Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LES DIX VIERGES

***

«Alors le royaume des deux sera fait semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, sortirent à la rencontre de l'époux. Et cinq d'entre elles étaient prudentes, et cinq folles. Celles qui étaient folles, en prenant leurs lampes, ne prirent pas d'huile avec elles; mais les prudentes prirent de l'huile dans leurs vaisseaux avec leurs lampes.

Or, comme l'époux tardait, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent. Mais au milieu de la nuit il se fit un cri: «Voici l'Époux; sortez à sa rencontre. Alors toutes ces vierges se levèrent et apprêtèrent leurs lampes. Et les folles dirent aux prudentes: Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. Mais les prudentes répondirent, disant: Non, de peur qu'il n'y en ait pas assez pour nous et pour vous; allez plutôt vers ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous-mêmes.

Or, comme elles s'en allaient pour en acheter, l'époux vint; et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces; et la porte fut fermée. Ensuite viennent aussi les autres vierges, disant: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous! Mais lui, répondant, dit: En vérité, je vous dis: Je ne vous connais pas. Veillez donc; car vous ne savez ni le jour ni l'heure [en laquelle le Fils de l'homme viendra]» (Matthieu XXV, 1-13).


Les deux grands points qui sont présentés dans cette parabole, — la sortie des vierges et la provision d'huile, — sont les deux vérités centrales du christianisme; ce sont aussi précisément les deux qui ont été le plus vite oubliées et le plus négligées, montrant ainsi la précision du fait raconté dans la parabole au sujet des vierges: «Comme l'époux tardait, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent.

Dans cet état de sommeil, leur caractère primitif se perdait et ne se voyait plus. Il est vrai que la fidèle bonté de Dieu se fait voir dans le cri qui éveille les vierges avant l'arrivée de «l'Époux»; mais cela sert à mettre au jour l'état véritable de chacune d'elles quand l'Époux lui-même est sur le point de paraître.

La certitude de son retour n'est jamais mise en question; le moment seul en a été caché, afin que les chrétiens fussent toujours caractérisés par l'attente de leur Seigneur. Il est donc de la plus haute importance pour chacun de nous de considérer les deux points mentionnés plus haut: premièrement, ce qui engage les vierges à se mettre en route; puis, ce qui empêche cinq d'entre elles d'entrer aux noces.


Le grand acte qui inaugure le «royaume des cieux» a été l'entrée du Seigneur Jésus comme HOMME dans le ciel après avoir accompli l'œuvre de la rédemption.

Lorsqu'il s'est assis sur le trône du Père, et qu'il a reçu «toute autorité dans le ciel et sur la terre», la première partie de Daniel VII, 13-14 a été accomplie (comparez Matthieu XXVIII, 18).


Ce qui reste encore, c'est la manifestation en gloire du Fils de l'homme, lorsqu'il viendra sur les nuées des cieux et que tout œil le verra (Matthieu XXIV, 30; XXVI, 64).

Son royaume sera alors établi d'une manière visible et son autorité reconnue sur la terre (Apocalypse XI, 15, 17).

En attendant, Il est allé «pour recevoir le royaume et revenir»; son absence empêche le royaume de Dieu de «paraître» (Luc XIX, 11, 12, et comparez Actes I, 6-7).


L'intervalle actuel est donc caractérisé par le fait que Celui auquel toute autorité a été confiée est absent de la terre, qu’Il est assis à la droite de la Majesté dans les hauts cieux, qu'il va bientôt revenir pour établir ses droits sur la terre en ôtant de son royaume tous les scandales, et que c'est Lui à qui Dieu le Père a donné autorité de vivifier et déjuger, «parce qu'il est le Fils de l'homme» (Matthieu XIII, 41; Jean V, 21-27; XVII, 2). Ceux qui reconnaissent son autorité sont donc appelés à «sortir à sa rencontre».

Cette «sortie» distingue en effet très nettement le christianisme d'avec le judaïsme. L'espérance du peuple d'Israël, comme la question des apôtres le fait voir (Actes 1,6), était de recevoir le Messie sur la terre pour que son royaume fût établi en gloire sur le trône de David et sur la maison de Jacob (Luc I, 32, 33); mais le Christ étant actuellement rejeté de la terre, et assis sur le trône du Père dans le ciel, le chrétien, le croyant d'aujourd'hui, doit avoir son trésor et son cœur dans le ciel où Christ est assis (Luc XII, 33-35; Colossiens III, 1-4).


Voilà ce qui engage le chrétien à avoir «sa lampe allumée», c'est-à-dire à montrer dans toute sa manière d'être qu'il n'appartient pas à ce monde, mais qu'il cherche tout bonheur, tout avantage réel dans les cieux où son Sauveur est déjà revêtu de toute puissance.

Cela explique en même temps le terme d'«Époux» dont le Seigneur se sert dans la parabole: c'est une relation qui parle du cœur soumis et gagné par l'affection, et non de la recherche de la gloire extérieure dans ce monde.

Les vierges ayant pris leurs lampes sortent à la rencontre de l'Époux; elles sont ainsi caractérisées; c'est Lui personnellement qui occupe leurs pensées et remplit leurs cœurs.

Le premier acte du Seigneur Jésus, en entrant dans le ciel, a été d'envoyer sur les disciples le Saint-Esprit qui avait été déjà promis par le Père (Actes I, 4, 5). Cela eut lieu le jour de la Pentecôte, cinquante jours après la résurrection du Christ, dix jours après son ascension dans le ciel. Nous en avons le récit dans le chapitre II des Actes.

Le Saint-Esprit est donc sur la terre; II HABITE DANS LE CROYANT, et maintient les rapports des chrétiens avec le Seigneur dans le ciel et avec le Père (Jean XIV, 16-20); par Lui nous crions: «Abba, Père!» Par conséquent, c'est le Saint-Esprit seul qui peut rendre valable la profession de christianisme.

Sans le Saint-Esprit, la profession n'est qu'une vaine forme, «comme un airain qui résonne»; elle devient comme la lampe qui s'éteint faute d'huile, au jour où elle est mise à l'épreuve par la venue de «l'Époux».

Il n'est alors plus temps d'aller chercher l'huile dont on aurait dû avoir une provision avant de se mettre en route, car c'est là l'avertissement solennel que donne la parabole.

Les vierges qui n'avaient pas cette provision sont appelées «FOLLES».

En vain manifestent-elles le désir d'entrer aux noces, elles trouvent la porte irrévocablement fermée; EN VAIN FERONT-ELLES VALOIR LEUR CARACTÈRE DE «VIERGES», ou bien encore le fait d'être sorties avec les prudentes.

Pour seule réponse à leurs instances, elles reçoivent ces paroles écrasantes: «JE NE VOUS CONNAIS PAS».


«Veillez donc», dit le Seigneur, «car vous ne savez ni le jour ni l'heure».


On voit donc que la chose essentielle pour nous aujourd'hui, c'est non seulement de reconnaître les grands faits relatifs au Seigneur Jésus-Christ qui est mort, ressuscité et entré dans la gloire, mais aussi d'être unis personnellement, par le Saint-Esprit, à Jésus; union qui fera de nous, en pratique, des étrangers sur la terre, en sorte que notre profession du christianisme sera une chose réelle, et que nous pourrons aller joyeusement à la rencontre du Seigneur, sachant que nous sommes en règle avec Lui.

Dans le chapitre XI de Luc, versets 9-13, Jésus parle du Saint-Esprit comme du don céleste (le don spécial) en contraste avec toute bonne chose qu'un bon père sur la terre donnerait à ses enfants.

Ailleurs nous lisons que:

«si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, celui-là n'est pas de Lui»,

et, d'un autre côté: «Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l'Esprit de son Fils dans vos cœurs, criant: Abba, Père!»

puis encore: «Et vous, [petits enfants], vous avez l'onction de la part du Saint, et vous connaissez toutes choses;»

et ailleurs: «Celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec lui... Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez de Dieu (Rom. VIII, 9; Gal. IV, 6; 1 Jean II, 18,20; 1 Cor. VI, 16, 19; et comp. Éphés. 1,13; 2Cor. I, 22; Actes V, 32; XV, 8, etc.)?»


II n'y a donc point de christianisme véritable si l'on ne possède point le Saint-Esprit.

Mais, hélas! nous voyons partout que l'on fait beaucoup plus de cas de la profession que de la réalité.

Aujourd'hui, la plupart se contentent de la profession.

Comme des vierges folles, on prend la lampe sans s'inquiéter de l'huile.

Voudriez-vous, cher lecteur, vous trouver au nombre de celles-ci?

Remarquez bien qu'il n'y a rien qui engage les vierges elles-mêmes à faire une différence entre elles; c'est la venue de l'Époux qui met tout en évidence; alors, s'il n'y a pas d'huile pour alimenter la lampe, elle s'éteint; puis on trouve la porte fermée.

Depuis les jours des apôtres, comme les Épîtres nous le montrent, on a oublié les deux grandes vérités dont nous venons de parler; voilà ce qui a fait de la chrétienté la chose corrompue que nous voyons aujourd'hui. Et cependant, dans le Nouveau Testament, la plus grande place est donnée précisément à ces vérités comme étant le centre et la base de tout le témoignage chrétien proprement dit.

Avant de quitter ses disciples, le Seigneur leur parla de la présence de l'Esprit comme devant remplacer pour eux toute la gloire du Royaume. Ensuite, comme ils regardaient fixement vers le ciel, tandis que Jésus s'en allait, les deux anges leur dirent:

«Hommes Galiléens, pourquoi vous tenez-vous ici en regardant vers le ciel?

Ce Jésus, qui a été élevé d'avec vous dans le ciel,

viendra de la même manière que vous l'avez vu s'en allant au ciel»

(Actes I, 5-11).


 

Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant