avec joie et avec simplicité de coeur, (Act. II, 46, comparé avec 1 Cor. XI, 17-34).

Ils prenaient leurs repas, etc., apparemment leurs agapes, (1 Cor. XI), suivies de la cène ou commémoration de la mort de Jésus.

Les agapes étaient parfois sujettes à de graves abus; Pierre, parlant des impurs qui s'étaient couvertement introduis dans les églises, dit aux fidèles:

Ce sont des taches et des souillures, et ils font leurs délices de leurs tromperies dans les repas qu'ils font avec vous, (2 Pierre II, 13).

Ceux-ci, dit Jude, sont des taches dans vos repas de charité (grec, agapes), en prenant leurs repas avec vous et se repaissant eux-mêmes sans crainte, (Jude, 12).

Le Saint-Esprit condamne les abus qui accompagnaient les agapes et la cène; commandement qu’il donne à cet égard:

Lorsqu’il s'agit de prendre le repas, chacun prend par avance son souper particulier, en sorte que l'un a faim, et l'autre fait bonne chère. N'avez-vous donc pas des maisons pour manger et pour boire? ou méprisez-vous l'Église de Dieu? et faites-vous honte à ceux qui n'ont rien? Que vous dirai-je? vous louerai-je? Je ne vous loue point en ceci...

C'est pourquoi, mes frères, quand vous vous assemblez pour manger, attendez-vous l'un l'autre. Et si quelqu'un a faim, qu'il mange en sa maison, afin que vous ne vous assembliez pas pour votre condamnation, (1 Cor. XI, 21, 22, 33, 34).

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Article III.

Prières et Actions de grâces.


Les ministres du Seigneur prient et rendent grâces dans l’église assemblée. Tous les frères qui en ont reçu le don, peuvent le faire également.

Les apôtres disaient aux membres de l’église de Jérusalem:

Pour nous, nous continuerons de vaquer à la prière, et à l'administration de la Parole, (Act. VI, 4).

Et les disciples de Jérusalem persévéraient tous dans la doctrine des apôtres, et dans la contribution, et la fraction du pain, et dans les prières, (Act. II, 42).

Puisque vous désirez avec ardeur des dons spirituels, écrivait Paul à ceux de Corinthe, cherchez d'en avoir abondamment pour l'édification de l'église. C'est pourquoi, que celui qui parle une langue inconnue, prie de telle sorte qu'il interprète. Car si je prie en une langue inconnue, mon esprit prie, mais l'intelligence que j'en ai est sans fruit. Quoi donc? je prierai d'esprit, mais je prierai aussi de manière à être entendu...

Autrement, si tu bénis d'esprit, comment celui qui est du simple peuple, dira-t-il «Amen» à ton action de grâces, puisqu'il ne sait pas ce que tu dis? il est bien vrai que tu rends grâces; mais un autre n'en est pas édifié...

Mes frères, toutes les fois que vous vous assemblerez, selon que chacun de vous aura ou un psaume ou une instruction,...

que tout se fasse pour l'édification, (1 Cor. XIV, 12-17, 26).

Entretenez-vous par des psaumes, des cantiques, et des chansons spirituelles; chantant et psalmodiant de votre coeur au Seigneur; rendant toujours grâces pour toutes choses, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à notre Dieu et Père, (Eph. V, 19, 20).

(Voyez aussi Act. I, 13, 14; XII, 5. / 1 Tim. II, 1, 2, 8. / Col. III, 16. Considérez attentivement Ecclés. V, 1, 2).


L’attitude dans la prière est probablement assez indifférente, maintenant que le temps est venu où l’on adore le Père en esprit et en vérité; cependant les Écritures ne nous offrent presque que des exemples de prières faites à genoux, ou le corps prosterné en terre; (voyez Matth. XXVI, 39. / Marc XIV, 35. / Luc XXII, 41. / Act. VII, 60; IX, 40; XX, 36; XXI, 5. / Éph. III, 14).

Chez les premiers fidèles, le jeûne accompagnait la prière dans les circonstances de quelque gravité.

Et comme les prophètes et les docteurs de l’église qui était à Antioche, servaient le Seigneur dans leur ministère, et qu'ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit: Séparez-moi Barnabas et Saul pour l'oeuvre à laquelle je les ai appelés. Alors ayant jeûné et prié, et leur ayant imposé les mains, ils les laissèrent partir, (Act. XIII, 2, 3).

Et après que Paul et Barnabas eurent établi des anciens dans chaque église, ayant prié avec jeûne, ils les recommandèrent au Seigneur, (Act. XIV, 23).


Jésus recommande, quoique indirectement, le jeûne à ses disciples, par son exemple et par ses discours, (Matth. IV, 2; VI, 16-18; IX, 14, 15; XVII, 21. / Marc IX, 29. / Luc V, 33-35).

Les premiers disciples le pratiquaient assez régulièrement, sentant bien que le jeûne et la prière se prêtent une mutuelle assistance, (1 Cor. VII, 5. / 2 Cor. XI, 27).

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Article XV.

Collecte ou Contribution pour les Pauvres.


L’auteur des Actes nous apprend que les disciples de Jérusalem persévéraient tous dans la doctrine des apôtres, et dans la communion (grec, contribution), et la fraction du pain, et dans les prières, (Act. II, 42).

Le mot grec koinônia désigne la communion des saints en général, ou plutôt, à ce qu’il paraît, celle partie de la communion qui consistait spécialement dans la contribution pour les pauvres; en effet, ce mot veut dire contribution, distribution, collecte, communication, commune participation. (Voyez aussi Phil. IV, 14, 15. / 1 Tim. VI, 18, original)

Dans le verset que nous allons citer, (1 Cor. XVI, 1), le grec porte logia, qu'on a rendu par collecte; partout ailleurs il porte koinânia.

Touchant la collecte qui se fait pour les saints, dit Paul aux fidèles de Corinthe, faites comme j'ai ordonné aux églises de Galatie: c'est que chaque premier jour de la semaine, chacun de vous mette à part ce quil pourra assembler, selon sa prospérité, (1 Cor. XVI, 1, 2).

N'oubliez pas la bénéficence et la contribution; car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices, (Héb. XIII, 16).


Les églises apostoliques faisaient la collecte avec persévérance et libéralité; celles d'Achaïe, de Macédoine et de Syrie, envoyaient d'abondants secours à celles de Judée, généralement plus pauvres des biens de la terre.

Les disciples de Jérusalem persévéraient tous... dans la contribution... Et ils avaient toutes choses communes; et ils vendaient leurs possessions et leurs biens, et les distribuaient à tous, selon que chacun en avait besoin, (Act. II, 42-45; IV, 32-35).

Les disciples d'Antioche, chacun selon son pouvoir, déterminèrent d'envoyer quelque chose pour subvenir aux frères qui demeuraient en Judée; ce qu'ils firent aussi, l'envoyant aux anciens par les mains de Barnabas et de Saul, (Act. XI, 29, 30).

Pour le présent, dit Paul écrivant aux Romains, je m'en vais à Jérusalem pour assister les saints; car il a semblé bon à la Macédoine et à l'Achaïe, de faire une contribution pour les pauvres d'entre les saints qui sont à Jérusalem, (Rom. XV, 25, 26).

Les églises de Macédoine, dit-il aux Corinthiens, nous pressaient avec de grandes prières de recevoir la grâce et la contribution qu’elles avaient faite pour les saints, (1 Cor. VIII, 4).

Les saints glorifient Dieu pour l'épreuve qu'ils font de cette assistance, en ce que vous vous soumettez à l’Évangile de Christ, et de votre prompte et libérale contribution envers eux et envers tous, (2 Cor. IX, 13).

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Article V.

Local et Ordre extérieur.


Une église particulière peut s'assembler partout où elle trouve un local décent et convenable.

Et quand les apôtres furent entrés dans la ville (Jérusalem), ils montèrent en une chambre haute, où demeuraient Pierre et Jaques, Jean et André, etc...

Ils persévéraient unanimement en prières et en oraisons, etc., (Act. I, 13, 14).

Saluez l'église qui est dans la maison (de Priscille et d'Aquilas)...

Gaïus, mon hôte, et celui de toute l'église, vous salue, (Rom. XVI, 5, 23).

Aquilas et Priscille, avec l'église qui est en leur maison, vous saluent, (1 Cor. XVI, 19).

Saluez Nymphas avec l'église qui est en sa maison, (Col. IV, 15).

Paul à Philémon, notre bien-aimé, et à l'église qui est en ta maison, etc., (Philém. 1, 2).

(Voyez aussi Act. XII, 12, etc.; XX, 7, 8).

Tout, dans l’église, doit se faire avec ordre et bienséance, et pour l’édification:

Que tout se fasse pour l'édification...

Car Dieu n'est point un Dieu de confusion mais de paix, comme on le voit dans toutes les églises des saints...

Que toutes choses se fassent avec bienséance et avec ordre, (1 Cor. XIV, 26, 33, 40).

Ce n’est probablement pas sans dessein que le Saint-Esprit nous dit:

Qu'il y avait beaucoup de lampes dans la chambre haute où les disciples étaient assemblés à Troas, pour rompre le pain et pour entendre la prédication de Paul, qui devait partir le lendemain, (Act. XX, 8).

Puisse chaque église mériter le beau témoignage que Paul rendait à celle de Colosses, lorsqu’il lui écrivait:

Je me réjouis de voir votre ordre et la fermeté de votre foi en Christ! (Col. II, 5.)


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CHAPITRE VIII

DISCIPLINE D'UNE EGLISE PARTICULIERE


La discipline conserve la pureté de la communion, arrête les progrès du péché, seconde l’obéissance aux lois du Seigneur, glorifie son nom: c’est la bonté de Dieu qui nous l’a donnée, (1 Cor. V, 7. Apoc. II, 2, 3. / Matth. V, 16. 1 Pierre II, 12, 15. / Act. IX, 31; V, 11, 12. / 1 Tim. V, 20, etc.)

Sa négligence a toujours eu de funestes résultats, (1 Cor. XII, 20, 21; III, 3; I, 10, 11. / Jaq. V, 9; IV, 11. / 1 Cor. VI, 7, 8. / 2 Tim. III, 2-6. / Gal. V, 9. / 1 Cor. V, 6, 7, 13, etc.)

Aussi le Seigneur loue-t-il les troupeaux au milieu desquels elle règne, tandis qu’il blâme fortement ceux qui la négligent, (Apoc. II, 2, 6, 13-15, 20).

La discipline d’une église particulière embrasse deux cas principaux, l'avertissement fraternel et l'excommunication.


SECTION I.

AVERTISSEMENT FRATERNEL.


Il y a trois degrés dans l'avertissement fraternel.


Article I.

Premier degré: Avertissement particulier.


C’est le devoir des membres d’une église, comme c’est la marque des vrais enfants du Père, de s'avertir et de se reprendre les uns les autres, en toute charité:

Tu reprendras soigneusement ton prochain, et tu ne souffriras point de péché en lui, (Lév. XIX, 17).

Mes frères, lorsqu'un homme est surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez (*1) un tel homme avec un esprit de douceur: et toi, prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté; portez les charges les uns des autres, et accomplissez ainsi la loi de Christ, (Gal. VI, 1, 2).

(*1) Le mot original signifie remettre en place, comme on fait pour un membre disloqué.

Mes frères, si quelqu'un d'entre vous s'est écarté de la vérité, et que quelqu'un l'y ramène, qu'il sache que celui qui aura ramené un pécheur de son égarement, sauvera une âme de la mort, et couvrira une multitude de péchés, (Jaq. V, 19, 20).


Règle à suivre dans l'exercice de la correction fraternelle:

Si ton frère a péché contre toi, va, et reprends-le entre TOI ET LUI SEUL; s'il t'écoute, tu as gagné ton frère, (Matth. XVIII, 15).

On doit pardonner à son frère aussi souvent qu'il reconnaît sa faute et s'humilie.

Soyez attentifs sur vous-mêmes, dit Jésus. Si donc ton frère a péché contre toi, reprends-le, et s'il se repent, pardonne-lui. Et si sept fois le jour il a péché contre toi, et que sept fois le jour il retourne à toi, en disant: Je me repens, tu lui pardonneras, (Luc XVII, 3, 4).

Pierre s'approchant de Jésus, lui dit: Seigneur, combien de fois mon frire péchera-t-il contre moi, et je lui pardonnerai? sera-ce jusqu’à sept fois? Jésus lui répondit: Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à sept fois septante fois, (Matth. XVIII, 21, 22, etc.)

C'est pourquoi, dit Paul, recevez-vous les uns les autres, comme aussi Christ nous a reçus à lui, pour la gloire de Dieu, (Rom. XV, 7).

Soyez doux les uns envers les autres, pleins de compassion, dit le même apôtre, et vous pardonnant les uns aux autres, ainsi que Dieu vous a pardonné par Christ, (Éph. IV, 32).

Soyez, comme étant des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtus d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, d'esprit patient; vous supportant les uns les autres, et vous pardonnant les uns aux autres; si l'un a querelle contre l'autre, comme Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même, (Col. III, 12, 13).


Article II.

Deuxième degré: Avertissement devant témoins.


Mais si ton frère ne t'écoute point, dit le Seigneur, prends encore avec toi une ou deux personnes, afin qu'en la bouche de deux ou trois témoins, toute parole soit ferme, (Matth. XVIII, 16).

Paul écrirait aux Corinthiens: C'est ici la troisième fois que je viens à vous; en la bouche de deux ou trois témoins toute parole sera confirmée, (2 Cor. XIII, 1).

Car, dit le Saint-Esprit, un témoin seul ne sera point valable contre un homme, en quelque crime et péché que ce soit, en quelque péché qu'on ait commis; mais sur la parole de deux ou de trois témoins, la chose sera valable, (Deut. XIX, 15).


Article III.

Troisième degré: Avertissement de la part de l'église.


Si ton frère ne daigne pas écouter les deux ou trois témoins, dis-le à l'église; s'il ne daigne pas écouter l'église, qu'il te soit comme un païen et comme un péager, (Matth. XVIII, 17) [C].

Ces trois démarches successives devront s’accomplir dans la droiture, dans la douceur et l’amour; autrement la règle du Seigneur, dont l’observation fidèle et patiente aura toujours les plus heureux résultats, deviendrait, dans les mains de la passion, un instrument terrible pour troubler les âmes et bouleverser les églises.


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SECTION II.

EXCOMMUNICATION OU PRIVATION MOMENTANÉE DE LA COMMUNION VISIBLE DE L’ÉGLISE.


L’Écriture Sainte nous donne une idée fort simple de l'excommunication.

Excommunier un membre d’une église, c’est le retrancher pour un temps, s’il est frère de la communion visible de cette église: c’est, dans ce cas, l'ôter momentanément du milieu d’elle, jusqu'à ce qu’il soit revenu à repentance.

Aidé dans ce retour par la charité de ses frères, dès qu’il aura manifesté un sincère regret de ses fautes, il sera de nouveau reçu dans l’église, avec les cordiales affections et toutes les compassions de Christ.

L’excommunication a lieu, selon la Parole et dans la miséricorde de Dieu, ou pour des péchés, ou pour de fausses doctrines qui renversent le fondement du salut.


Article I.

Péchés.


Les péchés que la Parole de Christ punit de l'excommunication, sont, ou particuliers ou publics.


§ 1.
Péchés particuliers, ou connus seulement de quelques personnes.


Le Seigneur nous trace la règle à suivre dans ce cas; c’est toujours celle rapportée dans l’article précédent:

Si ton frère a péché contre toi ou devant toi, va et reprends-le entre toi et lui seul; s'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais s'il ne t'écoute point, prends encore avec toi une ou deux personnes, afin qu'en la bouche de deux ou de trois témoins, toute parole soit ferme. Que s'il ne daigne pas les écouter, dis-le à l'église, (Matth. XVIII, 15-17).

Si ton frère a péché contre toi, etc. Contre toi est bien la traduction littérale, comme semble le prouver le contexte, et particulièrement le verset 21; mais il est bien probable que le Seigneur entend aussi, devant toi, en ta présence, c’est à dire, toi le sachant, le texte pouvant comporter l’une et l’autre traductions.

S’il en est ainsi, la règle importante que Jésus nous donne, s’étend à tout cas d'offense particulière, personnelle et non personnelle; et ici revient tout ce qui précède sur l'avertissement particulier, celui devant témoins, celui enfin de la part de l'église:

Et s'il ne daigne pas écouter l'église, qu'il te soit comme un païen et comme un péager, (Matth. XVIII, 17).

Qu'il te soit comme un païen et comme un péager, dit le Seigneur; non pas un païen et un péager, mais, remarquez-le bien, comme un païen et un péager, c'est à dire, «n'aie point de relation particulière, ne sois point familier ou intime avec lui.»

Les Juifs fuyaient tout commerce avec les païens, évitant même de se trouver avec eux à la même table, et de participer à leurs repas, (Act. X, 28; XI, 3. / 1 Cor. V, 11).

Le Seigneur ratifie, dans le ciel, les sentences d'excommunication que ses troupeaux prononcent sur la terre, lorsqu’elles sont réellement fondées sur sa Parole:

En vérité, déclare-t-il, je vous dis que tout ce que vous aurez lié sur la terre, sera lié dans le ciel; et tout ce que vous aurez délié sur la terre, sera délié dans le ciel, (Matth. XVIII, 18).


§ 2.
Péchés publics, et Fautes graves et scandaleuses, plus ou moins connues.


La Parole de Dieu paraît demander que, dans ce cas, le péché soit repris publiquement, et le retranchement finalement prononcé, si le coupable persévère dans sa mauvaise voie, malgré les avertissements et les représentations de l’amour et de la fidélité de ses frères:

Nous vous recommandons, mes frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, dit Paul aux Thessaloniciens, de vous retirer de tout frère qui se conduit d'une manière irrégulière, et non pas selon l'enseignement qu'il a reçu de nous. Car nous apprenons qu'il y en a quelques-uns parmi vous qui se conduisent d'une maniére déréglée, ne faisant rien, mais vivant dans la curiosité...

Si quelqu'un n'obéit point à notre parole, renfermée dans cette épître, faites-le connaître; et ne vous mêlez point avec lui, afin qu'il ait honte, (2 Thess. III, 6, 11, 14).

S'il y a quelqu'un qui n'aime point le Seigneur Jésus-Christ, qu'il soit anathème, maranatha, (1 Cor. XVI, 22).

Maranatha, mot syriaque qui signifie, le Seigneur vient.

Après que les Juifs eurent perdu, sous les Romains, le droit de décider de la vie et de la mort, ils ne laissaient cependant pas de prononcer l’anathème sur ceux qui le méritaient, d’après la loi de Moïse; mais comme ils ne pouvaient exécuter eux-mêmes cet anathème, ils disaient dans l’attente du Messie: Le Seigneur vient, qui l’exécutera. L’usage ensuite consacra si bien ce mot qu’il accompagnait, naturellement celui d'anathème. — Telle est l'interprétation qu’on donne quelquefois de ce passage.

Moi, dit Paul, au sujet de l’incestueux de Corinthe, moi étant absent de corps, mais présent en esprit, j'ai déjà ordonné comme si j'étais présent, touchant celui qui a ainsi commis une telle action; vous et mon esprit étant assemblés au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, j’ai ordonné, par la puissance de notre Seigneur Jésus-Christ, qu'un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair; afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus...

Ôtez donc le vieux levain, afin que vous soyez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain; car Christ, notre pâque, a été sacrifié pour nous...

Je vous ai écrit dans ma lettre que vous ne vous mêliez point avec les fornicateurs...

Or maintenant je vous écris que vous ne vous mêliez point avec eux; c'est à dire, que si quelqu'un portant le nom de frère, est fornicateur, ou avare, ou idolâtre, ou médisant, ou ivrogne, ou ravisseur, vous ne mangiez pas même avec un tel homme. Car aussi qu'ai-je à faire de juger de ceux qui sont de dehors? ne jugez-vous pas de ceux qui sont de dedans? Mais Dieu juge ceux qui sont de dehors. Ôtez donc d’entre vous-mêmes le méchant, (1 Cor. V, 3-5, 7, 9, 11-13).


Plusieurs entendent d’un repas ordinaire la parole de l’apôtre: Ne mangez pas même avec un tel homme! mais à supposer qu’ils aient raison, s’il n’est pas permis de prendre le repas ordinaire avec un faux frère, combien moins le sera-t-il de manger avec lui le plus sacré de tous, celui du Seigneur?

Remarquez que Paul qui défend ici de manger avec les faux frères, permet ailleurs de manger avec des infidèles, si l’on y est appelé, (1 Cor. X, 27).

Timothée, dit Paul à son disciple bien-aimé, Timothée, garde la foi avec une bonne conscience, laquelle quelques-uns ayant rejetée, ont fait naufrage quant à la foi; de ce nombre sont Hyménée et Alexandre, que j'ai livrés à Satan , afin qu'ils apprennent, par ce châtiment, à ne plus blasphémer, (1 Tim. I, 19, 20).

(Voyez aussi 1 Tim. V, 20).

Je les ai livrés à Satan, etc.; c’est à dire, ainsi qu’on peut l’entendre, je les ai exclus du royaume visible de Christ, et rejetés dans celui de Satan, qui est le monde, et cela pour la destruction de la chair ou du vieil homme, et pour le salut final de l’âme: tel semble être aussi le sens de (1 Cor. V, 5), cité plus haut.

Cependant d’autres prennent ces deux passages un peu différemment: ils prétendent que des punitions corporelles et miraculeuses, souvent même la mort, accompagnaient ordinairement l’excommunication dans les églises apostoliques, (1 Cor. XI, 30, 32).

Les péchés qui excluent du ciel doivent exclure aussi celui qui vivrait habituellement en eux, de la communion de toute église du Seigneur sur la terre, (Gal. V, 19-21. / Apoc. XXI, 8, 27; XXII, 15. / 1 Cor. VI, 9-11).


Article II.

Fausses Doctrines subversives de l'Évangile.


La Parole ordonne également aux chrétiens et aux églises de rejeter tous les faux docteurs, et généralement tous ceux qui causent des sectes et n’apportent pas la doctrine de Christ.

Je vous exhorte, mes frères, de prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales contre la doctrine que vous avez apprise, et de vous éloigner d'eux; car ces sortes de gens ne servent point notre Seigneur Jésus-Christ, mais leur propre ventre, et par de douces paroles et des flatteries, ils séduisent les coeurs des simples, (Rom. XVI, 17, 18).

Ainsi parlait l’apôtre des gentils, écrivant aux Romains. Voici la solennelle parole qu’il adressait aux Galates:

Quand nous-mêmes, ou quand un ange du ciel vous évangéliserait outre ce que nous vous avons évangélisé, qu’il soit anathème. Comme nous vous l'avons déjà dit, je le dis encore maintenant, si quelqu'un vous évangélise outre ce que vous avez reçu, qu'il soit anathème, (Gal. I, 8, 9).

Quiconque transgresse la doctrine de Jésus-Christ, dit le disciple bien-aimé, et ne demeure point en elle, n'a pas Dieu...

Si quelqu'un vient à vous, et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez point dans votre maison, et ne lui dites pas: Paix te soit, que ton âme se réjouisse; car celui qui lui dit: Paix te soit, participe à ses mauvaises oeuvres [D], (2 Jean, 9-11).

Voyez sur le même sujet, (Apoc. II, 2 , 14, 16, 20. /Éph.V, 7. / Act. XX, 28, 31. / Matth. VII, 15, / Jean X, 5. / 1 Jean IV, 1-6. / 1 Tim. I, 20),

Comparé avec (2 Tim. II, 17, 18; / 2 Tim. IV, 15; / 1 Tim. III, 15. / Tite III, 10, 11, et sur la manière de reprendre et d’instruire ceux qui ne sont pas dans la vérité, (2 Tim. II, 24-26).


Une église de Christ ne pourra maintenir longtemps la pureté de la doctrine, si elle ne suit pas fidèlement les directions que le Saint-Esprit vient de nous donner.

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* * *


La Parole du Seigneur nous indique la conduite à tenir envers un frère, momentanément retranché de la communion visible des saints.

Qu'il te soit, dit Jésus, comme un païen et comme un péager, (Matth. XVIII, 17).

Si quelqu'un, dit Paul, n'obéit point à notre parole, renfermée dans cette épître, faites-le connaître, et ne vous mêlez point avec lui, afin qu'il ait honte; toutefois ne le tenez point comme un ennemi, mais avertissez-le comme un frère, (2 Thess, III, 14, 15).

Ici, de même que (1 Cor. V, 9, 11), le texte porte en effet: Ne vous mêlez point avec lui, ce qui signifie, comme nous l’avons expliqué plus haut: N’ayez point avec lui de commerce intime, ne soyez point libre et familier avec lui; et si vous le recherchez, ce que vous devez aussi faire, que ce soit pour lui adresser les avertissements et les exhortations de l’amour dans la vérité. Voici la magnifique promesse qui doit nous y pousser:

Mes frères, dit Jaques, si quelqu'un d'entre vous s'est écarté de la vérité, et que quelqu'un l'y ramène, qu'il sache que celui qui aura ramené un pécheur de son égarement, sauvera une âme de la mort, et couvrira une multitude de péchés, (Jaq. V, 19, 20).

Enfin, la Parole veut que, lorsque le frère retranché pour un temps, se sera repenti de ses fautes, l’on s’empresse de le rétablir dans la communion visible de l’église, et de lui donner tous les témoignages d’une cordiale fraternité.

C'est assez pour un tel de cette censure faite par la pluralité (grec), de sorte que vous devez plutôt lui faire grâce et le consoler, de peur qu'un tel homme ne soit accablé par une trop grande tristesse. C' est pourquoi je vous prie de ratifier envers lui votre charité. Car si je vous ai écrit, c*est afin de vous éprouver, et de connaître si vous êtes obéissants en toutes choses. Or à celui à qui vous pardonnez quelque chose, je pardonne aussi; car moi-même, si j'ai pardonné quelque chose à celui à qui j'ai pardonné, je l'ai fait à cause de vous, devant la face de Christ, afin que Satan n’ait pas le dessus sur nous; car nous n'ignorons pas ses machinations, ( 2 Cor. II, 6-11).

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