(pour vous mener de la mort à la Vie..., de l'Enfer au Paradis)
1er Sermon
«Que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il faisait la perte de son âme? ou que donnerait l'homme en échange de sou âme?» Math. XVI. 26.
On paraît donner peu d'attention dans le monde à un sujet d'une aussi grande importance. Il est peu d'hommes qui regardent le salut de leur âme comme l'objet qui mérite le premier de leurs soins dans le cours de la vie.
Vous, qui lisez cet écrit, dites-moi si le soin de votre âme est votre premier intérêt, celui qui vous touche de plus près, et si vous vous conduisez conformément à cette conviction. Si cela est ainsi, vous ferez le même raisonnement que moi, et vous direz: «J'ai une âme aussi bien qu'un corps,» mon âme doit exister à toujours heureuse ou malheureuse, elle est capable d'éprouver une étendue de douleur, ou de plaisir bien plus grands que mon corps.
En
comparant
mon âme à mon corps, il est de peu d'importance que je sois dans
la pauvreté ou dans l'abondance, vu le petit nombre d'années que
j'ai à passer dans ce monde; il importepeu
que je sois respecté ou méprisé par mes semblables; il importe peu
que mon corps soit en santé, ou malade, dans un état de bien-être,
ou de douleur. Tout cela est de peu d'importance, car la mort est
certaine, et elle peut être très proche.
On dira bientôt en montrant mon corps sans vie: «cendres sur
cendres, poudre sur poudre.» Au moment de ma mort, quel bien
éprouverais-je lors même que je pourrais dire que la terre entière
m'appartient?
Quelle consolation me donnerait cette pensée?
Mais voici une question qui est pour moi d'une conséquence extrême: mon âme doit être éternellement heureuse ou malheureuse, elle doit être en société avec les Anges et les Saints, jouir de la perfection autour du trône de Dieu, ou condamnée aux pleurs, aux cris, et aux grincements de dents avec les Démons, là où le ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point.
La
recherche
de cette question est de la plus haute importance, échapperai-je à
la colère à venir, posséderai-je l'héritage des Saints qui sont
dans la lumière? Si cela est ainsi, mes pensées se porteront-elles
habituellement sur ce monde présent, ou sur celui qui est à venir?
Lequel des deux sera l'objet de ma sollicitude?
Ne m'arrive-t-il pas souvent de demander que mangerai-je, que
boirai-je, de quoi serai-je vêtu?
Mais cette question que ferai-je pour être sauvé?
Se présente-t-elle souvent à ma pensée?
Et si je ne prends pas un vif et constant intérêt au sort de mon
âme, je dois tenir pour certain que mon état est critique et mon
danger éminent.
IIe Sermon.
«Le péché est la transgression de la Loi.» 1 Jean III. 4.
Je
m'adresse
à vous, qui êtes pécheurs, et je vous demande si vous avez
jamais réfléchi attentivement sur ce que c'est que le péché?
Si vous avez étudié avec soin
la parole de Dieu, pour avoir une idée juste de ce mal le plus
grand de tous?
Si vous avez fait cette recherche, et que vous demeuriez encore
dans le péché, votre état est fâcheux, votre salut court de
grands risques.
Lisez avec attention le texte que je vous ai présenté, élevez votre cœur à Dieu, et dites: «Seigneur, donne-moi de connaître ce que c'est que le péché»
«Le
péché
est la transgression de la Loi.»
Mais quelle est cette Loi?
C'est la Loi d'un Dieu infiniment saint.
Mais où puis-je trouver cette Loi?
Elle est contenue dans les dix commandements.
Les ai-je lus ces commandements avec tremblement et émotion, en
me demandant, aurais-je eu le malheur de transgresser
quelque article
de la Sainte Loi de Dieu.
Ai-je
bien
réfléchi qu'on peut désobéir à une Loi par la pensée, aussi bien
que par des paroles ou des actions?
Ai-je réfléchi que la Loi est
spirituelle et qu'elle embrasse les pensées, les
projets, les intentions du cœur, et que toute pensée irrégulière
est une transgression de la Loi, que tout désir impur est un
péché; que nous aurons à rendre compte au jour du jugement de
toutes les paroles oiseuses que nous aurons proférées? Mat.
X11.36.
Ai-je bien réfléchi que dans ce jour solennel du jugement, Dieu
qui pénètre tout mettra en évidence les secrets de nos cœurs?
Hélas! combien de ces pensées oiseuses sont sorties de mon sein, sans que j'aie songé, sans que j'aie été convaincu que chacune d'elles était un péché! Gen. VI. 5.
Et en pensant aux mauvaises pensées qui ont souvent roulé dans mon esprit, ne me suis-je jamais écrié: «O Dieu, sois miséricordieux envers moi qui suis pécheur.»
Si le péché est la transgression de la Loi, c'est-à-dire, si je pèche en négligeant de m'avancer à la perfection que la Loi exige de moi quant à mes pensées, à mes paroles et à mes actions, aussi bien qu'en faisant les choses que la Loi défend quel compte n'aurai-je pas à rendre sans m'en être jamais douté?
Cependant,
j'ai
souvent confessé devant Dieu, d'avoir fait ce que je n'aurais
pas dû faire, et d'avoir négligé de faire ce que j'aurais dû
faire. «Hélas! je me suis moqué de Dieu en
confessant de mes lèvres ce que je ne sentais pas dans le cœur.
O Seigneur! réveille donc ma conscience pour mieux connaître à
l'avenir ce que c'est que le péché.
IIIe Sermon.
«Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.» Rom. III. 23.
Tous, oui, tous, tant que nous sommes-nous avons péché, c'est-à-dire, nous avons désobéi à la Loi de Dieu, «car il n'y a pas un homme juste, non pas même un seul.» Rom. III. 10.
Il n'en existe aucun qui ait gardé les commandements de Dieu. Nous avons transgressé l'un ou l'autre des préceptes de sa Loi morale, soit en actions, soit en paroles, soit en mauvais désirs. L'accusation est grave, mais elle est évidente.
Réfléchissons
sur
ce sujet en priant Dieu d'éclairer notre esprit. Prenons les
dix commandements en main, et lisons. Nous avons violé le
premier en donnant notre confiance et en nous attachant à
d'autres objets plus qu'à Dieu: «Tu
aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur.»
Math. XXII.
37.
Nous avons certainement péché sur ce point.
Le second commandement indique la manière dont Dieu doit être adoré, non par desformes extérieures seulement, mais en esprit et en vérité.
Hélas! combien de fois n'avons nous pas négligé d'apporter dans le culte cette attention sérieuse, ce respect intérieur, ces sentiments de dévotion sincère que nous devions y apporter; Dieu est un Dieu jaloux.
Vous me direz que vous n'avez jamais eu à vous reprocher ces imprécations profanes, ces jurements, et qu'ainsi vous croyez être irrépréhensible quant au troisième commandement; mais en répétant vos prières ou en lisant l'Écriture Sainte, ne vous est-il jamais arrivé que le saint nom de Dieu ait passé sur vos lèvres sans attention, sans songer à ce que vous prononciez, sans le sentiment de profond respect qui devait accompagner ce nom sacré?
Avez-vous
toujours
employé le jour de Sabbat dans son entier à des occupations
religieuses, ainsi que vous le prescrivait le quatrième
commandement?
La Loi ne vous trouverait-elle en faute ni en pensées, ni en
paroles, ni en actions?
Ah! mettons la main sur la bouche, et convenons que nous sommes
coupables.
Ne
serait-il
pas superflu que je portasse cet examen sur la seconde Table.
Aimez-vous votre prochain comme vous-même?
Avez-vous fait aux autres ce que vous eussiez voulu qu'on eût fait
pour vous-même? N'avez-vous jamais manqué d'obéissance pour vos
parents?
Ignorez-vous que tout commencement de colère inconsidérée vous
rend coupable de meurtre? Math. V. 22.
Que tout désir impur est un adultère? Math. V. 28.
Qu'une fraude secrète, ou la négligente à donner du secours aux
pauvres* est un vol?
Que toute pensée contraire à la charité est une violation du
neuvième commandement, comme tout désir de convoitise nous rend
coupables du dixième et dernier commandement.
«Ah!
sans
aucun doute, tous ont péché, en faisant ce que la Loi défend et
ne faisant pas ce qu'elle nous commande.
Qu'ai-je donc fait, ou qu'est-ce que j'ai négligé de faire?
Ah! «sans
doute, tous ont péché.»
Quel est donc mon état?
Un état de péché et de misère!
Pourquoi ne l'ai-je pas reconnu plutôt?
Parce que le péché m'avait aveuglé et empêché de connaître mon
état.
IVe Sermon.
«Maudit est quiconque n'est pas constant à observer tout ce qui est écrit dans le Livre de la Loi» Gal. III. 10
Quel
est
le sentiment de ce terrible mot: Maudit?
La
malédiction
de Dieu est la déclaration de sa juste colère contre le
péché et contre le pécheur: «Dès que ta colère s'enflamme, qui
pourrait
en soutenir l'ardeur?» Ps.
LXXVI.
8.
Mais
qui
est celui qui est maudit?
C'est celui qui, jeune ou vieux, savant ou ignorant ne persévère
pas sans relâche, et pendant tout le cours de sa vie à se
conformer à la Loi, en ses pensées, en ses paroles et en ses
actions, «à observer tout ce qui est écrit dans le Livre de
vie.»
Le mot de Loi doit être pris
dans le sens le plus étendu, car St. Jaques nous dit: «Quiconque
aura
observé toute la Loi, s'il vient à pécher contre un seul
commandement, il est coupable comme s'il les avait tous
violés.»
Jaq.XI. 10.
Dites-moi
maintenant,
pourriez-vous m'indiquer un jour, une heure, un moment, pendant
lesquels vous ayez été dans l'état que la Loi exigeait de vous?
La malédiction est prononcée
contre toute transgression, ce n'est pas seulement contre la
profanation, le meurtre, l'adultère et d'autres grands péchés,
c'est encore contre toute pensée criminelle: «Tu
aimeras
ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme.»
Si cela est ainsi, combien de fois n'avons-nous pas été, tous
tant que nous sommes, l'objet de cette malédiction?
Nous avons provoqué la colère de Dieu de jour en jour, d'année
en année. Nous sommes forcés d'en convenir. Vous ne sauriez me
montrer d'après l'Écriture la fausseté de ce que j'avance.
Quoi
donc,
chaque pécheur est maudit pour chacun des péchés qu'il commet,
et
je n'ai cessé de pécher pendant tout le cours de ma vie!
Rien n'est plus vrai! je n'ai rempli aucun devoir, je ne me suis
abstenu d'aucun péché d'après le motif raisonnable puisé dans
l'amour pour Dieu. Ainsi donc ma vie a été une suite non
interrompue de péchés, et mon état est un état de condamnation.
Grand Dieu! combien cette connaissance découvre les ténèbres de mon esprit et la dureté de mon cœur, pourrais-je vivre une heure en paix sous le poids de la malédiction de Dieu? Comment pourrais-je m'endormir ou me réveiller sans trembler, puisque la malédiction de Dieu peut précipiter le pécheur dans l'enfer?
Ve Sermon.
«Les gages du péché c'est la mort.» Rom. VI. 23.
«Le péché est la transgression de la Loi.» 1 Jean III. 4.
Voilà la règle éternelle de droit pour tout être raisonnable, voilà la Loi Morale de Dieu. Il est question ici du péché, de tout péché, de toute espèce de péché. La mort, quel que soit le sens qu'on attache à ce mot, est la rétribution juste et certaine de chaque péché de pensée, de parole ou d'action.
Mais
qu'est-ce
que la mort?
La mort du corps est sa séparation de
l'âme.
Vous
êtes
pécheur, et vous avez ressenti cet effet du péché dans toutes
les douleurs et les infirmités qui conduisent insensiblement
votre corps dans la tombe.
Vous êtes en ce moment un homme mortel ou mourant.
La mort du corps par sa séparation d'avec l'âme, le fera rentrer
dans la poussière d'où il a été tiré.
Mais
ce
mot de mort dans notre texte indique quelque chose de plus.
C'est la mort de l'âme. Qu'est-ce que cela veut dire?
C'est quelque chose d'autant plus effrayant que la mort du
corps, que l'âme l'emporte infiniment en valeur sur le corps.
C'est la séparation de l'âme d'avec Dieu, en qui seul est sa vie
et son bonheur, de là naît un état affreux d'angoisse et de
tourment, occasionné par la perte de l'amour de Dieu, et de
toutes les bénédictions qui l'accompagnent; car Dieu est pour
l'âme, ce que l'âme est pour le corps.
La
mort
spirituelle, ou la mort de l'âme, ne consiste pas dans la
perte du sentiment, mais dans la perte de la ressemblance et
de la faveur de Dieu. «Car
c'est dans sa faveur que se trouve la vie, tandis que sa
désapprobation donne la mort»
Ps, XXX.
6.
Pensez donc, pécheurs, que tel sera votre sort affreux si la
grâce de Dieu ne rend pas la vie à votre âme par votre
conversion.
«Vous
êtes
morts dans vos fautes et dans vos péchés»,
et à moins que l'Esprit de Dieu ne Vous réveille avant votre
départ de cette terre, vous serez pour
toujours
plongés dans ce malheureux état, car la mort dont parle mon texte,
est présentée en opposition à la vie éternelle. «Les
gages
du péché c'est la mort, mais le don de Dieu c'est la vie
éternelle.»
Et
si
déjà ici-bas la misère est l'effet de cette mort spirituelle,
comme chaque homme, s'il est sincère, en dort être convaincu par
son expérience, que sera-ce dans la vie à venir. Hélas! qui
pourrait dépeindre cet état?
Nous lisons que ce sera «un ver qui ne
meurt point» qui déchirera la conscience, «un
feu
qui ne s'éteint point», qui consumera le corps, et
l'âme en enfer. «Des pleurs, des
gémissements, des grincements de dents», et cet
état effrayant durera à toujours.
Mais
vous
me direz, la punition n'est-elle pas disproportionnée à l'offense?
Dieu est vrai, et tout homme est menteur. Or, Dieu nous a dit: «les
gages (c'est-à-dire, la juste récompense) du
péché
c'est la mort.»
La véracité de Dieu exige qu'il accomplisse ses menaces, aussi
bien que ses promesses.
Ah! «fuyons donc devant la colère qui est à venir»; qui d'entre vous pourrait supporter l'idée d'être précipité dans les flammes? Qui d'entre nous voudrait être condamné à un feu éternel?
VIe Sermon.
«Que ferai-je pour être sauvé.» Act. XVI. 30.
VOILÀ la recherche inquiétante qui se présente à l'esprit du pécheur qui sort de son assoupissement. Du pécheur qui apprend à connaître ce que c'est que le péché, qui éprouve avec amertume qu'il en est entaché, et qu'en conséquence il est sous le poids de la malédiction de Dieu, et en danger de damnation.
Êtes-vous
un
de ces pécheurs qui se réveillent?
Hélas! nous vivons assez
généralement dans cet état de sommeil, sans nous occuper des
dangers que nous courrons, et nous persévérons dans cet état
critique jusqu'à ce que la parole et l'Esprit de Dieu nous
arrachent à ce repos charnel. Nous crions paix, paix, quand il
n'y a point de paix, car Dieu a déclaré de la manière la plus
expresse: «Qu'il n'y a
point de paix pour le méchant.»
Ésaïe XLVIII.
22.
Le méchant passe d'un jour à l'autre, éloignant de sa pensée les idées de mort, de jugement et d'éternité. Il ne lit point la Bible, dans le désir sincère de connaître son état, et de penser à faire sortir du fond de son cœur ce cri de détresse: «O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un misérable pécheur.»
Si donc vous vivez sans solliciter par de ferventes prières la miséricorde de Dieu, si vous en méprisez habituellement les trésors, vous donnez la preuve que vous êtes «éloignés de la vie de Dieu par l'ignorance qui est en vous», tout aussi bien que si vous viviez dans les désordres les plus grossiers.
Mais
lorsque
Dieu daigne convaincre le cœur de l'homme et réveiller sa
conscience, alors il sort brusquement de son état, comme un
homme qui s'éveille. Il voit ce qu'il n'avait jamais senti
auparavant, c'est que c'est une chose mauvaise que de pécher
contre Dieu. Il jette les yeux sur la parole qui est vérité,
et il lit: «le
méchant sera précipité en enfer, ainsi que tous ceux qui
oublient Dieu.»
Ps.
IX. 17.
Un tremblement le saisit à cette lecture.
Alors
il
s'écrie: «j'ai oublié
Dieu et j'ai péché contre lui»,
convaincu que les gages du péché c'est la mort, il se demande:
«comment échapperai-je
à la condamnation? que ferai-je pour être sauvé»?
Il reconnaît que son bonheur éternel est en danger.
Alors le monde et ses plaisirs et ses honneurs lui deviennent
insipides, il sent qu'il n'y trouve aucune ressource pour
soulager son cœur et calmer sa conscience. Alors il commence à
prier, et ses prières expriment les vrais sentiments de son âme,
elles ne sont plus un acte sans attention comme auparavant. Le
sentiment du danger l'entraîne au trône de la grâce. Il lit
maintenant la parole, de Dieu, comme étant la vérité éternelle.
Il la lit comme étant intéressé à chaque phrase de ce divin Livre.
Pécheurs, êtes-vous disposés à faire cette recherche, et à dire: «Que ferai-je pour être sauvé»?
VIIe Sermon.
«Repentez-vous, et croyez à l'Évangile.» Marc 1. 15.
Ce sont les paroles sorties de la bouche de notre bienheureux Sauveur, et qui s'adressent à de pauvres pécheurs tels que vous et moi.
Mais
qu'est-ce
que la repentance?
C'est l'opération de l'Esprit de Christ sur mon cœur qui produit
un tel sentiment de ce qu'il y a de criminel dans le péché, qu'on
est étonné de n'avoir pas été précipité dans l'enfer.
Une telle haine du péché qu'elle force l'homme à l'abandonner, et
une telle appréhension des conséquences du péché qu'elle nous
porte à ne vouloir être sauvés que
par
Jésus-Christ et par son sacrifice.
Le pécheur repentant est convaincu que le péché mérite
châtiment, qu'il est bien réellement pécheur exposé à la
colère de Dieu; qu'il
faut
que le péché soit pardonné ou puni;
qu'il est incapable par lui-même d'effacer aucun de ses
transgressions; et qu'ainsi son salut dépend entièrement de la
grâce de Dieu.
L'homme étant ainsi profondément humilié, se trouve dans les dispositions propres à recevoir avec empressement cette bonne nouvelle du Sauveur qui «est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu.» Matth. XVIII 11. Car l'Évangile n'est autre chose, qu'une bonne nouvelle apportée au monde plongé dans le crime et dans la perdition.
La substance de cet Évangile est «que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs.» 1 Tim. I. 15 Il est mort pour expier nos péchés, la Divinité et l'humanité étant réunies dans une seule personne, il a pu sauver pour toujours ceux qui s'approchent de Dieu, par lui. Hébr. VII 25.
Son sang étant celui de Dieu manifesté en chair, a été d'un prix infini, et a été répandu pour laver le péché. Ainsi donc, pécheur, qui te condamne au tribunal de ta conscience, quand tes péchés surpasseraient en nombre les cheveux de ta tête ou le sable de la mer; quand ils seraient aussi rouges que l'écarlate, encore y aurait-il de l'espérance, «le sang de Christ lave de tout péché.» 2 Jean I. 7.
Mais
comment
pourrai-je avoir part à une délivrance aussi heureuse?
Comment pourrai-je puiser à cette source de grâce?
Crois à l'Évangile, mets ta confiance dans ce que la parole de
Dieu t'annonce de Jésus-Christ, et dans sa disposition, ainsi
que dans le pouvoir qu'il a de pardonner.
Mais
comment
oserai-je croire que Jésus-Christ est venu pour sauver un misérable
pécheur
tel que je suis?
«C'est
ici
le commandement de Dieu que nous croyons en son Fils
Jésus-Christ» 1Jean
III.
23.
Il n'y a point de présomption à faire ce que Dieu a commandé,
et à mettre sa confiance en la
parole
de
Dieu.
VIIIe Sermon.
«C'est une chose certaine, et très digne d'être, reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs dont je suis le premier.» 1 Tim. I. 15.
C'est
ici
le sommaire de l'Évangile. Jésus-Christ est Dieu. «Il
a
fait le monde, rien de ce qui a été fait n'a été fait sans
lui.»
Jean I.
Mais ses créatures ont violé ses lois, et se sont révoltées
contre lui. Il eût pu avec justice nous jeter dans l'étang
ardent de feu et de soufre. Mais, ô merveilles de son amour,
Dieu a été manifesté en chair, il est né dans le monde, et dans
quel but? Pour sauver les pécheurs.
Et
comment
les a-t-il sauvés?
En mourant pour eux sur la croix, en portant leurs péchés en son
propre corps sur le bois, en lavant leurs péchés de son propre
sang.
Ai-je donc porté jusques ici une attention assez sérieuse sur
cet amour étonnant de Dieu?
Je suis pécheur, né dans le
péché, et comme tel, méritant la condamnation. «Jésus-Christ
est
venu au monde pour sauver les
pécheurs»
tels que moi.
Lui
ai-je
adressé de ferventes prières pour obtenir une si grande faveur?
Suis-je bien convaincu que je suis un misérable pécheur?
En suis-je profondément affecté et désolé?
Mais
ces
grandes idées sont-elles gravées dans mon cœur?
Est-ce que toutes mes
espérances reposent sur cette parole véritable: «que
Jésus est venu au monde pour sauver les pécheurs?
Oh! qu'elles sont douces ces paroles, quoi, je suis pécheur, le
plus grand des pécheurs, et cependant je puis être sauvé de la
peine du péché, si me repentant de mes méchancetés je porte mes
regards sur Jésus, et mets en lui ma confiance!
Esprit
saint,
dirige mes regards sur Jésus!
Hélas! que deviendrais-je, s'il nul ne se présentait pour me
sauver?
Avec quels transports mon oreille écoute l'annonce de cette
bonne nouvelle?
Sans doute, cette déclaration
est «digne
d'être reçue,»
elle
doit être accueillie de tous, puisque tous ont péché, que tous
ont besoin d'être sauvés, et que tous ceux qui sentent leur
misère, peuvent aller à celui qui a le pouvoir de les sauver
tous. O Seigneur, ô Saint-Esprit! donne-moi de croire que mon
âme peut être sauvée.
IXe Sermon.
«Je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi.» Jean VI. 37.
Combien
l'ami
généreux des pauvres pécheurs se montre tendre et compatissant
dans ces paroles?
Avec quel soin il cherche à repousser toutes les objections qui
pourraient se présenter à l'esprit inquiet du Chrétien qui désire
être sauvé aux conditions qu'impose l'Évangile, c'est-à-dire, «par
grâce
en embrassant la foi.»
Ephes. XI 8.
Et dans la crainte qu'un tel Chrétien ne tombe dans le
découragement, il l'invite avec toute l'éloquence du sentiment
à venir à lui. Écoutez ses paroles. Matth.
XI.
28.
«Venez à moi, vous tous
qui êtes travaillés et chargés, et je vous soulagerai.»
Êtes-vous
fatigués
de l'esclavage du péché, de Satan et du monde?
Êtes-vous chargés des remords de votre conscience et tourmentés
par la crainte?
Voici votre bon Sauveur vous
ouvre les bras, et ce sont ici les paroles qui sortent de sa
bouche: «Venez
à moi et je vous soulagerai.»
II
est fidèle à ses promesses et ne peut pas vous tromper: «II
ne
changera rien à ce que sa bouche a prononcé.»
Ps. LXXXIX.
34.
Essayez
donc,
venez à lui. Il peut et veut vous sauver; pourquoi donc
conserveriez-vous encore quelque doute?
Vous
dites: «Je suis un
pécheur.»
Mais sachez que Jésus-Christ est le Sauveur tout-puissant.
Vous
dites,
j'ai péché ouvertement contre lui pendant une longue suite
d'années.
Soit, mais vous n'êtes pas pour cela hors de la portée de sa
miséricorde, et votre maladie n'est pas si désespérée qu'elle ne
puisse céder à l'habileté et à la puissance du grand médecin.
Objecterez-vous,
je
suis un pécheur extraordinaire, je «suis
le
chef des pécheurs?»
Mais c'est encore à vous que cette parole de salut est
adressée: «Le sang de
Jésus nous purifie de tout péché.»
1 Jean I.
7.
«La justification que
Dieu accorde par la foi en Jésus-Christ s'étend à tous.»
Rom. III.
23.
Elle est donc suffisante pour justifier les plus criminels. Ne
vous laissez donc point aller au désespoir, car voici ce que
dit le Sauveur l'ami du pauvre pécheur: «Je
ne
mettrai point dehors celui qui viendra à moi.»
Point d'exception: «il
ne veut pas qu'aucun périsse, mais que tous se convertissent.»
2
Pierre III.
9.
Vous
dites:
«Ne dois-je pas changer
mon coeur, et reformer ma vie avant d'oser approcher de lui»?
Mais si vous attendez d'avoir opéré ce changement par votre
seule force, vous périrez indubitablement dans vos péchés. C'est
le Sauveur qui doit opérer ce changement
pour vous et qui l'opérera effectivement, lorsque, abattu aux
pieds de sa croix, vous confesserez vos péchés, en mettant toute
votre confiance dans le prix de son sang et de son sacrifice
expiatoire.
Vous
devez
aller à lui comme vous êtes, comme un vil pécheur, pour être
lavé dans son sang, revêtu de sa justice, sanctifié par son
esprit et préparé pour sa gloire.
Pourquoi vous refuser à
recevoir ce qu'il est si disposé à vous donner, le pardon, la
sainteté et le Ciel, et cela gratuitement, «sans
argent
et sans aucune valeur.»
Ésaïe LV.
1.
Il est prêt à recevoir tous les pécheurs, Luc
XV.
3.
afin qu'il puisse les sauver; sa déclaration est donc
solennelle, et s'adresse sans distinction à tous: «Je
ne
mettrai point dehors, celui qui viendra à moi.»
Xe Sermon.
«Étant justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus=Christ.» Rom. V. 1
«Il
n'y
a point de paix pour le méchant,»
a
dit mon Dieu. Ésaïe XLVIII.
22.
Le pécheur qui n'a point obtenu son pardon ne saurait avoir la
paix avec Dieu. Aussi longtemps que sa conscience n'est pas
réveillée, il peut vivre dans
l'insouciance et la sécurité, mais du moment que ses yeux
s'ouvrent à la lumière, que son cœur devient sensible, il ne
peut qu'être très-malheureux jusques au moment où Dieu en vient
à parler de paix à son âme criminelle.
Sa justification est accompagnée de son pardon et de sa
réconciliation avec Dieu.
Mais ce pardon et cette réconciliation, il ne peut les obtenir
que par la foi en Jésus-Christ qui lui persuade qu'il a expié le
péché par son sang précieux.
Lorsque
je
suis parvenu à croire que Jésus-Christ a effacé mes péchés,
rien ne peut tourmenter ma conscience, alors, «j'ai
la
paix avec Dieu.»
Le désespoir de l'âme au moment de son réveil provient d'une
conscience criminelle et du sentiment de ses péchés. Ainsi du
moment que le pauvre pécheur tremblant vient à découvrir que
Christ est mort pour lui, que Christ a la puissance de sauver
le plus grand des pécheurs, que c'est bien là ce qu'il est
venu annoncer au monde, et qu'il a déclaré «qu'il
ne
mettra point dehors celui qui viendra à lui.»
Jean VI.
37.
Aussitôt, dis-je, que le pauvre pécheur est parvenu à croire ces grandes vérités, il obtient la paix avec Dieu, il peut appeler Dieu son Père, il peut se confier entièrement à Dieu, il peut voir la mort avec plaisir et se réjouir dans l'espérance de la gloire de Dieu.
Maintenant,
pécheur,
est-ce bien la vôtre état?
Êtes-vous bien convaincu qu'il ne peut y avoir de salut qu'en
Christ et par Christ; qu'il ne peut y avoir de paix avec Dieu
que par Christ; qu'aussi longtemps que vous n'avez pas obtenu le
pardon de vos péchés, votre vie doit être malheureuse, et que
votre mort ne peut être que l'entrée dans un abîme de misère
éternelle?
Mais si je suis persuadé que Jésus est le seul et unique Sauveur, et si dans ma détresse j'ai cherché mon refuge à l'ombre de sa croix, alors Dieu cesse d'être irrité contre moi, mes péchés quoique nombreux sont pardonnés, je suis reçu en grâce, et si la mort m'enlève cette nuit même, c'est pour me transporter dans le sein de Dieu.
Quel heureux état que celui, où on ne ressent aucune crainte ni dans la vie, ni dans la mort. Où Dieu est notre ami, Christ notre Rédempteur, le St. Esprit notre consolateur, la mort notre bienfaiteur, le Ciel notre demeure, avec une perspective de paix et de joie éternelle.
Pécheur, est-ce là ce que tu sens?
XIe Sermon.
«Elle est précieuse pour vous qui croyez.» 1 Pier. II. 7.
St. Pierre parle ici de Jésus-Christ, cet ami généreux qui a donné sa vie pour sauver les pécheurs, qui a eu compassion de nous, lors même que nous n'éprouvions pas ce sentiment pour nous-mêmes, qui est mort pour nous, lorsque sans cette mort nous eussions été jetés dans les ténèbres de l'enfer.
Maintenant,
si
vous êtes convaincus que vos péchés vous eussent placé sous la
sentence de condamnation, que si Christ n'eût pas porté nos
iniquités en son corps sur la croix, vous eussiez été exposés à
la malédiction à toujours, tandis qu'il a été fait malédiction
pour vous.
Si vous avez un vif sentiment
de reconnaissance pour le pardon qu'il vous a procuré par son
sang, et s'il se présente à votre esprit, prononçant les
paroles qu'il adressa à la femme pécheresse, dont parle
l'Évangile: «Va-t-en
en paix, tes péchés te sont pardonnés.»
Luc VII 48.
Alors «Christ est
précieux pour Vous, et vous l'aimez par-dessus tout.»
Vous vous plaisez à penser à lui, à entendre parler dé lui;
vous désirez de faire tout ce qu'il vous à commandé, et vous
ne voudriez parfaire, fut-ce pour gagner le monde, ce qu'il
vous a défendu dans son Évangile.
Vous
êtes
maintenant une nouvelle créature; vous ne sauriez vivre comme
vous avez vécu auparavant; vous êtes né de nouveau. «Tout
ce
qu'il y avait de vieux est passé, tout est renouvelé.»
2 Cor. XV.
17.
La prière, les actions de grâces, l'ouïe et la lecture de la
parole de Dieu, pour lesquelles vous aviez de l'aversion, Tous
sont aujourd'hui agréables.
Vous dédaignez aujourd'hui ces vaines conversations, ces
amusements frivoles auxquels vous mettiez tant de prix.
Vous ne sauriez maintenant vous livrer au sommeil sans rendre
vos actions de grâces à votre adorable Sauveur, pour les
bienfaits qu'il a répandu sur vous pendant le cours de la
journée, sans vous être recommandé à sa protection pendant la
nuit, sans avoir remis votre âme entre ses mains, afin que si la
mort terminait votre carrière pendant la nuit, il voulut vous
recevoir dans son sein.
Et lorsqu'au matin vous recouvrez vos forces, vous ne pourriez
entrer dans le monde pour y vaquer à vos légitimes occupations
sans l'avoir sollicité de vous préserver des embûches du monde
et des tentations de Satan.
Votre seul désir est de plaire à votre bien-aimé Sauveur, et ce que vous craignez par-dessus tout, c'est de l'offenser. «Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, vous désirez de ne rien faire que pour la gloire de Dieu.» 1 Cor. X. 31.
XIIe Sermon.
«Attachez-vous à la sainteté, sans laquelle personne ne verra le Seigneur.» Héb. XII. 14
Dieu
est
un Dieu de sainteté.
Christ est le Sauveur saint et sans tache.
L'Esprit de Dieu est le Saint-Esprit.
Le Ciel est un séjour de sainteté.
Les Anges sont de saints Anges, et le peuple que Dieu a racheté
est un peuple saint.
Et
moi
suis-je un homme saint?
Si je ne puis me rendre ce témoignage, l'Écriture me déclare que
je ne verrai pas, que je ne pourrai pas voir Dieu.
Il ne me suffirait pas d'un extérieur de décence dans ma
conduite; on peut avoir un extérieur de moralité sans avoir pour
cela la sainteté, quoiqu'il ne puisse point y avoir de sainteté
sans moralité.
Si
vous
êtes un homme saint, non seulement vous vous abstenez de péché,
mais vous l'avez réellement en horreur. Vous avez de la haine
pour toute espèce de péché, pour tout ce qui n'est pas conforme
à la volonté de Dieu.
Cette haine du péché se tourne contre vous-mêmes en sentant que
vous conservez encore des restes de péché. Vous découvrez encore
des péchés, non seulement dans votre conduite, mais encore dans
votre cœur.
Si
vous
êtes vraiment sanctifié, votre conscience ne se borne pas à
vous condamner pour vos paroles et pour vos actions mauvaises,
elle vous juge aussi sur vos pensées. Vous ne vous bornez pas à
paraître bons aux yeux du monde, mais vous voulez être approuvé
de ce Dieu qui sonde les cœurs.
Vous travaillez à mettre votre âme en accord avec la volonté de
Dieu.
Est-ce là votre position?
Rappeliez-vous
ce
qui est écrit: «Sans
la sainteté nul ne verra le Seigneur.»
En un mot, la sainteté n'est autre chose que l'amour de Dieu
répandu dans le cœur par le Saint-Esprit qui nous est
communiqué.
Cet amour de Dieu devient le motif de toute vraie obéissance;
alors la parole de Dieu devient la règle de toute votre
conduite, et la gloire de Dieu le but de toutes vos actions.
Mais nul ne peut être admis en la présence de Dieu jusqu'à ce
qu'il ait revêtu la sainteté.
Êtes-vous
persuadé
de cette vérité?
Votre cœur exprime-t-il avec
sincérité cette prière: «Seigneur,
sanctifie-moi
entièrement dans mon corps, dans mon âme, dans mon esprit.»
Si vous éprouvez ces sentiments, le Seigneur a commencé son
œuvre, et il l'achèvera pour la grande journée de Jésus-Christ,
afin que vous puissiez lui être présenté saint et sans tache, en
amour et en charité.
XIIIe Sermon.
«Dans l'attente du bonheur que nous espérons, et de la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ.» Tite II. 10.
C'est
ici
l'heureux privilège de celui qui croit en Christ, d'avoir à
attendre la seconde apparition du Seigneur. Jésus a promis
qu'il reviendrait, «qu'il
reviendrait bientôt.»
Apoc. XXII.
Il a déclaré que sa venue sera subite comme celle d'un larron
dans la nuit. 1 Thess. V. 2.
Le fidèle qui croit attend donc le Sauveur, et se prépare à le recevoir. Il sait que quoique «le Seigneur Jésus sera révélé du Ciel avec les Anges Ministres de sa puissance, exerçant sa vengeance avec des flammes de feu sur ceux qui ne connaissent point Dieu, et qui n'obéissent pas à l'Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ, et dont la punition sera une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur, par l'effet de sa puissance glorieuse.»
Il
sait
qu'un autre but de sa venue est «pour
être
glorifié en ses Saints et admiré ce jour-là dans tous ceux qui
croyent.»
1 Thess. 1.8.
«Il porte donc ses
regards sur cette heureuse espérance; il a la paix avec Dieu
par Jésus-Christ».
Le péché qui causait ses frayeurs est
effacé.
Il croit que le Juge est son ami, et il porte ses regards sur
l'avenir avec une douce attente.
Il sent que son état présent
n'est pas son vrai repos, car quoique sa conscience soit
libérée du crime du péché, quoique son cœur ait cessé de
l'aimer et d'obéir à son influence, il ne laisse pas de
s'apercevoir que «le
péché habite en lui»,
ce qui le porte à soupirer après la venue de Christ, afin de
pou voir, le déraciner entièrement.
L'espérance
qu'il
a est une espérance bienheureuse, parce que les choses qu'il
espère sont d'une valeur inestimable, d'une durée éternelle, et
d'une certitude que la foi change en vue.
«Nous
qui
sommes dans cette tente, de chair et de sang, nous gémissons
sous le faix»;
2 Cor. V.
4.
sous le faix du péché, des afflictions et des tentations; mais
à l'époque de l'apparition glorieuse de notre Seigneur
Jésus-Christ «Dieu
essuiera toute larme de nos yeux. La mort ne sera plus, il n'y
aura plus ni deuil, ni cri, ni travail, parce que le premier
état est passé.»
Apoc. XXI.
4.
XIVe Sermon.
«Si donc vous, tout mauvais que vous êtes, vous savez néanmoins donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père céleste donnerait-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.» Luc XL 13.
Nous voyons par ces paroles que Dieu notre tendre Père qui est aux Cieux, nous permet de décider un point important en s'en rapportant à la conviction de notre propre conscience. Il en appelle aux sentiments qu'éprouvent les pères et mères, pour encourager nos espérances, et ranimer notre confiance, v.11. «Qui est le père d'entre vous qui donnera à son enfant une pierre, lorsqu'il lui demande du pain? ou qui lui donnera un serpent, lorsqu'il lui demande du poisson? ou s'il lui demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion pour l'empoisonner»?
Certainement aucun! «à combien plus fortes raisons votre Père céleste, dont l'affection pour les pauvres enfants pécheurs est infiniment plus grande que celle que vous avez pour vos enfants selon la chair donnera-t-il son Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.»
Je
suis
un pauvre pécheur plongé dans l'ignorance.
Je ne sais pas même que je suis un
pécheur et l'objet de la juste indignation de Dieu.
J'ai besoin de connaître
Jésus-Christ comme mon Sauveur, car le connaître pour tel «c'est
la vie éternelle.»
Mais je ne puis acquérir cette connaissance à salut qu'à l'aide
des enseignements de Dieu.
Dieu
a
promis son Saint-Esprit, pour diriger le pauvre pécheur
ignorant, qui connaît son ignorance et pour l'instruire de
toutes les vérités nécessaires à sa consolation et à son salut.
O Seigneur, que ton Saint-Esprit m'éclaire!
Je suis un pauvre pécheur sans secours. Je sens que je manque de moyens pour croire au Fils de Dieu, et cependant la foi en lui est essentielle à mon salut. Ma conscience est tourmentée à raison de mes péchés. J'ai besoin de le connaître, ainsi que la puissance de sa résurrection, mais il ne dépend pas plus de moi de croire par mes seuls moyens, que de créer un monde.
Dieu a promis son Saint-Esprit, pour créer la foi dans le cœur de tous ceux qui sollicitent cette grâce avec humilité. «O Seigneur! aide-moi à croire à la paix de ma conscience, au salut de mon âme et à la gloire éternelle de ton nom.»
Dieu
donne
son Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.
Sans son secours particulier, nous ne pouvons que pécher et
travailler à notre ruine. Sentez-vous que son secours vous est
nécessaire?
Qu'il est d'une absolue nécessité qu'il vous entraîne au trône
de la grâce?
Lui demandez-vous du pain comme un enfant affamé?
Sentez-vous votre ignorance de manière à solliciter ses divins
enseignements?
Sentez-vous votre état de
faiblesse de manière à l'appeler à votre secours? «Demandez
et il vous sera donné, cherchez et vous trouverez, frappez et
on vous ouvrira.»
Pensez-y,
Dieu
ne peut manquer à sa parole.
Si vous avez demandé sans recevoir, c'est parce que vous n'avez
pas demandé sérieusement.
Vous
n'avez
pas connu vos besoins.
Demandez à Dieu qu'il vous
fasse la grâce de connaître vos besoins, et pour lors il les
satisfera; demandez-lui qu'il vous apprenne à prier. Allez à
lui comme le ferait un pauvre enfant ignorant et abandonné;
car «à moins que vous
ne vous convertissiez, et que vous ne deveniez comme un de ces
petits enfants, vous ne pouvez entrer au Royaume de Dieu.»
Math. XVIII.
3.
Seigneur, donnes-nous les dispositions que tu te plais à voir
dans les enfants!
XVe Sermon.
«II est arrêté que les hommes meurent une fois, après quoi suit le jugement.» Hébr. IX. 27.
Nous sommes tous des créatures mortelles. Nous avons vu plusieurs de nos amis et de nos parents descendre au tombeau, plusieurs de ceux qui, aussi jeunes que nous, semblaient être aussi bien destinés à vivre que nous. Nous en avons vu marcher lentement à la mort par des maladies de langueur, et d'autres enlevés à la vie tout à coup et sans avertissement.
Dieu
seul
connaît le moment où nous serons appelés à les suivre dans
l'éternité. Nous ne connaissons pas l'heure de notre mort, notre
vie est dans la main de Dieu: elle peut nous être ôtée cette
nuit.
Nous sommes certains que le moment de la mort doit arriver, nous
sommes assurés que ce moment n'est pas fort éloigné, mais nous
ne savons pas s'il n'est pas très rapproché.
Si donc ces choses sont vraies, quelle folie n'y a-t-il pas de renvoyer au lendemain l'ouvrage nécessaire de notre repentance. Nous ne sommes pas assurés de voir le jour de demain; et comme la repentance est «un don de Dieu», si nous négligeons de le demander aujourd'hui, si nous refusons d'écouter les avertissements qu'il nous donne dans sa parole, il pourra nous dire comme nous le lisons, Prov. I. 24: «J'ai appelé, et vous avez refusé de répondre, je vous ai tendu la main, et personne n'y a pris garde; vous n'avez tenu aucun compte de mes conseils, et vous avez dédaigné mes remontrances; aussi, je me rirai de votre calamité, je me moquerai de vous quand vous serez en proie à la terreur; lorsque les malheurs fondront sur vous comme un orage, lorsque votre ruine s'approchera comme une tempête, lorsque l'affliction et l'angoisse vous accableront, alors on m'appellera, mais je ne répondrai point; on me cherchera avec empressement, mais on ne me trouvera point; puisqu'ils ont haï ce qui pouvait les éclairer, et qu'ils n'ont fait aucun cas de la crainte de l'Éternel.»
Après
la
mort suit le jugement.
Nous devons tous paraître devant le tribunal de Christ, pour
rendre compte des choses que nous avons faites en nos corps,
soit bonnes, soit mauvaises.
Qui
sont
ceux qui paraîtront devant le tribunal?
Tous, jeunes, vieux, riches et pauvres, sans distinction, sans
exception. Vous et moi y comparaîtrons, mais dans quel but?
Pour rendre compte au Juge Tout-Puissant de nos plus secrètes
pensées, de nos plus secrètes actions.
Ce Juge a des livres où sont enregistrées nos pensées, nos paroles et nos oeuvres. Chacune d'elles sera exposée au grand jour à notre éternelle confusion, si nous n'avons pas voulu les effacer dans le sang de notre Seigneur Jésus-Christ.
Nous
lisons
Apoc. VI.
16.
que quelques-uns s'adresseront aux rochers et aux montagnes en
disant: «Tombez sur
nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur
le trône, et mets-nous à couvert de la colère de l'Agneau.»
Dieu veuille que ce ne soit pas votre lot ni le mien.
Mais pour éviter un sort aussi affreux, nous devons «chercher le Seigneur pendant qu'il est près, le méchant doit abandonner sa voie, et l'homme injuste ses pensées, pour retourner à l'Éternel qui aura pitié de nous et à notre Dieu, car il pardonne abondamment.»'
Ce
jour
est encore le jour de la grâce, mais il serait trop tard de la
solliciter au jour du jugement.
Si vous mourrez sans attachement pour Jésus-Christ, il eût
mieux valu que vous ne fussiez jamais né, car il vous serait
plus avantageux de n'avoir jamais existé, que d'être obligé
d'exister éternellement en enfer.
Cependant tel sera le lot de tout pécheur, qui ne se sera
point converti et n'aura point obtenu son pardon.
Dieu l'a prononcé, et Dieu ne saurait mentir.
XVIe Sermon.
«Comment échapperons-nous si nous négligeons un si grand
Un
salut
bien grand en effet, saint au-dessus de toute expression et de
toute conception. Salut qui est préparé par la sagesse et par
l'amour de Dieu pour les malheureux pécheurs!
Salut procuré par la mort du fils unique de Dieu.
Combien n'ai-je pas été près de la perdition! dans quel abyme
ne m'étais-je pas laissé aller!
Combien mes péchés ont été grands et nombreux pour avoir rendu
un tel salut nécessaire?
Combien ne serait-il pas dangereux de le négliger?
Dieu
n'a
pas d'autre fils à donner en sacrifice!
Si vous ne prenez aucun intérêt à ce salut, si vous ne
cherchez point à vous l'assurer, si le danger que vous courez
ne vous touche point, et que vous ne pensiez à ce salut
qu'avec indifférence, comment échapperiez-vous?
Cela serait impossible, vous rejetez Celui qui seul est le
Sauveur, et commettez, par ce refus, le plus grand des crimes.
Vous méprisez la miséricorde que Dieu nous a manifestée en
Christ, vous foulez aux pieds le précieux sang de Christ.
Cette pensée ne vous effraye-t-elle pas?
Tenez
cependant
pour certain que tout pécheur insouciant,
tout
pécheur qui néglige la prière se rend coupable de ce crime
énorme.
Il n'y a plus de secours à attendre pour ceux qui rejettent
Christ: «Il ne reste
plus de sacrifice pour le péché.»
Leur ruine est certaine, elle est proche, elle sera éternelle
et insupportable.
Rapellez-vous
bien
ceci: «Voici
présentement ce temps favorable; voici présentement ce jour
de salut»
2 Cor. VI.
2.
Si vous mourez sans Christ, vous ne verrez jamais la face de
Dieu sans confusion.
Vous entendrez le juge prononcer votre sentence: «Retirez-vous
de
moi maudits, allez au feu éternel préparé pour le Diable et
pour ses Anges.»
Math* XXV.
41.
Dieu
nous
préserve de ce malheur!
Je vous conjure encore une fois, vous qui êtes pécheurs comme
moi, je vous conjure avant de terminer ce discours, de vouloir
rentrer en vous-mêmes et réfléchir.
Non, agenouillez-vous, priez Dieu de réveiller votre
conscience et de vous donner la connaissance de Christ.
J'adresse à Dieu mes prières pour votre salut. En mettant ce Livre entre vos mains je n'ai d'autre motif que votre bonheur éternel: «O mon Dieu! puissent ces réflexions produire du bien pour l'âme des pécheurs, dans le temps et dans l'éternité. Accorde ta bénédiction à ceux qui liront ta parole; puissent les vérités précieuses qu'elle contint les amener au salut: Qu'elles soient la bonne odeur de vie pour ceux qui sont sauvés, et non une odeur mortelle qui les fasse périr.» 2 Cor. 11.16.
Seigneur,
exauce
ma prière au nom de Jésus-Christ.
Amen!
Chapitre précédent | Table des matières | Chapitre suivant |