Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE PÉCHÉ ET LE SACRIFICE

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La légèreté naturelle au cœur de l'homme le porte facilement à vouloir atténuer les péchés. Il en est que l'on se plaît à appeler «petits», en comparaison d'autres que l'on considère comme plus graves.

On oublie ainsi ces déclarations si sérieuses de la Parole de Dieu: «TOUT ce qui n'est pas sur le principe de la foi est péché» (Romains XIV, 23); et encore: «Je vous dis que de toute parole oiseuse qu'ils auront dite, les hommes rendront compte au jour du jugement» (Matthieu XII, 36).

Ainsi, tandis que Satan s'efforce d'émousser la conscience quant au péché, la parole de Dieu, au contraire, nous montre, soit par des enseignements positifs ou par le moyen des types, quelles sont les pensées de Dieu à cet égard.

Elle nous place en sa présence et condamne ceux qui, au lieu de considérer ce qu'est le péché aux yeux de Dieu, se mesurent eux-mêmes par eux-mêmes, se comparant eux-mêmes à eux-mêmes, et montrent ainsi qu'ils ne sont pas intelligents (2 Corinth. X, 12: Nous n’osons pas nous égaler ou nous comparer à quelques-uns de ceux qui se recommandent eux-mêmes. Mais, en se mesurant à leur propre mesure et en se comparant à eux-mêmes, ils manquent d’intelligence.).

Les sacrifices et les offrandes prescrits dans le Lévitique sont des types qui renferment une instruction profonde sur le caractère du péché aux yeux du Dieu saint et juste; en même temps, nous y voyons ce qui est nécessaire pour effacer ne fût-ce qu'un seul péché devant Lui, et rendre possible le pardon des péchés, selon la justice absolue.

Les premiers chapitres de ce livre traitent des sacrifices en général.

Ils se divisent en deux grandes classes:

1. ceux qui sont offerts de bon gré par celui qui s'approche de Dieu,

2. ceux qui sont obligatoires.

C'est de cette dernière classe que nous nous occuperons. Il en est parlé dans les chapitres IV et V, sous deux titres: «Sacrifices pour le péché» et «Sacrifices pour le délit»; mais, en examinant le sujet attentivement, on voit que le péché y est envisagé à l'égard de Dieu, de la sainteté, de la justice, et, en même temps, sous les trois aspects suivants:

1. Au point de vue de la personne qui pèche (chapitre IV);

2. Au point de vue de l'offrande que le pécheur présente selon ses moyens, ce qui, dans les choses morales, représente l'intelligence spirituelle du pécheur repentant (chapitre V, 1-13);

3. Au point de vue de la faute commise qui peut être évaluée, et qui prend alors le caractère de «délit» (chapitres V, 14-19; VI, 1-7).

Nous prions nos chers lecteurs de lire attentivement ces chapitres, sur lesquels nous ferons les remarques qui suivent:


I.

Il est évident que ce qui doit, par-dessus tout, peser sur le cœur à l'égard des péchés, c'est que ce sont des offenses commises contre DIEU.

C'est avec DIEU, le souverain et juste juge, que nous avons affaire. Il importe, avant tout, que l'on soit amené en sa présence et que l'on dise avec David, qui sentait profondément son crime et qui le confessait: «J'ai péché contre toi, CONTRE TOI proprement; j'ai fait ce qui déplaît à tes yeux» (Psaume LI, 4: J’ai péché contre toi seul, Et j’ai fait ce qui est mal à tes yeux, En sorte que tu seras juste dans ta sentence, Sans reproche dans ton jugement.).

Ensuite, dans ce même psaume, il est question de la sainteté qui convient à la présence de Dieu, devant laquelle un être souillé par le péché ne saurait subsiste.

En troisième lieu, nous y voyons la justice qui est révélée de la part de Dieu et qui satisfait complètement aux exigences de la conscience réveillée et aux besoins du cœur brisé dans la présence d'un Dieu Sauveur.

Ainsi la parole nous place d'abord dans la présence de Dieu. C'est aussi la première chose que fit le Seigneur Jésus pour la Samaritaine au puits de Jacob: «Si tu connaissais le don de DIEU», lui dit-il, «et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire, tu lui eusses demandé, et il t'eût donné de l'eau vive» (Jean IV, 10).

Dieu nous amène à Lui; sa lumière révèle tout ce qui est dans nos cœurs, qui sont en même temps brisés et gagnés par son amour, car «II ne veut pas la mort du pécheur,» et «sa bonté nous pousse à la repentance».

La Samaritaine, s'adressant aux habitants de la ville, résume ainsi l'évangile d'après l'impression que sa conscience avait reçue dans son entretien avec le Sauveur: «Venez, voyez un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait; celui-ci n'est-il point le Christ?»

Le Sauveur peut bien nous dire les péchés que nous avons commis, lorsque c'est Lui qui les a portés dans son propre corps sur le bois. Quelle grâce infinie! — Tous les types du Lévitique nous parlent de Lui et de son sacrifice.

Dans le chapitre IV du Lévitique, nous voyons comment Dieu a pourvu au cas d'«une personne qui aura péché par erreur contre quelqu'un des commandements de l'Éternel, en commettant des choses qui ne doivent point se faire» (versets 2, 13, 22, 27: Parle aux enfants d’Israël, et dis: Lorsque quelqu’un péchera involontairement contre l’un des commandements de l’Éternel, en faisant des choses qui ne doivent point se faire; / Si c’est toute l’assemblée d’Israël qui a péché involontairement et sans s’en apercevoir, en faisant contre l’un des commandements de l’Éternel des choses qui ne doivent point se faire et en se rendant ainsi coupable, / Si c’est un chef qui a péché, en faisant involontairement contre l’un des commandements de l’Éternel, son Dieu, des choses qui ne doivent point se faire et en se rendant ainsi coupable, / Si c’est quelqu’un du peuple qui a péché involontairement, en faisant contre l’un des commandements de l’Éternel des choses qui ne doivent point se faire et en se rendant ainsi coupable...).

L'idée générale, c'est que le péché est commis contre Dieu, comme nous l'avons fait remarquer. Il y a trois sacrifices différents: un veau, un bouc et une femelle d'entre le menu bétail (c'est-à-dire une brebis ou une chèvre).

La différence entre ces sacrifices ne vient pas de ce qu'ils sont proportionnés aux degrés de gravité du péché, mais à la responsabilité du pécheur vis-à-vis de Dieu.

Le premier sacrifice est pour le cas où le souverain sacrificateur ou bien toute la congrégation d'Israël auraient péché. Il y a quelques différences dans les détails, suivant que c'est l'un ou l'autre; mais, quelque intéressants qu'ils soient, nous n'y entrerons pas maintenant. Il suffit, pour notre but, de nous en tenir aux grands traits.

Si le souverain sacrificateur avait péché, tout accès auprès de Dieu devenait impossible pour le peuple, car le souverain sacrificateur était l'intermédiaire établi de Dieu entre Lui et le peuple. De là vient que, soit que le souverain sacrificateur ou l'assemblée d'Israël ait péché, le sacrifice est le même: c'est un jeune taureau, et le sang de la victime devait être porté dans le tabernacle et mis sur l'autel d'or qui était devant l'Éternel.

La grande question de la possibilité de maintenir ses relations avec Dieu était soulevée pour tout le peuple; en conséquence, il ne suffisait pas de répandre le sang au pied de l'autel d'airain qui était en dehors du tabernacle. Il n'y avait que le sang porté en la présence même de Dieu qui pût restaurer la communion interrompue entre Dieu et le peuple. Et, comme l'Apôtre le fait ressortir dans l'épître aux Hébreux, les corps des bêtes dont le sang était porté pour le péché dans les lieux saints par le souverain sacrificateur, étaient brûlés hors du camp (Hébreux XIII, 11: Les corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp.; Lévitique IV, 12, 21: le taureau entier, il l’emportera hors du camp, dans un lieu pur, où l’on jette les cendres, et il le brûlera au feu sur du bois: c’est sur le tas de cendres qu’il sera brûlé. / Il emportera le taureau hors du camp, et il le brûlera comme le premier taureau. C’est un sacrifice d’expiation pour l’assemblée.).

Le second sacrifice, un bouc, était pour un des principaux qui aurait péché; et le troisième ou le moindre, une femelle du menu bétail, était pour quelqu'un du commun peuple.

Ici se trouve donc établi ce grand principe, que la connaissance relative que l'on possède ou que l'on est sous la responsabilité de posséder, est ce qui accroît la gravité du péché aux yeux de Dieu. Nous trouvons cette même vérité dans l'épître aux Romains (II, 12-16: Tous ceux qui ont péché sans la loi périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché avec la loi seront jugés par la loi. Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés. Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point la loi, une loi pour eux-mêmes; ils montrent que l’oeuvre de la loi est écrite dans leurs coeurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour. C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes.): «II n'y a pas d'acception de personnes auprès de Dieu».


II.

Le chapitre V du Lévitique, versets 1-13, présente le second aspect du péché, c'est-à-dire son effet, qui est de souiller la personne qui l'a commis.

Il y a ici, comme dans le chapitre IV, trois espèces de sacrifices, non pas proportionnés à différentes classes de péchés, mais à la capacité du pécheur de présenter un sacrifice, ce qui, pour nous, en revient à l'appréciation morale du péché et de la souillure qui en résulte.

C'est un fait, qu'il existe, suivant les personnes, une grande diversité de perception du vrai caractère de la souillure. Chez le chrétien, l'intelligence spirituelle, sous ce rapport, comme sous tous les autres, doit aller toujours en croissant; toutefois, ce n'est jamais le degré d'intelligence qui forme la hase de l'acceptation du pécheur ou qui indique l'étendue de la bénédiction à laquelle il est admis par la grâce de Dieu, lorsque le pardon lui est accordé.

Le chapitre qui nous occupe montre que celui qui offre le sacrifice de moindre valeur est agréé et pardonné aussi bien que celui qui présente le sacrifice le plus coûteux que la loi exigeait (voyez versets 6, 10, 13: il trempera son doigt dans le sang, et il en fera sept fois l’aspersion devant l’Éternel, en face du voile du sanctuaire. / Le sacrificateur enlèvera ces parties comme on les enlève du taureau dans le sacrifice d’actions de grâces, et il les brûlera sur l’autel des holocaustes. / Si c’est toute l’assemblée d’Israël qui a péché involontairement et sans s’en apercevoir, en faisant contre l’un des commandements de l’Éternel des choses qui ne doivent point se faire et en se rendant ainsi coupable,).

La chose essentielle, c'est que la conscience sente profondément devant Dieu que le péché, quel qu'il soit, ne peut pas subsister dans sa présence, et qu'il ne peut être ôté que par un sacrifice fait par le feu sur l'autel, type du jugement de Dieu, subi, non par le coupable, mais par la victime qui le remplace. C'est le moyen par lequel Dieu a pourvu à ce que le pécheur fût pardonné et agréé.

Pour nous, nous ferions tout dépendre de la gravité relative du péché ou du scandale qu'il causerait. Dieu juge autrement. À ses yeux, le péché est péché.

Le principe humain exclurait du ciel le pauvre brigand et y admettrait Ponce Pilate qui lavait ses mains devant la foule en protestant de son innocence, alors qu'il livrait Jésus pour être crucifié. Mais Christ montre que le Père peut trouver un adorateur chez la pauvre femme samaritaine, et même plus facilement que chez le savant et religieux Nicodème.

Plus d'une personne respectable selon le monde serait scandalisée d'apprendre qu'un jurement profane et le contact avec la charogne d'une bête immonde sont mis au même rang et exigent le même sacrifice. Elle le serait aussi en apprenant que, dans ce cas, le sacrifice est le même que si quelqu'un du commun peuple avait violé quelqu'un des commandements de l'Éternel (chap IV, 27, 28, 32: Si c’est quelqu’un du peuple qui a péché involontairement, en faisant contre l’un des commandements de l’Éternel des choses qui ne doivent point se faire et en se rendant ainsi coupable, et qu’il vienne à découvrir le péché qu’il a commis, il offrira en sacrifice une chèvre, une femelle sans défaut, pour le péché qu’il a commis. / S’il offre un agneau en sacrifice d’expiation, il offrira une femelle sans défaut.; V, 6: Puis il offrira en sacrifice de culpabilité à l’Éternel, pour le péché qu’il a commis, une femelle de menu bétail, une brebis ou une chèvre, comme victime expiatoire. Et le sacrificateur fera pour lui l’expiation de son péché.).

Mais Dieu veut nous faire comprendre, par tous ces types et ces figures, comment il envisage le péché, et quel en est l'effet terrible sur tous ceux qui se trouvent, de près ou de loin, en contact avec le péché: ils sont souillés.

Si l'on entend quelqu'un proférant une parole exécrable, que, d'une manière ou d'une autre, on en ait été témoin, et qu'on ne le déclare pas, on est coupable. De même, toute espèce de souillures rend coupable; celui-là même qui a proféré légèrement en jurant de faire du bien ou du mal, doit aussi amener la victime pour son péché, car il est coupable (V, 4-6: Lorsque quelqu’un, parlant à la légère, jure de faire du mal ou du bien, et que, ne l’ayant pas remarqué d’abord, il s’en aperçoive plus tard, il en sera coupable. Celui donc qui se rendra coupable de l’une de ces choses, fera l’aveu de son péché. Puis il offrira en sacrifice de culpabilité à l’Éternel, pour le péché qu’il a commis, une femelle de menu bétail, une brebis ou une chèvre, comme victime expiatoire. Et le sacrificateur fera pour lui l’expiation de son péché.).

La légèreté qui aura entraîné à commettre la faute ne l'excuse pas. Il se peut que l'on ne s'en soit pas aperçu au moment même; la culpabilité n'en existe pas moins, et, du moment que la personne a conscience du péché commis, elle doit apporter son sacrifice.

Combien cela est sérieux pour nous!

Tout péché exclut de la présence de Dieu, mais, par sa grâce, il y a un remède: c'est le sacrifice, — type du précieux sang de Christ «qui purifie de tout péché» (1 Jean I, 7: Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché.).

Or, pour nous, ce sacrifice a été offert une fois pour toutes, en sorte que «si nous confessons nos péchés, II est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés» (1 Jean I, 9).

Les trois espèces de sacrifices que nous trouvons dans le chapitre V du Lévitique montrent ce qu'il est essentiel de saisir à l'égard du sacrifice. Si l'on n'avait pas le moyen d'amener une brebis ou une chèvre, il fallait apporter deux tourterelles ou deux pigeonneaux, l'un pour le péché, l'autre pour l'holocauste.

L'holocauste rappelle que non seulement on a commis un péché, mais que l'on est un pécheur, et qu'il faut le sacrifice de Christ pour nous amener à Dieu. La mort des victimes intervient, le sang est versé (Hébreux IX, 15, 22: Et c’est pour cela qu’il est le médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, la mort étant intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui ont été appelés reçoivent l’héritage éternel qui leur a été promis. / Et presque tout, d’après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n’y a pas de pardon.).

Le sang de Christ nous procure la rémission des péchés et en même temps donne au pécheur l'accès auprès de Dieu, duquel il était éloigné (Éphésiens I, 7: En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce; II, 13: Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ.).

Dans le troisième cas (V, 11, 12: S’il n’a pas de quoi se procurer deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, il apportera en offrande pour son péché un dixième d’épha de fleur de farine, comme offrande d’expiation; il ne mettra point d’huile dessus, et il n’y ajoutera point d’encens, car c’est une offrande d’expiation. Il l’apportera au sacrificateur, et le sacrificateur en prendra une poignée comme souvenir, et il la brûlera sur l’autel, comme les offrandes consumées par le feu devant l’Éternel: c’est une offrande d’expiation.).

Il n'y a ni mort, ni sang répandu; l'offrande est de fine farine, figure de la perfection personnelle du Seigneur Jésus comme homme. Il est le parfait «grain de froment» (Jean XII, 24): En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.

Aucune souillure n'a jamais atteint sa personne. À cette condition seulement Dieu agrée le sacrifice, et, dans ce cas comme dans les autres, le feu de l'autel doit le consumer. C'est-à-dire que là même où se trouve la plus faible capacité spirituelle pour saisir le caractère du sacrifice et sa nécessité, ce qu'il est essentiel de reconnaître, c'est la perfection absolue du Sauveur dans son humanité, et le fait que, lorsqu'il a porté les péchés, II a subi le jugement, dont le feu de l'autel est le type, et qu'il a été abandonné de Dieu. Ce sont là les deux grandes vérités qu'aujourd'hui, hélas! l'on oublie et l'on met de côté.

Remarquez encore que ce qui doit nous occuper, c'est le caractère du sacrifice.

Il faut que le péché soit reconnu et confessé, sans cela le pécheur porte son iniquité et tombe sous le terrible jugement de Dieu (voyez Hébreux X, 26-3: Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une attente terrible du jugement et l’ardeur d’un feu qui dévorera les rebelles. Celui qui a violé la loi de Moïse meurt sans miséricorde, sur la déposition de deux ou de trois témoins; de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l’alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l’Esprit de la grâce? Car nous connaissons celui qui a dit: À moi la vengeance, à moi la rétribution! et encore: Le Seigneur jugera son peuple. C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant.).

Mais ensuite c'est le sacrifice, la manière parfaite dont la grâce de Dieu a pourvu à ce qu'il fallait au pécheur, c'est là ce qui remplit le cœur et les pensées de l'âme repentante. Comme le pauvre brigand, qui disait: «Celui-ci n'a rien fait qui ne se dût faire», je pense à Christ dans toute la perfection de sa personne. Je le vois portant le péché à ma place, «sous le même jugement» que j'avais mérité.

Je reconnais mon éloignement de Dieu et combien, à juste titre, je mérite sa colère à cause des péchés que j'ai commis, puis je me remets à Lui sans réserve. Christ est mort pour moi. Il m'annonce un pardon complet de la part de Dieu et l'accès ouvert dans le paradis de Dieu (Luc XXIII, 40-43: Mais l’autre le reprenait, et disait: Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation? Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes; mais celui-ci n’a rien fait de mal. Et il dit à Jésus: Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne.

Jésus lui répondit: Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.).

Il veut que la repentance et la rémission des péchés soient prêchées partout en son nom (Luc XXIV, 46, 47: Et il leur dit: Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem.).


III.

Le sacrifice pour le délit (Lévitique V, 14-VI, 7) confirme ce que nous venons de voir.

Il s'agit de péchés que l'on peut estimer à une certaine valeur, laquelle diffère naturellement selon l'offense qui est commise, soit contre l'Éternel, dans les choses sanctifiées; soit contre le prochain, dans des affaires de confiance, d'administration, et en cas de pertes, de fraude, etc. Mais le sacrifice est toujours le même, savoir, un bélier du troupeau.

Le délit commis est évalué, et le prix doit être restitué avec un cinquième en plus; le transgresseur doit le payer «au jour où il aura été déclaré coupable»; ensuite il amène au sacrificateur son bélier qui est offert sur l'autel en sacrifice pour le péché, et le délit lui est pardonné.

Que Dieu, dans sa bonté, grave sur nos cœurs ces précieux enseignements de sa sainte parole! Nous avons vu que:

la plus légère souillure nous exclut de la communion de Dieu,

mais que le plus grand péché est pardonné à celui qui le confesse, en vertu du seul et unique sacrifice qui a été offert et que Dieu a agréé, c'est-à-dire, «le sang de Christ qui, par l'Esprit éternel, s'est offert lui-même à Dieu sans tache» (Hébr. IX, 14).

Dieu veut la vérité dans l'homme intérieur (Psaume LI, 6: Mais tu veux que la vérité soit au fond du coeur: Fais donc pénétrer la sagesse au dedans de moi!).

En Christ, II a pourvu d'une manière parfaite à tout ce qu'il faut au pécheur, mais si quelqu'un méprise ce sacrifice de Christ, «il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une certaine attente terrible de jugement et l'ardeur d'un feu qui va dévorer les adversaires» (Hébreux X, 26, 27).

Il n'y a plus d'offrande à apporter pour le péché, puisque «l'offrande du corps de Jésus-Christ a été faite une fois pour toutes» (Hébreux X, 10); mais à cause de ce parfait sacrifice, agréé de Dieu, tous les croyants sont déjà sanctifiés.


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