Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MAINTENANT

que ferez-vous quand la fin viendra?


Que ferez-vous quand elle viendra, vous qui affectez de ne pas croire a une autre vie, et de vous moquer de tout ce qui s'y rapporte, vous qui tournez en ridicule cette vérité et ceux qui y croient, vous qui, dans vos chansons impies, que vous appelez des chants joyeux, proclamez l'anéantissement de votre être, et vous riez des frayeurs du vulgaire qui croit à une vie à venir et a des peines éternelles?
Oui, malheureux! que ferez-vous quand la fin viendra, quand votre bouche audacieuse sera fermée, et que vous serez obligé de quitter ces amis de plaisirs dont l'incrédulité soutenait la vôtre, et dont aucun ne pourra vous accompagner devant le tribunal de Dieu, où vous paraîtrez seul et sans défense?

Que ferez-vous quand «le Seigneur viendra avec les milliers de ses saints, pour exercer le jugement contre tous les hommes, et pour convaincre tous les impies d'entre eux de toutes les actions d'impiété qu'ils ont commises, et de toutes les paroles injurieuses que les pécheurs impies ont proférées contre Lui (Jude 15)?»

Un jour, un homme pieux demandait à l'un de ces moqueurs incrédules qu'on ne rencontre que trop souvent:
«Que ferez-vous quand votre dernier moment sera venu?
Il lui répondit:

Je me laisserai mourir comme un autre.
Je comprends; mais après que vous vous serez laissé mourir, que deviendrez-vous? — Je resterai là où l'on m'aura mis et je régalerai les vers.
Bien! voilà pour votre corps. Et votre âme, où ira-t-elle?
Quant à mon âme, je ne l'ai jamais vue.
Et ne l’avez-vous jamais sentie? N'avez-vous jamais été triste ou joyeux? N'avez-vous jamais eu des reproches de conscience, ou quelquefois un contentement secret d'avoir fait le bien? N'aimez-vous pas votre femme, vos enfants, vos amis? Eh bien! quelle est la partie de vous-même en qui se passent toutes ces choses? Est-ce votre bras? est-ce votre jambe? est-ce votre cœur matériel? est-ce la matière blanche de votre cerveau qui pense, qui aime, qui vous approuve ou vous condamne, quand vous faites bien ou mal? Si vous n'êtes que de la terre, il s'ensuit que ceux qui vous aiment, n'aiment qu'un morceau de terre; que l'affection qui existe entre vous et vos amis, n'est que l'attrait d'un morceau de terre pour un morceau de terre. Il s'ensuit que votre esprit et vos talents ne sont que le jeu d'une matière organisée, qui se meut par des ressorts à peu près comme un automate. Il s'ensuit qu'entre vous et votre chien il n'y a pas grande différence, puisque l'un et l'autre vous pourrirez dans la terre, et qu'il ne restera pas plus de l'un que de l'autre.
Bah! reprit l'incrédule, je ne vais pas si profond. Tout ce que je sais, c'est que personne n'est revenu d'une autre vie pour me dire ce qui s'y passe. Je m'en tiens à la chanson qui dit:

Nous n'avons qu'un temps à vivre,
Amis, passons-le gaiement.

Oui, voilà ce que dit la chanson; mais l'Évangile, que vous reniez aussi bien que votre baptême, dit tout autrement.
Comment? je renie mon baptême!
Sans doute, puisque vous avez été baptisé au nom du Père, du Fils et du St.-Esprit., c'est-à-dire, au nom du Dieu qui s'est révélé à nous par Jésus-Christ, et «qui a mis en évidence la vie et l'immortalité par son Évangile (2 Tim. I, 10).» S'il n'y a point d'autre vie, il est faux que Dieu ait envoyé son Fils au monde pour sauver les pécheurs; car il n'y a pas besoin de salut, là où il n'y a point de perdition.
Eh bien, soit! reprit l'incrédule; je renie tout cela, parce que tout cela est faux, et je vous déclare incapable de me prouver que cela est vrai.
Je n'ai pas l'intention de m'arrêter à vous le prouver, parce que probablement vous seriez peu disposé à recevoir mes preuves. Quand on est incrédule de cœur, le cœur repousse tout ce qui appuie des vérités qui lui déplaisent; mais je veux vous demander, à mon tour, quelle preuve vous avez qu'il n'y a point d'autre vie?
Quelle preuve! dit l'incrédule un peu embarrassé, quelle preuve.... Ma preuve, c'est que personne n'est jamais revenu nous dire ce qui s'y passe.
Quoi! vous appelez cela une preuve! Ne comprenez-vous pas que si les uns sont dans le bonheur, ils ne se soucient pas de revenir au milieu des misères de ce monde; et que si les autres sont dans le malheur et liés de chaînes d'obscurité, ils n'ont pas la liberté de revenir en ce monde, quand même ils le voudraient? Écoutez une histoire qui vous rendra la chose plus frappante:

«Dans un pays peu éloigné du nôtre, on découvrit qu'une bande de voleurs habitait une caverne, dont la seule entrée connue était une espèce de trou prolongé qui ne permettait passage qu'à un seul homme à la fois, encore en se traînant sur son ventre. On engagea, par la promesse d'une récompense, un détachement de soldats de la garnison la plus voisine, à pénétrer, les uns après les autres, dans la caverne par cette lugubre entrée. Quelques-uns franchirent le passage; mais on eut beau attendre un certain temps, on n'entendit plus parler d'eux. Quelques-uns de leurs camarades, craignant que les premiers ne fussent dans une position difficile et dangereuse, voulurent aller à leurs secours et se traînèrent comme eux par l'étroit passage: mais on n'entendit pas plus parler des derniers que des premiers.

Comme la terreur se répandit sur tous ceux qui étaient en dehors de la caverne, le colonel, qui était un homme de cœur, dit qu'il voulait lui-même tenter le passage. Il ordonna à un soldat de se traîner avant lui par l'étroite entrée, lui disant qu'il le suivrait en le tenant par les pieds et que, s'il y avait du danger, il le tirerait en arrière. Lui-même se fit attacher aux pieds des cordes, pur le moyen desquelles on devait, s'il faisait un certain signal, le retirer hors du trou qui conduisait à la caverne.
Les deux hommes se mettent à ramper; mais au bout d'un moment le colonel donne le signal convenu; on se hâte de le ramener au moyen des cordes attachées à ses pieds; mais il reparaît seul et sans le soldat qui l'avait précédé. Son visage pâle et consterné annonce qu'il soupçonne un grand malheur. Cependant il croit devoir se taire, et il se contente de faire chercher tout de suite des maçons pour boucher solidement l'entrée de la caverne.

Plus tard, on découvrit une autre entrée par laquelle on pénétra dans la caverne. Après avoir détruit les brigands ou les avoir fait prisonniers, ou parcourut tout le souterrain, et, en approchant de l'endroit par où les soldats avaient pénétré, on fut frappé d'un affreux spectacle.
Au sortir de l'espèce de couloir par lequel les soldats s'étaient glissés dans la caverne, on trouva un tas de cadavres dont la tête avait été séparée du corps. Il paraît qu'à mesure qu'un des soldats atteignait, en rampant, l'entrée de ce repaire, les brigands lui coupaient la tête, avant qu'il eût pu se relever,

Comprenez-vous maintenant pourquoi aucun d'eux n'était revenu? et aurait-on bien raisonné en disant: Aucun des soldats ne revient: donc il ne leur est rien arrivé de fâcheux.
Le colonel, qui était un homme de sens, raisonna mieux que cela. Il conjectura ce qui était arrivé en effet, c'est que, «si ses soldats ne revenaient pas et ne donnaient aucun signe de vie, c'était parce qu'on les avait mis hors d'état de le faire.»
Appliquez vous-même cette histoire au raisonnement de ceux qui disent: Personne ne revient de l'autre vie pour nous dire ce qui s'y passe: donc il n'y a point d'enfer.

Mais, dit alors l'incrédule, Dieu n'est pas un brigand pour traiter si cruellement ses créatures, après qu'elles ont franchi l'étroit passage de la mort
Non, Dieu n'est pas un brigand; mais il est un juste Juge, qui «rendra à chacun selon ses œuvres,» et qui nous avertit d'avance, afin que nous prenions nos précautions, que «la part des incrédules est dans l'étang ardent de feu et de soufre qui est la seconde mort (Apoc. XXI, 8).»
Ce Dieu, qui ne veut point la mort du pécheur, mais sa conversion et sa vie, nous avertit du danger, afin que nous n'y tombions pas; et de plus il nous a donné son Fils unique pour Sauveur, afin que «quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle (Jean III, 16).»

Est-il venu aussi pour sauver les incrédules? dit alors l'interlocuteur, en ayant l'air d'attendre la réponse comme quelqu'un qui serait bien aise qu'elle fût affirmative.
Oui, sans doute, puisqu'il est dit qu'«il s'est donné lui-même en rançon pour tous (1 Tim. II, 6),» et que «quelque péché et quelque blasphème que les hommes aient commis, il peut leur être pardonné (Marc III, 28).» Paul lui-même en est une preuve; il disait qu'après avoir été «un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent, il avait obtenu miséricorde, parce qu'il l'avait fait par ignorance, étant dans l'incrédulité (1 Tim. I, 13).»
Monsieur, dit ici l'incrédule, puisqu'il y a encore ressource pour moi, au cas qu'il y ait une autre vie, je veux y réfléchir; cela en vaut la peine.
Oui, lui dit le croyant, réfléchissez-y sérieusement, et priez Dieu de vous éclairer. En attendant, croyez-moi, ne démentez plus la voix de votre conscience, qui vous dit qu'il y a une distinction entre le bien et le mal, qui vous approuve et vous condamne, et qui est ainsi un témoin et un avant-coureur du jugement dernier.
Ne reniez pas l'âme que Dieu vous a donnée, et dont les belles facultés et un sentiment intérieur vous disent clairement qu'elle n'est pas votre corps et qu'elle lui est fort supérieure en dignité.
Ne reniez pas votre baptême; ne reniez pas la religion chrétienne que vos pères ont professée, et pour laquelle tant de gens vraiment saints ont donné leur vie.
Ne blasphémez plus, en disant que Jésus-Christ et ses apôtres ont été des imposteurs.
Ne vous mettez plus au-dessous du païen et du mahométan, qui croient à une autre vie, et au niveau de l'animal, qui ne peut ni connaître Dieu ni le prier.
Ne dites plus: je suis comme mon chien; car vous savez bien vous-même que cela n'est pas, et qu'il y a une distance énorme entre l'homme et son chien. Vous vous fâcheriez tout de bon si quelqu'un vous disait que vous êtes un chien: ne le dites donc pas vous-même.
Reprenez votre dignité d'homme créé à l'image de Dieu, et fait en âme vivante (Gen. I, 26. 1 Cor. XV, 48. Jacq. III, 9).
Bien plus, devenez par la foi un racheté de Christ, un héritier de la vie éternelle, un bourgeois des cieux, un concitoyen des saints (Ephés. II, 19. Phil. III, 20, 21).

Pardon, Monsieur, si je vous fais encore une question. Pourquoi Dieu n'envoie-t-il pas quelqu'un de ceux qui sont dans l'autre vie, pour avertir ceux qui sont encore ici-bas de prendre leurs précautions, et pour leur raconter ce qui s'y passe? Cela ferait probablement un grand effet sur eux.
Je vous répondrai, reprit le croyant, que Dieu nous a envoyé son Fils qui est le Prince de la vie (Act. III, 15), et «qui tient les clefs de l'enfer et de la mort (Apoc. I, 18),» pour nous dire tout ce qui pouvait nous intéresser par rapport à une vie à venir; que ce Fils, après être mort, est ressuscité, et que par conséquent étant le premier né d'entre les morts, il a pu nous dire tout ce qui passe de l'autre côté. Si nous ne l'écoutons pas, nous n'écouterions pas un mort quand il ressusciterait. Écoutez ce que la Parole de Dieu dit à ce sujet.

Ici le croyant ouvre son Testament et lit les versets suivants du Chap. XVI de l'Évangile selon St-Luc:
«Le riche étant en enfer et dans les tourments, leva les yeux et vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein; et s'écriant, il dit: Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, afin qu'il trempe dans l'eau le bout de son doigt, pour me rafraîchir la langue; car je suis extrêmement tourmenté dans cette flamme. Mais Abraham lui répondit: 
Mon fils, souviens-toi que tu as eu tes biens pendant ta vie, et Lazare y a eu des maux; et maintenant il est consolé, et tu es dans les tourments. Outre cela, il y a un grand abîme entre vous et nous, de sorte que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ne le peuvent, non plus que ceux qui voudraient passer de là ici. Et le riche dit: Je te prie donc, père Abraham, d'envoyer Lazare dans la maison de mon père, car j'ai cinq frères, afin qu'il les avertisse, de peur qu'ils ne viennent aussi eux-mêmes dans ce lieu de tourments. Abraham lui répondit: Ils ont Moïse et les prophètes, qu'ils les écoutent! Le riche dit: Non, père Abraham; mais si quelqu'un des morts va vers eux, ils s'amenderont. Et Abraham lui dit: S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne seraient pas non plus persuadés, quand même quelqu'un des morts ressusciterait
(Luc XVI, 23-31).»

Après cette lecture, l'incrédule se sépara du croyant, en lui touchant cordialement la main. Le croyant s'éloigna en priant pour lui, et en espérant, dans le fond de son cœur, que le grain de la foi avait commencé à pénétrer dans l'âme de cet homme, dont le ton moqueur avait fait place à un air sérieux et presque recueilli. — Dieu est aussi puissant que miséricordieux. Il ne faut désespérer de personne.


Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant