Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE V.

Importance du devoir de lire la Bible.

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Si l'on essaie, en se plaçant sur le terrain de la foi, de prouver l'importance de la lecture des livres saints, on est embarrassé, non de la difficulté du sujet, mais de son évidence même. C'est notre Sauveur qui nous enseigne le chemin de la grâce, notre Juge qui nous instruit sur les mystères de la vie future; ne devons-nous pas y être attentifs? Ici, point de matière à discussion, dès que la doctrine de la divinité des Écritures est acceptée.

Aussi nous proposons-nous de considérer la question sous un point de vue différent. Au lieu d'envisager isolément le devoir de lire la Bible, nous établirons qu'il est étroitement lié à tous les autres, qu'il en forme une partie intégrante, et nous en montrerons ainsi l'influence sur tout l'ensemble de la vie chrétienne.

Adoptons la classification la plus usitée:

  1. devoirs envers Dieu,

  2. envers le prochain

  3. et envers nous-mêmes.

Nous allons prouver que ces trois ordres de devoirs, pour être bien accomplis, exigent également la lecture assidue des saints livres.

Il ne saurait entrer dans le plan de ce travail d'exposer l'un après l'autre tous nos devoirs envers Dieu. Ne prenons que celui qui, dans un certain sens, les contient tous: l'amour. Il est écrit: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée; c'est là le premier et le grand commandement (Matth., XXII, 37-38.)

Pouvons-nous aimer Dieu sans le connaître?

Et le connaîtrons-nous pleinement sans lire la Bible?

Qui nous révélera Dieu, ses attributs, ses desseins, ses œuvres, aussi parfaitement que lui-même? En passant à travers l'esprit et la bouche de l'homme, l'image du grand Dieu de la nature et de l'Évangile y perd toujours quelque chose; c'est encore lui peut-être, mais ce n'est plus lui tout entier. Choisissez deux fidèles, dont l'un ne connaît son Créateur et son Rédempteur que par la prédication ou par des livres humains, tandis que l'autre s'est appliqué à le connaître par la lecture de sa propre Parole: quel est celui des deux qui aura du Seigneur une plus complète intelligence? et, par cela même, qui l'aimera le mieux?

Un missionnaire dit que, prêchant un jour dans l'Indostan à un nombreux auditoire, il vit s'approcher un homme d'une apparence très singulière: sa tête et son cou étaient entourés d'os de serpents, ses cheveux étaient en désordre, ses vêtements déchirés; toute sa personne inspirait le dégoût. C'était un pauvre fakir, qui pensait témoigner son amour à la divinité en se réduisant à cet état d'abjection. — Avez-vous compris ce que vous avez entendu de la Parole de Dieu? lui demanda le missionnaire. — L'Indien se mit à l'écart, prit une plume et de l'encre, et écrivit: J'ai fait vœu de ne plus parler; il m'est permis d'entendre ce que vous dites, mais non de vous répondre. — Le missionnaire s'entretint quelques instants avec cet infortuné, et lui donna une portion de la Bible. Au bout d'un certain temps, l'homme revint; il n'avait plus son collier de serpents, et il dit au missionnaire: Je ne veux plus être muet; la Bible est le livre de Dieu. — C'était un autre homme. L'Écriture lui avait appris à connaître le vrai Dieu, et par conséquent à l'aimer comme il doit être aimé. Sans doute, le changement que produit cette lecture dans les contrées européennes n'est pas aussi remarquable extérieurement; mais au-dedans c'est le même effet.

L'amour de Dieu demande encore que nous soyons reconnaissants. La reconnaissance et l'amour, à y bien regarder, sont des sentiments qui se supposent l'un l'autre. Eh bien! où trouverons-nous les bénédictions du Seigneur aussi admirablement expliquées que dans son livre? Cette Parole de vie, depuis sa première feuille jusqu'à la dernière, est comme un hymne chanté sur la terre et dans le ciel à la louange des compassions de Dieu. Patriarches, prophètes, apôtres, tous viennent redire le saint cantique d'actions de grâces, et chacun y ajoute un verset par les œuvres d'amour dont il est lui-même l'instrument ou le révélateur. Les anges qui contemplent la face du Très-Haut, se joignent à l'homme pour publier ses miséricordes. Les élus, déjà couronnés dans le séjour de la gloire, font descendre jusqu'à nous la voix de leurs louanges et de leurs adorations. Et, au-dessus de tous, Jésus glorifie l'amour de son Père et le sien, en publiant la bonne nouvelle du salut sur la croix du Calvaire.

Il est impossible, pour le croyant, de recueillir dans la Bible ces magnifiques témoignages de la gratuité du Seigneur, sans en être pénétré d'une vive reconnaissance; et, à mesure qu'elle s'accroît, son amour se fortifie. Rappelez-vous les hommes qui ont le mieux manifesté, non seulement par leur profession de foi, mais par leurs actes, qu'ils aimaient Dieu souverainement, et qui lui ont rendu grâces de les avoir estimés dignes de souffrir et de mourir pour son nom: n'avaient-ils pas puisé, dans les Écritures, cet amour qui leur donnait la victoire sur le monde, et les faisait triompher dans la mort?

Celui qui ne reçoit l'Évangile que par l'intervention de la créature, est toujours tenté de reporter sur elle une partie de la reconnaissance qu'il en éprouve; il bénit l'homme avec Dieu, et quelquefois plus que Dieu. Mais celui qui, après avoir entendu l'homme, s'est affermi dans la foi par la Bible, est moins exposé à ce dangereux partage; il appréciera le prédicateur fidèle, sans lui accorder ce qui n'est dû qu'au Seigneur. Pesez cette différence, et vous verrez de quel prix est la lecture du livre inspiré pour nous faire donner tout notre cœur à Dieu.

Cet amour veut enfin que nous prenions plaisir à vivre dans la communion de notre Père céleste. Or, la Bible ressemble à un sanctuaire où Dieu a particulièrement établi sa demeure, où il nous permet d'aller à lui toutes les fois que notre cœur le désire, et nous parle avec une inépuisable tendresse. Là, nous pouvons le contempler, l'interroger, lui apporter nos craintes et nos angoisses, obtenir ses consolations, et jouir de ces entretiens ineffables, qui sont comme un avant-goût de ceux que l'Évangile nous promet dans l'éternité.

Étudier la Bible est donc l'un des plus efficaces moyens de nourrir notre amour envers Dieu et de le développer: d'où il suit évidemment que cette étude est à la base de toute la sainteté chrétienne.

Nos devoirs envers le prochain sont aussi résumés dans l'amour: «Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Matth, XXII, 39.)

Quel puissant secours nous offre encore la lecture des saints livres pour la pratique de ce deuxième commandement! Nos ressentiments individuels, nos préjugés nationaux, et cet égoïsme qui est la grande loi de notre nature corrompue, nous excitent sans cesse à renfermer l'idée du prochain dans des bornes trop étroites. Nous ne le voyons plus dans l'être humain, quel qu'il soit, ni surtout dans notre ennemi. La Bible seule, étrangère à ces passions et à ces préjugés, organe de Celui qui a créé tous les hommes, et qui leur propose à tous d'être réconciliés avec lui par la foi en Christ, nous fait découvrir notre prochain, notre frère, dans l'homme le plus éloigné de nos mœurs, dans le sauvage abruti, dans le féroce persécuteur. Demandez aux missionnaires où ils ont appris à reconnaître leur prochain en toute créature humaine, et jusque dans le cannibale qui lève sur leur poitrine un couteau sanglant, après qu'ils lui ont annoncé la parole de la rédemption. Demandez-leur ce qui les a remplis d'un si grand amour, d'un si héroïque dévouement, qu'ils s'en vont loin de la terre natale, disposés à toute heure au sacrifice de leur vie, pour enseigner l'Évangile à des hommes qu'ils n'ont jamais vus, et sans autre perspective terrestre qu'une tombe obscure et prématurée. Demandez-leur Mais qu'est-il besoin de les interroger? Ils ont la Bible dans les mains, et la doctrine de la Bible dans le cœur; ils portent cette même Bible, cette même doctrine dans les sables de l'Afrique et sous les neiges du pôle: ne vous ont-ils pas déjà répondu?

Ce qu'il y a peut-être de plus difficile à l'homme, et de plus rare, c'est de répondre par des bienfaits à une grave injure personnelle; et combien n'est-il pas nécessaire, pour atteindre à ce degré de charité, de lire et de relire dans un esprit de foi et de prière la sainte Parole de Dieu!

Un esclave noir était entré fort avant dans la confiance de son maître, tellement qu'il était lui-même chargé d'acheter d'autres esclaves. Il lui arriva, un jour, d'en amener un très vieux, infirme, et tout à fait incapable de rendre aucun service. Il prenait pourtant de ce vieillard un soin tout particulier, et lui prodiguait les attentions les plus tendres; il allait le visiter, lui porter sa nourriture, lui donner des remèdes, le consoler. — Qu'est-ce donc? demanda le maître avec étonnement; cet esclave est-il ton ami, ton parent, ton père? — Non, répondit le serviteur, ce n'est pas mon père, ni un ancien ami; il a été mon ennemi; il a fait contre moi ce qu'on peut faire de plus cruel; c'est lui qui, en Afrique, m'a vendu comme esclave. Mais je l'ai recueilli dans ses vieux jours pour le soigner, parce que la Parole de Dieu me dit: «Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s'il a soif, donne-lui à boire; ne sois point surmonté par le mal» mais surmonte le mal par le bien (Rom, XII, 20, 21.)

Réunissez les philosophes avec tous leurs livres, les défenseurs de la philanthropie du siècle avec toutes leurs belles maximes, et dites-nous s'ils réussiront jamais à inspirer un tel acte de pardon et d'amour! Supposez la même influence exercée sur les masses, et vous aurez d'autres mœurs, d'autres lois, d'autres familles, une autre humanité. Jamais encore un si beau spectacle n'a réjoui les yeux des chrétiens; mais dans de plus humbles limites, on a vu de tout temps, comme chez les premiers membres de l'église de Jérusalem, ce que peut produire l'amour fraternel, qui vient de la Parole de Dieu accompagnée du Saint-Esprit.

Un militaire, traversant le Bengale, s'arrêta dans la plantation d'un Européen. Il le trouva lisant l'Écriture dans la langue du pays à une réunion de soixante-dix à quatre-vingts personnes, hommes, femmes, enfants, qui paraissaient l'écouter avec beaucoup d'attention. Le lendemain, il y eut à cet exercice une centaine d'auditeurs, dont la plupart avaient été convertis au christianisme, depuis deux ou trois ans, par la simple lecture de la Bible. L'étranger se mit à converser avec eux, et les entendit proclamer avec joie leur espérance en Christ. Ayant eu ensuite l'occasion de voir un magistrat de la contrée, il l'interrogea sur la conduite de ces chrétiens. — Il y a quelque chose d'extraordinaire en eux, répondit le magistrat. Les habitants de ce pays sont si querelleurs qu'ils fatiguent chaque jour les tribunaux de leurs plaintes; mais voilà plusieurs années que pas un seul de ceux-ci n'a eu de procès avec qui que ce soit.

Sentez-vous que l'injustice vous aigrit, que des paroles blessantes vous irritent, et que le vieil homme vous crie: Oeil pour oeil, et dent pour dent? Priez, et recourez au livre de Dieu. Apprenez, par la vue de toutes les offenses que le Seigneur vous pardonne à vous-mêmes, à pardonner aussi les offenses, bien moins graves, que vos frères ont commises contre vous.

Ce n'est pas après avoir médité la Bible, à genoux devant Dieu, que vous rendrez mal pour mal, outrage pour outrage. Vous saurez alors ce que c'est qu'aimer son prochain comme soi-même. Vous aurez pitié, non seulement de ses souffrances physiques, comme les philanthropes du monde, mais de ses misères spirituelles, et vous aidant les uns les autres, vous marcherez d'un cœur joyeux, d'un pas ferme, vers votre céleste patrie.

Nos devoirs envers nous-mêmes peuvent également se ramener à un seul, que Jésus appelait la seule chose nécessaire, la bonne part qui ne nous sera jamais ôtée (Luc, X, 42.).

Notre grande affaire ici-bas, c'est la conversion et la sanctification de l'âme, dont le fruit est la vie éternelle. Tout nous détourne, cependant, de cette grande affaire, en nous et hors de nous: au-dedans, nos instincts et nos besoins matériels; au-dehors, nos relations et nos entreprises. Toujours nous sommes tentés de placer la dernière borne de l'avenir au seuil de notre tombeau; toujours le monde, partout le monde; c'est l'air que nous respirons; c'est l'élément dans lequel se meut l'humanité. Où donc est une ouverture pour nous élever au-dessus de cette atmosphère terrestre? Elle est dans la prière et dans la Parole de Dieu.

Je ne connais rien de plus propre que ce contraste à nous montrer l'importance de la méditation des Écritures. Quand on considère que, d'un côté, tout nous rabaisse vers les intérêts visibles, et que, de l'autre, le livre du Seigneur tend essentiellement à nous transporter dans la sphère des choses invisibles, comment ne pas comprendre que cette lecture est une grande condition de la pratique de nos devoirs envers nous-mêmes (Sans doute, la prédication et la lecture, de bons livres de piété, accompagnées de la prière, peuvent suppléer à l'étude de la Bible pour la conversion et la sanctification de l'âme; mais elles ne le font, nous l'avons déjà montré, que d'une manière incomplète et insuffisante. Cette remarque s'applique à toutes les idées développées dans ce chapitre. La lecture assidue de la Bible n'est pas une condition absolue, sine quâ non, de l'amour de Dieu et du prochain; mais elle concourt puissamment à nous le faire éprouver et conserver.)?

La Bible est premièrement utile pour nous convertir. Les exemples des conversions qu'elle a opérées sont innombrables, et rempliraient des volumes: nous n'en citerons qu'un pour abréger.

Un commerçant qui n'avait songé qu'à augmenter sa fortune, fut tout à coup frappé d'une terrible affliction: il devint aveugle. Voyant qu'il ne pouvait guérir, la vie lui parut un intolérable fardeau, et il parlait souvent de s'en délivrer par le suicide. Un de ses amis lui représenta que ce serait un crime énorme, en se fondant sur différents passages de l'Écriture.

L'Écriture? dit le commerçant; c'est une invention humaine faite pour retenir le peuple dans l'ignorance.

Mais permettez-moi de vous demander si vous l'avez jamais lue?

Oui, quand j'étais à l'école; non, depuis lors.

S'il en est ainsi, Monsieur, j'espère que vous ne parlerez plus de la Bible, puisque vous ne l'avez pas ouverte depuis que vous auriez été capable d'apprécier ce qu'elle contient.

Devenu plus sérieux, le négociant pria son ami de lui lire la Bible dans ses heures de loisir. Cette proposition, comme on le pense bien, fut acceptée avec joie. L'homme pieux commença par l'Ancien-Testament, en ayant soin d'indiquer les endroits du Nouveau qui attestent l'accomplissement de chaque promesse. Ils lurent ainsi les premiers chapitres de la Genèse; et déjà l'incrédule ne put s'empêcher d'exprimer son admiration: — Jamais, dit-il, je n'ai rien lu qui approche de ce langage sublime.

Le second jour, il s'écria: Quel misérable je suis d'avoir prononcé des paroles injurieuses contre un tel livre! contre un livre qui m'était absolument inconnu dans toutes ses parties!

Les lectures se continuèrent, et l'impression qu'elles produisirent sur son esprit fut de plus en plus profonde. L'aveugle cessa de se plaindre et de murmurer; il aperçut la main de Dieu dans cette affliction. Son désir d'entendre la Bible devint si grand qu'il ne voulait plus s'occuper d'autre chose. Il eut des jours de vive anxiété; il pleura sur ses iniquités et sur le retard qu'il avait mis à s'enquérir de la voie du salut; puis, il remercia le Seigneur d'avoir fermé les yeux de son corps pour lui ouvrir les yeux de l'âme. Enfin il fut entièrement converti. «Ce commerçant vit encore au milieu de nous, ajoute celui à qui nous avons emprunté ces détails, et c'est un chrétien dévoué qui marche, il est vrai, dans l'obscurité de la nature, mais en même temps dans la lumière de la foi.»

Si la Bible est utile pour nous convertir, elle ne l'est pas moins pour nous sanctifier. De nouveaux adversaires nous attendent dans le chemin de l'Évangile, nombreux, perfides, qui ne cessent de nous attaquer, et qu'il ne faut cesser de vaincre pour remporter la couronne de justice. La Bible nous défend contre le vieil homme, nous corrige de nos erreurs, nous signale les écueils de la vie chrétienne, nous présente le plus parfait modèle de la sainteté en Jésus-Christ, et à chacune de nos défaillances elle oppose la force qui peut nous en affranchir. Elle nous protège encore contre les dards enflammés du grand adversaire qui veut ressaisir sa proie, contre les pièges d'un monde, qui prend tous les déguisements pour nous séduire; et c'est ainsi que l'homme de Dieu devient accompli, et parfaitement instruit pour toute bonne œuvre (2 Tim., III, 17.).

Il n'est aucune époque où les rachetés de Christ n'aient dû chercher un point d'appui dans les Écritures; mais ils le doivent peut-être encore plus dans notre siècle, parce qu'ils y sont exposés à de plus dangereuses tentations. Le culte des intérêts matériels, ayant tout envahi, a communiqué à nos croyances mêmes je ne sais quoi de relâché et d'infirme. La spiritualité calme et pure des anciens âges est rare dans l'Église; la nôtre semble avoir besoin de se mêler à des éléments inférieurs, et ne pouvoir vivre qu'à la condition de descendre des hauteurs sereines où Dieu habile.

Pour être plus réellement spirituels, quelle méthode adopter? Nous occuper moins des livres d'homme, et davantage du livre de Dieu! «Sanctifie-les par ta vérité, a dit le Seigneur en priant pour ses disciples; ta Parole est la vérité (Jean, XVII, 17.).» Qu'est-ce donc que ne jamais ouvrir les Écritures? C'est manifester aussi formellement que possible qu'on ne s'inquiète, ni d'être croyant, ni d'être saint. C'est dire à Dieu et aux hommes: La morale que je suivrai, c'est la mienne, la morale de l'égoïsme, et non celle de l'Évangile. Je ne me soucie point de me convertir, et ma religion est de n'en avoir aucune!

En êtes-vous là? Je conçois alors que vous teniez la Bible fermée dans votre maison. Mais si vous frémissez à la seule idée d'un pareil endurcissement; si la pensée de Dieu, de Christ, de sa grâce, de la sainteté, de la vie à venir, fait encore tressaillir votre conscience, je ne conçois plus que vous laissiez la Bible à l'écart. Ayez donc enfin la logique de vos propres sentiments.

N'oubliez pas que la lecture de la Bible, outre qu'elle se rattache par des liens intimes à l'accomplissement de tous nos devoirs, est aussi un moyen de chercher, et par cela même de recevoir une abondante mesure des précieux dons du Saint-Esprit: «Demandez, et il vous sera donné, dit le Seigneur; cherchez, et vous trouverez; heurtez, et il vous sera ouvert (Matth., VII, 7.)

Si vous abandonnez votre Bible, vous vous exposez à ne plus rien demander, à ne plus rien chercher, à ne heurter nulle part. De quel droit pourriez-vous dès lors attendre les effusions du Saint-Esprit? Et sans le Saint-Esprit, où serait votre piété?

Personne ne se renouvelle par soi-même; la foi, la sainteté, la persévérance, le salut, tout est grâce, tout est l'œuvre de Dieu en nous. Vous vous condamneriez donc à descendre toujours plus avant dans l'incrédulité, et à marcher toujours plus loin dans le sentier de la mort.

Non, nous espérons de vous de meilleures choses. Vous lirez la Bible pour obtenir l'Esprit, dont la promesse a été faite à vous et à vos enfants. Vous la lirez pour vous convertir au Dieu-Sauveur et pour faire sa volonté. Vous la lirez pour mourir en paix; et cette même Bible, après avoir été votre guide jusqu'à l'heure dernière, sera encore le sujet de votre joie et de vos saints cantiques dans l'éternité.

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