Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Le traité béni

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Par l'éditeur de: La Valaisanne


Un dimanche soir, et selon sa coutume, s'était assemblée une de ces sociétés chrétiennes qui ont pour but d'avancer le règne de l'Évangile, et qui pour cela distribuent gratuitement ou à bas prix, soit la sainte Bible, soit les traités-religieux ou les autres livres qui annoncent le salut qui est en Jésus-Christ, notre Seigneur. On s'y était entretenu sur la manière de faire parvenir ces pieux écrits dans la classe pauvre du peuple et de lui en faciliter la lecture, et l'on avait conclu que le premier de tous les moyens était «d'accomplir cette œuvre avec une piété sincère et dans le désir intime de procurer le bien présent et éternel de notre prochain, que nous devons aimer comme nous-mêmes.»

«Si nous n'agissons pas, dit un des assistants, dans l'amour du Sauveur et pour que son beau Nom soit connu et glorifié, nous agissons dans les ténèbres et dans la mort, car lui seul est la lumière et la vie; et si nous ne sommes pas émus de la plus profonde compassion envers les hommes que nous présumons être encore éloignés de Jésus, et si le salut de leurs âmes ne nous intéresse pas puissamment, notre charité n'est qu'apparente. Notre cœur, s'il ne cherche pas le leur, ou qu'il le laisse dans l'ignorance du ciel, est encore bien dur et a bien peu compris même le sommaire de la Loi de Dieu.»

«Et non seulement cela, poursuivit une autre bouche, mais nous nous privons ainsi nous-mêmes de plusieurs bénédictions. Celui qui bénit, est-il écrit au livre des Proverbes, (XI, 25,) sera comblé de biens, et celui qui arroge abondamment sera lui-même largement arrosé. La fidélité fait valoir le talent et en accroît la somme, car Dieu a promis de donner davantage à celui qui a fait bon usage du peu qu'il possédait. (Matth. XXV.) Et si ces promesses du Seigneur appartiennent à l'emploi libéral des biens de ce monde, combien plus s'accompliront-elles envers celui qui répand des largesses spirituelles, qui donne à une âme immortelle une aumône céleste, qui fait part à un pauvre pécheur de quelque portion de ces trésors qui enrichissent pour toujours!»

«Je pense, de plus, dit un troisième disciple, qu'il importe de faire cette aumône spirituelle autant que possible de vive voix, c'est-à-dire en adressant aussi quelques bonnes paroles à la personne qui reçoit notre traité. Il est sûrement bien des cas où cela ne se peut faire et où les traités sont offerts ou distribués comme à l'aventure. Alors, selon ce que dit la Bible, nous jetons notre pain sur la surface de l'eau, (Eccl. XI, 1.) laissant à Dieu toute l'issue de cette œuvre. Mais j'estime que nous devons, autant que cela nous est permis, entrer en conversation avec notre prochain et lui communiquer ce que nous avons dans le cœur; faisant ainsi pour son âme ce que nous ferions pour son corps, si c'était un remède à quelque mal que nous vinssions lui offrir. Dans ce cas-ci, nous saurions bien lui raconter toutes les cures que ce remède aurait déjà opérées et le presser de le prendre, s'il n'y paraissait pas disposé. Et combien les maux de l'âme ne sont-ils pas plus funestes que ceux du corps! Combien donc, si nous aimons notre prochain, ne devons-nous pas être ici industrieux et zélés! N'est-ce pas alors, vraiment, que l'aumône spirituelle d'un traité religieux devient une œuvre de charité chrétienne?»

Sur quoi l'on remarqua qu'on ne doit pas plus être arrêté dans cette libéralité spirituelle, par le peu qu'on peut faire, qu'on ne l'est dans l'aumône qu'on présente à un indigent, parce que ce n'est peut-être qu'un seul sou qu'on lui donne. «Si dans tout un mois, disait-on, l'on ne peut avoir qu'un seul et court entretien pieux avec une âme encore ignorante, ou si l'on ne place convenablement qu'un seul petit traité, cette aumône céleste, pour être isolée et bien faible en apparence, n'en deviendra pas moins, si Dieu la bénit, comme une source d'où jaillira peut-être un fleuve et comme le germe de toute une moisson.

«N'est-il personne parmi nous dont l'âme ait été réveillée de son sommeil de mort, par la lecture même, faite en cachette, d'un seul traité-religieux? Les exemples de cette bénédiction-là sont sans nombre, et l'on connaît même des ministres de Dieu, qui aujourd'hui prêchent et répandent la vérité richement, et qui assignent la conversion de leur âme à l'enseignement qu'ils reçurent d'un seul traité, dont se servit le Seigneur, ou pour leur révéler que Jésus-Christ est Dieu manifesté en chair, ou pour leur faire comprendre et croire que le salut est un don de la grâce et que l'homme est justifié par la foi en Jésus, et non point par les œuvres.»

Là-dessus, quelqu'un raconta l'anecdote suivante:


LE PAUVRE IRLANDAIS.

ANECDOTE AUTHENTIQUE.


Un pauvre laboureur irlandais et catholique romain, qui jamais encore n'avait connu «la voie du salut» eut occasion d'entendre lire un traité-religieux qui parlait de la nécessité de la conversion et de l'unique moyen d'obtenir le salut, qui est de croire la vérité de Dieu, telle qu'elle est dans la Bible, et d'y soumettre son cœur.

Cette lecture réveilla sa conscience jusqu'alors assoupie, et dès ce jour-là, devenu vivement désireux de sauver son âme, il ne pensa plus qu'à se procurer cette Bible, ce Livre de Dieu, où le traité lui avait dit que se trouve la Parole qui montre le chemin du ciel et qui nous y fait marcher. Il avait été particulièrement frappé de ce passage, que citait le traité: «Hola! vous tous qui êtes altérés, venez aux eaux, et vous qui n'avez point d'argent, venez, achetez et mangez; venez, dis-je, acheter sans argent et sans aucun prix du vin et du lait.» (Ésaïe, LV, 1.) Cette invitation de Dieu lui revenait sans cesse à l'esprit et il lui tardait de lire cette Bible d'où de tels mots étaient tirés.

Mais il n'y avait de Bible chez aucun de ses amis, et son prêtre qui ne lui en avait jamais parlé, n'en vendait ni n'en donnait point. Que faire donc? Il apprit, en demandant ici et là ce livre, qu'un certain ministre protestant en distribuait gratuitement aux pauvres, et quoiqu'il répugnât un peu à se rendre chez cet hérétique, et surtout à recevoir la Bible de ses mains, il alla cependant lui faire sa demande, et il revint chez lui avec le volume qu'il avait tant désiré et dont il fit dès cette heure-là sa lecture habituelle et suivie.

Qu'en résulta-t-il? c'est que quelques mois après, ce même ministre qui avait donné la Bible, vit arriver chez lui le laboureur, qui venait lui raconter le changement qui s'était opéré dans son âme et le prier de l'admettre dans l'Église protestante et au nombre de ses paroissiens.

Le ministre lui demanda ce qu'il entendait faire, en devenant protestant. «C'est de me joindre, répondit-il, à ceux qui servent Dieu de leur cœur et qui connaissent la grâce qui est dans le Seigneur Jésus;» et par la suite de ses discours, il montra qu'en effet il avait été enseigné dans son cœur par la Parole de Dieu, et que, tout en se considérant lui-même comme un misérable pécheur, il se confiait cependant de toute son âme, dans la miséricorde de Dieu en Jésus et dans le rachat parfait que le Sauveur a fait de son peuple par son sacrifice et sa résurrection.

«C'est pour cela, dit-il, que je désire me joindre à ceux qui lisent et qui croient la Bible; et ce qu'il y a de remarquable, ajouta-t-il, c'est que c'est mon prêtre lui-même qui m'y a poussé.»

«En effet, poursuivit-il, j'avais bien reconnu, et très clairement, d'après la Bible, que la plupart des choses que le prêtre nous enseignait, n'étaient que des inventions humaines. Je n'avais trouvé dans la Sainte Écriture, d'un bout à l'autre, que cette vérité, que «le salut est un don gratuit de Dieu en Jésus-Christ», et que loin que l'homme puisse le mériter, en quoi que ce soit, par ses œuvres, tout au contraire, celui-là s'en éloigne et s'en prive, qui essaie de le gagner par ses prières, ses aumônes ou ses pénitences. Mais j'étais encore retenu par une certaine frayeur, dans la religion où j'étais né, et j'avais besoin que quelque chose de fort et de décisif m'aidât à en sortir.»

«J'étais dans cette disposition d'esprit, lorsque je me présentai, il y a quelques semaines, devant mon prêtre, pour me confesser et pour recevoir l'absolution. Lorsque j'eus récité toutes mes fautes, au moment où le prêtre, après m'avoir exhorté à prier la Vierge et à faire diverses pratiques, se préparait à me donner l'absolution, je l'arrêtai en lui disant: Mon père, je dois vous dire que je n'ai pour le moment qu'un seul schelling. Je ne puis donc vous donner les deux schellings et demi qu'on paie d'habitude pour une absolution. Le prêtre me demanda avec sévérité comment j'osais me présenter devant lui, sans apporter tout ce qui lui était dû. Je lui répondis qu'ayant à ma charge ma femme et six enfants, et ne gagnant par jour que dix sous, je n'avais pu réserver pour lui que ce seul schelling, dont je le priais de se contenter.


***

Cette anecdote donna lieu à quelques réflexions et en particulier à celle-ci: «Que par la conversion de cet honnête paysan, toute une famille d'abord, puis ceux qui naîtraient d'elle ensuite, s'étaient trouvés placés sous la lumière de la Bible, en dehors de l'ignorance du papisme, et que cette importante dispensation avait eu pour premier commencement, dans la sagesse admirable du Seigneur, «la simple lecture d'un seul traité-religieux qu'il avait béni.»

«C'est pourquoi, dit le président de la société, voici un paquet du petit traité «A vous mon prochain», dont nous prendrons, s'il vous plaît, chacun de nous, un seul exemplaire, en nous engageant, devant notre Dieu et sous sa bénédiction, à le placer aussi bien qu'il nous sera possible, d'ici à notre prochaine réunion, c'est-à-dire pendant ce mois (Cette Société a son assemblée publique le second dimanche de chaque mois, à cinq heures du soir.). Et afin d'y parvenir, nous allons nous prosterner devant notre Dieu et lui demander qu'il nous conduise «en cette œuvre qu'il a préparée pour nous,» (Eph. II 10.) et que son bon esprit repose tellement sur la lecture de ce peu de pages, que plusieurs âmes soient amenées par elles à lire la Bible et à croire au nom du Seigneur Jésus, pour avoir la vie.»

Après la prière, chacun reçut son traité et s'en alla avec l'espérance que le Seigneur lui fournirait l'occasion qu'on lui avait demandée et qu'il la bénirait.

***

J'avais donc reçu le traité, et c'est aujourd'hui même, deux jours après l'assemblée, qu'en sortant pour une promenade, je l'ai mis dans ma poche, après avoir demandé au Seigneur de me faire rencontrer, s’il le trouvait bon, l'âme à laquelle sa grâce adresserait ce petit messager de vente et de paix. Et j'ai la douce persuasion que ma prière a été exaucée: car voici ce qui m’est arrivé.

Dans un chemin solitaire, au milieu des champs, j'ai vu marcher devant moi une femme âgée, dont l'extérieur annonçait la plus grande pauvreté. Un vieux chapeau de paille tout éraillé et une robe presque en lambeaux couvraient son corps affaissé et qui avançait à petits pas le long de la haie.

Que la vie paraît être difficile à cette pauvre créature! ai-je dit en moi-même. Que Dieu veuille l'aider aujourd'hui!

Dans ce moment elle a tourné son visage vers moi, et ses traits amaigris m'ont dit encore plus promptement que sa bouche: Faites-moi une charité, car je suis bien malheureuse!

Bien volontiers, ai-je répondu, en lui donnant quelque argent. Mais dites-moi, je vous prie, d'où vous venez, car vous paraissez fatiguée.

Hélas! mon bon Monsieur, m'a-t-elle répondu humblement, mais cependant avec une sorte d'aisance et de franchise, je viens du village de G..., où je demeure, non pas dans une maison qui soit à moi, mais dans une chambre que je loue, et c'est pour tâcher de gagner une pièce de trois sous, que je viens jusqu'ici chercher, dans le grand pré qui est là tout près, des plantes de chicorée.

En disant cela elle a regardé vers un petit panier qu'elle avait au bras et dans lequel étaient un mauvais linge et une lame de couteau rouillée. Elle a soulevé le linge sous lequel se trouvaient déjà quelques herbes.

Pauvre femme! ai-je pensé: à ton âge, venir par de mauvais chemins, à près de demi-lieue de ta demeure, pour cueillir, en te courbant et avec peine, ce que tu vendras deux ou trois sous! — Puis, j'ai prononcé dans mon cœur et sous l'œil de Dieu, une sentence d'interdit contre toute dépense superflue ou inutile, en me disant: «Regarde, et apprends ce que valent même trois sous que tu pourrais perdre en quelque fantaisie!»

Vous en avez bien peu trouvé! ai-je repris, à moitié distrait, car mon cœur était serré.

Il fait si mouillé, m'a-t-elle répondu, qu'on peut à peine marcher dans le pré; et puis, aussi, ma pauvre vue est devenue si faible, si faible, qu'à peine, quoique je me baisse bien bas, puis-je voir les plantes.... Mais, que voulez-vous? on est dans ce monde pour y souffrir.

Mais n'y a-t-il personne qui vous aide, qui vous assiste?

Ah! M. le Curé me donne bien de temps en temps quelque chose; car c'est un homme tout à fait humain: mais vous sentez que je crains de l'importuner en lui demandant trop souvent.

Vous avez donc bien de la peine à vivre? lui ai-je dit avec émotion.

Ah! Monsieur, il n'y a que le bon Dieu qui sache tous mes maux et tous mes malheurs. Et cependant je vous assure que je fais tout ce que je peux pour gagner quelque petit argent.

Et que faites-vous pour votre âme? ai-je demandé avec empressement: car j'avais besoin de lui parler des consolations de l'Évangile.

Pour mon âme? Ah! je ne fais pas tout ce que je voudrais, ni peut-être tout ce que je pourrais, a-t-elle dit en baissant la tête.

Vous croyez donc qu'il nous faut faire beaucoup pour notre âme?

Hé! Monsieur, n'est-ce pas ce que nous avons de plus précieux? Que deviendrions-nous si elle était perdue?

Et vous pensez aussi, peut-être, que ce n'est pas facile de la sauver?

On fait tant de péchés et tous les jours, qu'il y a bien à faire à les tous expier. Il en reste toujours plus qu'on ne pense; outre encore tous ceux qu'on y ajoute ensuite!

Pauvre âme! me suis-je dit, tu ne connais donc pas encore le pardon de Dieu! Oh! si je pouvais te le montrer et te le faire comprendre!.... Puis j'ai prié Jésus qu'il lui ouvrît le cœur et je lui ai dit:

Que faites-vous, dites-moi, pour votre âme, afin que ses péchés lui soient remis?

Hélas! pas grand'chose. Je suis si pauvre, et si malheureuse! Je prie bien et je fais bien aussi pénitence, mais ce n'est pas assez.

Et que devriez-vous faire de plus? Dites-le moi?

Je devrais, il me semble, prier beaucoup plus et crucifier ma chair beaucoup plus, et faire aussi des aumônes; car on ne peut pas aller au ciel autrement: c'est le chemin qu'ont tenu tous les saints.

Cependant, lui ai-je dit avec douceur, notre bon Dieu est venu lui-même sur la terre et il a répandu sur la croix son précieux sang. N'était-ce pas pour sauver de misérables pécheurs comme nous, qu'il l'a fait?

Oh! Monsieur, je le crois bien comme cela, je vous assure. Mais quoique notre Sauveur Jésus-Christ se soit immolé pour nous sur l'arbre de la croix, on nous dit, cependant, qu'il faut aussi que de notre côté nous nous immolions nous-mêmes, pour mériter qu'il nous sauve. Car si nous ne faisons rien de notre côté pour cela, à quoi nous servira tout ce qu'il a fait?

Hé! dites-moi, je vous prie, si vous aviez une dette et que je la payasse en entier, devriez-vous encore en payer quelque chose?

Non, Monsieur, puisque vous auriez tout payé, ma dette serait tout acquittée.

Eh bien! comment pouvez-vous penser que notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ ait porté sur la croix en son corps tous les péchés d'un pauvre pécheur, et qu'il les ait lavés par son précieux sang, et que cependant ce pécheur doive encore faire beaucoup de choses pour que ses péchés lui soient remis! Le Sauveur ne les a donc pas effacés par son sang, puisqu'il faut encore que ce pécheur les enlève lui-même par ses larmes, ou par ses pénitences, ou par ses aumônes?

Je vois, Monsieur, m'a-t-elle dit avec respect, que vous êtes un homme de Dieu, car tout ce que vous me dites-là est bien vrai et bien beau.

Aussi, lui ai-je dit, vous faut-il le croire: car c'est votre salut. Si vous pensez que pour sauver votre âme, vous deviez ou faire des prières ou des pénitences, ou bien donner de l'argent à l'église ou aux pauvres, n'est-ce pas comme si vous disiez que vous ne croyez pas que le sacrifice du Sauveur l'ait déjà fait?

C'est bien vrai, Monsieur, ce serait la même chose que si je ne le croyais pas. Je comprends cela maintenant, et je vous en remercie.

Dieu en soit béni! Car si vous le comprenez, et surtout si vous le croyez, vous n'aurez plus de crainte sur votre salut, puisque vous saurez que notre Sauveur l'a fait lui-même, et de plus vous aimerez Jésus, puisque vous serez sûre qu'il vous a rachetée.

Grand merci, mon bon Monsieur, car vous m'avez fait deux biens: l'un pour, ce monde, en me donnant cet argent, et l'autre pour le ciel, en me disant ce que notre Sauveur a fait pour mon âme.

Dites-le-moi sincèrement: lequel des deux est le meilleur?

L'argent est un grand bienfait, je vous assure, car j'en avais bien besoin; mais ce qui est pour mon âme vaut encore mieux, car c'est pour le ciel.

Eh bien! tenez: voici un petit écrit où vous trouverez tout ce que je viens de vous dire et plus encore. Pouvez-vous le lire?

Oh! oui, Monsieur. D'ailleurs si je ne le pouvais pas, car mes yeux sont bien ternis, j'ai une voisine qui me le lirait.

Et me promettez-vous que vous demanderez à Dieu qu'il bénisse pour vous cette lecture?

Oui, je vous le promets et je le ferai de tout mon cœur.

Prenez-le donc, et qu'il plaise à ce Dieu si bon et si miséricordieux, de vous faire tout à fait comprendre et croire que son saint Fils Jésus a racheté entièrement et pour toujours les pécheurs pour lesquels il s'est immolé, et que nous, si nous le croyons dans le cœur, nous devons lui obéir et vivre saintement ici-bas, non pas pour mériter d'être sauvés,...

Excusez-moi, si je vous interromps, Monsieur, mais c'est pour dire que non, que ce n'est pas pour mériter d'être sauvée que je dois servir Dieu, puisque déjà Dieu m'a sauvée en mourant pour moi, mais que c'est pour que je lui montre mon amour et ma grande reconnaissance.

Oh! que cela me fait de bien! a-t-elle ajouté en se parlant à elle-même. Oh! que Dieu a été bon de m'amener ici! Oh! qu'il bénisse ce charitable Monsieur!

***

Pour moi, Lecteur, j'ai continué ma promenade en me réjouissant devant Dieu d'avoir pu parler à cette pauvre femme, et en demandant au Seigneur qu'il lui plût de rendre efficace, par son Esprit, la lecture du traité, que cette âme avait reçu déjà dans de si heureuses dispositions.

Peut-être apprendrons-nous un jour que cette lecture a conduit la pauvre vieille à désirer la Bible, que, comme le laboureur irlandais, elle y a soumis son cœur, et qu'ainsi, pour cette âme du moins, et selon notre prière, À vous mon prochain aura été ce jour-là Le Traité Béni.

Fin.

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