Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE CHRISTIANISME

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Ce que nous présente le christianisme est entièrement au-delà de la conception de l’homme et n’a pu lui être connu que par la révélation de Dieu. Il est donc de la plus haute importance de le saisir avec exactitude et dans toute sa plénitude, tel que nous le présente le Nouveau Testament.

Si de quelque manière la pensée de Dieu est modifiée, ou si quelque partie en est laissée de côté, il y a nécessairement une perte pour nos âmes.

Or, le christianisme place devant nous deux grands points:

le premier est ce que Christ a fait pour nous;

le second est-ce que nous sommes faits en Lui.

Tout croyant connaît en quelque mesure l’œuvre qui a été accomplie pour lui. Dieu, dans son amour, a envoyé son Fils, l’Agneau de Dieu, pour ôter le péché du monde.

Quand il n’y avait pas de juste, non pas même un seul, Dieu a trouvé un Libérateur puissant et dont le propre bras a opéré le salut.

C’EST CHRIST, qui, en entrant dans le monde, a dit: «Je suis venu, ô Dieu, pour faire ta volonté».

La grâce, qui apporte ainsi le salut, est simple et sans restriction:

«Dieu constate son amour à Lui, envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous.»

«Alors que nous étions encore sans force, Christ, au temps convenable, est mort pour des impies.»

Voilà l’œuvre accomplie pour moi, et plus je verrai avec simplicité ma ruine et mon impuissance, plus je pourrai me reposer pleinement, par la foi, sur ce que Christ a fait pour moi.

Le brigand sur la croix était absolument incapable de faire la moindre chose pour réparer une vie coupable qui se terminait par une mort ignominieuse. Si, comme lui, je vois que je ne puis rien, je saisirai d’autant plus distinctement et complètement que ma réconciliation avec Dieu est de PURE GRÂCE et en vertu de ce qui a été fait pour moi.

Si moi je pouvais faire la moindre chose, cela diminuerait la grâce, qui est un don gratuit en justification pour plusieurs offenses.

De plus, on ne jouit du plein sentiment de la délivrance que lorsqu’on a vu que la justification est uniquement par grâce. Et comment l’âme pourrait-elle être constamment et joyeusement occupée de Christ, à moins qu’elle ne jouisse de la certitude d’un salut plein et parfait?

Or, c’est ce salut qui a été opéré pour nous.

Quand nous avons saisi par la foi son œuvre de rédemption parfaite qui a pleinement satisfait Dieu,

NOUS SOMMES DÉBARRASSÉS DE TOUT CE QUI POURRAIT S’ÉLEVER ENTRE DIEU ET NOUS.

Sans cela, nous ne saurions avoir une bonne conscience, et sans une bonne conscience, eu vain essaierions-nous d’avoir Christ pour objet et de prendre notre plaisir en Lui.


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La première chose que nous présente le christianisme est donc celle-ci:

Dieu, d’après les desseins de son cœur, a pourvu à un sacrifice qui seul pouvait satisfaire sa sainteté; de sorte que, pour l’âme du pécheur qui, par la foi, se repose sur Jésus et sur le témoignage que Dieu a rendu à son œuvre en le ressuscitant d’entre les morts, il y a la paix, il y a l’assurance que Dieu est satisfait; le croyant peut se réjouir en disant:

«Nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ,

par lequel nous avons maintenant obtenu la réconciliation.»

Cela est d’une immense importance pour l’âme, parce que DIEU AYANT TOUT FAIT, Il a dû nécessairement le faire selon sa propre pensée et y répondre parfaitement.

Il a agi par son propre Fils, qui seul était capable de répondre à tout ce que Dieu exigeait.

Christ a glorifié Dieu, sous le poids de notre jugement qu’il subissait, et II a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père. Il est mort pour nos offenses et a été ressuscité pour notre justification. Or, comme je le disais, cette première partie du christianisme est comprise en quelque mesure par chaque croyant.

Mais il y a un autre point:

c’est ce que nous sommes faits en Christ. «Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création».

Par l’œuvre de Christ, je suis absous quant à tout le péché, et toute la honte qui, à cause du péché, pèsent sur l’ancienne création; et quant à toute la ruine et la perversité de mon état précédent.

Mais non seulement cela, je suis encore (comme la chenille qui devient papillon) introduit dans une nouvelle condition. Je suis maintenant «créé dans le Christ Jésus» (Éphésiens II, 10); je suis de sa nature.

Son souffle en moi (voyez Jean XX, 22) me fait semblable à Lui; je suis un de ceux qu’il appelle ses «frères». Je fais maintenant partie d’une nouvelle famille, participant de la vie de Christ ressuscité. Quant à mon vieux moi, «je suis crucifié avec Christ, néanmoins je vis (c’est mon nouveau «moi»), toutefois non pas moi, mais Christ vit en moi». C’est une greffe nouvelle sur l’ancien arbre.

En Jean XII, 24, le Seigneur dit: «À moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits».

Le Seigneur sur la terre, dans sa vie publique comme dans sa vie privée, était la parfaite expression de tout ce qui était agréable à Dieu. Jamais il n’y eut un homme tel que Lui. Mais Il était seul!

Pour qu’il pût porter des fruits semblables à Lui-même, il fallait qu’il mourût. Il est vrai qu’il est mort pour nos péchés, mais ce n’est pas à ce point de vue que sa mort est envisagée dans ce passage.

Il devait mourir, et Il est mort afin que, COMME HOMME RESSUSCITÉ, il pût avoir plusieurs frères dont il fût le premier-né. «Beaucoup de fruit» ne signifie pas seulement des âmes sauvées, mais des âmes qui seraient du même ordre que Lui, d’une nouvelle race.

Voilà pourquoi II dit à Marie de Magdala après sa résurrection: «Va, et dis à mes frères...» C’est une nouvelle relation, celle de frères, non avec l’homme qui meurt, mais avec l’homme ressuscité.

Dans la mort de Christ se termine, devant Dieu, l’histoire du premier homme; mais Christ, ressuscité d’entre les morts, est pour les siens «l’Esprit vivifiant».

«Et celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un, c’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères, disant: J’annoncerai ton nom à mes frères».

Or ce passage se trouve dans le Psaume XXII, et ainsi nous voyons qu’après que ce précieux Sauveur eut enduré tout ce qui était à notre charge et qu’ayant été exaucé, Il fut ressuscité, aussitôt II se tourne vers le Père pour mettre les siens en relation avec Lui.

Ainsi, EN Christ nous jouissons de cette précieuse relation:

Christ est formé en nous.

Bien des chrétiens désirent ardemment vivre d’une manière plus conforme à Christ, mais ils n’ont pas la conscience que Christ est formé en eux.

C’est ce qui manquait aux Galates et causait l’anxiété de Paul pour eux. Savoir que Christ est formé en moi produit deux résultats:

- le premier, c’est que je ne chercherai pas à améliorer le vieil homme,

- et, le second, que, tout en reconnaissant la responsabilité où Dieu m’a placé dans la chair, je puis dire: «Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi».

Ce qui en moi appartient à l’ancienne création, comme mon corps par exemple, est simplement l’esclave, le serviteur de Christ.

C’est le nouvel homme qui doit être nourri, qui doit progresser; car, pour ce qui est de la chair, «ceux qui sont de Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises».

Quel immense secours pour nous que de savoir que le christianisme n’est pas seulement d’avoir «la rédemption par le sang de Christ, c’est-à-dire, la rémission des péchés», bien que ce soit la base de tout, mais que c’est aussi «que nous parvenions tous... à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude de Christ»!

Non seulement je suis purifié parfaitement par Christ, le Fils de Dieu, de tout ce qui résulte de mon état comme pécheur,

mais je dois être rendu conforme à l’image de Celui qui m’a ainsi purifié et délivré.

Je suis délivré de l’ancien ordre de choses et de toutes ses conséquences, mais, de plus, je suis dans une nouvelle condition, «membres de son corps, de sa chair et de ses os».


* * *

Si le christianisme était limité au pardon, le croyant resterait dans son ancien état.

Il serait sans doute délivré du jugement, mais pratiquement, sur la terre, il resterait dans sa condition primitive, s’efforçant d’être un chrétien, assujetti à des ordonnances et à d’autres choses semblables.

Il ne saurait donc manifester la vie de Christ, parce qu’il n’aurait pas dans son cœur le sentiment que ce n’est pas lui qui vit, mais Christ en lui, c’est-à-dire une personnalité toute nouvelle, de sorte qu’il puisse dire avec Paul:

«POUR MOI, VIVRE, C’EST CHRIST».

Ah! combien l’on saisit peu que le christianisme, comme le présente la parole, non seulement enlève tout nuage qui pourrait voiler la présence de Dieu, mais encore nous introduit dans une expérience toute nouvelle, celle d’une nouvelle création, l’Esprit de Dieu donnant puissance et vigueur à nos nouveaux goûts et à nos nouveaux mobiles d’action.

Alors l’on peut être au milieu des hommes ici-bas, non seulement rachetés de toute iniquité, mais purifiés pour Lui être un peuple particulier, zélé pour les bonnes œuvres.



 

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