Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Seize Petits Sermons

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(pour vous mener de la mort à la Vie..., de l'Enfer au Paradis)


1er Sermon

«Que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il faisait la perte de son âme? ou que donnerait l'homme en échange de sou âme?» Math. XVI. 26.

On paraît donner peu d'attention dans le monde à un sujet d'une aussi grande importance. Il est peu d'hommes qui regardent le salut de leur âme comme l'objet qui mérite le premier de leurs soins dans le cours de la vie.

Vous, qui lisez cet écrit, dites-moi si le soin de votre âme est votre premier intérêt, celui qui vous touche de plus près, et si vous vous conduisez conformément à cette conviction. Si cela est ainsi, vous ferez le même raisonnement que moi, et vous direz: «J'ai une âme aussi bien qu'un corps,» mon âme doit exister à toujours heureuse ou malheureuse, elle est capable d'éprouver une étendue de douleur, ou de plaisir bien plus grands que mon corps.

En comparant mon âme à mon corps, il est de peu d'importance que je sois dans la pauvreté ou dans l'abondance, vu le petit nombre d'années que j'ai à passer dans ce monde; il importepeu que je sois respecté ou méprisé par mes semblables; il importe peu que mon corps soit en santé, ou malade, dans un état de bien-être, ou de douleur. Tout cela est de peu d'importance, car la mort est certaine, et elle peut être très proche.
On dira bientôt en montrant mon corps sans vie: «cendres sur cendres, poudre sur poudre.» Au moment de ma mort, quel bien éprouverais-je lors même que je pourrais dire que la terre entière m'appartient?
Quelle consolation me donnerait cette pensée?

Mais voici une question qui est pour moi d'une conséquence extrême: mon âme doit être éternellement heureuse ou malheureuse, elle doit être en société avec les Anges et les Saints, jouir de la perfection autour du trône de Dieu, ou condamnée aux pleurs, aux cris, et aux grincements de dents avec les Démons, là où le ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point.

La recherche de cette question est de la plus haute importance, échapperai-je à la colère à venir, posséderai-je l'héritage des Saints qui sont dans la lumière? Si cela est ainsi, mes pensées se porteront-elles habituellement sur ce monde présent, ou sur celui qui est à venir?
Lequel des deux sera l'objet de ma sollicitude?
Ne m'arrive-t-il pas souvent de demander que mangerai-je, que boirai-je, de quoi serai-je vêtu?
Mais cette question que ferai-je pour être sauvé?
Se présente-t-elle souvent à ma pensée?
Et si je ne prends pas un vif et constant intérêt au sort de mon âme, je dois tenir pour certain que mon état est critique et mon danger éminent.


IIe Sermon.

«Le péché est la transgression de la Loi.» 1 Jean III. 4.

Je m'adresse à vous, qui êtes pécheurs, et je vous demande si vous avez jamais réfléchi attentivement sur ce que c'est que le péché?
Si vous avez étudié avec soin la parole de Dieu, pour avoir une idée juste de ce mal le plus grand de tous?
Si vous avez fait cette recherche, et que vous demeuriez encore dans le péché, votre état est fâcheux, votre salut court de grands risques.

Lisez avec attention le texte que je vous ai présenté, élevez votre cœur à Dieu, et dites: «Seigneur, donne-moi de connaître ce que c'est que le péché»

«Le péché est la transgression de la Loi.»
Mais quelle est cette Loi?
C'est la Loi d'un Dieu infiniment saint.
Mais où puis-je trouver cette Loi?
Elle est contenue dans les dix commandements.
Les ai-je lus ces commandements avec tremblement et émotion, en me demandant, aurais-je eu le malheur de transgresser quelque article de la Sainte Loi de Dieu.

Ai-je bien réfléchi qu'on peut désobéir à une Loi par la pensée, aussi bien que par des paroles ou des actions?
Ai-je réfléchi que la Loi est spirituelle et qu'elle embrasse les pensées,
les projets, les intentions du cœur, et que toute pensée irrégulière est une transgression de la Loi, que tout désir impur est un péché; que nous aurons à rendre compte au jour du jugement de toutes les paroles oiseuses que nous aurons proférées? Mat. X11.36.
Ai-je bien réfléchi que dans ce jour solennel du jugement, Dieu qui pénètre tout mettra en évidence les secrets de nos cœurs?

Hélas! combien de ces pensées oiseuses sont sorties de mon sein, sans que j'aie songé, sans que j'aie été convaincu que chacune d'elles était un péché! Gen. VI. 5.

Et en pensant aux mauvaises pensées qui ont souvent roulé dans mon esprit, ne me suis-je jamais écrié: «O Dieu, sois miséricordieux envers moi qui suis pécheur.»

Si le péché est la transgression de la Loi, c'est-à-dire, si je pèche en négligeant de m'avancer à la perfection que la Loi exige de moi quant à mes pensées, à mes paroles et à mes actions, aussi bien qu'en faisant les choses que la Loi défend quel compte n'aurai-je pas à rendre sans m'en être jamais douté?

Cependant, j'ai souvent confessé devant Dieu, d'avoir fait ce que je n'aurais pas dû faire, et d'avoir négligé de faire ce que j'aurais dû faire. «Hélas! je me suis moqué de Dieu en confessant de mes lèvres ce que je ne sentais pas dans le cœur.
O Seigneur! réveille donc ma conscience pour mieux connaître à l'avenir ce que c'est que le péché.


IIIe Sermon.

«Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.» Rom. III. 23.

Tous, oui, tous, tant que nous sommes-nous avons péché, c'est-à-dire, nous avons désobéi à la Loi de Dieu, «car il n'y a pas un homme juste, non pas même un seulRom. III. 10.

Il n'en existe aucun qui ait gardé les commandements de Dieu. Nous avons transgressé l'un ou l'autre des préceptes de sa Loi morale, soit en actions, soit en paroles, soit en mauvais désirs. L'accusation est grave, mais elle est évidente.


Réfléchissons sur ce sujet en priant Dieu d'éclairer notre esprit. Prenons les dix commandements en main, et lisons. Nous avons violé le premier en donnant notre confiance et en nous attachant à d'autres objets plus qu'à Dieu: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur.» Math. XXII. 37.
Nous avons certainement péché sur ce point.

Le second commandement indique la manière dont Dieu doit être adoré, non par desformes extérieures seulement, mais en esprit et en vérité.

Hélas! combien de fois n'avons nous pas négligé d'apporter dans le culte cette attention sérieuse, ce respect intérieur, ces sentiments de dévotion sincère que nous devions y apporter; Dieu est un Dieu jaloux.

Vous me direz que vous n'avez jamais eu à vous reprocher ces imprécations profanes, ces jurements, et qu'ainsi vous croyez être irrépréhensible quant au troisième commandement; mais en répétant vos prières ou en lisant l'Écriture Sainte, ne vous est-il jamais arrivé que le saint nom de Dieu ait passé sur vos lèvres sans attention, sans songer à ce que vous prononciez, sans le sentiment de profond respect qui devait accompagner ce nom sacré?

Avez-vous toujours employé le jour de Sabbat dans son entier à des occupations religieuses, ainsi que vous le prescrivait le quatrième commandement?
La Loi ne vous trouverait-elle en faute ni en pensées, ni en paroles, ni en actions?
Ah! mettons la main sur la bouche, et convenons que nous sommes coupables.

Ne serait-il pas superflu que je portasse cet examen sur la seconde Table.
Aimez-vous votre prochain comme vous-même?
Avez-vous fait aux autres ce que vous eussiez voulu qu'on eût fait pour vous-même? N'avez-vous jamais manqué d'obéissance pour vos parents? 
Ignorez-vous que tout commencement de colère inconsidérée vous rend coupable de meurtre? Math. V. 22.
Que tout désir impur est un adultère? Math. V. 28.
Qu'une fraude secrète, ou la négligente à donner du secours aux pauvres* est un vol?
Que toute pensée contraire à la charité est une violation du neuvième commandement, comme tout désir de convoitise nous rend coupables du dixième et dernier commandement.

«Ah! sans aucun doute, tous ont péché, en faisant ce que la Loi défend et ne faisant pas ce qu'elle nous commande.
Qu'ai-je donc fait, ou qu'est-ce que j'ai négligé de faire?
Ah! «
sans doute, tous ont péché
Quel est donc mon état?
Un état de péché et de misère!
Pourquoi ne l'ai-je pas reconnu plutôt?
Parce que le péché m'avait aveuglé et empêché de connaître mon état.


IVe Sermon.

«Maudit est quiconque n'est pas constant à observer tout ce qui est écrit dans le Livre de la Loi» Gal. III. 10

Quel est le sentiment de ce terrible mot: Maudit?
La malédiction de Dieu est la déclaration de sa juste colère contre le péché et contre le pécheur: «Dès que ta colère s'enflamme,
qui pourrait en soutenir l'ardeur?» Ps. LXXVI. 8.

Mais qui est celui qui est maudit?
C'est celui qui, jeune ou vieux, savant ou ignorant ne persévère pas sans relâche, et pendant tout le cours de sa vie à se conformer à la Loi, en ses pensées, en ses paroles et en ses actions, «à observer tout ce qui est écrit dans le Livre de vie.»
Le mot de Loi doit être pris dans le sens le plus étendu, car St. Jaques nous dit: «
Quiconque aura observé toute la Loi, s'il vient à pécher contre un seul commandement, il est coupable comme s'il les avait tous violés.» Jaq.XI. 10.

Dites-moi maintenant, pourriez-vous m'indiquer un jour, une heure, un moment, pendant lesquels vous ayez été dans l'état que la Loi exigeait de vous?
La malédiction est prononcée contre toute transgression, ce n'est pas seulement contre la profanation, le meurtre, l'adultère et d'autres grands péchés, c'est encore contre toute pensée criminelle: «
Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme.»
Si cela est ainsi, combien de fois n'avons-nous pas été, tous tant que nous sommes, l'objet de cette malédiction?
Nous avons provoqué la colère de Dieu de jour en jour, d'année en année. Nous sommes forcés d'en convenir. Vous ne sauriez me montrer d'après l'Écriture la fausseté de ce que j'avance.

Quoi donc, chaque pécheur est maudit pour chacun des péchés qu'il commet, et je n'ai cessé de pécher pendant tout le cours de ma vie!
Rien n'est plus vrai! je n'ai rempli aucun devoir, je ne me suis abstenu d'aucun péché d'après le motif raisonnable puisé dans l'amour pour Dieu. Ainsi donc ma vie a été une suite non interrompue de péchés, et mon état est un état de condamnation.

Grand Dieu! combien cette connaissance découvre les ténèbres de mon esprit et la dureté de mon cœur, pourrais-je vivre une heure en paix sous le poids de la malédiction de Dieu? Comment pourrais-je m'endormir ou me réveiller sans trembler, puisque la malédiction de Dieu peut précipiter le pécheur dans l'enfer?


Ve Sermon.

«Les gages du péché c'est la mort.» Rom. VI. 23.

«Le péché est la transgression de la Loi.» 1 Jean III. 4.

Voilà la règle éternelle de droit pour tout être raisonnable, voilà la Loi Morale de Dieu. Il est question ici du péché, de tout péché, de toute espèce de péché. La mort, quel que soit le sens qu'on attache à ce mot, est la rétribution juste et certaine de chaque péché de pensée, de parole ou d'action.

Mais qu'est-ce que la mort?
La mort du corps est sa séparation de l'âme.

Vous êtes pécheur, et vous avez ressenti cet effet du péché dans toutes les douleurs et les infirmités qui conduisent insensiblement votre corps dans la tombe.
Vous êtes en ce moment un homme mortel ou mourant.
La mort du corps par sa séparation d'avec l'âme, le fera rentrer dans la poussière d'où il a été tiré.

Mais ce mot de mort dans notre texte indique quelque chose de plus.
C'est la mort de l'âme. Qu'est-ce que cela veut dire?
C'est quelque chose d'autant plus effrayant que la mort du corps, que l'âme l'emporte infiniment en valeur sur le corps. C'est la séparation de l'âme d'avec Dieu, en qui seul est sa vie et son bonheur, de là naît un état affreux d'angoisse et de tourment, occasionné par la perte de l'amour de Dieu, et de toutes les bénédictions qui l'accompagnent; car Dieu est pour l'âme, ce que l'âme est pour le corps.

La mort spirituelle, ou la mort de l'âme, ne consiste pas dans la perte du sentiment, mais dans la perte de la ressemblance et de la faveur de Dieu. «Car c'est dans sa faveur que se trouve la vie, tandis que sa désapprobation donne la mort» Ps, XXX. 6.
Pensez donc, pécheurs, que tel sera votre sort affreux si la grâce de Dieu ne rend pas la vie à votre âme par votre conversion.
«
Vous êtes morts dans vos fautes et dans vos péchés», et à moins que l'Esprit de Dieu ne Vous réveille avant votre départ de cette terre, vous serez pour toujours plongés dans ce malheureux état, car la mort dont parle mon texte, est présentée en opposition à la vie éternelle. «Les gages du péché c'est la mort, mais le don de Dieu c'est la vie éternelle.»

Et si déjà ici-bas la misère est l'effet de cette mort spirituelle, comme chaque homme, s'il est sincère, en dort être convaincu par son expérience, que sera-ce dans la vie à venir. Hélas! qui pourrait dépeindre cet état?
Nous lisons que ce sera «un ver qui ne meurt point» qui déchirera la conscience, «un feu qui ne s'éteint point», qui consumera le corps, et l'âme en enfer. «Des pleurs, des gémissements, des grincements de dents», et cet état effrayant durera à toujours.

Mais vous me direz, la punition n'est-elle pas disproportionnée à l'offense?
Dieu est vrai, et tout homme est menteur. Or, Dieu nous a dit: «les gages (c'est-à-dire, la juste récompense) du péché c'est la mort
La véracité de Dieu exige qu'il accomplisse ses menaces, aussi bien que ses promesses.

Ah! «fuyons donc devant la colère qui est à venir»; qui d'entre vous pourrait supporter l'idée d'être précipité dans les flammes? Qui d'entre nous voudrait être condamné à un feu éternel?


VIe Sermon.

«Que ferai-je pour être sauvé.» Act. XVI. 30.

VOILÀ la recherche inquiétante qui se présente à l'esprit du pécheur qui sort de son assoupissement. Du pécheur qui apprend à connaître ce que c'est que le péché, qui éprouve avec amertume qu'il en est entaché, et qu'en conséquence il est sous le poids de la malédiction de Dieu, et en danger de damnation.

Êtes-vous un de ces pécheurs qui se réveillent?
Hélas! nous vivons assez généralement dans cet état de sommeil, sans nous occuper des dangers que nous courrons, et nous persévérons dans cet état critique jusqu'à ce que la parole et l'Esprit de Dieu nous arrachent à ce repos charnel. Nous crions paix, paix, quand il n'y a point de paix, car Dieu a déclaré de la manière la plus expresse: «
Qu'il n'y a point de paix pour le méchant.» Ésaïe XLVIII. 22.

Le méchant passe d'un jour à l'autre, éloignant de sa pensée les idées de mort, de jugement et d'éternité. Il ne lit point la Bible, dans le désir sincère de connaître son état, et de penser à faire sortir du fond de son cœur ce cri de détresse: «O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un misérable pécheur

Si donc vous vivez sans solliciter par de ferventes prières la miséricorde de Dieu, si vous en méprisez habituellement les trésors, vous donnez la preuve que vous êtes «éloignés de la vie de Dieu par l'ignorance qui est en vous», tout aussi bien que si vous viviez dans les désordres les plus grossiers.

Mais lorsque Dieu daigne convaincre le cœur de l'homme et réveiller sa conscience, alors il sort brusquement de son état, comme un homme qui s'éveille. Il voit ce qu'il n'avait jamais senti auparavant, c'est que c'est une chose mauvaise que de pécher contre Dieu. Il jette les yeux sur la parole qui est vérité, et il lit: «le méchant sera précipité en enfer, ainsi que tous ceux qui oublient Dieu.» Ps. IX. 17.
Un tremblement le saisit à cette lecture.

Alors il s'écrie: «j'ai oublié Dieu et j'ai péché contre lui», convaincu que les gages du péché c'est la mort, il se demande: «comment échapperai-je à la condamnation? que ferai-je pour être sauvé»?
Il reconnaît que son bonheur éternel est en danger.
Alors le monde et ses plaisirs et ses honneurs lui deviennent insipides, il sent qu'il n'y trouve aucune ressource pour soulager son cœur et calmer sa conscience. Alors il commence à prier, et ses prières expriment les vrais sentiments de son âme, elles ne sont plus un acte sans attention comme auparavant. Le sentiment du danger l'entraîne au trône de la grâce. Il lit maintenant la parole, de Dieu, comme étant la vérité éternelle.

Il la lit comme étant intéressé à chaque phrase de ce divin Livre.

Pécheurs, êtes-vous disposés à faire cette recherche, et à dire: «Que ferai-je pour être sauvé»?


VIIe Sermon.

«Repentez-vous, et croyez à l'Évangile.» Marc 1. 15.

Ce sont les paroles sorties de la bouche de notre bienheureux Sauveur, et qui s'adressent à de pauvres pécheurs tels que vous et moi.

Mais qu'est-ce que la repentance?
C'est l'opération de l'Esprit de Christ sur mon cœur qui produit un tel sentiment de ce qu'il y a de criminel dans le péché, qu'on est étonné de n'avoir pas été précipité dans l'enfer.
Une telle haine du péché qu'elle force l'homme à l'abandonner, et une telle appréhension des conséquences du péché qu'elle nous porte à ne vouloir être sauvés que par Jésus-Christ et par son sacrifice.
Le pécheur repentant est convaincu que le péché mérite châtiment, qu'il est bien réellement pécheur exposé à la colère de Dieu;
qu'il faut que le péché soit pardonné ou puni; qu'il est incapable par lui-même d'effacer aucun de ses transgressions; et qu'ainsi son salut dépend entièrement de la grâce de Dieu.

L'homme étant ainsi profondément humilié, se trouve dans les dispositions propres à recevoir avec empressement cette bonne nouvelle du Sauveur qui «est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu.» Matth. XVIII 11. Car l'Évangile n'est autre chose, qu'une bonne nouvelle apportée au monde plongé dans le crime et dans la perdition.

La substance de cet Évangile est «que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs.» 1 Tim. I. 15 Il est mort pour expier nos péchés, la Divinité et l'humanité étant réunies dans une seule personne, il a pu sauver pour toujours ceux qui s'approchent de Dieu, par lui. Hébr. VII 25.

Son sang étant celui de Dieu manifesté en chair, a été d'un prix infini, et a été répandu pour laver le péché. Ainsi donc, pécheur, qui te condamne au tribunal de ta conscience, quand tes péchés surpasseraient en nombre les cheveux de ta tête ou le sable de la mer; quand ils seraient aussi rouges que l'écarlate, encore y aurait-il de l'espérance, «le sang de Christ lave de tout péché.» 2 Jean I. 7.

Mais comment pourrai-je avoir part à une délivrance aussi heureuse?
Comment pourrai-je puiser à cette source de grâce?
Crois à l'Évangile, mets ta confiance dans ce que la parole de Dieu t'annonce de Jésus-Christ, et dans sa disposition, ainsi que dans le pouvoir qu'il a de pardonner.

Mais comment oserai-je croire que Jésus-Christ est venu pour sauver un misérable pécheur tel que je suis?
«
C'est ici le commandement de Dieu que nous croyons en son Fils Jésus-Christ» 1Jean III. 23.
Il n'y a point de présomption à faire ce que Dieu a commandé, et à mettre sa confiance en la
parole de Dieu.


VIIIe Sermon.

«C'est une chose certaine, et très digne d'être, reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs dont je suis le premier.» 1 Tim. I. 15.

C'est ici le sommaire de l'Évangile. Jésus-Christ est Dieu. «Il a fait le monde, rien de ce qui a été fait n'a été fait sans lui.» Jean I.
Mais ses créatures ont violé ses lois, et se sont révoltées contre lui. Il eût pu avec justice nous jeter dans l'étang ardent de feu et de soufre. Mais, ô merveilles de son amour, Dieu a été manifesté en chair, il est né dans le monde, et dans quel but? Pour sauver les pécheurs.

Et comment les a-t-il sauvés?
En mourant pour eux sur la croix, en portant leurs péchés en son propre corps sur le bois, en lavant leurs péchés de son propre sang.
Ai-je donc porté jusques ici une attention assez sérieuse sur cet amour étonnant de Dieu?
Je suis pécheur, né dans le péché, et comme tel, méritant la condamnation. «
Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs» tels que moi.

Lui ai-je adressé de ferventes prières pour obtenir une si grande faveur?
Suis-je bien convaincu que je suis un misérable pécheur?
En suis-je profondément affecté et désolé?

Hélas! combien d'hommes inattentifs et insensibles à ce que Jésus-Christ a daigné faire pour les pécheurs?

Mais ces grandes idées sont-elles gravées dans mon cœur?
Est-ce que toutes mes espérances reposent sur cette parole véritable: «
que Jésus est venu au monde pour sauver les pécheurs?
Oh! qu'elles sont douces ces paroles, quoi, je suis pécheur, le plus grand des pécheurs, et cependant je puis être sauvé de la peine du péché, si me repentant de mes méchancetés je porte mes regards sur Jésus, et mets en lui ma confiance!

Esprit saint, dirige mes regards sur Jésus!
Hélas! que deviendrais-je, s'il nul ne se présentait pour me sauver?
Avec quels transports mon oreille écoute l'annonce de cette bonne nouvelle?
Sans doute, cette déclaration est «
digne d'être reçue,» elle doit être accueillie de tous, puisque tous ont péché, que tous ont besoin d'être sauvés, et que tous ceux qui sentent leur misère, peuvent aller à celui qui a le pouvoir de les sauver tous. O Seigneur, ô Saint-Esprit! donne-moi de croire que mon âme peut être sauvée.


IXe Sermon.

«Je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi.» Jean VI. 37.

Combien l'ami généreux des pauvres pécheurs se montre tendre et compatissant dans ces paroles?
Avec quel soin il cherche à repousser toutes les objections qui pourraient se présenter à l'esprit inquiet du Chrétien qui désire être sauvé aux conditions qu'impose l'Évangile, c'est-à-dire, «par grâce en embrassant la foiEphes. XI 8.
Et dans la crainte qu'un tel Chrétien ne tombe dans le découragement, il l'invite avec toute l'éloquence du sentiment à venir à lui. Écoutez ses paroles.
Matth. XI. 28. «Venez à moi, vous tous qui êtes travaillés et chargés, et je vous soulagerai.»

Êtes-vous fatigués de l'esclavage du péché, de Satan et du monde?
Êtes-vous chargés des remords de votre conscience et tourmentés par la crainte?
Voici votre bon Sauveur vous ouvre les bras, et ce sont ici les paroles qui sortent de sa bouche: «
Venez à moi et je vous soulagerai.» II est fidèle à ses promesses et ne peut pas vous tromper: «II ne changera rien à ce que sa bouche a prononcéPs. LXXXIX. 34. 

Essayez donc, venez à lui. Il peut et veut vous sauver; pourquoi donc conserveriez-vous encore quelque doute?
Vous dites: «Je suis un pécheur
Mais sachez que Jésus-Christ est le Sauveur tout-puissant.

Vous dites, j'ai péché ouvertement contre lui pendant une longue suite d'années.
Soit, mais vous n'êtes pas pour cela hors de la portée de sa miséricorde, et votre maladie n'est pas si désespérée qu'elle ne puisse céder à l'habileté et à la puissance du grand médecin.

Objecterez-vous, je suis un pécheur extraordinaire, je «suis le chef des pécheurs?» Mais c'est encore à vous que cette parole de salut est adressée: «Le sang de Jésus nous purifie de tout péché.» 1 Jean I. 7.
«
La justification que Dieu accorde par la foi en Jésus-Christ s'étend à tous.» Rom. III. 23. Elle est donc suffisante pour justifier les plus criminels. Ne vous laissez donc point aller au désespoir, car voici ce que dit le Sauveur l'ami du pauvre pécheur: «Je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi.»
Point d'exception: «
il ne veut pas qu'aucun périsse, mais que tous se convertissent.» 2 Pierre III. 9.

Vous dites: «Ne dois-je pas changer mon coeur, et reformer ma vie avant d'oser approcher de lui»?
Mais si vous attendez d'avoir opéré ce changement par votre seule force, vous périrez indubitablement dans vos péchés. C'est le Sauveur qui doit opérer ce changement pour vous et qui l'opérera effectivement, lorsque, abattu aux pieds de sa croix, vous confesserez vos péchés, en mettant toute votre confiance dans le prix de son sang et de son sacrifice expiatoire.

Vous devez aller à lui comme vous êtes, comme un vil pécheur, pour être lavé dans son sang, revêtu de sa justice, sanctifié par son esprit et préparé pour sa gloire.
Pourquoi vous refuser à recevoir ce qu'il est si disposé à vous donner, le pardon, la sainteté et le Ciel, et cela gratuitement, «
sans argent et sans aucune valeur.» Ésaïe LV. 1. Il est prêt à recevoir tous les pécheurs, Luc XV. 3. afin qu'il puisse les sauver; sa déclaration est donc solennelle, et s'adresse sans distinction à tous: «Je ne mettrai point dehors, celui qui viendra à moi.»


Xe Sermon.

«Étant justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus=Christ.» Rom. V. 1

«Il n'y a point de paix pour le méchant,» a dit mon Dieu. Ésaïe XLVIII. 22.
Le pécheur qui n'a point obtenu son pardon ne saurait avoir la paix avec Dieu. Aussi longtemps que sa conscience n'est pas réveillée, il peut vivre dans l'insouciance et la sécurité, mais du moment que ses yeux s'ouvrent à la lumière, que son cœur devient sensible, il ne peut qu'être très-malheureux jusques au moment où Dieu en vient à parler de paix à son âme criminelle.
Sa justification est accompagnée de son pardon et de sa réconciliation avec Dieu.
Mais ce pardon et cette réconciliation, il ne peut les obtenir que par la foi en Jésus-Christ qui lui persuade qu'il a expié le péché par son sang précieux.

Lorsque je suis parvenu à croire que Jésus-Christ a effacé mes péchés, rien ne peut tourmenter ma conscience, alors, «j'ai la paix avec Dieu
Le désespoir de l'âme au moment de son réveil provient d'une conscience criminelle et du sentiment de ses péchés. Ainsi du moment que le pauvre pécheur tremblant vient à découvrir que Christ est mort pour lui, que Christ a la puissance de sauver le plus grand des pécheurs, que c'est bien là ce qu'il est venu annoncer au monde, et qu'il a déclaré «
qu'il ne mettra point dehors celui qui viendra à lui.» Jean VI. 37.

Aussitôt, dis-je, que le pauvre pécheur est parvenu à croire ces grandes vérités, il obtient la paix avec Dieu, il peut appeler Dieu son Père, il peut se confier entièrement à Dieu, il peut voir la mort avec plaisir et se réjouir dans l'espérance de la gloire de Dieu.

Maintenant, pécheur, est-ce bien la vôtre état?
Êtes-vous bien convaincu qu'il ne peut y avoir de salut qu'en Christ et par Christ; qu'il ne peut y avoir de paix avec Dieu que par Christ; qu'aussi longtemps que vous n'avez pas obtenu le pardon de vos péchés, votre vie doit être malheureuse, et que votre mort ne peut être que l'entrée dans un abîme de misère éternelle?

Mais si je suis persuadé que Jésus est le seul et unique Sauveur, et si dans ma détresse j'ai cherché mon refuge à l'ombre de sa croix, alors Dieu cesse d'être irrité contre moi, mes péchés quoique nombreux sont pardonnés, je suis reçu en grâce, et si la mort m'enlève cette nuit même, c'est pour me transporter dans le sein de Dieu.

Quel heureux état que celui, où on ne ressent aucune crainte ni dans la vie, ni dans la mort. Où Dieu est notre ami, Christ notre Rédempteur, le St. Esprit notre consolateur, la mort notre bienfaiteur, le Ciel notre demeure, avec une perspective de paix et de joie éternelle.

Pécheur, est-ce là ce que tu sens?


XIe Sermon.

«Elle est précieuse pour vous qui croyez.» 1 Pier. II. 7.

St. Pierre parle ici de Jésus-Christ, cet ami généreux qui a donné sa vie pour sauver les pécheurs, qui a eu compassion de nous, lors même que nous n'éprouvions pas ce sentiment pour nous-mêmes, qui est mort pour nous, lorsque sans cette mort nous eussions été jetés dans les ténèbres de l'enfer.

Maintenant, si vous êtes convaincus que vos péchés vous eussent placé sous la sentence de condamnation, que si Christ n'eût pas porté nos iniquités en son corps sur la croix, vous eussiez été exposés à la malédiction à toujours, tandis qu'il a été fait malédiction pour vous.
Si vous avez un vif sentiment de reconnaissance pour le pardon qu'il vous a procuré par son sang, et s'il se présente à votre esprit, prononçant les paroles qu'il adressa à la femme pécheresse, dont parle l'Évangile: «
Va-t-en en paix, tes péchés te sont pardonnés.» Luc VII 48.
Alors «
Christ est précieux pour Vous, et vous l'aimez par-dessus tout.» Vous vous plaisez à penser à lui, à entendre parler dé lui; vous désirez de faire tout ce qu'il vous à commandé, et vous ne voudriez parfaire, fut-ce pour gagner le monde, ce qu'il vous a défendu dans son Évangile.

Vous êtes maintenant une nouvelle créature; vous ne sauriez vivre comme vous avez vécu auparavant; vous êtes né de nouveau. «Tout ce qu'il y avait de vieux est passé, tout est renouvelé.» 2 Cor. XV. 17.
La prière, les actions de grâces, l'ouïe et la lecture de la parole de Dieu, pour lesquelles vous aviez de l'aversion, Tous sont aujourd'hui agréables.
Vous dédaignez aujourd'hui ces vaines conversations, ces amusements frivoles auxquels vous mettiez tant de prix.
Vous ne sauriez maintenant vous livrer au sommeil sans rendre vos actions de grâces à votre adorable Sauveur, pour les bienfaits qu'il a répandu sur vous pendant le cours de la journée, sans vous être recommandé à sa protection pendant la nuit, sans avoir remis votre âme entre ses mains, afin que si la mort terminait votre carrière pendant la nuit, il voulut vous recevoir dans son sein.
Et lorsqu'au matin vous recouvrez vos forces, vous ne pourriez entrer dans le monde pour y vaquer à vos légitimes occupations sans l'avoir sollicité de vous préserver des embûches du monde et des tentations de Satan.

Votre seul désir est de plaire à votre bien-aimé Sauveur, et ce que vous craignez par-dessus tout, c'est de l'offenser. «Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, vous désirez de ne rien faire que pour la gloire de Dieu.» 1 Cor. X. 31.


XIIe Sermon.

«Attachez-vous à la sainteté, sans laquelle personne ne verra le Seigneur.» Héb. XII. 14

Dieu est un Dieu de sainteté.
Christ est le Sauveur saint et sans tache.
L'Esprit de Dieu est le Saint-Esprit.
Le Ciel est un séjour de sainteté.
Les Anges sont de saints Anges, et le peuple que Dieu a racheté est un peuple saint.

Et moi suis-je un homme saint?
Si je ne puis me rendre ce témoignage, l'Écriture me déclare que je ne verrai pas, que je ne pourrai pas voir Dieu.
Il ne me suffirait pas d'un extérieur de décence dans ma conduite; on peut avoir un extérieur de moralité sans avoir pour cela la sainteté, quoiqu'il ne puisse point y avoir de sainteté sans moralité.

Si vous êtes un homme saint, non seulement vous vous abstenez de péché, mais vous l'avez réellement en horreur. Vous avez de la haine pour toute espèce de péché, pour tout ce qui n'est pas conforme à la volonté de Dieu.
Cette haine du péché se tourne contre vous-mêmes en sentant que vous conservez encore des restes de péché. Vous découvrez encore des péchés, non seulement dans votre conduite, mais encore dans votre cœur.

Si vous êtes vraiment sanctifié, votre conscience ne se borne pas à vous condamner pour vos paroles et pour vos actions mauvaises, elle vous juge aussi sur vos pensées. Vous ne vous bornez pas à paraître bons aux yeux du monde, mais vous voulez être approuvé de ce Dieu qui sonde les cœurs.
Vous travaillez à mettre votre âme en accord avec la volonté de Dieu.
Est-ce là votre position?

Rappeliez-vous ce qui est écrit: «Sans la sainteté nul ne verra le Seigneur.»
En un mot, la sainteté n'est autre chose que l'amour de Dieu répandu dans le cœur par le Saint-Esprit qui nous est communiqué.
Cet amour de Dieu devient le motif de toute vraie obéissance; alors la parole de Dieu devient la règle de toute votre conduite, et la gloire de Dieu le but de toutes vos actions. Mais nul ne peut être admis en la présence de Dieu jusqu'à ce qu'il ait revêtu la sainteté.

Êtes-vous persuadé de cette vérité?
Votre cœur exprime-t-il avec sincérité cette prière: «
Seigneur, sanctifie-moi entièrement dans mon corps, dans mon âme, dans mon esprit.»
Si vous éprouvez ces sentiments, le Seigneur a commencé son œuvre, et il l'achèvera pour la grande journée de Jésus-Christ, afin que vous puissiez lui être présenté saint et sans tache, en amour et en charité.


XIIIe Sermon.

«Dans l'attente du bonheur que nous espérons, et de la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ.» Tite II. 10.

C'est ici l'heureux privilège de celui qui croit en Christ, d'avoir à attendre la seconde apparition du Seigneur. Jésus a promis qu'il reviendrait, «qu'il reviendrait bientôt.» Apoc. XXII.
Il a déclaré que sa venue sera subite comme celle d'un larron dans la nuit. 1 Thess. V. 2.

Le fidèle qui croit attend donc le Sauveur, et se prépare à le recevoir. Il sait que quoique «le Seigneur Jésus sera révélé du Ciel avec les Anges Ministres de sa puissance, exerçant sa vengeance avec des flammes de feu sur ceux qui ne connaissent point Dieu, et qui n'obéissent pas à l'Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ, et dont la punition sera une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur, par l'effet de sa puissance glorieuse.»

Il sait qu'un autre but de sa venue est «pour être glorifié en ses Saints et admiré ce jour-là dans tous ceux qui croyent.» 1 Thess. 1.8.
«Il
porte donc ses regards sur cette heureuse espérance; il a la paix avec Dieu par Jésus-Christ».
Le péché qui causait ses frayeurs est effacé.
Il croit que le Juge est son ami, et il porte ses regards sur l'avenir avec une douce attente.
Il sent que son état présent n'est pas son vrai repos, car quoique sa conscience soit libérée du crime du péché, quoique son cœur ait cessé de l'aimer et d'obéir à son influence, il ne laisse pas de s'apercevoir que «
le péché habite en lui», ce qui le porte à soupirer après la venue de Christ, afin de pou voir, le déraciner entièrement.

L'espérance qu'il a est une espérance bienheureuse, parce que les choses qu'il espère sont d'une valeur inestimable, d'une durée éternelle, et d'une certitude que la foi change en vue.
«
Nous qui sommes dans cette tente, de chair et de sang, nous gémissons sous le faix»; 2 Cor. V. 4. sous le faix du péché, des afflictions et des tentations; mais à l'époque de l'apparition glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ «Dieu essuiera toute larme de nos yeux. La mort ne sera plus, il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni travail, parce que le premier état est passé.» Apoc. XXI. 4.


XIVe Sermon.

«Si donc vous, tout mauvais que vous êtes, vous savez néanmoins donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père céleste donnerait-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.» Luc XL 13.

Nous voyons par ces paroles que Dieu notre tendre Père qui est aux Cieux, nous permet de décider un point important en s'en rapportant à la conviction de notre propre conscience. Il en appelle aux sentiments qu'éprouvent les pères et mères, pour encourager nos espérances, et ranimer notre confiance, v.11. «Qui est le père d'entre vous qui donnera à son enfant une pierre, lorsqu'il lui demande du pain? ou qui lui donnera un serpent, lorsqu'il lui demande du poisson? ou s'il lui demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion pour l'empoisonner»?

Certainement aucun! «à combien plus fortes raisons votre Père céleste, dont l'affection pour les pauvres enfants pécheurs est infiniment plus grande que celle que vous avez pour vos enfants selon la chair donnera-t-il son Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.»

Je suis un pauvre pécheur plongé dans l'ignorance.
Je ne sais pas même que je suis un pécheur et l'objet de la juste indignation de Dieu.
J'ai besoin de connaître Jésus-Christ comme mon Sauveur, car le connaître pour tel «
c'est la vie éternelle.»
Mais je ne puis acquérir cette connaissance à salut qu'à l'aide des enseignements de Dieu.

Dieu a promis son Saint-Esprit, pour diriger le pauvre pécheur ignorant, qui connaît son ignorance et pour l'instruire de toutes les vérités nécessaires à sa consolation et à son salut.
O Seigneur, que ton Saint-Esprit m'éclaire!

Je suis un pauvre pécheur sans secours. Je sens que je manque de moyens pour croire au Fils de Dieu, et cependant la foi en lui est essentielle à mon salut. Ma conscience est tourmentée à raison de mes péchés. J'ai besoin de le connaître, ainsi que la puissance de sa résurrection, mais il ne dépend pas plus de moi de croire par mes seuls moyens, que de créer un monde.

Dieu a promis son Saint-Esprit, pour créer la foi dans le cœur de tous ceux qui sollicitent cette grâce avec humilité. «O Seigneur! aide-moi à croire à la paix de ma conscience, au salut de mon âme et à la gloire éternelle de ton nom.»

Dieu donne son Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.
Sans son secours particulier, nous ne pouvons que pécher et travailler à notre ruine. Sentez-vous que son secours vous est nécessaire?
Qu'il est d'une absolue nécessité qu'il vous entraîne au trône de la grâce?
Lui demandez-vous du pain comme un enfant affamé?
Sentez-vous votre ignorance de manière à solliciter ses divins enseignements?
Sentez-vous votre état de faiblesse de manière à l'appeler à votre secours? «
Demandez et il vous sera donné, cherchez et vous trouverez, frappez et on vous ouvrira

Pensez-y, Dieu ne peut manquer à sa parole.
Si vous avez demandé sans recevoir, c'est parce que vous n'avez pas demandé sérieusement.

Vous n'avez pas connu vos besoins.
Demandez à Dieu qu'il vous fasse la grâce de connaître vos besoins, et pour lors il les satisfera; demandez-lui qu'il vous apprenne à prier. Allez à lui comme le ferait un pauvre enfant ignorant et abandonné; car «
à moins que vous ne vous convertissiez, et que vous ne deveniez comme un de ces petits enfants, vous ne pouvez entrer au Royaume de Dieu.» Math. XVIII. 3.
Seigneur, donnes-nous les dispositions que tu te plais à voir dans les enfants!


XVe Sermon.

«II est arrêté que les hommes meurent une fois, après quoi suit le jugement.» Hébr. IX. 27.

Nous sommes tous des créatures mortelles. Nous avons vu plusieurs de nos amis et de nos parents descendre au tombeau, plusieurs de ceux qui, aussi jeunes que nous, semblaient être aussi bien destinés à vivre que nous. Nous en avons vu marcher lentement à la mort par des maladies de langueur, et d'autres enlevés à la vie tout à coup et sans avertissement.

Dieu seul connaît le moment où nous serons appelés à les suivre dans l'éternité. Nous ne connaissons pas l'heure de notre mort, notre vie est dans la main de Dieu: elle peut nous être ôtée cette nuit.
Nous sommes certains que le moment de la mort doit arriver, nous sommes assurés que ce moment n'est pas fort éloigné, mais nous ne savons pas s'il n'est pas très rapproché.

Si donc ces choses sont vraies, quelle folie n'y a-t-il pas de renvoyer au lendemain l'ouvrage nécessaire de notre repentance. Nous ne sommes pas assurés de voir le jour de demain; et comme la repentance est «un don de Dieu», si nous négligeons de le demander aujourd'hui, si nous refusons d'écouter les avertissements qu'il nous donne dans sa parole, il pourra nous dire comme nous le lisons, Prov. I. 24: «J'ai appelé, et vous avez refusé de répondre, je vous ai tendu la main, et personne n'y a pris garde; vous n'avez tenu aucun compte de mes conseils, et vous avez dédaigné mes remontrances; aussi, je me rirai de votre calamité, je me moquerai de vous quand vous serez en proie à la terreur; lorsque les malheurs fondront sur vous comme un orage, lorsque votre ruine s'approchera comme une tempête, lorsque l'affliction et l'angoisse vous accableront, alors on m'appellera, mais je ne répondrai point; on me cherchera avec empressement, mais on ne me trouvera point; puisqu'ils ont haï ce qui pouvait les éclairer, et qu'ils n'ont fait aucun cas de la crainte de l'Éternel.»

Après la mort suit le jugement.
Nous devons tous paraître devant le tribunal de Christ, pour rendre compte des choses que nous avons faites en nos corps, soit bonnes, soit mauvaises.

Qui sont ceux qui paraîtront devant le tribunal?
Tous, jeunes, vieux, riches et pauvres, sans distinction, sans exception. Vous et moi y comparaîtrons, mais dans quel but?
Pour rendre compte au Juge Tout-Puissant de nos plus secrètes pensées, de nos plus secrètes actions.

Ce Juge a des livres où sont enregistrées nos pensées, nos paroles et nos oeuvres. Chacune d'elles sera exposée au grand jour à notre éternelle confusion, si nous n'avons pas voulu les effacer dans le sang de notre Seigneur Jésus-Christ.

Nous lisons Apoc. VI. 16. que quelques-uns s'adresseront aux rochers et aux montagnes en disant: «Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et mets-nous à couvert de la colère de l'Agneau.»
Dieu veuille que ce ne soit pas votre lot ni le mien.

Mais pour éviter un sort aussi affreux, nous devons «chercher le Seigneur pendant qu'il est près, le méchant doit abandonner sa voie, et l'homme injuste ses pensées, pour retourner à l'Éternel qui aura pitié de nous et à notre Dieu, car il pardonne abondamment.»'

Ce jour est encore le jour de la grâce, mais il serait trop tard de la solliciter au jour du jugement.
Si vous mourrez sans attachement pour Jésus-Christ, il eût mieux valu que vous ne fussiez jamais né, car il vous serait plus avantageux de n'avoir jamais existé, que d'être obligé d'exister éternellement en enfer.
Cependant tel sera le lot de tout pécheur, qui ne se sera point converti et n'aura point obtenu son pardon.

Dieu l'a prononcé, et Dieu ne saurait mentir.


XVIe Sermon.

«Comment échapperons-nous si nous négligeons un si grand

Un salut bien grand en effet, saint au-dessus de toute expression et de toute conception. Salut qui est préparé par la sagesse et par l'amour de Dieu pour les malheureux pécheurs!
Salut procuré par la mort du fils unique de Dieu.
Combien n'ai-je pas été près de la perdition! dans quel abyme ne m'étais-je pas laissé aller!
Combien mes péchés ont été grands et nombreux pour avoir rendu un tel salut nécessaire?
Combien ne serait-il pas dangereux de le négliger?

Dieu n'a pas d'autre fils à donner en sacrifice!
Si vous ne prenez aucun intérêt à ce salut, si vous ne cherchez point à vous l'assurer, si le danger que vous courez ne vous touche point, et que vous ne pensiez à ce salut qu'avec indifférence, comment échapperiez-vous?
Cela serait impossible, vous rejetez Celui qui seul est le Sauveur, et commettez, par ce refus, le plus grand des crimes.
Vous méprisez la miséricorde que Dieu nous a manifestée en Christ, vous foulez aux pieds le précieux sang de Christ. Cette pensée ne vous effraye-t-elle pas?

Tenez cependant pour certain que tout pécheur insouciant, tout pécheur qui néglige la prière se rend coupable de ce crime énorme.
Il n'y a plus de secours à attendre pour ceux qui rejettent Christ: «
Il ne reste plus de sacrifice pour le péché
Leur ruine est certaine, elle est proche, elle sera éternelle et insupportable.


Rapellez-vous bien ceci: «Voici présentement ce temps favorable; voici présentement ce jour de salut» 2 Cor. VI. 2.
Si vous mourez sans Christ, vous ne verrez jamais la face de Dieu sans confusion.
Vous entendrez le juge prononcer votre sentence: «
Retirez-vous de moi maudits, allez au feu éternel préparé pour le Diable et pour ses Anges.» Math* XXV. 41.

Dieu nous préserve de ce malheur!
Je vous conjure encore une fois, vous qui êtes pécheurs comme moi, je vous conjure avant de terminer ce discours, de vouloir rentrer en vous-mêmes et réfléchir.
Non, agenouillez-vous, priez Dieu de réveiller votre conscience et de vous donner la connaissance de Christ.

J'adresse à Dieu mes prières pour votre salut. En mettant ce Livre entre vos mains je n'ai d'autre motif que votre bonheur éternel: «O mon Dieu! puissent ces réflexions produire du bien pour l'âme des pécheurs, dans le temps et dans l'éternité. Accorde ta bénédiction à ceux qui liront ta parole; puissent les vérités précieuses qu'elle contint les amener au salut: Qu'elles soient la bonne odeur de vie pour ceux qui sont sauvés, et non une odeur mortelle qui les fasse périr.» 2 Cor. 11.16.

Seigneur, exauce ma prière au nom de Jésus-Christ.
Amen!


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