Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

J'Y PENSERAI

***

Je me promenais un soir dans la campagne, et vins à passer devant quelqu'un que je connaissais et qui était assis à la porte de sa maison. Après quelques mots de salutation, je me disposais à continuer ma route, mais il me demanda de m'arrêter un moment de plus pour causer avec lui, ainsi que nous l'avions souvent fait auparavant. Je m'assis donc auprès de lui, et il commença à me parler de plusieurs personnes qu'il pensait avoir des croyances superstitieuses. Mais je détournai la conversation par cette question:


«Et vous, où en êtes-vous quant à votre âme? Êtes-vous sauvé?

Oh! dit-il, je ne crois pas que personne puisse 
savoir qu'il est sauvé jusqu'au jour du jugement.

Ce n'est pas ce que vous ou moi nous pensons qui détermine la chose, répliquai-je, mais
 c'est ce que Dieu dit dans sa parole.»

En disant ces mots, je tirai de ma poche un Nouveau Testament, et je lus: «Pour moi vivre, c'est Christ, et mourir, un gain» (Philippiens I, 21); et aussi: «Car nous savons que si notre maison terrestre, qui n'est qu'une tente, est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une maison qui n'est pas faite de mains, éternelle, dans les cieux» (2 Corinthiens V, 1).

Partant de là, je lui montrai que si, pour Paul, tout avait été obscur et incertain quant à ce solennel avenir, il n'aurait pu parler de la mort comme étant un gain pour lui, et que si ce n'était pas l'heureux privilège du croyant de savoir qu'il va pour «être avec Christ, ce qui est de beaucoup meilleur», Paul n'aurait pas pu écrire: «Nous savons,... nous avons un édifice de la part de Dieu... une maison éternelle dans les cieux.»


Il aurait pu avancer, comme on le fait, que cette assurance n'appartenait qu'à Paul et à ceux qui, comme lui, ont atteint un haut degré de spiritualité, bien qu'il soit parfaitement clair que la première Épître aux Corinthiens fut écrite pour les chrétiens de tous les temps et de tous les lieux, puisqu'elle commence par ces mots: «Avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus-Christ» (chap. I, 2).

C'est pour prévenir cette objection que je lui lus un passage de la première Épître de Jean, que chacun reconnaît avoir été écrite aux chrétiens en général.

Au chapitre second, verset 12, nous trouvons: «Je vous écris, enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés par son nom», ce qui montre que, dans la pensée de Dieu, l'assurance est le point dont il faut partir, et ce qui exclut l'idée erronée qu'un chrétien ne peut avoir cette assurance qu'après avoir été longtemps en route.

Ensuite, passant au treizième verset du chapitre V, je lus: «Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu».

Mon ami dit alors: Vous avez raison, je vois que cela est ainsi.

Puisque c'est ainsi, répliquai-je, vous devez 
le savoir pour vous-même; car, ainsi que nous le
 lisons, ce sont seulement ceux qui croient au
nom du Fils de Dieu qui ont le droit de savoir.


J'y penserai, dit-il.

Mais, répondis-je, il est possible que vous 
n'ayez plus une autre occasion; «maintenant est 
le meilleur moment.»

II répéta encore: «J'y penserai», et rentra chez lui.


Je me doutais peu que, quand je le reverrais, il serait incapable de soutenir aucune conversation.

Deux ou trois jours après, j'appris qu'il avait été rapporté chez lui presque mourant. Je me hâtai d'aller le voir pour reprendre notre conversation, mais, à mon grand désappointement, je le trouvai tout à fait privé de sentiment; il avait rencontré un ennemi plus fort que lui.

Je criai au Seigneur pour lui, puis je sortis pendant quelques minutes, espérant qu'il reprendrait assez connaissance pour que je pusse lui dire quelques-unes des paroles de Jésus qui sont esprit et vie; mais, à mon retour, je trouvai que la mort froide et inexorable avait fait son œuvre: mon pauvre ami était hors de la sphère où l'Évangile est annoncé.

Ses paroles, que j'ai mises en tête de ces lignes, se présentèrent alors avec force à mon esprit, car, s'il avait passé dans l'éternité tel qu'il avait vécu et tel qu'il était quand je m'étais entretenu avec lui pour la dernière fois, il aurait, hélas! le temps «d'y penser» avec l'homme riche à qui ces paroles étaient adressées: «Souviens-toi...»


Cher lecteur,

Ne vous bornez pas à une impression passagère quant aux «choses invisibles et éternelles»;

Ne renvoyez pas d'y penser à un moment plus opportun, qui pourra ne jamais plus se présenter.

Maintenant, arrêtez vos regards sur la réalité de la mort, de l'éternité qui la suit, et sur Celui qui seul peut faire que l'éternité soit pour vous la scène d'une «abondance de joie».



 

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