Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CETTE VIE ET LA VIE À VENIR

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Dans le cours de mes affaires, je fus conduit à faire la connaissance de S. Il était évidemment atteint d’une maladie mortelle, et pendant quelque temps je cherchai une occasion de lui demander s’il connaissait le Seigneur Jésus. Enfin, je pus avoir un entretien avec lui, et, après avoir échangé quelques paroles, je lui dis ouvertement:

Je suis peiné de voir votre extrême faiblesse; je crains que votre médecin ne puisse pas vous donner une grande espérance de guérison.

Dites-moi ce que vous attendez au-delà de cette vie présente, qui semble devoir se terminer bientôt pour vous?

Connaissez-vous le Seigneur Jésus-Christ comme votre Sauveur?

Il n’y a rien, en effet, qui me fasse espérer une longue vie, répondit-il vivement; mais je ne doute pas que, dans le monde à venir, je ne me trouve aussi bien que tout autre. Je ne crois plus à la religion chrétienne, comme je l’ai fait autrefois, parce qu’elle se base tout entière sur la Bible, et particulièrement sur la Genèse; cela suffit pour me montrer le caractère du christianisme.

Avez-vous lu les écrits du professeur X.? Sinon, je vous les prêterai.

Je vous remercie, lui répondis-je; mais, d’abord, j’aimerais bien savoir ce qui, dans la Genèse, répugne tellement à la raison?

Le récit de la création d’Ève, par exemple. C’est tellement absurde!

Je suis bien aise que vous ayez fait choix de cet exemple. Faites-moi le plaisir de lire tout ce récit. La chose même qui vous paraît absurde et inutile est la figure de la merveilleuse grâce de Dieu; et vous, quoique vous ayez méprisé sa parole, vous pouvez, même au terme de votre carrière, en croyant au Seigneur Jésus-Christ, jouir de la réalité dont le passage que vous avez cité est le type.

Dans le Nouveau Testament, le Seigneur Jésus est appelé le dernier Adam. Dans sa mort, dont le profond sommeil du premier Adam était un type, Il s’est livré Lui-même pour son Église, afin qu’il pût se la présenter glorieuse; tandis que des croyants il est dit: «Nous sommes membres de son corps, de sa chair et de ses os». Or vous, avec vos facultés naturelles, vous ne pouvez pas voir ce grand mystère, ni jouir du merveilleux amour de Dieu pour de pauvres pécheurs perdus.

D’après le point de vue du professeur dont vous parliez, vous ne pouvez rien savoir de Dieu, vous ne pouvez le connaître comme un Dieu qui aime le monde.

Votre conclusion jette le doute sur l’existence même du Créateur.

Dites-moi, cher ami, cette religion du doute vous sera-t-elle en aide au moment de la mort? Vous consolera-t-elle?

Comme créature de Dieu, vous devez Lui rendre compte; voulez-vous vous présenter devant Lui repoussant avec mépris ces images du plus merveilleux acte de sa grâce?

Je comprends, dit S., que vous considériez comme très sérieux ce que vous croyez; mais, après tout, ma vie a été courte, les péchés que j’ai pu commettre durant une vingtaine d’années ne seront certainement pas une raison suffisante pour que je sois jeté en enfer, à supposer qu’il existe.


Trouvant superflu de continuer en ce moment la discussion, je lui dis adieu, le priant de vouloir bien lire quelques passages que je lui laissai.

Je le rencontrai quelques jours après, et je lui citai de nouveau quelques-unes des invitations pleines d’amour que Dieu adresse aux hommes dans sa parole, en même temps que d’autres qui parlent des conséquences du rejet de Christ.

Je le vis encore plusieurs fois; il semblait toujours aussi insensible; mais j’avais la confiance que Dieu se servirait de sa parole.

La santé de S. déclinant rapidement, il se détermina à retourner dans sa famille, tandis qu’il lui restait encore quelques forces. Là, il se remit un peu et exprimait à son père la pensée qu’il verrait encore la fin de l’été, lorsque soudainement il tomba dans une extrême faiblesse.

Il avoua alors à ses parents, qui étaient chrétiens, qu’il était réellement inquiet pour son âme, qu’il n’avait point la paix, et qu’il ne pourrait pas rencontrer le Dieu qu’il avait méprisé.

Mais le Seigneur vint à lui dans sa grâce, et S. crut en Jésus. Alors il fit chercher ceux qui avaient été ses compagnons d’école et dont plusieurs étaient des croyants, et il leur dit:

«Je me suis égaré, j’ai considéré les choses à un point de vue humain. Je vois mon erreur; mais j’ai confiance en Dieu; mes péchés sont pardonnés; je n’ai aucun doute, car Christ a tout accompli.»

Souffrant cruellement, il pouvait à peine prononcer un mot; mais quand la mort fut proche, les douleurs cessèrent, et il s’endormit tranquillement en Jésus.



 

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