Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE III.

Avez-vous la Bible?

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Une Bible par chaumière, a dit un poète. Une Bible par maison, a dit un prêtre après lui. Hélas, que la France est encore loin de cet idéal!

Il existe, dans notre pays, environ quinze cent mille exemplaires des saintes Écritures (en 1844). Admettons, pour un moment, qu'ils soient exactement répartis dans un égal nombre de familles, et comptons par famille cinq individus: nous trouverons que sept millions cinq cent mille Français ont sous leur toit la Bible, ou du moins le Nouveau-Testament, et il en restera plus de vingt-cinq millions d'autres qui ne l'ont point.

Mais ce calcul est très exagéré. La Bible n'est pas répartie avec cette rigoureuse exactitude, et, sur dix familles, tout au plus en est-il une qui ait pris soin de se la procurer.

Avez-vous donc la Parole de Dieu? Non, peut-être; et pourquoi? Ma question est grave, et il vaut la peine de l'examiner sérieusement.

Il y a d'abord des personnes qui répondent: Je ne sais pas lire, et que ferais-je de la Bible? Elle serait complètement inutile chez moi. Le fond de cette objection est malheureusement vrai pour un grand nombre de nos concitoyens, quoiqu'on parle beaucoup du progrès des lumières; mais la conclusion qu'on tire de là ne l'est point.

Nous dirions à celui qui nous opposerait cette difficulté: Ne pouvez-vous pas apprendre à lire? Et le pouvant, ne le devez-vous pas? Certes, quand Dieu parle, l'homme doit se mettre en état de l'écouter; et quand il s'agit des intérêts éternels de l'âme, ce n'est pas trop de s'appliquer avec quelque persévérance à les bien connaître.

Pensez-y, et répondez: Si l'on vous offrait un riche héritage, à la condition de pouvoir lire la dernière volonté du testateur, jugeriez-vous cette clause impraticable? Ne trouveriez-vous pas, au contraire, mille moyens de la remplir? Certes, la patience ne vous abandonnerait point au milieu de la route. II y a donc manque de bonne foi dans votre excuse; il y a surtout manque de foi. Non, vous n'oseriez pas dire à Dieu dans vos prières: Seigneur, je ne lis point ta Parole, parce que je suis absolument incapable d'apprendre à la lire. Ou, du moins, si quelques-uns avaient le droit, par vieillesse ou par quelque autre infirmité, de tenir ce langage, ils se réduiraient à un bien petit nombre.

On cite des vieillards qui, voulant sonder par eux-mêmes les Écritures, n'ont pas pensé qu'il y eût aucune honte pour leurs cheveux blancs à étudier les lettres de l'alphabet. Les jeunes gens surtout seraient inexcusables de s'y refuser. Qu'ils prennent exemple sur le fait suivant, qui a eu lieu dans l'une de nos provinces.

Trois jeunes tisserands étaient descendus de leur montagne pour travailler dans une manufacture. Ils entendirent prêcher avec force l'Évangile de Christ, et éprouvèrent le besoin de s'instruire dans la Parole de Dieu. Mais que faire? Ils ne savaient pas lire; ils étaient pauvres; le temps leur manquait. N'importe; ils prirent du temps sur les heures de leurs repas et de leur sommeil, de l'argent sur leur petit pécule, et payèrent un maître. À peine surent-ils épeler qu'ils se procurèrent un exemplaire du Nouveau-Testament. Depuis lors, l'emportant avec eux dans leur atelier, ils y consacraient tous leurs moments de loisir, et le soir ils se réunissaient encore pour méditer ensemble quelques versets de cette bonne Parole.

D'ailleurs, si vous ne savez pas lire, n'est-il personne dans votre maison qui le puisse faire à votre place? Quoi! ni femme, ni enfants, ni frères, ni sœurs? Car, s'il en est un seul qui soit en état de vous lire les livres saints, votre objection tombe. Achetez alors la Bible, et priez votre parent, commandez à votre enfant d'en faire lecture: peut-être le Seigneur emploiera ce moyen pour vous manifester toutes les richesses de sa miséricorde.

Un forgeron était fort adonné à l'ivrognerie; il avait une femme et cinq enfants qu'il rendait malheureux par ses désordres. On lui proposa d'acquérir une Bible. — Qu'en ferais-je? répondit-il; ni ma femme, ni moi, nous ne pourrions la lire. Cependant il finit par céder. L'une de ses filles lui lut les Écritures. Son attention fut peu à peu captivée, et son cœur devint sage à salut. Il rompit avec ses mauvaises habitudes, et se mit à fréquenter le service divin qu'il avait depuis longtemps abandonné. Toute sa famille se ressentit des heureux effets de ce changement; au lieu de la misère, elle eut de l'aisance; à la place des scènes de scandale, elle goûta les douces joies de l'union domestique. Deux ou trois familles du voisinage, touchées par cet exemple, furent amenées à leur tour au pied de la croix: en sorte que cette seule Bible, refusée d'abord sous le prétexte qu'on ne pourrait pas s'en servir, devint l'instrument des plus abondantes bénédictions. Qui sait? Il en serait de même peut-être chez vous et pour vous.

Si vous répondez que vous n'avez ni femme, ni fils, ni fille, ni personne dans votre maison qui sache lire, je vous dirai encore: Achetez la Bible. Un voisin, un ami viendra, qui, sur votre demande, ne refusera point de vous en lire quelques chapitres. Le pape saint Grégoire, parlant d'un pauvre, nommé Servule, qui avait été paralytique depuis sa jeunesse, de telle manière qu'il ne pouvait pas porter la main à sa bouche, dit de lui: «Il ne savait pas lire; mais ayant acheté l'Écriture sainte, il se la faisait lire continuellement par des personnes de vertu envers lesquelles il exerçait l'hospitalité, si bien qu'il l'avait apprise parfaitement, autant qu'il en était capable.» Une veuve, plus dévouée encore, travaillait chaque matin une heure de plus, afin de pouvoir donner quelques liards au fils d'un berger qui venait, le soir, lui faire entendre les saintes révélations de son Dieu.

Mais, je n'ai pas d'argent, et comment pourrais-je acheter la Bible? Deuxième objection aussi commune que la première, et aussi mauvaise. Elle aurait été bonne autrefois, avant l'invention de l'imprimerie, lorsqu'il fallait donner un domaine pour un exemplaire des Écritures. Il n'y a même que trente ans, la Bible était coûteuse en France, et surtout difficile à trouver. Mais aujourd'hui que des chrétiens pleins de zèle ont fait imprimer la Parole de Dieu par milliers d'exemplaires, et qu'ils les vendent au plus bas prix possible, sans parler de ceux qu'ils distribuent gratuitement, une pareille excuse est sans valeur.

Un Père de l'Église, saint Chrysostôme, répondant aux artisans de son siècle qui alléguaient aussi leur pauvreté pour ne pas acheter la Bible (et ils pouvaient le faire avec plus de raison que ceux du nôtre), leur dit: «Ne trouvez-vous pas d'argent pour acheter les outils nécessaires à votre état? Et comment prétendez-vous que vous n'en avez point pour acheter des livres si nécessaires au salut de vos âmes?»

Ne déguisons rien. Non seulement vous avez de l'argent pour vous procurer les outils de votre état, mais vous en avez encore pour l'intempérance, pour la vanité, pour des choses superflues quand elles ne sont pas condamnables. Qu'il se lève celui qui peut déclarer, dans la sincérité de sa conscience, qu'il n'a jamais dépensé inutilement dix fois plus que ne coûte la Bible, et il aura quelque droit de dira qu'il n'a pas d'argent pour l'acheter; mais cet homme, où est-il?

Oui, si pauvres que vous soyez, vous pourriez donner quelque chose pour avoir la Parole de Dieu. Écoutez ce que nous raconte un ecclésiastique allemand. «Dernièrement un bon vieillard, l'un des plus indigents de la commune, vint me trouver. — Monsieur, me dit-il, j'ai entendu dire qu'il venait d'arriver des Bibles: ne pourrais-je pas en avoir une? Je n'ai que douze sous avec lesquels je voulais acheter du pain; mais, chemin faisant, j'ai appris cette nouvelle, et j'ai pensé: Non! tu achèteras une Bible; Dieu pourvoira pour le corps. — Je pus à peine lui répondre, tant j'étais ému. Je lui dis: Non, mon bon vieux père; voilà une Bible que je vous donne; je ne veux pas vous la vendre; et, pour vos douze sous, achetez du pain. — Il prit la Bible, et dit en versant des larmes de joie: 0 mon Dieu! depuis que je suis sorti de l'école, je n'en ai jamais eu dans mes mains. — Je pleurai avec lui. Quelques jours après, j'eus l'occasion de passer assez tard devant sa maison, et je remarquai qu'il y avait encore de la lumière dans sa chambre. Je m'approche de la fenêtre, et que vois-je? Ce pieux vieillard lisant sa Bible a la clarté d'un morceau de pin résineux. Je louai Dieu dans mon cœur.»

Et ce trait d'une pauvre femme qui avait acheté un Nouveau-Testament pour quelques sous, et qui s'empressa de l'apporter à son mari? — Qu'est-ce que cela? dit-il en voyant le livre.

Un Nouveau-Testament.

L'avez-vous acheté?

Oui.

Ah! quelle folie! C'est dépenser son argent bien mal à propos. En avons-nous trop pour nos besoins? Ce livre ne vaut pas ce qu'il coûte.

Au contraire, dit la femme, il renferme d'excellentes choses; et, si vous voulez les y chercher, vous les trouverez.

Le mari prend le livre, et le premier endroit sur lequel s'arrêtent ses yeux est celui-ci: «Il y avait un aveugle assis près du chemin, et qui mendiait. Et entendant la multitude qui passait, il demanda ce que c'était. Et on lui dit que Jésus le Nazaréen passait. Alors il cria, disant: Jésus, Fils de David, aie pitié de moi (Luc, XVIII, 35-38.).» L'impression de ces paroles fut toute-puissante sur l'esprit de cet homme; il lut la Bible toute la nuit, et le lendemain, il disait: Oui, ce sont, en effet, d'excellentes choses que celles qui y sont écrites: un tel livre ne peut jamais être trop payé

Est-ce donc l'argent qui vous fait défaut? N'est-ce pas plutôt la piété? Vous êtes, je le suppose, dangereusement malade, et ne possédant pas ce qui peut vous guérir, d'heure en heure vous attendez la mort. Tout à coup se présente un étranger; il apporte le remède dont vous avez besoin. Eh bien! quelle que soit votre indigence, répondrez-vous: Allez, je n'ai pas d'argent pour acheter ce remède? Ferez-vous surtout une semblable réponse, quand il vous est proposé au meilleur marché possible? Ah! je l'affirme, il n'y a pas un seul mendiant, dans toute l'étendue de la France, qui ne parvînt à recueillir, avec le secours de ses amis, ou de toute autre manière, de quoi payer le remède de l'étranger. Et vous dites froidement que vous n'avez pas d'argent pour acquérir la Parole de Dieu! Hélas! c'est que la santé du corps vous est chère, et que la santé de l'âme ne vous l'est point.

Quand on les presse de la sorte, certaines personnes répondent: Je verrai, je réfléchirai; je ne suis pas encore décidé! C'est-à-dire que vous n'êtes pas encore décidé, vous créature dépendante et bornée, à écouter la voix de votre Créateur.

Mais pendant que votre intelligence est capable de comprendre la vérité, votre cœur de l'aimer, votre volonté d'y obéir; pendant que le Saint-Esprit vous est offert de la part de Dieu, n'est-ce pas le moment de vous décider? Et si vous ne le faites pas aujourd'hui, quand le ferez-vous? Craignez d'ajourner l'étude des Écritures et le salut de votre âme, car vous ne pouvez ajourner, ni la mort, ni l'éternité. «Ne te vante point du jour de demain; car tu ne sais pas quelle chose le jour enfantera (Prov., XXVII, 1.)

Imitez l'empressement et le zèle de cet ouvrier dont on nous a raconté l'histoire. Un vieillard était entré chez lui, et lui avait proposé d'entendre la lecture de la Bible. Il y consent. Bientôt, à l'ouïe de cette sainte Parole, il est ému; l'Esprit de Dieu le travaille. Je veux avoir un pareil livre, dit-il; où me le procurer? On lui indique une ville à vingt-cinq lieues de distance. Quel long voyage pour un homme qui ne vivait que du travail de ses mains! Mais son cœur n'a plus de repos qu'il n'ait le livre du Seigneur. II se met en route sans retard, franchit à pied les vingt-cinq lieues, demande une Bible, et revient triomphant dans son humble demeure. Il ne perd pas plus de temps pour la lire qu'il n'en a perdu pour l'acheter. Dès qu'il peut s'arracher à son travail, il revient au livre du salut. Et vous, à qui l'on apporte la Bible au seuil même de votre maison, vous qui n'avez à faire aucune démarche pénible pour l'acquérir, vous dites, en détournant la tête: J'y songerai! j'attendrai! Vain prétexte! deux minutes ne sont pas écoulées que vous n'y songez plus.

C'est toujours la déplorable incrédulité du cœur humain. Au reste, plusieurs ne s'en cachent pas. Entendez-les, dès qu'ils aperçoivent de loin un colporteur biblique: La Bible? qu'en ai-je à faire? je n'en veux pas: je n'y crois pas: c'est un livre d'homme aussi bien que les autres !.... Heureux encore, s'ils n'ajoutent pas à l'expression de leur dédain des imprécations et des blasphèmes!

Pauvres égarés, nous ne venons point discuter avec vous. Mais une ou deux courtes réflexions et quelques faits vous engageront peut-être à ne plus rejeter avec tant d'emportement la Parole du Seigneur.

Vous niez l'inspiration des saintes Écritures; vous êtes libres: laissez-moi seulement vous demander si vous les avez lues.

Avant de repousser la croyance de tant de générations, et de démentir le témoignage des plus profonds esprits qui aient honoré l'humanité, avez-vous pris la peine d'asseoir votre jugement sur un examen solide et consciencieux? Que penseriez-vous d'un homme qui attaquerait les lois d'un pays sans en avoir lu la première ligne, et sans autre garantie que les assertions de quelques moqueurs qui auraient leurs raisons pour les décrier? Ne lui diriez-vous pas que c'est tout au moins une extrême légèreté, une présomption téméraire de rabaisser une législation que l'on ne connaît point? Appliquez-vous donc premièrement cette équitable sentence.

Lisez la Bible avec attention, et vous l'attaquerez après; mais quoi! l'attaquerez-vous encore?

La Bible porte un cachet si évident de bonne foi et de vérité! Elle est si simple et si haute, si claire et si profonde! Elle offre une si parfaite harmonie de doctrines dans l'immense variété de ses détails! Elle est si admirable jusque dans les plus petites choses, et par ces caractères qui se retrouvent aussi dans la création matérielle, on reconnaît si bien que la Bible et la nature sont l'ouvrage d'un seul et même Dieu!

Une discussion s'était élevée entre un ecclésiastique et quelques jeunes incrédules. Ceux-ci, tout fiers de déployer leur science, ou ce qu'ils tenaient pour de la science, avaient résolu de porter leur controverse devant une nombreuse assemblée. Le jour fut convenu. Voulant se préparer à la lutte, ces jeunes gens étudièrent les Écritures, ce qu'ils n'avaient pas fait auparavant. Et quel en fut le résultat? Quelques-uns de ces incrédules furent convaincus de la divine inspiration des Écritures, et, au lieu des objections qu'on attendait, ils vinrent humblement se déclarer disciples de Christ. Mémorable triomphe où les combattants étaient, d'un côté, la conscience humaine, et de l'autre la Parole de Dieu!

Cette épreuve s'est renouvelée plus d'une fois. Un étranger étant allé demander les écrits d'un sceptique fameux, le libraire répondit qu'il ne les avait pas, mais qu'il possédait un autre livre bien préférable. — Je le vends six francs, lui dit-il, mais je consens à vous le prêter, si vous me promettez de le lire; et je le reprendrai, si vous jugez ensuite qu'il ne vaut pas ce qu'il coûte. — L'étranger accepta l'arrangement, et le libraire alla chercher un exemplaire de la Bible. En le voyant, l'incrédule sourit, mais il ne voulut pas retirer sa promesse. Quelque temps après, il revint chez le libraire, après avoir lu les Écritures, et lui témoigna toute sa reconnaissance. — Vous m'avez donné, s'écria-t-il, plus que je ne serai jamais en état de vous rendre. J'étais misérable, et maintenant je suis heureux; j'ai trouvé dans votre livre le chemin du salut. Depuis lors il a vécu dans la pratique de la foi, et il est mort avec l'espérance d'une glorieuse éternité.

Une dame française, qui avait survécu au massacre des blancs à Saint-Domingue, et traversé dans sa longue carrière des fortunes bien diverses, était allée s'établir dans un petit village. Elle observait scrupuleusement les formes de sa religion, mais sans y avoir mis son cœur. Aussitôt qu'elle tombait malade, la crainte de la mort lui causait les plus vives anxiétés, et ses pratiques religieuses ne lui donnaient aucun soulagement. Un contraste la frappa: elle avait une domestique qui paraissait toujours calme et contente dans l'exercice de ses humbles devoirs. — La religion de ma servante la rend heureuse, pensa cette dame, et moi, je ne suis ni consolée, ni soutenue par la mienne: d'où vient cela? — Dans son ignorance, elle se mit à feuilleter Voltaire et les autres incrédules. Mais elle n'en fut que plus abattue, et la terreur de la mort la poursuivait continuellement.

Un ami lui prêta enfin une Bible qu'elle lut avec avidité. Elle resta plusieurs jours enfermée dans sa chambre, méditant les Écritures et priant Dieu. Au bout de ce temps, elle vint raconter à sa famille, qui s'inquiétait d'une lecture si assidue, que le Seigneur lui avait fait trouver grâce devant lui, et qu'elle avait obtenu le pardon de ses péchés en Christ. À partir de ce moment, loin de craindre la mort, elle en parlait avec joie, et son dernier vœu fut de voir son mari entrer dans la route où la main du Seigneur avait daigné la diriger. Faites-en l'épreuve à votre tour. Vous n'êtes devenus incrédules peut-être que parce que vous avez toujours considéré la religion au travers des faiblesses humaines.

L'homme et ses misères vous ont caché votre Dieu. Essayez d'une autre méthode. Plus d'intermédiaire entre votre âme et le christianisme; plus de voile qui intercepte pour vous les rayons de la lumière divine. Étudiez la religion du Seigneur dans le livre qu'il a dicté. Vous y gagnerez au moins de ne plus confondre la foi avec ceux qui la prêchent. Vous cesserez de lui imputer des passions qu'elle a condamnées avant vous, et avec une énergie plus puissante que la vôtre. Vous serez enfin dans une atmosphère calme, pure, sainte; et qui peut dire que vous n'en sortirez pas renouvelés dans votre cœur, et en avouant, comme tant d'autres, que la Parole de Dieu est vivante et efficace, et plus pénétrante que nulle épée à deux tranchants (Hébr., IV, 18.)?

Il est possible que certains endroits de la Bible vous étonnent au premier abord, ou même vous blessent. Le mâle et austère langage du Seigneur est si différent de celui des enfants du monde! Mais ne vous laissez pas arrêter par ces répugnances dont la faute n'est que dans notre cœur perverti. Prenez garde de ressembler au pilote insensé qui s'obstinerait à rester sur un écueil. Poursuivez avec patience et courage la lecture commencée. Attachez-vous à ce qui est clair et simple, à ce qui doit frapper, saisir toute âme d'homme, quand elle n'est pas entièrement abrutie, et avant d'avoir lu la dernière feuille du livre, vous direz: Le doigt de Dieu est ici.

On peut affirmer que chacun trouverait dans le volume sacré, s'il le voulait sincèrement et sérieusement, la page, le verset destiné à lui inspirer de fortes convictions. De même que dans la nature il y a des aliments divers pour les innombrables êtres dont elle est remplie, il y a dans la Bible des passages qui répondent à tous les besoins des intelligences et des consciences.

«Messieurs, disait dernièrement un ecclésiastique, j'ai rencontré dans l'un de vos salons un homme du monde, un esprit fort qui m'a dit: Depuis quelque temps j'entends si souvent parler de la Bible que j'ai voulu la lire. Je suis d'abord tombé sur un passage qui m'a déplu, repoussé, et j'ai abandonné le livre. Mais, il y a peu de jours, j'ai repris cette lecture. Ah! cette fois, j'ai été touché, j'ai été ravi d'étonnement; j'ai senti qu'il y avait là quelque chose de surhumain, de céleste. — Eh bien! lui dis-je, vous avez rencontré la page que la Providence vous destinait: puissiez-vous la lire encore, et apprendre par celle-là à aimer toutes les autres!»

Outre les incrédules, il y a une foule d'indifférents qui disent: Je me suis passé de la Bible jusqu'à présent; pourquoi ne m'en passerais-je pas encore! Je n'ai aucun souci des choses de dévotion. Mon affaire, à moi, c'est de vivre honorablement, et de faire vivre ma famille. Ne me parlez donc plus de la Bible, ni de ces dogmes obscurs qui ne m'importent en rien.

Aveugles et malheureux! ils se mettent un bandeau sur les yeux pour ne rien voir, se bouchent les oreilles pour ne rien entendre, et après être presque descendus à l'état des êtres destitués de raison, ils s'estiment les plus sages des hommes! Y a-t-il un ciel et un enfer? Peut-être oui, peut-être non, et ils ne s'en inquiètent point. Ce qui les préoccupe et les absorbe, c'est quelque misérable intérêt, quelque vaine passion, que la mort va leur ôter, si même le malheur ne la prévient. Évangile du Dieu sauveur, ta doctrine est trop élevée pour eux, et tes promesses trop saintes! Quitte la hauteur des cieux, abaisse-toi jusqu'à la poussière de la terre, et ils te donneront une place à leur foyer; entretiens-les de ce qui périt, et ils t'écouleront!

Vous est-il quelquefois arrivé de voir un paralytique, dont les facultés morales ont été comme anéanties d'un seul coup? Il mange encore, il boit, il dort; il a les apparences de la vie; mais sa raison ne pense plus; son cœur ne sent plus; il est mort dans tout ce qu'il avait de l'être intelligent. Autour de lui sa famille est rassemblée, et répand d'amères larmes: il la contemple d'un regard stupide, et ne sait pas ce qui la fait pleurer. Sa femme, ses enfants lui adressent les paroles les plus tendres: il ne les entend pas. On veut lui parler des plus grands objets: il soulève un moment la tête, puis retombe dans sa morne impassibilité. Quelle lamentable scène! Ah! montrez-moi plutôt un homme qui verse des flots de sang par de larges blessures; montrez-le-moi dans les convulsions de la fièvre: il existe du moins encore quelque chose en lui de la pensée et de l'âme humaine! Il a des entrailles encore, et son cœur sait répondre à l'amour des siens! Mais ce paralytique inerte, mort en vivant! Et pourtant c'est votre fidèle image, hommes indifférents, qui, tout concentrés dans l'ignoble convoitise de la matière, et desséchés jusqu'à la racine dans ce qu'il y avait de plus noble en vous, ne savez pas aimer, ni entendre, ni voir ce qui appartient au salut de vos âmes! «Vous avez le bruit de vivre, mais vous êtes morts (Apoc, III, 1.)

Nous sommes heureux, dites-vous. Non, vous ne l'êtes pas. Vous criez: Paix! paix! tandis qu'il n'y a point de paix (Jér., VI, 14.). Ce n'est qu'une illusion, comme votre vie tout entière.

Qu'est-ce, en effet, qu'un bonheur qui n'est pas fondé sur la destination que Dieu vous a donnée en vous créant; un bonheur qui n'existe qu'à la condition d'étouffer la meilleure moitié de votre être; un bonheur si faux qu'il s'évanouit dès que vous êtes forcés de réfléchir, et si fragile dans son apparence même qu'il dépend d'un revers, d'une maladie, d'un mot qui vous blesse, de mille accidents, ou, dans l'hypothèse la plus favorable, du cours naturel des années? Si c'est là ce que vous appelez être heureux, qu'est-ce donc qu'être misérable?

Le vrai bonheur de l'homme, aussi bien que sa vraie dignité, ne subsiste que par la foi chrétienne, qui elle-même ne se maintient et ne se nourrit que par une étude assidue des Écritures. Le fondateur de la Pennsylvanie, Guillaume Penn, rapporte à ce sujet de sages paroles du comte d'Oxenstiern , chancelier de Suède, qui avait gouverné le royaume après la mort de Gustave-Adolphe. Le comte d'Oxenstiern ayant été visité dans sa retraite par l'ambassadeur d'Angleterre, lui dit en terminant une longue conversation: «J'ai beaucoup vu le monde et partagé toutes ses jouissances; mais ce n'est qu'à présent que je commence à vivre. Je remercie Dieu de m'avoir donné le temps de le connaître, et de me connaître moi-même. Tout ce que je goûte de bonheur, et j'en ai plus que ne m'en pourrait offrir la terre entière, je le trouve dans le sentiment de l'amour de Dieu, et dans la lecture de ce livre béni, continua-t-il en posant la main sur sa Bible. Vous êtes maintenant à la fleur de l'âge et dans toute la force de la jeunesse; vous jouissez d'une haute faveur; vous vous occupez de grandes affaires; mais tout cela vous quittera, et vous vous rappellerez un jour ce que je vous dis aujourd'hui. Vous sentirez alors qu'il y a plus de sagesse, de vérité, de contentement à détacher son cœur du monde et à le donner au Seigneur, qu'à fréquenter les cours et à posséder la faveur des rois.»

Ce serait une nouveauté que la Bible dans ma maison, répondez-vous; mes pères ne l'ont jamais eue, et pourquoi commencer? Mais si cette raison est bonne contre la Bible, elle le sera contre tout changement imaginable. Ne parlez plus alors de progrès. Soyez comme les habitants de la Chine, qui, depuis des milliers d'années, se traînent dans les voies creusées par leurs ancêtres. Tâchez de réaliser au sein de l'activité humaine l'immobilité des êtres inanimés. Si vos pères n'ont jamais eu la Bible, c'est peut-être que, par le malheur des temps, ils n'ont pu se la procurer aussi facilement que vous. Quand elle vient frapper à votre porte, en vous criant: Ouvrez-moi, songez que c'est la voix de Dieu même qui vous invite à la recevoir.

Il reste une dernière classe d'opposants, ceux qui disent en refusant d'acheter la Bible: Nous avons nos conducteurs spirituels, qui sont chargés de nous instruire sur les doctrines et les devoirs de la religion; ils nous en apprendront assez, et qu'avons-nous besoin d'y ajouter l'enseignement des Écritures?

Étrange argument où il semble qu'on veuille marchander avec Dieu! On calcule à la rigueur ce qui lui est dû, et l'on craint, non de faire trop peu pour lui, mais d'en trop faire. Si vous vous adressiez à l'un de vos enfants, et qu'il vous répondit: C'est peine perdue; je connais déjà de votre volonté, par l'intermédiaire de vos domestiques, tout ce qu'il me convient d'en connaître; serait-ce le langage de la piété filiale, ou même celui de la simple bienséance? Or, ce que vous n'excuseriez pas chez un fils, le ferez-vous envers Dieu? Cette question devrait vous être adressée, lors même que vos conducteurs spirituels vous enseigneraient sans fraude, ni erreur, ni oubli, tout le conseil du Seigneur. Mais le font-ils? Laissons, si vous voulez, ceux qui trompent sciemment leurs auditeurs: il en est cependant, et en grand nombre, et de très-dangereux. Ne nous occupons que de ceux qui, tout en apportant de la bonne foi dans la recherche du vrai, se trompent eux-mêmes. Que d'exemples n'en trouve-ton pas dans l'histoire de l'Église! que de pasteurs ont précipité leurs troupeaux sur la pente des abîmes, au lieu de les amener à Celui qui est le Chemin, la Vérité, la Vie (Jean, XIV, 6.)! La plupart des hérésies ont eu leur source dans les fausses idées et les passions de certains ecclésiastiques. Le peuple en a été, non la cause, mais la victime.

Ce mal aurait-il reparu tant de fois, et fait tant de ravages, si les chrétiens, semblables à ceux de Bérée, avaient examiné tous les jours les Écritures, pour voir si ce qu'on leur enseignait y était conforme (Act., XVII, 11.)?

Ah! sachez-le bien: les plus terribles malheurs de la chrétienté, ses plus scandaleux désordres, ses guerres les plus sanglantes, sont venus de ce que la Bible n'était plus entre les mains des fidèles. C'est alors que la religion, destinée à rapprocher l'homme de son Dieu, n'a souvent servi qu'à l'en éloigner.

Mais en admettant même que ceux qui vous enseignent la religion ne s'égarent point, peuvent-ils tout dire? N'auront-ils pas quelques doctrines favorites sur lesquelles ils reviendront sans cesse, en négligeant d'autres idées qui ont aussi leur importance et concourent à l'harmonie de l'ensemble? Il n'est aucune intelligence humaine qui puisse annoncer fidèlement la vérité avec autant de plénitude que la Bible.

Les écrivains sacrés eux-mêmes ne nous en ont chacun donné qu'une part, selon leur caractère, leur position, les circonstances où ils étaient placés, et la mission qu'ils avaient reçue de l'Esprit de Dieu. Saint Jacques sert à compléter saint Paul; saint Jean achève saint Luc et saint Pierre. La religion chrétienne est comme un monde, et un monde immense: nul ne l'explore entièrement dans toutes ses directions. Et pour une matière si vaste à la fois et si essentielle, tandis que vous pourriez vous adresser à la Parole de Dieu, vous vous en rapporteriez uniquement à la parole humaine!

Non seulement un prédicateur ne vous communiquera pas toute la vérité avec la plénitude de la Bible, mais il ne vous l'exposera pas non plus avec autant de simplicité et de puissance. La forme des Écritures n'en est pas moins inimitable que le fond; elle a une vertu qui ne se trouve qu'en elle: j'en prends à témoins tous ceux qui ont lu d'un esprit sérieux le livre du Seigneur.

Sans doute, la prédication a une importance qu'il ne faut pas méconnaître. Elle est aussi d'institution divine. Elle applique le fond universel et immuable des Écritures aux besoins particuliers des âges et des peuples. Elle joint à la force de la vérité écrite celle de la parole vivante. Mais n'oublions pas, d'un autre côté, qu'elle n'est ni aussi pure, ni aussi complète dans tous les sens que le texte sacré. Un martyr des premiers temps, saint Maxime, a dit: «L'esprit qui n'a point été nourri des saintes Écritures ne peut porter de fruit, eût-il mille fois reçu les instructions du prédicateur.» Opinion trop absolue, il est vrai, et qui ne tient pas assez compte des libres effusions de l'Esprit saint, mais qui prouve combien ce pieux confesseur était loin de croire que la prédication pût suffire à la conversion du monde et à l'édification de l'Église.

La parole de l'homme ne retentit qu'à certains jours, dans certains lieux; elle se fait attendre; quelquefois elle vient trop tard. La Parole de Dieu, au contraire, est toujours prête à nous enseigner. Or, la vérité n'a-t-elle pas ses heures privilégiées? N'y a-t-il pas des moments où notre cœur est mieux disposé à embrasser les saintes promesses de l'Évangile? Voici un revers imprévu qui renverse toutes vos espérances terrestres; vous êtes en présence d'une tombe entr'ouverte; une poignante angoisse a pénétré dans votre conscience; une lumière vive a traversé votre esprit comme un éclair; que sais-je encore? Vous avez entendu l'un de ces appels de Dieu qui ne manquent jamais à une existence humaine. Il faut y répondre sans délai; car, avec des cœurs aussi inconstants que les nôtres, si l'on ne saisit au passage les impressions sérieuses pour les féconder, on s'expose à les perdre. Eh bien! si vous avez la Bible, elle viendra immédiatement vous enseigner, vous convaincre, vous corriger, vous instruire selon la justice (2 Tim., III, 16.). Vos peines seront consolées, vos doutes éclaircis, vos angoisses changées en joie. «Il n'y a pas, dit M. de Chateaubriand, une seule position dans la vie pour laquelle on ne puisse rencontrer dans la Bible un verset dicté tout exprès.»

Et ne pensez pas que les livres humains puissent faire l'office de la sainte Écriture. Ils ne sont pas plus capables de la remplacer que les prédicateurs. Quelques-uns de ces livres sont bons, sans contredit; mais combien d'autres ne le sont point! Que d'écrits où le dogme du christianisme est altéré, sa morale corrompue, son histoire défigurée, et où l'imposture, sous toutes les formes, usurpe la place de la vérité! Assurément, ce n'est pas à de pareils livres qu'il faut remettre la grande affaire de notre salut éternel. Fussent-ils aussi excellents que peut les faire la science jointe à la foi, ce ne sont que des ruisseaux plus ou moins éloignés de leur source, et ils entraînent nécessairement dans leur cours du sable et du limon.

Prenez donc avant tout la Bible. Qu'elle soit votre fidèle compagne, et dans votre maison et au dehors, à la ville et aux champs, dans les temps de santé et de maladie, dans les jours de bonheur et dans ceux de l'adversité. Nous avons connu des villageois qui n'allaient jamais à leur travail sans avoir avec eux le Nouveau-Testament, afin de s'occuper, en recueillant les dons que nous fait le Seigneur dans le monde visible, des bénédictions infiniment plus précieuses du monde invisible. On raconte que des marins aiment à transporter sur les abîmes de l'Océan le livre qui leur parle de Celui dont la voix commande aux flots irrités. Courage, mes amis! s'écriait un capitaine de vaisseau, en tenant une Bible à la main pendant une effroyable tempête: nous sommes aussi près du ciel sur la mer que partout ailleurs.

Cherchez, inventez une situation où la Bible ne puisse vous accompagner: vous n'en trouverez point. Quand vous êtes où vous devez être, elle n'y sera jamais déplacée. Quand vous faites ce que vous devez faire, vous prendrez plaisir à l'écouter. Ce que le Seigneur disait aux Israélites: «Tu enseigneras soigneusement ces paroles à tes enfants, et tu t'en entretiendras quand tu demeureras dans ta maison, quand tu voyageras, quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras (Deut., VI, 7.),» nous le disons des Écritures. Pas de jour, pas de lieu où il ne nous soit bon de recourir à ses divins enseignements.

Ne répétez plus les objections que nous venons de combattre: elles s'élèvent en témoignage contre vous. C'est en vain que vous leur donnez une spécieuse apparence; on déchire aisément cette enveloppe, et l'on découvre, quoi? L'incrédulité, l'oubli de votre âme, la répugnance à vivre devant Dieu et avec Dieu. Ou confessez-le franchement à votre propre conscience, ou que la Bible entre enfin dans votre maison!

En terminant, je puis à peine comprendre qu'il y ait eu ici une cause à plaider. Il faut donc presser et conjurer l'homme de ne pas repousser avec mépris la Parole de son Dieu!

L'Être des êtres, par une bonté infinie, daigne se révéler à sa chétive et coupable créature; il lui annonce la meilleure de toutes les nouvelles, le salut par le sang de Christ; il lui enseigne commandement après commandement, ligne après ligne; il offre à l'homme de le diriger pas à pas, de peur que son pied ne heurte contre les pierres du chemin; il consent à le soutenir dans toutes ses épreuves, et là où le péché et le malheur abondent, à faire surabonder la grâce et la joie; il a enfin les mains pleines de bénédictions, et il faut supplier la créature de ne pas les fouler aux pieds! Non, Seigneur, je ne pourrais le comprendre, si tu ne nous apprenais toi-même que nous sommes des êtres déchus, et que tout le monde est plongé dans le mal (Es., XXVIII, 10; Rom., V, 20; 1 Jean, V, 19.).

Le soleil brille au sommet de l'horizon; il verse des flots de lumière et de vie. Cependant voilà quelques hommes qui, loin de jouir de ses rayons, vont s'emprisonner dans une caverne obscure et glacée. Ils en ferment toutes les issues avec une âpre jalousie. Alors ils imaginent des moyens factices pour s'éclairer; mais ce ne sont que des lueurs pâles, vacillantes, qui s'éteignent de moment en moment, et les laissent ensevelis dans les plus profondes ténèbres. Ils allument péniblement des feux pour réchauffer leurs membres engourdis; mais le bois se consume, et ils tremblent de froid. Insensés, ouvrez donc la porte de votre caverne, et vous aurez du soleil, et sa chaleur va porter dans tous vos membres une nouvelle vie. Ils ne m'écoutent pas; ils restent obstinément dans leur prison souterraine. Ils y périront, et peut-être, dans leurs cruelles souffrances, ils accuseront et maudiront Dieu même, ce Dieu qui a fait lever son soleil sur leur tête, et dont ils ont repoussé les bienfaits! Que dites-vous de ces hommes-là?

Vous vous récriez, vous prétendez qu'il n'y a pas d'exemple d'une pareille démence. Pour les biens temporels, non; mais pour les biens spirituels, oui, de tels hommes se rencontrent. Et vous-même, ne seriez-vous pas l'un d'entre eux?

N'auriez-vous pas jusqu'ici fermé votre âme à la vivifiante lumière des Écritures? Ah! que l'Esprit de Dieu vous mette au cœur de meilleures pensées! Et quand on vous demandera: Avez-vous la Bible? puissiez-vous n'être plus forcé de répondre: Je ne l'ai point! «La lumière est encore avec vous pour un peu de temps, dit le Seigneur; marchez pendant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous surprennent, car celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va (Jean, XII, 35.)



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