MÉDITATIONS BIBLIQUES.
(Exode XXXV, 4-9. Chron. XXIX, 1-14.)
Quel beau moment que celui où nous voyons les Israélites offrir volontairement l’or, l'argent, les étoffes nécessaires à la construction du tabernacle et avec une telle libéralité qu'on vient dire à Moïse: «Le peuple apporte beaucoup plus qu'il ne faut pour l'ouvrage que l'Éternel a commandé de faire,» et qu'on doit publier par le camp: «Que ni homme ni femme ne fasse plus d’ouvrage, pour l'offrande du sanctuaire» (Ex. XXXV, 4-9.)
Plus tard, David, après avoir préparé, avec son peuple, les matériaux pour le temple que Salomon, son fils, devait bâtir, s'écrie, dans un saint transport: «Maintenant, O notre Dieu, nous te célébrons et nous louons ton nom glorieux, car qui suis-je et qui est mon peuple, que nous ayons le pouvoir d’offrir tout cela volontairement, comme nous le faisons; car toutes ces choses viennent de toi et les ayant reçues de ta main nous te les présentons.» (1 Chron., XXIX, 1-14.)
Nous retrouvons encore, du temps de Néhémie, comme un dernier reflet de ce saint zèle, lorsque les Juifs, revenus de la captivité, rebâtissent, l’un une porte, l’autre un pan de mur pour relever les ruines de Jérusalem.
Le zèle pour la maison de Dieu consiste à avoir à cœur les intérêts du Seigneur:
- soit en consacrant sa vie et ses forces à son service,
- soit en priant pour que sa parole soit glorifiée et pour qu'elle coure avec rapidité,
- soit en donnant une partie de nos biens pour faire annoncer l’Évangile ou pour soutenir les églises dont nous faisons partie.
1. Ces Israélites qui, du temps de Moïse, eurent le cœur touché de bonne volonté, apportant des boucles, des bagues, des anneaux, des bracelets et toute sorte de joyaux d’or, du bois de Sittim;
2. ces femmes dont le cœur fut porté à travailler de leur industrie et qui filèrent de leurs mains du poil de chèvre, de l'hyacinthe, du cramoisi et du fin lin;
3. ces principaux de l’assemblée qui apportèrent des pierres précieuses, des aromates et de l'huile;
4. ce roi David disant, plus tard: «Parce que j'ai une grande affection pour la maison de mon Dieu, je donne, outre toutes les choses que j’ai préparées pour la maison du sanctuaire, l’or et l'argent que j’ai parmi mes plus précieux joyaux, afin qu’il y ait de l’or partout où il faut de l’or, de l'argent partout où il faut de l’argent;»
5. ce peuple qui, à l’exemple de son roi, offrait avec joie ses offrandes volontaires à l'Éternel;
6. ce roi Salomon qui, au moment de la dédicace du temple et pour honorer l’Éternel, offrait ces milliers de victimes;
7. cet homme de Bahal-Salisça (Baal-Schalischa), qui, dans un temps de famine, «apporta à Élisée du pain et des premiers fruits, savoir 20 pains d'orge et du grain en épis avec sa paille,» pour aider à l'entretien des fils des prophètes; cette femme qui, pour honorer Jésus, brisa à ses pieds un vase de parfum de grand prix;
8. enfin, ces saintes femmes qui assistaient Jésus de leurs biens: tous ces fidèles nous font comprendre, mieux que des définitions, ce qu’est le zèle pour la maison de Dieu.
Il est clair que ce zèle consiste aussi à secourir ceux qui font partie de cette maison appelée la maison de la foi.
- Ces chrétiens de Jérusalem «qui vendaient leurs possessions et leurs biens et les distribuaient à tous selon le besoin que chacun en avait;»
- cette Dorcas «remplie de bonnes œuvres,» dont il est dit «que les veuves se présentèrent à Pierre en pleurant et en lui montrant combien elle faisait de vêtements lorsqu'elle était avec elles;»
- ces fidèles de Corinthe, qui donnaient au-delà de leur pouvoir pour assister les saints de Jérusalem, étaient aussi remplis d’amour pour la maison de Dieu.
Mais,
nous
voyons, lors de la construction du tabernacle, sous combien de
formes cet amour peut se manifester.
Ceux des Israélites qui avaient de l'or, des bagues, des bracelets se dépouillaient joyeusement de ces objets; ceux qui avaient du bois de Sittim ou des étoffes les apportaient; ceux qui ne possédaient pas ces choses donnaient leur travail; «toute femme qui avait de l'industrie filait de sa main et apportait ce qu’elle avait filé.»
On peut donc donner, non seulement de l’or, de l'argent, des étoffes, des vêtements, des joyaux; on peut aussi donner de son travail; et, comme l'amour rend ingénieux, il y a plusieurs manières de consacrer son travail au Seigneur.
C’est quelque Dorcas dont la chambre haute est toute remplie de robes et de vêtements pour les veuves et les orphelins; quelque femme «qui met sa main au fuseau;» comme le dit Salomon, «pour étendre sa main à l’affligé,» ou pour faire une pièce de toile destinée à être vendue au profit des missions.
C’est quelque ouvrière habile travaillant à l’aiguille, dans le même but, ou bien quelque femme âgée à qui ses yeux ne permettent plus que de tricoter quelque vêtement pour réchauffer un pauvre Esquimau ou un pauvre Groenlandais.
Ou bien c’est quelque agriculteur pieux «honorant l’Éternel des prémices de son revenu,» comme l’homme de Bahal-Salisça, donnant au Seigneur le produit da champ qu’il a arrosé de sa sueur.
Qui n’a entendu parler d’un arbre ou de telle portion d’un jardin dont le produit est vendu pour les missions et appelé à cause de cela l’arbre ou le jardin des missions?
***
Maintenant, pour recueillir les petits dons, on peut faire comme ce roi Joas dont il est parlé 2 Rois XII.
«Il prit un coffre et fit une ouverture à son couvercle et le mit auprès de l’autel à main droite, à l’endroit par lequel on entrait à la maison de l’Éternel. Dès qu’il y avait beaucoup d’argent au coffre, on le délivrait entre les mains de ceux qui avaient la charge de la maison de l’Éternel, et ceux-ci le distribuaient aux charpentiers, aux architectes, aux maçons et aux tailleurs de pierre, pour réparer ce qui était à réparer dans la maison de l’Éternel.»
Depuis le tronc destiné à recueillir les offrandes au sortir des lieux de culte, jusqu’à la petite botte qu’un jeune enfant a préparée pour les missions ou pour les pauvres, c’est toujours le même but.
Paul ordonnait, dans les églises de Galatie et à Corinthe, que chaque premier jour de la semaine «chacun mit à part ce qu’il pouvait pour les pauvres;» c’est sans doute ce qui a donné lieu à la collecte du «sou par semaine», dont un ami généreux a eu la première idée et dont l’application a déjà procuré aux missions de Bâle, de Paris, et à bien d’autres sociétés, des sommes considérables qui sans ce moyen auraient été perdues pour le service de Dieu.
Eh bien, je viens engager ceux qui le peuvent à donner, soit qu’il s'agisse du service du Seigneur, soit qu’il s’agisse de ces pauvres que Jésus nous a légués en nous disant: «Vous aurez toujours des pauvres avec vous.»
Je reconnais, pour ce qui concerne les pauvres, combien il est difficile de réaliser ce précepte: «Que celui qui distribue le fasse avec simplicité, que celui qui exerce la miséricorde le fasse avec joie.»
Il y a une exploitation de la charité, une hypocrisie se couvrant du manteau de la religion.
On entend quelquefois des paroles d’une effronterie incroyable: «IL Y A LONGTEMPS QUE JE VIENS À VOS ASSEMBLÉES ET JE N'AI ENCORE RIEN REÇU.»
Une personne qui fréquentait les assemblées dans ces vues intéressées dit un jour à un frère:
Comment s’appelle votre caissier?
Notre caissier s’appelle le Seigneur Jésus-Christ et il demeure au ciel.
Depuis ce moment elle n’a pas reparu. Mais tous les pauvres ne suivent pas Jésus pour avoir du pain.
Une mère de sept petits enfants, vivant presque ignorée, dans une ville, pendant que son mari achevait son apprentissage ailleurs, lui écrivait:
«Mon cher ami, je ne finirais pas aujourd’hui si je me laissais aller au bonheur de te raconter les douces joies dont Dieu inonde mon coeur nouveau. Pourrions-nous douter que son Saint-Esprit n’opère encore des miracles sur la terre? Je ne doute pas qu’il ne nous vienne en aide. Mets-nous de côté pour t’occuper de toi dans ce moment. Ne te fais pas de scrupule de garder ton argent si tu peux gagner quelques petits sous.
Il ne me reste que cinq francs, mais ne sois pas en peine. Adresse-toi pour nous et pour toi à Celui de qui nous vient toute grâce et tout don parfait. À ces grâces-là II ajoutera les dons nécessaires à notre subsistance.»
Dans une autre, lettre elle traçait ces lignes:
«Encore des espérances déçues, encore des tribulations, encore des souffrances! N’est-ce pas le chemin de la vie? Oh! demandons une foi vivante, relevons la tête. Ne sommes-nous pas les bien-aimés du Seigneur? Notre joie, notre foi ne doit-elle pas éclairer ceux qui, plus heureux pour les choses du monde, cherchent et désirent encore des fantômes qu’ils ne peuvent saisir? N’ayons peur ni des géants, ni des villes murées; rappelons-nous que cinq Israélites battaient cent de leurs ennemis parce que l'arche de l’alliance était avec eux. Que la lumière du Saint-Esprit, comme jadis la colonne, resplendisse sur nous..... Une personne qui est venue me voir, m’a engagée à faire partie de l’église X, en me disant: C'EST LÀ QUE SONT LES BONNES BOURSES. Je lui ai répondu que je ne trafiquerais jamais de mon âme.»
La personne qui a écrit ces lignes empreintes de tant d’héroïsme chrétien et de sentiments si élevés, est morte quelque temps après, à l’hôpital, où elle avait été transportée avec son mari. Ce dernier a conservé ces lettres comme un précieux trésor, je n’ai pu les lire sans émotion et j’ai éprouvé le besoin d’en retracer ces quelques fragments.
N’oublions pas qu’à côté des misères qui s'étalent il y en a d’autres qui se cachent et qu’il faut savoir chercher:
Mourut-il avec Christ, au rocher du Calvaire,
L'amour pieux et tendre, asile du malheur?
Non, l'amour y naquit, et dès lors, sur la terre,
Comme on cherche un trésor, il cherche la douleur.
Ce blessé étendu sur le chemin de Jérusalem à Jéricho ne représente-t-il pas tant de malheureux que nous rencontrons sur le chemin de la vie, devant qui la foule passe avec indifférence, comme le Sacrificateur et le Lévite, mais à qui nous pouvons adresser quelques-unes de ces paroles de sympathie et d’affection qui sont comme un baume sur leurs blessures?
Regardons autour de nous et nous n’aurons pas de peine à découvrir des malades que nous pouvons visiter, des pauvres qui sont nus et que nous pouvons vêtir, qui ont faim et à qui nous pouvons donner du pain, ou des affligés que nous pouvons consoler.
Il ne faut pas que nous fassions du bien seulement à ceux que nous regardons comme nos frères; s’il faut «faire du bien surtout à ceux de la maison de la foi,» il faut en faire aussi à tous; car il doit y avoir place dans le cœur des enfants de Dieu pour toutes les douleurs, pour toutes les infortunes.
Il y a bien des motifs qui doivent nous engager à donner pour le service de Dieu et en particulier pour les pauvres.
Et, d’abord, ce que Jésus a fait pour nous, ne devons-nous pas le faire pour nos frères?
Nous étions aussi étendus sans vie au bord du chemin. Jésus a été ému de compassion. Il savait que ce chemin où il est venu nous chercher serait pour lui le chemin du sang, comme était appelé celui de Jérusalem à Jéricho; mais cette pensée ne l’a pas arrêté; il s’est approché de nous; il a aussi versé sur nos plaies l’huile de sa grâce et son sang, qui ainsi que le vin nettoie les blessures. Puis il a chargé le pauvre blessé sur ses épaules, ou plutôt sur son cœur, et il l’a déposé dans l’hôtellerie pour le faire soigner jusqu’à ce qu’il revienne.
Eh bien, est-ce que Jésus, en donnant sa vie pour nous, ne nous apprend pas à mettre notre vie pour nos frères?
Ne semble-t-il pas jeter dans nos bras tant de blessés pour essuyer le sang qui coule de leurs plaies, pour verser de l’huile sur leurs blessures?
Aussi, lorsque l'apôtre Paul veut engager les Corinthiens à donner pour les saints de Jérusalem, il se contente de leur dire: «Vous connaissez l’amour du Seigneur Jésus-Christ, qui, étant riche, s’est fait pauvre pour nous, afin que par sa pauvreté nous fussions rendus riches.»
Il semble qu’en échange de cette vie éternelle qu’il nous a donnée, Jésus nous demande une partie des BIENS TEMPORELS QUE NOUS TENONS DE LUI.
Que voulons-nous déposer dans ses mains percées?
Ah! si nous sentions l’amour qu’il a eu pour nous, nous pourrions dire comme David: «Parce que j’ai un grand amour pour la maison de Dieu, je donne volontairement l’or et l’argent que j’ai parmi mes plus précieux joyaux, afin qu’il y ait de l’or partout où il faut qu’il y ait de l’or, de l’argent partout où il faut qu’il y ait de l’argent.»
Mais un autre motif avait fait une profonde impression sur David et je ne dois pas le passer sous silence; c’est la pensée que Dieu lui permettait de Lui donner ce qu’il avait reçu de Lui;
«Qui suis-je qu’ayant reçu ces choses de Toi, j’aie le pouvoir de Te les offrir!»
Jésus ne nous a-t-il pas dit que nous pouvons lui donner aussi, que le verre d’eau froide offert en son nom ne perdra pas sa récompense?
«J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais malade ou en prison et vous êtes venus me visiter.»
Il ne faut pas qu’une fausse spiritualité nous fasse oublier que Dieu veut nous récompenser de ce que nous lui aurons donné. Paul recevant les dons de ses chers Philippiens, leur écrivait: «Ce n’est pas que je recherche les présents, mais le fruit qui doit en résulter pour voire compte,» et il disait aux Galates: «Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera.... Ne perdons pas courage en pratiquant le bien, car nous moissonnerons dans le temps convenable. C’est pourquoi, pendant que dure la saison, faisons du bien à tous, surtout aux gens de la maison de la foi.»
N'est-ce pas comme s’il leur eût dit: «Il y a une saison des semailles et une saison de la moisson; semons pendant que dure le temps des semailles.» «Celui qui sème peu, moissonnera peu; celui qui sème abondamment, moissonnera abondamment.»
Déjà sur la terre, ne sommes-nous pas heureux à proportion de ce que nous nous dévouons?
Les heureux ne sont-ils pas ceux qui s’oublient?
Jésus n’a-t-il pas dit qu’ «il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir?»
S’il y a dans la vie de doux souvenirs, n’est-ce pas ceux qui nous rappellent le bien que nous pouvons avoir fait?
S’il en est au contraire de douloureux et d’amers, n’est-ce pas lorsque nous avons négligé ces saints devoirs?
Ce qu’un empereur païen disait à la fin d’un jour qui n’avait été marqué pour lui par aucun bienfait: «J’ai perdu ma journée,» un chrétien ne peut-il pas le dire à plus forte raison?
Je termine en disant: Vous êtes bienheureux vous qui pouvez donner. Quel privilège, que Dieu nous permette de lui offrir ce qu’il nous a lui-même donné I
Oui, donnons-lui et il nous le rendra.
Faisons-nous des amis avec les richesses iniques.
Quel privilège en particulier de pouvoir soutenir par ses dons l’église dont on fait partie et d’accomplir ainsi le précepte de l’apôtre Paul, qui disait aux Galates: «Que celui à qui l’on enseigne la Parole fasse part de tous ses biens à celui qui l’enseigne.»
Ce qu’il y a de remarquable, c’est que c’est au sujet de ces dons volontaires (faisons-y bien attention) que Paul rappelle le grand principe dont nous avons parlé plus haut. «Ce que l’homme aura semé, il le moissonnera aussi.» Nous avons presque tous été élevés dans un système où l'Église, se recrutant d’après les registres de l’État civil, a un chapitre dans le budget de l’État, c’est-à-dire que celui-ci pourvoit aux besoins du culte, comme aux frais de l’administration. Il résulte de cette éducation qu’on ne sait pas ce que c’est que de donner volontairement pour la maison de Dieu et pour l’entretien du culte où l’on est béni.
Nous avons besoin qu’on nous rappelle ce saint devoir.
Maintenant il est clair que «l'on est agréable à Dieu, non suivant ce qu’on n’a pas, mais suivant ce qu’on a.» Ce ne sont donc pas seulement les riches qui ont le privilège de pouvoir donner au Seigneur, ce sont aussi les pauvres. Cette veuve qui en mettant ses deux pites dans le tronc avait donné plus que les riches qui y déposaient leurs abondantes offrandes, pouvait dire, comme David: «Qui suis-je qu’ayant reçu ces choses j’aie le pouvoir de te les donner?»
Je demande à Dieu qu’il bénisse ces quelques réflexions et que le Saint-Esprit les applique à la conscience de tous mes frères pour réveiller chez eux le zèle de la maison de Dieu.
Il importe peu que ceux qui auront lu ces lignes, se souviennent des idées qu’elles renferment, si, en rentrant chez nous et prenant Jésus par la main, nous lui demandons de faire avec nous le tour de nos appartements, de nos maisons, pour qu’il nous montre tout ce dont nous pouvons nous passer.
Puissions-nous nous décider enfin à prendre l’argent qu’il nous demande, peut-être depuis longtemps, pour le lui donner volontairement; faisant ainsi comme cette femme à qui l’on demandait ce qu’elle avait retenu d’un sermon qu’elle avait entendu sur les faux poids et les fausses mesures: «Je ne me souviens de rien, dit-elle, mais, arrivée chez moi, j’ai compris que je devais brûler mon boisseau.»
Prenons garde que Dieu ne voie chez nous ce qu’il vit dans la tente d'Hacan, le lingot d’or et le manteau de Sinhar, que nous lui cachons.
Prenons garde de lui offrir des sacrifices qui ne nous coûtent rien; de tels dons ne sont pas des sacrifices, aussi ils ne sont accompagnés d’aucune joie.
Combien de chrétiens qui ne se refusent quoi que ce soit quand il s’agit de leurs aises, de leurs jouissances, de leur bien-être, et quand il s’agit de la maison de Dieu, on donne le moins possible, on tourne et l’on retourne une pauvre petite pièce d’argent!
Sans doute que les pauvres ne sont point autorisés à taxer les dépenses des riches et à leur fixer ce qu’ils doivent donner; mais si l’Évangile laisse à chacun le soin de se taxer soi-même devant Dieu, et s’il ne nivelle pas les rangs, d’un autre côté il ne faut pas que nos maisons, notre nourriture, nos vêtements forment un contraste trop grand avec le dénuement de nos frères pauvres ou avec les besoins de la maison de Dieu.
C’est ce que David avait compris quand il dit à Nathan: «Voilà, j’habite dans une maison de cèdre et l’arche de l’Éternel habite dans une tente!» Et c’est dans le même sentiment qu’il disait encore: «Parce que j’ai un grand amour pour la maison de Dieu, je donne volontairement l’or et l’argent que j’ai parmi mes plus précieux joyaux, afin qu’il y ait de l’or partout où il faut de l’or, de l’argent partout où il faut de l’argent.»
Je terminerai en rappelant à mes frères ces paroles d’un prophète:
«Apportez toutes les dîmes, afin qu’il y ait abondance dans ma maison, et mettez-moi à l’épreuve par là et vous verrez si je ne vous ouvre les canaux des cieux et ne répands sur vous la bénédiction tellement que vous n’y pourrez suffire.» (Mal. III, 12.)
F.
BEBTHOLET-BRIDEL.
Le
chrétien évangélique 1858
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