Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE PARDON GOUVERNEMENTAL

***

Il y a un pardon qui s'identifie avec la rédemption et la valeur permanente du sang de Christ, de sorte qu'aucun de nos péchés ne nous est imputé. DIEU NE S'EN SOUVIENT PLUS CONTRE NOUS.

La foi en notre Seigneur Jésus-Christ nous y fait avoir part, et la porte qui nous y donne accès est la repentance envers Dieu, que la foi en la parole de Christ produit TOUJOURS. Nos yeux sont ouverts, nous sommes tournés des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, et nous recevons la rémission des péchés et une part avec ceux qui sont sanctifiés par la foi en Jésus (Actes XXVI, 18).

Sous l'ancienne alliance, parmi les Israélites, ce pardon plein et complet n'était pas connu; ils recevaient une sorte «d'absolution» pour chaque péché qu'ils commettaient.

Le voile suspendu devant le lieu très saint leur en interdisait l'entrée; ils ne pouvaient pénétrer là où Dieu se révélait Lui-même.

C'est ainsi qu'il est écrit: «L'Esprit-Saint indiquant ceci: le chemin des lieux saints n'a pas encore été manifesté, tandis que le premier tabernacle a encore sa place» (Hébreux IX, 8).

Mais dès que l'œuvre réelle, dont toutes ces choses n'étaient que des figures, eut été accomplie par la mort du Sauveur, on voit, dans Matthieu XXVII, 51, que «le voile du temple se déchira depuis le haut jusqu'en bas».


Puis, en vertu de l'œuvre de Christ, et à cause de la rémission de nos péchés, «ayant une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu'il nous a consacré à travers le voile, c'est-à-dire sa chair», nous sommes exhortés à nous approcher «avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi, ayant les cœurs par aspersion purifiés d'une mauvaise conscience» (Hébreux X, 19-22).


Cette œuvre de Christ qui a été accomplie une fois pour toutes, qui ne se répète jamais et qui est efficace pour donner la paix à la conscience, CETTE ŒUVRE EST LE SÛR FONDEMENT D'UNE RÉDEMPTION ÉTERNELLE ET D'UN PLEIN PARDON.

- Dieu ne se souvient plus jamais de nos péchés, ni de nos iniquités,

- et nous avons une libre entrée en la présence de Dieu

- et une part à l'héritage éternel des enfants de Dieu dans la gloire.

Cette grande différence entre l'état des croyants avant et après la mort du Seigneur est célébrée par Zacharie, lors de la naissance de son fils, Jean le Baptiseur, précurseur de Christ.

«Et toi, petit enfant, tu iras devant la face du Seigneur, pour préparer ses voies, pour donner la connaissance du salut à son peuple, dans la rémission de leurs péchés» (Luc I, 76, 77).

C'est ainsi que le brigand repentant alla tout droit dans le paradis avec Christ. De même aussi, à la femme qui était une pécheresse, mais repentante, le Seigneur ne dit pas seulement: «Tes péchés sont pardonnés», mais encore: «Ta foi t'a sauvée; va-t'en en paix» (Luc VII, 37, 48, 50).


Il y a donc pour la foi un pardon présent, mais éternel, FONDÉ SUR LE FAIT QUE CHRIST A PORTÉ NOS PÉCHÉS SUR LA CROIX;

- œuvre qui ne peut jamais être répétée,

- dont la valeur ne peut jamais s'amoindrir

- et à laquelle rien ne saurait être ajouté.

Dieu a montré comment II en appréciait la valeur en plaçant Celui qui l'a opérée a sa droite, dans la gloire, là où II était avec Lui comme Fils de Dieu avant que le monde fut. «Sans effusion de sang, il n'y a pas de rémission;», mais le sang ayant été versé une fois, cela ne peut se répéter.

Christ n'est pas entré dans les lieux saints faits de main, copies des vrais, mais dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu,

ni, non plus, afin de s'offrir Lui-même plusieurs fois... puisque, dans ce cas, il aurait fallu qu'il souffrît plusieurs fois depuis la fondation du monde; mais, maintenant, en la consommation des siècles, il a été manifesté une fois pour l'abolition du péché par son sacrifice.

Et comme il est réservé aux hommes de mourir une fois, — et après cela le jugement,

ainsi le Christ aussi, ayant été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut à ceux qui l'attendent» (Hébreux IX, 22-28).


Il viendra prendre à Lui dans la gloire ceux dont les péchés ont été ôtés lors de sa première venue; quant à eux, II N'A PLUS RIEN À FAIRE AVEC LE PÉCHÉ QU'IL ÔTÉ PAR SON SACRIFICE.

Mais il y a, et il y a toujours eu, dans ce monde, un gouvernement de Dieu sur ceux qui sont ainsi rachetés.

«CELUI QUE LE SEIGNEUR AIME, II LE DISCIPLINE» (Hébreux XII, 6).

Lorsque Dieu exerce cette discipline, c'est toujours avec amour et pour notre bien, et si l'âme qui y est soumise est véritablement humiliée, Dieu, dans sa sagesse, met souvent fin à l'épreuve, en pardonnant, quant à son gouvernement PRÉSENT et à ses voies ACTUELLES, le péché qui a rendu la discipline nécessaire.

Cela ne veut pas dire que toute visitation semblable soit le résultat de péchés commis.

Le monde est, à cause du péché, dans un état de misère et de souffrance et tous sont exposés aux conséquences de cette «servitude de la corruption» sous laquelle soupire toute la création (Romains VIII, 20-22). C'est ce que le Seigneur confirme quand II dit au sujet de l'homme aveugle dès sa naissance: «Ni celui-ci n'a péché, ni ses parents» (Jean IX, 3).


Et même quand l'épreuve est envoyée de Dieu eu égard à l'état de l'âme, ce n'est pas toujours à cause de péchés que l'on aurait commis; ce peut être pour les prévenir, pour briser notre volonté, pour nous humilier quant à notre état.

Ainsi Paul avait une épine dans la chair, un messager de Satan pour le souffleter, de peur qu'il ne s'enorgueillît à cause de l'extraordinaire des révélations qu'il avait reçues. Trois fois il avait demandé au Seigneur de lui ôter cette épine, mais le Seigneur l'avait envoyée pour son bien; il n'exauça donc pas la requête de son serviteur, mais Il lui dit: «Ma grâce te suffit» (2 Corinthiens XII, 7-9).

Nous voyons, soit dans l'Ancien, soit dans le Nouveau Testament, des exemples de ce gouvernement de Dieu et du pardon quant aux châtiments qu'il inflige dans le temps présent.

Ainsi, après que Dieu, par le ministère du prophète Élie, eut prononcé sur Achab un terrible jugement à cause de sa méchanceté, Achab s'humilia, et Dieu dit à Élie: «N'as-tu pas vu qu'Achab s'est humilié devant moi? Or, parce qu'il s'est humilié devant moi, je n'amènerai point ce mal en son temps; ce sera aux jours de son fils que j'amènerai ce mal sur sa maison» (1 Rois XXI, 29).

Cela n'avait rien à faire avec le salut de l'âme d'Achab; pour autant que son histoire nous l'enseigne, il mourut dans ses péchés, mais IL FUT PARDONNÉ QUANT À CE JUGEMENT PARTICULIER qui devait le frapper sur la terre.

Il en fut de même pour David quand il eut agi d'une manière très inique dans un cas particulier, bien que, dans l'ensemble de sa marche, il ait glorifié Dieu, et qu'il fût un de ses bien-aimés. Nathan le prophète lui déclara de la part de Dieu: «Maintenant donc, l'épée ne partira jamais de ta maison, parce que tu m'as méprisé, et que tu as enlevé la femme d'Urie, le Héthien, afin qu'elle fût ta femme.»

David confessa son péché et il fut épargné; mais le fils né de ce péché mourut (2 Samuel XII, 10, 13, 14).

Nous trouvons dans l'Ancien Testament plusieurs autres exemples de ce genre; il y avait pardon du péché quant au châtiment actuel.

C'est ce que nous voyons dans le livre de l'Exode (Exode XXXII, 34). Dieu, à cause du veau d'or, avait menacé de détruire tout le peuple. IL RETIRE SA MENACE QUAND MOÏSE INTERCÈDE PRÈS DE LUI ET FAIT VALOIR SES PROMESSES, et II envoie son ange pour guider les enfants d'Israël, mais en même temps II déclare que le jour où II fera punition, II punira sur eux leur péché, puis nous lisons: «Ainsi l'Éternel frappa le peuple, parce qu'ils avaient été les auteurs du veau d'or qu'Aaron avait fait».

Cependant le fait que plusieurs d'entre eux tombèrent dans le désert n'avait rien à faire avec le salut de leurs âmes. Moïse et Aaron moururent aussi dans le désert, et nous savons qu'ils étaient des «saints de l'Éternel» (Psaume CVI, 16).

La même vérité nous est enseignée dans le livre de Job, où Elihu interprète les voies de Dieu (Job XXXIII, 14-30; XXXVI, 7-13).

II dit expressément quant aux justes, que Dieu ne retire point ses yeux de dessus eux; mais NÉANMOINS, II LES CHÂTIE POUR LEUR INIQUITÉ.

À cause de cela Élihu exhorta Job à ne pas lutter contre Dieu, lui montrant que, si dans son cœur il s'était soumis à Dieu, il aurait été délivré de son affliction, et il l'avertit, puisque Dieu avait ainsi mis sa main sur lui, de prendre garde qu'il ne le retranchât de la terre. Cependant, Job était l'homme le plus intègre de toute la terre, mais IL AVAIT BESOIN DE CORRECTION PARCE QU'IL COMMENÇAIT À AVOIR DE HAUTES PENSÉES DE LUI-MÊME (comparez chap. XXIX, XXXI, 16 et suivants, avec XLII, 5, 6).


Dans le Nouveau Testament on trouve ce même châtiment et ce même pardon comme dispensations actuelles de Dieu envers les hommes sur la terre pour leur bien.

Voyez, par exemple, 1 Corinthiens XI, 30-32. Les chrétiens de Corinthe prenaient la cène du Seigneur comme si c'eût été un repas ordinaire; les pauvres n'avaient pas assez à manger, tandis que les riches se livraient à des excès dans le manger et le boire. La conséquence en était que plusieurs parmi eux étaient «faibles et malades», et même qu'un «assez grand nombre dormaient», c'est-à-dire étaient morts.

Mais tout cela n'était qu'un châtiment PRÉSENT, dans ce monde-ci, car l'apôtre ajoute:

«Quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde».

Les Corinthiens étaient châtiés pour leurs fautes, mais n'étaient pas condamnés, comme non-croyants, avec le monde.

D'accord avec cela nous lisons dans 1 Jean V, 16:

«Si quelqu'un voit son frère pécher d'un péché qui ne soit pas à la mort, il demandera pour lui, et il lui donnera la vie, savoir, à ceux qui ne pèchent pas à la mort. Il y a un péché à la mort; pour celui-là, je ne dis pas qu'il demande.»

Cela nous fait comprendre ce que c'est qu'un péché «mortel», comme on l'appelle. C'est un péché qui entraîne comme châtiment la mort du corps. Il est tel que les chrétiens ne peuvent pas prier pour que la vie de leur frère soit épargnée, tandis que, dans d'autres cas, ils le pourraient, et la vie de celui qui aurait péché serait conservée. Le péché en ce sens serait pardonné.

Comme exemple d'un péché à la mort, nous avons le cas d'Ananias et Sapphira. Leur péché provoqua l'indignation, et non la compassion, de l'apôtre Pierre, et, comme jugement présent, ils furent frappés de mort à cause de leur péché.

Dans l'épître de Jacques V, 14, 15, 16, il est question, non du jugement qui, dans ce monde, frappe celui qui a péché, mais du pardon. Nous y lisons: «La prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s'il a commis des péchés, il lui sera pardonné».

Le malade recouvrait la santé et recevait le pardon comme une chose présente, quant au gouvernement de Dieu dans ses voies envers lui, dans ce monde.

Il y a donc un pardon qui se rapporte aux voies de Dieu à notre égard ici-bas, et des châtiments que son amour nous inflige ou dont II nous délivre si nous nous humilions.


Mais il ne faut pas confondre ce pardon avec le pardon éternel accordé à nos âmes et qui nous appartient en vertu de la rédemption opérée par le sang de Christ versé pour nous.

Rien ne peut détruire la valeur de ce pardon; au contraire, il est aisé de comprendre que:


- si Dieu châtie pour son bien un homme qui est son enfant,

- II peut aussi, lorsque cet homme s'humilie, faire cesser le châtiment,

- et dans ce sens pardonner la faute particulière qui a été commise,

- sans que d'aucune manière le salut soit mis en question.


 

Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant