Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA SAINTETÉ

(I)

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C'est par la chute que l'homme a acquis une conscience, ainsi que nous le voyons dans le chapitre III de la Genèse, et le premier mouvement de cette conscience a eu pour effet de le porter d'abord à se couvrir, puis, dès qu'il entendit la voix de Dieu, à se cacher de devant sa présence.

C'était la suite nécessaire de la connaissance du mal, mêlée avec le sentiment qu'il avait commis ce mal et que, par conséquent, il était impropre à paraître devant Dieu qui ne pouvait être pour lui qu'un juge devant nécessairement condamner le pécheur.

LA CONSCIENCE NOUS DIT CELA ET NOUS LE FAIT SENTIR,

mais l'intelligence humaine, aveuglée par Satan, cherche à excuser le mal et veut se rendre raison de toutes choses en mettant Dieu complètement de côté.

Au fond, c'est répéter moralement ce qu'ont fait nos premiers parents: c'est se couvrir et se cacher. Le résultat de ces efforts est d'affaiblir dans l'âme l'idée de la sainteté.

L'homme, lorsqu'il n'est conduit que par sa raison, déraisonne et s'éloigne toujours plus de la vérité. Il est dans les ténèbres, mais, étant en même temps aveugle, il ne peut même distinguer entre la lumière et les ténèbres. Ainsi qu'il est écrit: «Le méchant, marchant avec fierté, ne fait conscience de rien; toutes ses pensées sont qu'il n'y a point de Dieu» (Psaume X, 4).

Et, sous ce rapport, le philosophe ne vaut pas mieux que les autres (Romains II, 1-11).

Le point de départ de ses raisonnements étant faux, comment pourrait subsister l'édifice qu'il construit sur eux?

Aussi ce fait, qu'on a souvent relevé, est-il bien vrai, qu'en dehors de la révélation il n'y a point de morale. En effet, que ceux qui nient Dieu nous disent, s'ils le peuvent, quels sont ces principes de morale qu'ils prétendent posséder en dehors de ce que Dieu nous a révélé dans les Écritures.

Mais la parole de Dieu ne nous présente pas seulement une morale, c'est-à-dire un système de principes d'action ordonnés de manière à ce que les hommes puissent vivre ensemble en paix et que la société puisse subsister:

nous y voyons surtout que l'unique source du vrai bonheur pour l'homme

est précisément la présence du Dieu qu'il cherche toujours à fuir.

Dieu n'a pas voulu être uniquement le juge du pécheur.

Dans sa grâce, Il vient chercher l'homme, — sur le principe de la justice toutefois, — et se révèle comme un Dieu juste et SAUVEUR.

Dieu veut annuler le triomphe de l'ennemi, en amenant devant Lui, dans la grâce et dans la paix, sa créature déchue que le péché avait éloignée.

Pour cela, il faut que l'esprit de l'homme soit pénétré de l'idée de la sainteté de Dieu; car il est évident qu'en faisant entrer l'homme en relation avec Lui, Dieu ne peut changer de caractère ni rabaisser le niveau de sa sainteté.

La morale peut suffire pour maintenir les rapports des hommes entre eux,

mais, pour être en relation avec Dieu, il faut la SAINTETÉ.

Aussi voyons-nous que les Écritures insistent partout sur ce point de la manière la plus formelle.

Mais la grande leçon de la sainteté en suppose une autre, sans laquelle il serait impossible à une créature déchue et éloignée de Dieu de mettre en pratique la première.


C'est la leçon de la grâce et de la fidélité de Dieu.

Il faut que je connaisse Dieu comme un Dieu Sauveur, avant que mon cœur soit en état d'apprendre ce que sa sainteté exige.

Aussi la déclaration de sa bonté infinie se trouve-t-elle en première ligne dans l'Écriture, préparant ainsi le terrain pour la révélation également importante de sa sainteté.

Dieu est amour et Dieu est lumière.

La croix de Christ nous donne l'explication de ces deux grandes vérités et en est aussi la plus haute expression. D'ailleurs, les deux leçons se prolongent, surtout au point de vue de la sainteté, jusque dans la résurrection de Christ, «qui a été déterminé Fils de Dieu en puissance, selon l'Esprit de sainteté, par la résurrection d'entre les morts» (Romains I, 4).

En rapport avec ce que nous avons dit, nous voyons qu'en effet la Genèse, le premier livre de la Bible, déploie devant nous diverses phases de la fidèle bonté de Dieu, ses desseins sainteté, bien entendu (L'histoire du déluge montre avec évidence ce que Dieu pense de l'homme, et fait bien ressortir qu'il ne peut ni ne veut tolérer le péché.), — mais présentés de manière à attirer le cœur de celui qui ne connaît pas Dieu, et à produire la confiance en celui que le péché a rendu méfiant envers Dieu.

Les deux livres qui suivent, au contraire, traitent essentiellement de la sainteté.

1. L'Exode en pose le grand principe,

2. et le Lévitique, ainsi que quelques chapitres des Nombres, en développe les détails pour ce qui regarde l'économie nationale et sacerdotale du peuple d'Israël.

Dans la Genèse, sauf à l'occasion de l'institution du sabbat (chap. II, 3), on ne rencontre même pas le mot de «sainteté» ou «sanctifier.»

En effet, dans ce livre, il n'est question ni de la rédemption, ni de l'habitation de Dieu au milieu des hommes.

Dieu vient à la recherche de l'homme, II l'appelle, II le garde fidèlement, II le justifie, II accomplit ses desseins à son égard; II produit la foi dans l'âme, II la nourrit, II l'éprouve, et, par elle, fait marcher ses serviteurs en communion avec Lui.

Telles sont, entre autres, les précieuses vérités quant aux voies de Dieu, qui se trouvent dans ce premier livre et qui le caractérisent. Mais il n'y est point parlé du fait que Dieu vienne habiter avec les hommes.

Le chapitre XI de l'Épître aux Hébreux, vers. 1-22, présente un résumé de l'enseignement de ce livre pour ce qui concerne la foi.

Il y a, dans la Genèse, deux sections principales:

la première, qui se termine avec le chap. XI, développe les grands principes du gouvernement de Dieu;

la seconde, commençant avec l'histoire d'Abraham, traite de l'élection et de la grâce souveraine de Dieu.

Les saints hommes de Dieu furent maintenus en communion avec Lui, et leur foi fut nourrie par les communications de Lui-même qu'il leur accorda. Par là aussi, devenus «étrangers et forains sur la terre, s'ils recherchaient une patrie et une cité céleste, en sorte que Dieu n'avait point honte d'eux, savoir, d'être appelé leur Dieu (Hébreux XI, 16).

Il y en eut même un, Enoch, qui reçut, pendant sa vie, le témoignage d'avoir marché avec Dieu, et il ne fut pas trouvé, parce que Dieu l'avait enlevé.

L'Exode entame le grand sujet de la rédemption.

Dieu veut avoir un peuple à Lui, pour habiter au milieu d'eux; en conséquence, cette nation doit être sainte, car Dieu est saint (voyez Exode XIX, 4-6; XXIX, 43-46).

De là vient que l'état où ce peuple se trouvait d'abord est décrit avec détail, aussi bien que leur condition morale et la disposition de leur cœur à l'égard de Dieu.

Leur délivrance du pays d'Égypte et de la puissance de Pharaon occupe une grande place dans ce livre, et cela prépare moralement le chemin pour l'établissement, au milieu d'eux, du SANCTUAIRE où Dieu voulait habiter, et dont nous trouvons la première mention au chapitre XV, vers. 17 (voyez aussi chap. XXV, 8).

Moïse était le libérateur spécialement suscité de Dieu pour opérer la délivrance du peuple d'Israël. C'est à lui que Dieu, avant de l'envoyer vers les Israélites, révéla le seul principe d'après lequel Dieu pouvait faire entrer l'homme en relation avec Lui, c'est-à-dire, la sainteté absolue.

La flamme de feu dans le buisson au désert était une figure bien propre à faire saisir à Moïse la grande leçon que Dieu voulait lui apprendre et à faire pénétrer dans son cœur les paroles qu'il entendit: «N'approche point d'ici; déchausse tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte» (Exode III, 1-5).

Mais le Dieu qui se révélait alors à Moïse était Celui qui avait conduit les pères dans sa grâce parfaite et qui pouvait aussi lui dire: «Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob», en sorte que son cœur se trouvait attiré vers Dieu par le souvenir de sa bonté envers les patriarches.

Moïse fut ainsi préparé à recevoir tout l'enseignement révélé dans le buisson ardent. Aussi voyons-nous, dans la suite entière de son histoire, combien cette leçon était profondément gravée dans son cœur, et formait la base de toutes ses relations avec Dieu (comparez Exode XXXIII; Deutéronome IV, 24; IX, 3, etc.).

Dieu lui disait: «J'ai très bien vu l'affliction de mon peuple,... c'est pourquoi je suis descendu pour le délivrer».

Cela supposait avant tout la relation intime du peuple avec Dieu, relation qui ne pouvait exister que sur la base de la SAINTETÉ.


Dieu est AMOUR, et II est LUMIÈRE.



 

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