Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VII.

----

Je vous demande si vous priez, parce que la prière est une des meilleures recettes pour le bonheur et le contentement.

Nous vivons dans un monde où le chagrin abonde, et il en a toujours été ainsi depuis que le péché y est entré. Il n'y a pas de péché sans chagrin  ; et jusqu'à ce que le péché ait été chassé du monde, c'est en vain qu'un homme espérera échapper à la douleur.

Il va sans dire que la coupe de chagrin des uns est plus grande et plus amère que celle des autres ; mais il en est bien peu qui vivent longtemps sans douleur ou sans inquiétudes d'une espèce ou d'une autre.

Nos corps, nos biens, nos familles, nos enfants, nos parents, nos domestiques, nos amis, nos voisins, nos vocations mondaines, tous ces objets sont autant de sources d'inquiétudes et de chagrins. Les maladies, les morts, les banqueroutes, les départs, les séparations, l'ingratitude, la calomnie, sont des événements ordinaires, et nous ne pouvons traverser la vie sans en être atteints : tôt ou tard ils se manifestent.

Plus nos affections sont grandes, plus nos douleurs sont profondes ; plus nous aimons, plus nous aurons à pleurer. Et comment réussir à nous maintenir dans le contentement, dans un monde tel que celui-ci ?

Comment traverserons-nous cette vallée de larmes avec le moins de peine possible ?

Je ne connais pas de moyen préférable à l'habitude d'accepter tout de la main de Dieu avec prière. Voici le simple avertissement que la Bible donne tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament :

Que dit le Psalmiste ?

«Invoque-moi au jour de la détresse, je t'en délivrerai et tu me glorifieras (Ps. L, 15).

Décharge-toi de ton fardeau sur l'Éternel, il te soulagera et IL NE PERMETTRA JAMAIS QUE LE JUSTE SOIT ÉBRANLÉ (Ps. LV, 22).  »

Que dit l'apôtre Paul ?

«  Ne vous inquiétez d'aucune chose ; mais exposez vos besoins à Dieu en toute occasion, par des prières, des supplications, avec des actions de grâce, et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ(Phil., XIV, 6,7). »

Que dit encore l'apôtre Jacques ?

«  Quelqu'un parmi vous est-il dans l'affliction ? Qu'il prie. (Jacq., V, 13). »

C'est la constante pratique de tous les saints dont l'histoire nous est rapportée dans les Écritures.

C'est ce que Jacob fit quand il craignait son frère Esaü.

C'est ce que fit Moïse, quand le peuple fut sur le point de le lapider dans le désert.

C'est ce que fit Josué, quand Israël fut battu devant Haï.

C'est ce que fit David, quand il fut en danger à Kehila.

C'est ce que fit Ezéchias, quand il reçut la lettre de Sennachérib.

C'est ce que l'Église fit, quand Pierre fut mis en prison.

Enfin, c'est ce que firent Paul et Silas, quand ils étaient prisonniers à Philippes.

Le seul moyen pour être réellement heureux dans un monde comme celui-ci, c'est de remettre toutes choses à Dieu.

Ce sont les efforts qu'ils font pour porter leurs propres fardeaux qui rendent si souvent les fidèles tristes ; tandis que, s'ils voulaient seulement mettre Dieu dans la confidence de leurs inquiétudes, ils les rendraient capables de les supporter, aussi facilement que Samson se chargea des portes de Gaza.

IL Y A UN AMI TOUJOURS PRÊT À NOUS AIDER, si nous voulons seulement verser nos chagrins dans son sein ;

un ami qui a eu pitié du pauvre, du malade et de l'affligé, quand il était sur la terre ;

un ami qui sait ce que c'est que le cœur de l'homme, car il a vécu comme homme pendant trente-trois ans parmi nous ;

un ami qui peut pleurer avec ceux qui pleurent, car il était homme de douleur, sachant ce que c'est que la langueur ;

un ami qui est capable de nous secourir, car il n'y a jamais eu de souffrance terrestre qu'il n'ait pu guérir.

CET AMI, C'EST JÉSUS-CHRIST ; et le moyen d'être heureux, c'est d'être toujours à cœur ouvert avec lui. Oh ! puissions-nous être tous comme ce pauvre nègre chrétien, qui répondait seulement quand on le menaçait et qu'on le frappait : « Je le dirai au Seigneur.  »

Jésus peut rendre heureux tous ceux qui se confient et s'adressent à lui, quelle que soit leur condition extérieure.

Il peut leur donner la paix du coeur dans une prison,

le contentement au sein de la pauvreté,

la consolation dans le dénuement,

la joie sur le bord de la tombe.

II y a une puissante plénitude en lui pour tous les membres fidèles de son corps, plénitude toujours prête à se répandre sur ceux qui la lui demanderont en priant. Oh ! si les hommes pouvaient comprendre que le bonheur ne dépend pas des circonstances extérieures, mais seulement de l'état de leur cœur !

La prière peut alléger pour nous les croix, quelque pesantes qu'elles soient.

— Elle peut amener à nos côtés et à notre aide un Être qui les portera.

— La prière peut ouvrir devant nous une porte, quand notre chemin semblait entièrement fermé.

— Elle peut nous susciter quelqu'un, qui nous dira : « Voici ton chemin, marches-y. »

— La prière peut faire luire un rayon d'espérance, quand toutes nos espérances terrestres semblaient perdues à jamais.

— Elle peut faire descendre jusqu'à nous quelqu'un qui nous dira : « Je ne te laisserai point, je ne t'abandonnerai point. »

— La prière peut nous obtenir du soulagement, quand ceux que nous aimons nous sont enlevés et que le monde ne nous semble plus qu'un désert.

Elle peut nous donner quelqu'un qui remplisse le vide de nos cœurs en se donnant lui-même, et dire aux flots qui s'agitent au dedans de nous : « Paix, restez tranquilles.  »

Oh  ! puissent les hommes n'être pas semblables à Agar dans le désert, qui avait tout près d'elle une source d'eau vive et qui ne la voyait pas !

Lecteur, je souhaite avec ardeur de vous voir heureux, et je sais que, pour cela, je ne puis vous adresser une question plus opportune que celle-ci : « Priez-vous ? » Et maintenant il est temps que je termine ce traité ; j'ai la confiance d'avoir mis devant vos yeux des choses qui méritent votre plus sérieuse considération : puissent-elles être bénies pour vos âmes !

Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant