Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE SERVICE DU TEMPLE

(1 Chroniques XXIII)

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En lisant ce chapitre, j’ai été frappé de l’instruction pratique que présente pour l’âme une portion de la parole qui semble ne s’occuper que des détails d’organisation intérieure du culte juif.

Mais «toute écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli, et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre» (2 Timothée III, 16, 17).

Nous ne devons pas l’oublier, non plus que ceci: «Toutes les choses qui ont été écrites auparavant, ont été écrites pour notre instruction» (Romains XV, 4).

Sans parler de ce que l'on peut remarquer relativement aux soins de Dieu pour les lévites, nous avons, à la fin du chapitre (vers. 24-32), un petit tableau de ce qu’ils avaient à faire dans la maison de Dieu, la sainte demeure de l’Éternel.

Or, n’est-ce pas une figure de ce qui doit être exercé dans le cœur de chaque chrétien?

Il est «le temple du Saint-Esprit», «le temple du Dieu vivant» (1 Corinthiens VI, 19; 2 Corinthiens VI, 16).

Il faut d’abord faire attention à ce que dit David: «L’Éternel, le Dieu d’Israël, a donné du repos à son peuple». Ce n’est qu’alors que l’on peut s’occuper du service de Dieu.

Tant que l’âme n’a pas trouvé le repos que Jésus donne quand on vient à Lui (Matthieu XI, 28),

qu’elle n’a pas saisi pour elle-même la paix que Dieu a faite par le sang de la croix (Colossiens I, 20):

ON NE PEUT SERVIR DIEU.


On ne peut réellement vaquer à ce service que si l’on est sauvé.

Il est impossible d'être agréable à Dieu sans la foi.

Je ne veux pas dire qu’une âme réveillée et convaincue de ses péchés ne fera pas ses efforts pour servir Dieu.


Cesser de mal faire, apprendre à bien faire est toujours la marque d’un retour sérieux vers Dieu, bien que la seule chose efficace, la toute première, devrait être d’aller à Christ. Mais pour servir Dieu d’un service libre, intelligent, joyeux, il faut que le cœur soit sans entraves, sans fardeau, à l'aise devant Dieu, sachant qu’un parfait salut, une délivrance entière lui appartient (Romains XII, 1, 2.)

Remarquez le mot «DONC» et comparez avec VIII, 1-4).


Pour qu’Israël pût servir Dieu, il fallait qu’il fût racheté et que, parvenu de l’autre côté de la mer Rouge, il eût vu tous ses ennemis détruits.

Je suppose donc, mon cher lecteur, que vous jouissez du repos que possède un cœur purifié par la foi, et de la parfaite délivrance opérée par Christ.

Sans cela, vous ne pouvez servir Dieu, et la première chose que vous ayez à faire est de vous mettre en règle à cet égard, et il n’y a pas de temps à perdre.


Mais si vous jouissez de la paix, de la certitude que vous êtes à Christ, que vous êtes un enfant de Dieu, souvenez-vous de la parole que je vous citais plus haut: «Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit que vous avez de Dieu?» Il y a donc de l'à-propos à remarquer ce que les lévites avaient à faire «pour le service de la maison de l’Éternel.»

Les lévites devaient nettoyer et garder en bon ordre toutes les choses saintes, c’est-à-dire, ce qui était CONSACRÉ à l’Éternel.

Or, «vous êtes saints», mis à part pour Dieu, pour son service (Tite II, 14; 1 Pierre II, 9), et, par conséquent, «comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans tonte votre conduite» (1 Pierre I, 15); «purifions-nous nous-mêmes, est-il dit, de toute souillure de chair et d’esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu» (2 Corinthiens VII, 1); et encore: «Celui qui a cette espérance en Lui, se purifie comme Lui est pur» (1 Jean III, 3).

Il y a donc une sanctification pratique, journalière; il y a une vigilance constante à exercer pour se conserver pur du monde, et se purifier de toute souillure de chair et d’esprit, en marchant dans la présence de Dieu; vigilance qui s’étend aux pensées et aux mouvements du cœur aussi bien qu’aux paroles et aux actes, de sorte que tout ce qui ne répond pas à la sainteté de Dieu, à notre consécration à Lui, soit aussitôt jugé.

La parole lue, saisie, comprise, appliquée à l’âme, voilà ce qui nettoie.

Il s’agit de mettre la parole en pratique, pas seulement de l’écouter (Jacques I, 22).

Oh! si nous avions une plus haute idée de la sainteté de Celui qui nous a appelés, qui daigne habiter en nous par son Esprit, quel soin nous mettrions à tenir tout sans souillure et en bon ordre au dedans de nous et dans notre vie. De quel bonheur nous jouirions aussi, dans quelle intimité avec Lui nous entrerions!

Mais l’enfant négligent ne peut être pleinement heureux avec son père.

Jeunes chrétiens, prenez bien garde à conserver votre vase en honneur, que rien ne vienne le souiller, et s’il y a eu un manquement, hâtez-vous de juger la chose à fond devant le Seigneur.

Les choses de Dieu occupaient continuellement les lévites.

Ce qui représentait Christ dans sa pure et sainte humanité, mise au feu de l’épreuve et trouvée parfaite: la fine farine pour faire une agréable odeur à Dieu, voilà ce qui prenait leur temps et leurs pensées.

Et nous, pourquoi sommes-nous chrétiens?

Est-ce pour que les choses de la terre envahissent et remplissent notre temps, notre vie, nos pensées?

N’avons-nous pas un objet parfait présenté à nos affections, en dehors de la sphère des choses visibles, savoir, Christ dans le ciel, Christ agréé de Dieu, couronné de gloire et d’honneur; Christ, le Fils bien-aimé de Dieu? «Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu; pensez aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre, car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu.»

Le chrétien n’a à s’occuper que d’une chose, d’une seule. «Je fais une chose», disait Paul. C’est Christ qui est sa vie, Christ qui seul doit remplir le cœur, les pensées, être le mobile, le but de tout. «Vous n’êtes point à vous-mêmes, car vous avez été achetés à prix.» «Pense à ces choses, sois-en toujours occupé.» «Et quoi que vous fassiez, par paroles ou par œuvres, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par Lui à votre Dieu et Père.»

On travaille de ses mains ou suivant la vocation où l’on se trouve, et l’on fait de son mieux ce que l’on a à faire, se conduisant bien en toutes choses, et sachant que tout est pour le Seigneur; mais le cœur n’est pas dans ce monde.

On vit dans la foi au Fils de Dieu, ravi de son amour, de sa beauté, de sa gloire. Christ est tout.

On le contemple là où II est, où II veut nous avoir, où nous serons bientôt avec Lui. Quelle place y a-t-il alors pour autre chose? Et quel parfum s’élève alors de notre vie! C’est la bonne odeur de Christ. Le contemplant à face découverte, nous sommes transformés en la même image.


Jeune chrétien, qu’est-ce qui occupe vos pensées? (Philippiens IV, 8.)

Vers quel pôle est tourné votre cœur?

Êtes-vous comme ce serviteur d’Abraham, qui ne pensait qu’à son maître, qu’aux intérêts de son maître? (Genèse XXIV.)

Êtes-vous diligent pour vous acquitter de tout ce que Jésus vous a confié?


La louange était une autre chose qui occupait les lévites. Ils se présentaient «tous les matins et tous les soirs, afin de célébrer et louer l’Éternel».

Nous avons plus et mieux, car nous connaissons Dieu comme le Père, et la louange s’élève sans cesse d’un cœur occupé de Jésus et de son œuvre.

N’y a-t-il pas, cependant, quelque chose qui porte le cœur à louer Dieu le matin, quand, dans cette vie encore infirme, on reprend possession de ses pensées et que l’on se sait à Lui pour toujours?

Quand un jour commence encore une fois sur cette terre, mais que l’on sait que le jour et la vie éternelle ont déjà commencé pour nous?

Et le soir, quand nous avons encore un jour de plus d’expérience des soins de Dieu dans le désert, nos cœurs ne sont-ils pas portés à célébrer cette bonté qui nous a soutenus et guidés et gardés? Il n’y a là rien de légal.

Mais, avec cela, le chrétien offre «sans cesse à Dieu, par Christ, un sacrifice de louanges, le fruit des lèvres qui bénissent son nom», et cela vient de ce qu’il a sans cesse devant lui Christ et son amour. C’est ce qui remplissait tellement le cœur de Paul et de Silas, que, battus et déchirés au fond d’un cachot, «sur le minuit, en priant, ils chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les entendaient». Et ces louanges, qui montent ainsi du cœur au milieu des circonstances de cette vie, continueront à jamais dans la gloire où bientôt nous verrons Celui qui nous a tant aimés (Apocalypse V).


Jeune chrétien, priez-vous? louez-vous?

Est-ce un délice pour vous de vous trouver seul dans votre chambre, si humble soit-elle, et là, avec Dieu, d’arrêter vos regards sur Christ?

Est-ce un repos pour vous, au milieu du travail, peut-être bien fatigant, au milieu du bruit et des mouvements de la vie ici-bas, de bénir et de louer encore?

Oh! qu’il est doux, quelles que soient les circonstances, d’avoir cette retraite pour le coeur!

En dernier lieu, les lévites faisaient la garde du sanctuaire. Leur vigilance devait arrêter et empêcher d’entrer tout ce qui était impur et profane.

Ainsi nous est-il recommandé de veiller et de prier.

Un ennemi rusé, auquel nous avons été arrachés, est là, toujours actif pour faire pénétrer dans nos âmes ce qui les détournera de Christ. Écartez-le, résistez au diable et il s’enfuira.

Le monde et ses convoitises sont là aussi; oh! fermez avec soin toutes les issues de votre âme pour que rien n’y pénètre qui soit en désaccord avec la sainteté de Christ.

Vaquant ainsi au service du Seigneur, occupé de Lui seul, louant son nom, veillant et écartant tout ce que Satan voudrait introduire en vous pour troubler votre communion, de quelle joie et de quelle paix vous jouirez! et ce sera pour la gloire de Celui qui vous aime.


 

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