Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA FOI QUI SAUVE

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La foi qui sauve a nécessairement trois caractères distinctifs:

1. Son objet est la parole du Dieu vivant.

2. Elle ne s'exerce pas sur des choses qui se
 voient.

3. Celui qui la possède doit avoir un intérêt personnel dans ce qui lui est présenté.

Dans l'Épître aux Romains, où la grande question de la justification par la foi est traitée avec beaucoup de détail, la foi d'Abraham est présentée comme modèle, à cause de la déclaration divine qui s'y rattachait: «Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice» (Romains IV, 3; Genèse XV, 6).

La parole adressée à Abraham, et qui était l'objet de sa foi, est aussi rappelée dans le même chapitre. Dieu le faisant sortir dehors, la nuit, et, lui montrant les étoiles, lui dit: «Ainsi sera ta semence».

Dans ce moment-là, Abraham n'avait pas d'enfant, et, étant très âgé, il n'avait plus d'espérance d'en avoir, malgré son grand désir; mais, «contre espérance, il crut avec espérance, pour devenir père de plusieurs nations, selon ce qui a été dit: Ainsi sera ta semence» (Romains IV, 18; Genèse XV, 5).

La foi d'Abraham, on le voit, présente les trois caractères indiqués plus haut.

Par elle, il s'attachait à la parole de DIEU, quant aux choses qui ne se voyaient pas, mais dans lesquelles il était personnellement intéressé, et cela au plus haut degré.

Son cœur était attiré et gagné par la grâce de Dieu déployée à son égard; sa conscience était nécessairement exercée par le fait qu'il se trouvait dans la présence de Dieu; mais la grâce de Dieu lui ôta toute crainte, et la promesse, qu'il serra avec joie dans son cœur, avait pour seule base et unique explication le caractère immuable du DIEU qui l'avait faite.

C'est cette foi d'Abraham qui, dans la parole inspirée, nous est rappelée comme modèle, et le passage de la Genèse déjà cité est le témoignage divin que sa foi lui fut comptée à justice. L'Apôtre ajoute: «Or ce n'est pas pour lui seul qu'il a été écrit que cela lui a été compté, MAIS AUSSI POUR NOUS, à qui il sera compté, à nous qui croyons en celui qui a ressuscité d'entre les morts Jésus notre Seigneur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification» (Romains IV, 23-25).

Il est évident que la parole qui nous est annoncée comme sujet de foi, n'est pas la même que celle que Dieu adressa à Abraham; mais le principe, dans les deux cas, est identique.

D'abord c'est le même Dieu éternel qui est l'auteur de la parole ou du témoignage dans les deux cas.

Ensuite, celui qui écoute la parole doit être personnellement intéressé en elle, autrement elle ne lui «sert de rien» (Hébreux IV, 2: cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu’à eux; mais la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu’elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l’entendirent.).

Aussi est-il dit expressément: «Jésus notre Seigneur», c'est-à-dire que celui qui croit reçoit Jésus individuellement ET le reconnaît pour son Seigneur.

Puis le témoignage rendu est au sujet d'une chose invisible aux yeux de la chair, en sorte que la foi conserve son vrai caractère, «l'assurance des choses qu'on espère, et la conviction de celles qu'on ne voit pas» (Hébreux XI, 1).

Le témoignage divin est court et simple, comme l'était la parole adressée à Abraham. Elle porte que DIEU A RESSUSCITÉ D'ENTRE LES MORTS JÉSUS NOTRE SEIGNEUR.

C'EST LA VÉRITÉ FONDAMENTALE DE L'ÉVANGILE.

On ne saurait en exagérer l'importance.

Habitué dès l'enfance à la recevoir comme un dogme chrétien, c'est à peine si l'on se rend compte jusqu'à quel point elle est un sujet de foi; on oublie que peu de personnes, comparativement, ont vu le Seigneur après sa résurrection. Cependant la parole de Dieu est claire à cet égard. Ceux-là seuls l'ont vu qui avaient été déjà, par sa parole, attachés à sa personne.

Tous ceux qui entendirent l'Évangile que les apôtres prêchèrent par le Saint-Esprit envoyé du ciel (1 Pierre I, 12: Il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l’Évangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards.), durent se contenter de leur parole; personne d'entre eux n'avait été témoin oculaire de la résurrection.

Or, la résurrection était le point de départ de l'enseignement apostolique:

«Ce Jésus, Dieu l'a ressuscité, ce dont nous, nous sommes témoins» (Actes II, 32).

Pour nous aussi aujourd'hui, comme pour les auditeurs de Pierre, le jour de la Pentecôte, cette résurrection est la base de l'Évangile, le fait divin qui sauve celui qui croit le témoignage qui en est rendu.

C'est ainsi que l'Apôtre dit expressément que la «parole de la foi» qu'il prêchait portait que, «si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur, et que tu croies dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, TU SERAS SAUVÉ. Car du cœur on croit à justice, et de la bouche on fait confession à salut».

Dieu compte à justice la foi de celui qui croit; et en confessant que Jésus est son Seigneur, il prend sa place ouvertement et définitivement avec ceux qui sont sauvés par la grâce de Dieu.

La résurrection de Christ est la preuve et la garantie de la part de Dieu, en faveur des pauvres pécheurs coupables et dignes de la mort,

que leurs péchés sont ôtés,

que la mort a perdu son aiguillon,

que le pouvoir de Satan est anéanti

et que la gloire actuelle de Christ est devenue le partage de tous ceux qui sont associés à Lui.

Par la résurrection de Jésus-Christ, le croyant a une bonne conscience devant Dieu; sa foi aussi et son espérance sont en Dieu, non seulement pour le temps présent, mais aussi quant à la gloire à venir.

Que Dieu accorde à tous nos lecteurs que ce ne soit pas simplement des lèvres qu'ils répètent cette parole:

«Je crois à la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts».



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