Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Discours sur le Culte public.

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Il serait superflu de chercher à prouver que le culte public du Dieu Tout-Puissant est négligé par un grand nombre de ceux qui «se disent être Chrétiens, et qui en portent le nom».

Dans plusieurs de nos villes et de nos paroisses, les Églises sont souvent désertes, tandis qu'on rencontre la foule à l'heure des exercices dans les rues, dans les chemins, dans les champs et dans les maisons publiques. Si on essayait un calcul, on pourrait assurer sans exagération, qu'une moitié des habitants de ce pays s'éloigne de la Maison de Dieu.

Et ne serait-il pas raisonnable que nous rendissions à Dieu un service religieux?
C'est cependant par lui et en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être.
Serait-il déraisonnable de reconnaître notre dépendance?
Dieu serait-il le seul roi, le seul gouverneur auquel aucun hommage ne serait dû?

L'homme étant un être social et disposé à se réunir à ses semblables, il paraîtrait conforme à sa nature comme à la raison, qu'il s'associât aussi pour rendre à Dieu un culte, pour lui confesser ses péchés, pour implorer sa miséricorde, obtenir son pardon et pour lui rendre grâce de tous les biens qu'il en a reçus.

Cet usage a été général chez toutes les nations et dans tous les siècles.
Nous lisons que Caïn et Abel, fils d'Adam, se présentèrent devant l'Éternel pour lui offrir des oblations.
Dans les premiers âges chaque père de famille remplissait les fonctions de prêtre. L'Histoire de la Bible, qui est la plus ancienne du monde, nous apprend que Noé, Abraham, Josué , &c. adoraient ainsi le Dieu de leurs pères.
Et lorsqu'une grande partie du monde eût été corrompue par l'idolâtrie, Dieu voulut rétablir le vrai culte, en donnant une révélation à Moïse. Dieu lui-même fixa dans ce but plusieurs ordonnances, qui furent observées par les Juifs pendant une longue suite de siècles.
Sa présence divine et sa gloire furent fréquemment manifestées au sein de ce peuple, comme des gages de son approbation, et lorsqu'en différents temps, ils se permirent de négliger ce culte, des calamités affreuses attestèrent la désapprobation de leur Dieu.

Notre Sauveur lui-même fréquenta le culte public dans le Temple et dans les Synagogues. Il donna des directions pour remplir les devoirs du culte en esprit et en vérité: Il nous a fait comprendre clairement dans l'Oraison Dominicale, que nous devons prier avec nos frères et pour nos frères, quand il nous prescrit d'appeler Dieu «notre Père, donne-nous notre pain quotidien, pardonne-nous nos offenses, &c.»


Après que Jésus-Christ eût achevé son oeuvre, il monta au Ciel, mais il promit d'envoyer incessamment le St.-Esprit sur ses disciples. Et pendant qu'ils attendaient ce don précieux, ils persévéraient chaque jour d'un commun accord dans les prières et dans les supplications. Et c'est au moment qu'ils remplissaient ce devoir, que le St. Esprit descendit, et que, par sa divine influence, il les rendit capables de prêcher Christ crucifié, à la multitude, avec un étonnant succès.

Les premiers Chrétiens convertis continuèrent à se rendre chaque jour d'un commun accord dans le Temple. Dès les premiers siècles, on sait qu'ils se rassemblaient le dimanche au point du jour pour chanter des hymnes à Christ, comme leur Dieu et leur Sauveur.
Le sacrement de la Cène était fréquemment administré, et nous apprenons par l'Histoire de l'Église que depuis ce temps-là jusqu'à aujourd'hui, le culte public de Dieu a été suivi par un grand nombre de Chrétiens de toute espèce de dénomination.

C'est donc une chose nouvelle de voir des hommes qui portent ce nom, déserter l'Église de Dieu; cela est en opposition formelle avec la pratique des Chrétiens pendant dix-huit siècles.

Les grands avantages qui résultent du culte public, en recommandent fortement la pratique.
On maintient par ce moyen un rapprochement d'affection entre les différentes classes de la société. Ces classes ne sont que trop portées à vivre séparées, et leurs positions différentes les séparent à de grandes distances; mais dans la Maison de Dieu «le riche et le pauvre s'entre'rencontrent, le Seigneur est le créateur des uns et des autres».
Forcés à répéter ensemble des formules d'humilité, de prières, de louange et d'adoration, il doit en résulter un rapprochement; là ils apprennent à s'intéresser les uns aux autres, à porter réciproquement leurs fardeaux et à accomplir ainsi la Loi de Christ».

Le culte public est avantageux à la moralité.
Le service qu'on rend à Dieu dans sa Maison tend directement à produire et à augmenter la crainte de Dieu, qui est le commencement de la sagesse.

Il est rare que ceux qui confessent chaque semaine dans l'Église leurs péchés passés, qui y sollicitent leur pardon, qui entendent de la chaire l'explication des Commandements de Dieu, l'annonce de ses promesses et de ses menaces, il est rare que de telles personnes se laissent aller aux dernières limites de l'iniquité.
Regardez autour de vous, et vous vous convaincrez que ces pécheurs atroces et désespérés abandonnent généralement le culte de Dieu, car, selon un ancien proverbe, prière fait renoncer au péché, OU le péché fait renoncer à la prière.


Le culte public a l'avantage de modérer l'amour excessif du monde.
Ceux qui sont employés dans le cours de la semaine aux affaires temporelles, peuvent s'apercevoir que leur cœur s'attache trop exclusivement à la terre; il importe de fixer, le jour du Dimanche, leur attention sur des objets religieux, de leur rappeler la vanité du monde, l'incertitude de la vie, l'approche de la mort, de porter leurs regards sur une autre vie, et sur la différence du sort des gens de biens, et des méchants pendant l'éternité.
Mais le plus grand avantage du culte public est, que, par son secours, nous apprenons à connaître le glorieux Évangile dit Dieu bienheureux; Jésus-Christ, chef de l'Église, a commandé que son Évangile de prêcher à toute créature, et l'ordre de le prêcher renferme incontestablement l'ordre de l'entendre.

Le mot Évangile signifie «bonne nouvelle l'annonce heureuse «d'une grande joie à tous les peuples» à savoir 2que Dieu a tant aimé le monde qu'il a envoyé son fils pour nous sauver afin que quiconque croit EN lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.»

L'Évangile est une proclamation de la miséricorde de Dieu par Christ à tous les pécheurs en danger de périr, c'est la justification qui vient de la foi en Jésus-Christ, et qui est révélée à la foi, c'est cette justification que Christ nous a procuré par son obéissance et par sa mort; cette justification que la loi exigeait, nous ne pouvons la trouver en nous-mêmes, mais elle nous est nécessaire pour être sauvés.
Cette justice est offerte à tous les pécheurs, et s'applique à tous ceux qui en sentent le besoin et qui l'Embrassent avec confiance.


Ce même Jésus, oui a commandé que son Évangile fut prêché, a promis d'être, avec ceux qui le prêcheraient jusqu'à la fin du monde. Il a aussi déclaré que «là où deux ou trois seraient assemblés en son nom, il serait au milieu d'eux.»
Ces promesses devraient donc nous engager à être diligents pour entendre sa parole. «Bienheureux ceux, disait le Sauveur, qui entendent la parole de Dieu, et qui la gardent». Elle est, disait St Paul, «la puissance de Dieu à salut»; c'est le grand instrument que Dieu a voulu employer, et qu'il accompagne de sa bénédiction, afin de nous régénérer ou de nous changer en nouvelles créatures.
C'est par cette parole que l'ignorant devient sage à salut, c'est par elle que le pécheur est amené à la repentance. «La foi vient de l'ouïe, et l'ouïe de la parole de Dieu». C'est par la foi que le cœur est purifié, la conscience éclairée, l'affliction soulagée, et la sainteté perfectionnée.
Tels sont quelques-uns des grands avantages qui accompagnent le culte de Dieu. Et combien n'est-il pas ennemi de soi-même celui qui néglige méchamment et habituellement le service de Dieu, et renonce par-là à tous ces avantages, et cela pourquoi?

Quels sont les équivalents qu'on lui offre?
Est-ce qu'une promenade, une visite à un ami, ou quelque amusement pourraient être des avantages du même prix?
Non, certainement! Ce ne peuvent être que des jouissances d'un moment, tandis que les bénédictions qui se puisent dans le service de Dieu sont solides, spirituelles et durables. C'est par ce moyen que nous nous préparons au service de Dieu dans une autre vie, et à prendre place dans l'assemblée générale de l'Église triomphante.

Ce que nous avons dit suffit pour convaincre tout homme qui croit à l'Écriture Sainte, que le culte public de Dieu est un service raisonnable.
Comment donc des milliers de Chrétiens le négligent-ils?
Ceux qui daignent réfléchir sur cette négligence, doivent avoir quelques excuses qui leur semblent plausibles, et qui tranquillisent leur conscience. Mais il est probable que le plus grand nombre de ceux qui se soustraient à ce devoir, ne réfléchissent point et se laissent aller à l'insouciance et à la légèreté de leur caractère. Cependant de tels hommes feraient mieux de considérer leurs voies. L'homme est un être doué de raison, et il est de son intérêt d'en faire usage, de porter son attention sur ses rapports avec son Créateur, sur ses propres devoirs, ainsi que sur son sort à venir.

S'il se trouvait des hommes qui eussent bu le poison mortel de l'impiété, on n'aurait pas lieu de s'étonner de leur désertion; de tels hommes «ont ouvert la bouche contre le Ciel, et défié le Saint d'Israël.»
Mais on ne saurait supposer que leur nombre pût être considérable, et il est évident que la plus grande partie oublie Dieu, mais ne le défie point; qu'on se berce de vaines excuses, auxquelles on renoncerait si l'on y pensait plus mûrement.
Mais ne semblerait-il pas aussi que l'infidélité ou la désertion de quelques-uns, devrait être un motif pour porter les autres à confesser Christ crucifié devant les hommes. C'est aujourd'hui le moment de faire connaître «ceux qui sont pour le Seigneur», et on ne peut compter dans ce nombre ceux qui refusent de se faire connaître pour tels en se réunissant publiquement au culte qui lui est dû. Car ceux qui ne sont pas pour lui, sont contre lui.
Mais occupons-nous un moment de quelques-unes des objections que l'on met en avant pour excuser la négligence du culte.

Les uns disent: «Je puis rendre à Dieu» mes hommages dans ma maison en lisant quelque bon livre, tout aussi bien que si je me rendais à l'Église.»
Je craindrais que ceux qui font cette objection ne consacrassent pas beaucoup de temps à la lecture des livres religieux. Sans doute, il est séant qu'une portion du jour du repos soit consacrée à la lecture et à la retraite, mais un devoir n'en efface pas un autre.

Nous avons vu que Christ avait ordonné le culte public, et si vous êtes Chrétiens, vous devez obéir à ses lois. Il ne vous appartient pas d'opposer votre opinion particulière à l'autorité du Ciel; en méprisant les Ministres et les ordonnances de Dieu, vous le méprisez lui-même, et vous ne sauriez prétendre pouvoir le servir autrement qu'il ne le veut.
Si vous vous examinez avec soin, vous vous assurerez que la paresse, l'indifférence, la tiédeur, les préjugés ou peut-être une idée trop avantageuse de vous-mêmes, vous portent à vous tirer de côté, lorsqu'on se rassemble pour le service de Dieu.

D'autres objectent contre la fréquentation du culte public, que l'on ne voit pas que ceux qui fréquentent l'Église, soient meilleurs que ceux qui s'en éloignent.
S'ils ne sont pas meilleurs, c'est sans doute leur faute, car ils ont un moyen de perfectionnement qui devrait les améliorer. Mais «qui es-tu, toi qui juge le serviteur d'autrui? S'il se tient ferme ou s'il tombe, c'est l'affaire de son maître.» Peut-être serait-il pire s'il s'éloignait du culte public, comme vous-mêmes seriez meilleurs si vous y assistiez, car vous conviendrez que vous avez quelque chose à corriger en vous.
Mais la conduite de votre voisin n'est pas la règle de vos devoirs.
Laissez-le entre les mains de Dieu, tandis que vous vous occuperez; à obéir à ses commandements.

D'autres s'absentent du culte, parce qu'ils ne goûtent pas le Prédicateur, ils sont repoussés par quelque vice d'organe, par ses manières, par sa conduite peut-être. Mais avez-vous bien examiné si votre éloignement est fondé. Vous n'avez peut-être jamais prié pour lui en votre vie, comment donc espéreriez-vous recueillir des fruits de son ministère?
Mais si vous avez des raisons de rejeter sa doctrine comme contraire à l'Écriture, ou de condamner sa conduite pour immoralité, vous avez la liberté de vous transporter ailleurs. «Prenez garde à ce que vous écoutez, et à la manière dont vous écoutez. Éprouvez toutes choses et retenez ce qui est bon.»

Plusieurs objectent le manque d'habillements décents.
Les pauvres ont honte de paraître à côté de leurs voisins mieux vêtus. Mais rappelez-vous que «le Seigneur ne voit pas ce à quoi l'homme donne attention, l'homme regarde à l'apparence, mais le Seigneur regarde au cœur. Si vous l'adorez en esprit et en vérité, votre service ne lui sera pas moins agréable, parce que vous vous présenterez sous des vêtements grossiers. Le pauvre peut être pur de cœur, et pour lors il ne saurait être l'objet de mépris d'un être raisonnable. Qu'il s'adresse à Dieu, c'est par sa bénédiction que l'homme est riche. Il peut faire prospérer l'œuvre de vos mains, vous mettre à même de vous procurer les douceurs de la vie, ou susciter en votre faveur des âmes charitables qui vous tendront la main. Mais vous n'obtiendrez ces faveurs par aucun moyen plus sûr que par le respect que vous montrerez pour son culte.


Plusieurs allèguent l'embarras que leur causent leurs enfants.
Mais le père ou l'aîné des enfants ne pourraient-ils pas à tour se charger de ceux-ci pendant le service divin? Des voisins ne se prêteraient-ils pas quelquefois à rendre ce bon office? On trouverait sans beaucoup de peine les moyens de s'arranger, si on avait de l'empressement à se rendre à l'Église, comme on en trouve pour satisfaire ses penchants.
C'est sans contredit le manque d'inclination, qui présente le plus grand obstacle et la plus forte objection; mais qu'est-ce que cela manifeste, sinon le manque d'amour et de crainte de Dieu. Cela montre l'état de l'homme charnel qui est aliéné de la vie de Dieu. Ah! pensez-y sérieusement, vous qui vivez dans l'oubli de Dieu, de peur que vous n'éprouviez l'effet de ses menaces.

Tant de motifs vous pressent de revenir à Dieu comme à votre Créateur et à votre Père. Vos devoirs envers lui, votre propre intérêt, l'influence de l'exemple, le bonheur de votre patrie, tout vous invite à fréquenter la Maison de Dieu.

Plus de délai, qu'au premier jour de Sabbat on vous voit dans l'assemblée des Chrétiens. Que Dieu veuille incliner vos cœurs, à son service.

Puissent ses Temples, se remplir d'adorateurs fidèles, puissent ses louanges retentir dans leur enceinte, et répéter l'heureuse, nouvelle du salut. Amen!


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