Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L’ÂME ANXIEUSE ET SES DIFFICULTÉS

LA RÉDEMPTION

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Permettez-moi, cher ami, de vous communiquer quelques extraits comme suite à notre dernier entretien:

«L’apôtre Paul pouvait dire: Nous qui vivons, nous sommes toujours livrés à la mort pour l’amour de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre chair mortelle» (2 Corinthiens IV, 11);

puis encore: Qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier sinon en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par laquelle le monde m’est crucifié et moi au monde (Galates VI, 14).

Qu’est-ce qui nous associe avec le monde? — C’est le vieil homme, expression qui indique la vie de l’homme selon la nature. Or, la parole de Dieu dit du chrétien qu’il a «dépouillé le vieil homme avec ses actions, et revêtu le nouvel homme» (Colossiens III, 9, 10);

et ailleurs: «Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus» (Romains VI, 11).

Du moment que les délices du Christ et du ciel remplissent mon âme, j’éprouve que ma vieille nature (le vieil homme) m’est un empêchement et une entrave; avant cela, je ne désirais pas «être mort»; mais après avoir mesuré la vieille nature dans ma conscience, je suis content de prendre place avec l’apôtre.

Or c’est à ce vieil homme, c’est-à-dire à la vie naturelle, que la loi s’applique; la loi est la règle divine pour l’homme comme tel: elle «a autorité sur l’homme aussi longtemps qu’il vit» Romains VII, 1).

Mais le croyant meurt spirituellement et passe ainsi en dehors de la condition dans laquelle la loi avait de l’autorité sur lui, et, comme «mort», il n’a plus rien à faire avec le monde.

Il est «crucifié au monde». Il n’a plus rien à y rechercher, si ce n’est à y vivre pour Christ et d’une manière digne de Christ.

Et remarquez bien qu’en disant cela, on n’annule pas la loi, mais on met de côté l’homme.

Un forçat que l’on conduit à la prison et qui meurt en route, est délivré de la loi; mais sa mort n’annule pas la loi.

L’homme mort est en dehors de son autorité. La loi représente l’autorité de Dieu et s’adresse à l’homme comme à la créature de Dieu, responsable vis-à-vis de Lui.

Elle est la règle de cette responsabilité. Mais l’homme est éloigné de Dieu et condamné par la loi. «La pensée de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu; car aussi elle ne le peut pas; et ceux qui sont dans la chair ne peuvent pas plaire à Dieu» (Romains VIII, 7, 8).


Dieu ne s’attend à aucune amélioration de la vieille nature, MAIS IL DONNE UNE NATURE NOUVELLE ET UN «SECOND HOMME»:

Christ, comme vie et comme modèle de la vie. 


La loi n’avait pas tort, mais l'homme avait tort en tout et toujours.

La loi prononce la sentence de mort sur l’homme, PARCE QUE CELUI-CI EST PÉCHEUR; mais Dieu me fait sortir de l’ancienne condition à laquelle la loi s’appliquait et me donne Christ comme vie, modèle et objet.

Si Christ n’avait pas accompli la rédemption, la mort aurait été pour nous la condamnation; mais Christ ayant pris pour Lui le jugement, LA MORT DEVIENT POUR NOUS UN GAIN RÉEL, PARCE QU’ELLE NOUS DÉLIVRE DU «VIEIL HOMME»: «Sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec Lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché» (Romains VI, 6).

La loi donne une règle juste avec l’autorité de Dieu, mais elle a affaire à une nature qui est toute mauvaise.

Elle ne nous traite jamais comme étant «morts dans nos péchés»; elle s’adresse à nous comme à des êtres responsables, disant: «Fais ceci, et tu vivras».

Mais lorsque je saisis la rédemption, Dieu me fait voir où je suis, «en Christ», et ma condition est toute changée.

La nouvelle vie, en dehors de la rédemption, ne me donne qu’un sentiment plus profond de ma nature pécheresse, et cela me rend misérable.

Lorsque je possède Christ comme rédemption et vie, je puis dire: Béni soit Dieu! le vieil homme est mort; j’en suis délivré.

Étant dans la chair, si je me trouve en présence de la loi, elle me maudit comme un transgresseur; mais je suis délivré de la loi et associé à Christ qui est ressuscité d’entre les morts, et, selon la puissance de la rédemption, victorieux sur tout le pouvoir du mal.

Quant à la marche pratique, j’ai besoin de me méfier constamment de moi-même, portant toujours partout, dans le corps, la mort de Jésus. — Pour cela, IL FAUT LA GRÂCE DE DIEU.


Un mot encore au sujet de la conscience:

la conscience naturelle n’est atteinte que par des péchés grossiers. Si un homme est meurtrier, il comprend par la conscience naturelle qu’il est pécheur, mais Paul n’avait pas commis de crimes, en sorte qu’il pouvait dire avec le jeune homme riche (dans l’Évangile): «J’ai gardé toutes ces choses dès ma jeunesse»; il n’avait pas la conscience d’avoir désobéi à la loi, il n’était pas un criminel.

Mais lorsque la loi vint lui dire: «Tu ne convoiteras pas», le péché produisit en lui toutes les convoitises, et il acquit ainsi la conscience du «péché», de la racine du mal qui est dans l’homme.

Tous les motifs que Dieu peut donner ne feront jamais sortir le moindre sentiment d’amour de la chair.

Si un enfant me disait qu’il aime assez sa mère, je dirais qu’il ne l’aime pas du tout. Mais s’il me disait: Si vous connaissiez seulement ma mère, sa bonté infatigable, ah! je ne puis l’aimer comme je le devrais, — je dirais: Vous l’aimez. Ce qu’il me faut connaître, c’est l’amour de Christ pour moi.

Puisse le Seigneur nous enseigner de jour en jour davantage ce qu’il est pour nous, et les soins continuels qu’il prend pour nous le faire connaître!



 

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