«Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier.»
Voilà
un
commandement du grand Dieu, du Créateur des Cieux et de la
Terre, de ce Dieu qui a ton souffle et toutes tes voies
dans sa main, de ce Dieu qui nous a donné l'être, de qui nous
tenons tout le temps dont nous jouissons, et qui nous accorde
six jours sur sept pour vaquer aux affaires de ce monde: «Tu
travailleras six jours et feras toute ton œuvre, mais le
septième jour est le repos du Seigneur, notre Dieu.»
Il réclame ce jour comme étant à lui; vous refuseriez-vous à une
demande aussi légitime? Il a sanctifié ce jour, c'est-à-dire,
qu'il l'a rendu saint, il l'a réservé pour son propre service,
il a ordonné que du commencement du monde jusqu'à la fin, les
enfants des hommes en appliquassent les heures sacrées à des
actes de culte public et particulier.
Dites-moi présentement, s'il n'est pas juste que vous obéissiez avec plaisir à un commandement qui vient du Ciel? cette ordonnance n'est-elle pas nécessaire et raisonnable?
Je
dis
qu'elle est nécessaire, quand elle n'aurait d'autre but que
d'assurer un repos convenable à nos corps tout comme aux animaux
que nous employons au travail: sans cette institution de bonté,
combien d'hommes se refuseraient à eux-mêmes et à leurs
domestiques le temps nécessaire au repos.
S'il n'existait chez une nation aucun jour de Sabbat, on n'y
trouverait bientôt aucune trace de Religion; et qu'elle serait
alors sa morale?
Ce Dieu miséricordieux a donc prescrit un jour de Sabbat pour votre avantage. Il exige son observation, non pour lui mais pour vous. Il n'a besoin ni de vous ni d'aucun enfant des hommes. Il n'a en vue que votre bonheur, et votre bonheur éternel; car il ne s'est pas borné à sanctifier ce jour de Sabbat, il l'a encore bénit. C'est un jour de grâces particulières.
Le Roi des Cieux assis sur le trône de sa miséricorde donne dans cet heureux jour audience aux sujets rassemblés de son Empire de grâces. Des millions d'esprits bienheureux transportés de la terre dans les demeures célestes bénissent éternellement Dieu dans le Ciel pour les biens spirituels qu'ils ont reçu de Jésus-Christ pendant leur séjour sur la terre; des mille milliers d'hommes dans leur passage sur la terre se trouvent heureux de s'approcher de Dieu, et pensent avec raison: «Qu'un jour dans sa maison vaut mieux que mille ailleurs.»
Vous êtes donc ennemis de vous-mêmes si vous profanez ce saint jour. Si vous aimez votre propre âme, pourquoi négligerez-vous l'occasion de la rendre heureuse?
Quand vous ne consulteriez que votre avantage présent, vous observeriez ce jour de repos. Dieu honore ceux qui l'honorent. Plusieurs ont reconnu qu'un jour de Sabbat bien employé, était suivi d'une semaine de prospérité, car «c'est la bénédiction du Seigneur qui enrichit»; or comment pourriez-vous espérer cette bénédiction si vous lui désobéissez?
Le premier juge d'Angleterre, Haie, avait fait la remarque suivante: «J'ai trouvé que l'observation raisonnable du jour de Sabbat a toujours répandu quelque bénédiction sur le reste de mon temps, et qu'une semaine religieusement commencée m'a toujours assuré quelque prospérité: d'un autre côté, ma négligence à remplir ce devoir, a toujours été accompagnée de manque de succès et de malheur dans la conduite de mes affaires temporelles.»
Le
Seigneur
n'a-t-il pas souvent fait éclater sa justice contre les
infracteurs de cette ordonnance, et les profanateurs du saint
jour du repos?
Combien ont péri au milieu de leurs divertissements, et ont
été incontinent appelés au tribunal de Dieu dans le moment
même où ils étaient dans un état de révolte contre lui?
Combien n'a-t-on pas vu de ces hommes de plaisir dont la
dernière agonie a été douloureusement
envenimée par le souvenir de la manière dont ils avaient passé
les derniers Dimanches de leur vie!
Combien n'a-t-on pas vu de criminels attribuer dans leurs
derniers moments à cette profanation la cause de leur ruine!
Gardez-vous donc d'un péché dont les conséquences peuvent être
aussi fatales, car si vous oubliez Dieu, Dieu peut vous
oublier dans sa justice, et pour lors vous êtes perdu à
toujours.
Avez-vous
l'espérance
d'entrer au Ciel après votre mort?
Je sais que vous l'avez.
Mais réfléchissez aux occupations des Saints dans le séjour de
la gloire. Ils observent un Sabbat perpétuel, et mettent leur
joie dans le culte et l'adoration continuelle de Dieu. Mais
pouvez-vous raisonnablement espérer d'être admis dans les
demeures célestes sans être disposés à partager les
occupations, et à goûter les plaisirs de ce séjour? et
pourriez-vous connaître le prix d'un jour éternel de repos
consacré à Dieu, vous qui vous éloignez du culte de Dieu, et
dites des jours qui lui sont consacrés: «cette charge nous est
pesante.»
Au
nom
de Dieu et pour votre bonheur, «considérez vos voies»; que le
temps passé vous suffise, et ne prolongez pas votre révolte
contre votre Créateur. Cessez de vous rebeller contre lui.
Osez dire:
«Seigneur, c'en est assez, je n'ai que trop longtemps combattu
contre toi. Pardonne mes iniquités passées, et accorde-moi ta
grâce pour le temps à venir. Ne permets pas que dorénavant les
heures qui te sont consacrées, soient sacrifiées aux
occupations temporelles et à des amusements frivoles.
Gardez-vous
donc
d'infidélité envers Dieu, car ce jour lui appartient. Que ce
jour soit entièrement à lui, à lui dans toute sa durée.
Ne dites pas: «Quel mal y a-t-il à prendre quelque amusement
après le service divin?
Pensez-y un moment, et vous découvrirez le mal. Pourquoi
chercher à effacer les impressions des choses saintes au
moment où vous venez de les éprouver?
La
retraite
n'est-elle pas aussi nécessaire que le culte public?
La plus grande partie de notre temps est absorbée par nos
occupations pendant la semaine. Profitons donc du loisir que
nous donne le jour du Sabbat. Retirons-nous du monde, lisons
la parole de Dieu, conversons avec Dieu par la prière.
Conversons avec notre propre cœur, conversons avec de bons
livres, avec des hommes religieux, et faisons l'expérience des
bénédictions que promet l'Évangile à ceux qui respectent le
jour que Dieu a réservé pour son culte. Si vous avez été à
l'Église, si vous avez ouï parler de Christ et du salut qu'il
nous a acquis, que votre soin principal soit d'être trouvé en
lui», non point en vous confiant à votre
propre
justice et à vos œuvres, maïs à cette justice qu'il a apporté,
et qui s'étend à tout, et à tous ceux qui croient. Avez-vous
entendu parler de l'état naturel de l'homme en tant que
pécheur?
Appliquez-vous
ce
qui a été dit, et humiliez-vous profondément dans la
poussière.
Avez-vous
été
instruit de ce que déclare la parole de Dieu: «c'est qu'à
moins qu'un homme ne naisse de nouveau, il ne peut entrer au
Royaume de Dieu.»
Cherchez donc à découvrir si en effet vous avez changé de
cœur, et sollicitez les secours du St. Esprit, pour que vous
puissiez devenir une nouvelle créature. Vous a-t-on recommandé
de la chaire quelque disposition à la sainteté, quelque devoir
de morale; fixez votre attention sur la nécessité de toutes
les vertus chrétiennes, afin que vous vous efforciez à y
conformer votre conduite.
C'est ainsi que des Chrétiens doivent observer le Sabbat; en marchant désormais dans la crainte de Dieu, vous pourrez espérer que Dieu répandra sur vous ses bénédictions, déjà dans ce monde.
Heureux celui qui se gardera de profaner Le Sabbat. Ésaïe LVI. 2.
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