Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

QUELQUES MOTS SUR LA RÉVÉLATION

QUE DIEU NOUS DONNE DE LUI-MÊME

DANS LES SAINTES ÉCRITURES

(ANCIEN TESTAMENT)

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Dans un temps comme le nôtre, où l'esprit de l'homme soulève les questions les plus subtiles et les plus hardies, combien l'on est heureux de posséder, dans les Écritures inspirées de Dieu, un guide sûr et infaillible donné par Lui-même.

Il faut actuellement, plus que jamais, combattre pour «la foi qui a été une fois enseignée aux saints» (Jude 3), car, de toutes parts, elle est attaquée; mais pour cela il est de toute importance de chercher dans l'Écriture et de recevoir d'elle les enseignements de la vérité.

Elle seule la fait connaître: «Ta parole», dit Jésus, «est la vérité» (Jean XVII, 17).

Je voudrais examiner, avec mes lecteurs, ce que l'Écriture nous dit de Dieu Lui-même; en d'autres termes, comment, dans sa Parole, il Lui a plu de se révéler à nous.


* * *

En parlant de Dieu, je ne me propose pas de démontrer son existence. Je suppose que ceux qui me lisent croient qu'il y a un Dieu et que ce Dieu a donné une révélation qui est l'Écriture.

Celui qui dit qu'il n'y a pas de Dieu est un «insensé»; telle est la déclaration divine (Psaume XIV, 1).

En effet, comme le dit l'Écriture,

«ce qui se peut connaître de Dieu a été manifesté» parmi les hommes;

«car Dieu le leur a manifesté; car, depuis la fondation du monde, ce qui ne se peut voir de lui, savoir, et sa puissance éternelle et sa divinité, se discerne par le moyen de l'intelligence, par les choses qui sont faites» (Romains I, 19, 20).

«Les cieux», est-il dit encore, «racontent la gloire du Dieu fort, et l'étendue donne à connaître l'ouvrage de ses mains» (Psaume XIX, 1).

Ainsi il nous est montré que l'homme n'a qu'à ouvrir les yeux et faire usage de ses facultés naturelles pour reconnaître l'existence du Créateur, tout comme il conclut de la vue d'un ouvrage quelconque, une montre par exemple, à l'existence de l'ouvrier.

En même temps, nous voyons la vanité et la folie de ceux qui, ayant connaissance d'un être créateur, se sont tournés vers des idoles.

«Ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu et ne lui ont point rendu grâces,... se disant sages, ils sont devenus fous, et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en la ressemblance de l'image d'un homme corruptible, et d'oiseaux, et de quadrupèdes, et de reptiles» (Romains I, 21-23).

Ainsi, folie en ceux qui nient Dieu, folie en ceux qui ne le glorifient pas; les uns et les autres montrant d'une manière manifeste ce qu'est le cœur de l'homme, ne cherchant pas la vérité, mais au contraire s'en détournant sous l'action de Satan.

C'est pourquoi nous voyons l'apôtre Paul, prêchant aux Gentils, LES RAMENER D'ABORD DES IDOLES AU «Dieu vivant, qui a fait le ciel et la terre, la mer, et toutes les choses qui y sont», qui ne s'est pas «laissé sans témoignage en faisant du bien» (Actes XIV, 15-17).

Mais si l'existence de Dieu est ainsi affirmée à nos âmes par la création, autre chose est la connaissance de ce qu'est Dieu.


* * *

L'usage de nos facultés naturelles nous conduit à voir qu'il y a un Dieu; mais si développées qu'elles puissent être, si grande que soit leur puissance, jamais elles ne me feront connaître ce qu'est Dieu.

«Trouveras-tu Dieu en le sondant? Connaîtras-tu parfaitement le Tout-Puissant? Ce sont les hauteurs des cieux, qu'y feras-tu? C'est une chose plus profonde que les abîmes, qu'y connaîtras-tu?» (Job XI, 7, 8.)

Pour que la créature puisse connaître Dieu, IL FAUT QUE LUI-MÊME SE RÉVÈLE À ELLE.

L'homme a des facultés, une intelligence pour concevoir, une raison pour tirer des conséquences, un esprit qui examine et recherche; mais toutes ces facultés ne peuvent s'exercer que dans le domaine de la création, au centre de laquelle il est placé; quant au Créateur, qui est au-dessus de lui, elles ne peuvent le lui faire connaître, bien qu'elles puissent saisir ce qu'il révèle de Lui-même quand Il daigne le faire.

«Quel est celui d'entre les hommes qui connaisse les choses de l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui? Ainsi personne ne connaît les choses de Dieu non plus, si ce n'est l'esprit de Dieu»;

mais «il nous les a révélées par son esprit» (1 Corinthiens II, 10, 11).

Ce que nous avons à faire pour connaître Dieu, c'est d'écouter avec simplicité et de recevoir avec foi ce qu'il a bien voulu nous révéler de Lui-même.

Comme c'est la création qui découvre à nos facultés naturelles l'existence de son Auteur, ainsi, dès le début, nous trouvons cette grande vérité affirmée dans l'Écriture, que toutes choses ont eu un commencement et que c'est de Lui qu'elles procèdent. «Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre» (Genèse I, 1).

Il se révèle dès l'abord comme le CRÉATEUR, indépendant du monde qu'il a créé, ayant une existence personnelle, étant le Dieu vivant. Et c'est ce que l'Ancien Testament fait ressortir partout avec une grande force, en montrant le contraste entre Dieu et les idoles. (Lisez, entre autres passages, Ésaïe XL, 12-28.)

Il n'est pas nécessaire d'entrer ici dans l'examen de ce que pouvait être la connaissance qu'Adam, dans l'innocence, avait de Dieu. Le péché est entré dans le monde, mais Dieu, voulant accomplir ses conseils de grâce, n'a pas frappé immédiatement l'homme coupable; Il l'a laissé sur la terre.

Celle-ci fut maudite, il est vrai, à cause de l'homme, et l'homme est assujetti au péché et à la mort; mais Dieu l'a laissé ici-bas avec une conscience connaissant le bien et le mal, et, de plus, II s'est fait connaître à l'homme déchu et ruiné, par des révélations successives, jusqu'à la pleine révélation de Lui-même dans le Fils (Hébreux I, 1, 2; Jean I, 18).

Combien l'homme pécheur était devenu incapable d'avoir par lui-même une idée exacte de Dieu; à quel point Satan s'était emparé de lui et se servait de ses passions et même de ses besoins religieux pour le détourner de Dieu, c'est ce que nous disent les aberrations monstrueuses de l'idolâtrie dont l'apôtre Paul nous donne la description au chapitre Ier des Romains, et qui existaient même chez les peuples les plus civilisés, et existent, hélas! encore maintenant dans tant de contrées.

«Nous ne devons pas penser», dit l'Apôtre, «que la divinité soit semblable à de l'or, ou à de l'argent, ou à de la pierre, à une œuvre sculptée de l'art et de l'imagination de l'homme» (Actes XVII, 29).

Dans cet état de ténèbres et d'ignorance où l'homme, éloigné de Dieu, était tombé, Dieu fait briller sa compassion et sa miséricorde en se révélant Lui-même.

Examinons donc ensemble ce que Dieu, dans sa grâce, a fait connaître de Lui à de pauvres créatures telles que nous, perdues, incapables par elles-mêmes de le connaître, d'arriver à Lui et de jouir de Lui, mais qu'il a voulu sauver pour les rapprocher de Lui, afin que, dans sa connaissance, elles eussent la vie éternelle (Jean XVII, 3; 1 Jean V, 20; Romains III,23; 1 Corinthiens I, 21).

Si Dieu existe, a osé dire l'incrédule, qui lui a donné l'existence?

Dieu a daigné Lui-même répondre à cette question quand, du sein du buisson tout en flammes, Il parla à Moïse. Celui-ci avait dit:

«Quand je serai venu vers les enfants d'Israël, et que je leur aurai dit: Le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous; s'ils me disent alors: Quel est son nom? que leur dirai-je? Et Dieu dit à Moïse: JE SUIS CELUI QUI SUIS» (Exode III, 13, 14).

Ce divin témoignage met en relief cette grande vérité sur laquelle il n'est pas besoin d'insister:


Dieu existe par Lui-même.

Il ne reçoit la vie de personne, mais Il est la source de toute existence;

ce qu'il est, Il l'a toujours été et le sera toujours;

tous les autres êtres ont eu un commencement et pourraient cesser d'être s'il le voulait;

Lui n'a point eu de commencement, Il a l'existence en Lui-même.

C'est ce que nombre de passages des Écritures nous font connaître (Ésaïe XLI, 4; XLIII, 10; XLIV, 6; XLVIII, 12).

À côté de ce grand fait qui répond à ce que notre intelligence peut concevoir (car un Dieu qui aurait eu un commencement aurait été créé et ne serait pas le Dieu unique et souverain), l'Écriture nous présente plusieurs caractères ou attributs de Dieu qui nous dévoilent sa grandeur.

Elle fait mention de sa toute-puissance déployée d'une manière si remarquable dans la création (Ésaïe XL, 26; Jérémie XXXII, 17),

puissance telle, que sa parole a suffi pour créer les mondes (Hébreux XI, 3; Psaume XXXIII, 9; Genèse I, 3, 6, etc.),

puissance que le Seigneur Jésus exprime par ces quelques mots: "Toutes choses sont possibles à Dieu" (Matthieu XIX, 26).

L'Écriture nous montre Dieu comme présent partout, voyant et connaissant toutes choses, même les plus secrètes, comme nos pensées. C'est ce que décrit d'une manière si admirable et si pleine de grandeur le Psaume CXXXIX:

«Éternel, tu m'as sondé et tu m'as connu. Tu connais quand je m'assieds et quand je me lève; tu aperçois de loin ma pensée; tu m'enceins, soit que je marche, soit que je m'arrête, et tu as une parfaite connaissance de toutes mes voies; avant que la parole soit sur ma langue, voici, ô Éternel, tu connais déjà le tout... Où irai-je loin de ton Esprit? Où fuirai-je loin de ta face? Si je monte aux cieux, tu y es; si je me couche au sépulcre, t'y voilà. Si je prends les ailes de l'aube du jour, et que je me loge au bout de la mer, là même ta main me conduira, et ta droite m'y saisira. Si je dis: Au moins les ténèbres me couvriront: la nuit même sera une lumière tout autour de moi» (vers. 1-12).

Il sonde les cœurs et les reins, aucune créature n'est cachée devant Lui, et toutes choses sont nues et découvertes à ses yeux (Psaume VII, 9; Hébreux IV, 13).

Dieu nous est encore présenté comme saint (Ésaïe VI, 3; LVII, 15; Habacuc I, 13);

juste (Deutéronome XXXII, 4);

Bon et miséricordieux (Exode XXXIII, 19; XXXIV, 6).

Mais toutes ces choses, précieuses comme elles le sont, ne nous font cependant pas encore pénétrer dans la connaissance de la nature de Dieu; ce sont des caractères qui lui appartiennent, non ce qu'il est en Lui-même. Mais avant d'en venir à cette révélation parfaite de ce qu'il est, il est bon de remarquer que DIEU A BIEN VOULU ENTRER EN RELATION AVEC L'HOMME, à diverses époques, et que, dans ces différentes relations, II a pris un nom qui les caractérisait. C'est ce que nous allons voir rapidement dans les Écritures de l'Ancien Testament seulement.


Toutes les fois que Dieu est présenté comme l'Être suprême, le souverain Créateur, l'Écriture se sert du terme ÉLOHIM, traduit par DIEU. Mais quand Dieu entre en relation spéciale avec l'homme, II est désigné par le nom de JÉHOVA ou ÉTERNEL, qui comporte l'idée d'immutabilité; c'est Celui qui ne change pas, qui par là est fidèle.

Ainsi, dans le premier chapitre de la Genèse et les trois premiers versets du second, où il s'agit de la création, nous trouvons «DIEU»; dans la suite du second chapitre et dans le troisième, où il est question de l'homme en relation avec Dieu comme être responsable, on a «l'ÉTERNEL DIEU», le mot Dieu étant ajouté à celui d'Éternel, pour montrer que c'est le même Dieu, le Créateur.

Ensuite nous trouvons tantôt Dieu, tantôt l'Éternel, suivant ce que l'Esprit-Saint a en vue, mais toujours avec une convenance parfaite (voyez Genèse VI; VII, surtout le verset 16; 2 Chroniques XVIII, 31).

Lorsque Dieu appelle Abraham, qu'Abraham obéit, et que Dieu lui promet de l'agrandir et de le bénir, II se fait connaître à Abraham sous un nom qui exprime ce qu'il veut être pour lui et ses descendants, étrangers et voyageurs. II se nomme le Dieu Fort, Tout-Puissant (Genèse XVII, 1).

Combien cela était approprié à leur condition et à leur faiblesse, seuls et isolés comme ils l'étaient dans un monde païen. Aussi Isaac et Jacob Le connaissaient-ils sous ce nom (Genèse XXVIII, 3; XLIII, 14), et s'en souvenaient-ils dans leurs détresses.

Mais quand Dieu, en accomplissant les promesses faites à Abraham, vient pour délivrer le peuple d'Israël, outre la révélation de son existence par Lui-même faite à Moïse, il veut rattacher à son nom d'Éternel son alliance avec son peuple. L'Éternel, Celui qui ne change pas, qui est toujours le même dans sa fidélité, est donc le nom qui exprime sa relation spéciale avec Israël. Mais en même temps, Dieu a bien soin de montrer qu'il est le Dieu de leurs pères (Exode III, 15; VI, 3).

Si l'on objectait à ce dernier passage que, dans la Genèse, il est fait usage de ce nom d'Éternel, qu'Abraham même l'emploie, la réponse est facile. Ce n'est pas sous le nom de l'Éternel que Dieu s'est fait connaître à Abraham et qu'il a traité l'alliance avec lui. Mais «l'Éternel» est le Dieu d'Israël. «Je suis l'Éternel», voilà la formule par laquelle Dieu sanctionne ses commandements (Lévitique XVIII, 5, 30; XIX, 4).


* * *

Avec tout cela, Dieu n'était pas révélé dans sa nature.

Caché dans la nuée, au fond du sanctuaire, derrière le voile, habitant l'obscurité (1 Rois VIII, 12; Psaume XCVII, 2), toutefois manifestant sa puissance, sa bonté, sa miséricorde, sa justice, sa sainteté, en relation avec son peuple sur la terre, — tout montrait qu'on ne pouvait l'approcher, et que, sauf dans ces caractères, II n'était pas connu.

Pour avoir la pleine révélation de Dieu, il faut en venir au Nouveau Testament.



 

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