HISTOIRE
DES MARTYRS PERSÉCUTÉS ET MIS Á MORT
pour
la vérité de l'Évangile
DISPOSITION
ET ARGUMENTS DES DOUZE LIVRES DE CETTE HISTOIRE.
LIVRE
PREMIER
Le
premier Livre représente les persécutions de l'Église primitive
Chrétienne, après la mort de Jésus Christ & de la plupart des
Apôtres : premièrement sous Néron, sixième Empereur Romain ;
puis sous ses successeurs : Domitien, Trajan, & autres,
déclarés par ordre, qui ont répandu une infinité de sang des
Fidèles Martyrs de Jésus Christ. Il est parlé
Il
est parlé aussi, par occasion, des ravages faits par les Vandales,
Sarrasins, Turcs & autres ennemis.
Pour
la fin, en remontant plus haut, il est montré comment
les Évêques de Rome, dégénérant peu à peu de la pure doctrine,
de la
piété & de
la sainteté
des Fidèles Pasteurs qui avaient gouverné l'Église recueillie dans
cette ville-là, en
l'espace de plusieurs années, se sont assis au temple de Dieu, pour
y commander furieusement, & persécuter Jésus Christ au
travers de
ses membres, jusque au temps de Wiclef, de la façon qui est
sommairement déclarée.
Quant
aux particularités de ce premier livre, étant
donné
qu'elles seraient trop longues à déduire, nous ne les inférerons
ici, craignant d'ennuyer le lecteur. Tel discours mérite son
histoire entière ; mais, en attendant que l'Église de Dieu
participe à un tel bien, nous présentons ici l'abrégé de ses
persécutions anciennes, suivant ce que Eusèbe, en son histoire
Ecclésiastique, & plusieurs autres après lui, nous en ont
laissé par écrit.
Quant
à la Foi des Martyrs exécutés alors, & de ceux qui se sont
opposés en diverses sortes à la tyrannie du Pape, avant le temps de
Wiclef, elle s'accorde en ses fondements & principales parties
avec la doctrine soutenue par les Martyrs de notre temps : c'est
que les uns & les autres cherchant le
salut éternel en la miséricorde gratuite du Père céleste,
réconcilié à eux par un seul Jésus Christ, ont par ce moyen
combattu & renversé les idolâtries des Païens, & les
superstitions de ceux qui, se glorifiant du nom de Chrétiens, ont
anéanti la nature du vrai Dieu, qui n'est ni parfaitement juste ni
parfaitement miséricordieux, si l'on veut recevoir pour vraies leurs
traditions.
Mais
notre intention ne tendant à la
dispute (au
débat contradictoire),
... nous
considérons les sommaires des autres suivants.
LIVRE
SECOND
Le
monde étant endormi dans
des
ténèbres de superstition, d'idolâtrie, plein de philosophie &
de
fausse doctrine, Dieu tira, comme d'une nuit profonde, la lumière de
sa vérité en
en
déployant ses
rayons par endroits, malgré Satan & tous ses suppôts opposant à
cette lumière les puissances de ce monde.
L'an
M.CCC.LXXII (1372) Jean Wiclef est suscité de Dieu en Angleterre, &
baille la lampe (apporte
la lumière)
puis après aux Bohémiens Jean Hus, Jérôme de Prague, &
autres, venus comme au point du jour levant, par
lesquels
l'exemple donne cet avertissement :
Qu'en
la vertu de la doctrine de Dieu, un ou deux ont résisté à tout le
monde, &... qu'en leur condamnation tout le Concile de Constance,
où étaient les plus grands & savants de la terre, ont été
convaincus d'horrible aveuglement, voire contraints de leur rendre
témoignage de leur
grande intégrité.
Catherine
Saube de Lorraine, brûlée à Montpellier, montre que Dieu se sert
aussi du témoignage des pauvres femmes à l'édification de son
Église. Il y a d'avantage en particulier à toutes sortes de gens
pour
être instruits.
Les
premiers exemples s'adressent à ceux qui ont été infectés de la
prêtrise Papale. Entre lesquels Guillaume Sautree & Guillaume
Thorp, qui
ont non seulement renoncé devant leur Archevêque à la marque
maudite, mais aussi maintenu de bonne sorte la connaissance de salut
que Dieu leur avait donnée.
Les
gentilhommes qui prétendent à
un vrai titre de noblesse, sont aussi appelés les premiers au
service de la maison du Seigneur, pour y employer & corps &
biens à l'exemple de Roger Adon chevalier de l'ordre d'Angleterre,
de Jean Broun (Brovn ?)
gentilhomme, de Jean Beverlau, & d'autres qui ont enduré la mort
en ces renouvellements de la doctrine Chrétienne ; Item de Jean
Oldecastel seigneur de Cobhan, lequel n'a pas
redouté les plus grands
tourments qu'on
a su
lui faire, pour maintenir la gloire de Dieu.
Du
bourbier monastique, combien en a retiré le Seigneur en ces
commencements, montrant une miséricorde sans
pareille, de daigner faire ses hérauts ceux qui de profession
ouverte faisaient la guerre à la vérité de sa sainte parole, voir
au temps que tout était le plus dépravé & corrompu par le
siège Romain, comme Nicolas Clemangis, Archidiacre de Bayeux, le
déclare.
C'est
aussi ce qu'a
fait un sorti de .... ordure des Carmes, Thomas Rhedon de
Bretagne, qui montre, non seulement le chemin aux moines de sa
nation, mais aussi à tout l'infâme clergé Romain, scellant
constamment la vérité de Dieu du sang de son corps devant tous.
Plus
tard,
Jérôme Savonarole jacobin, continua le témoignage de l'Évangile
en Italie, pour lequel il fut brûlé à Florence, à l'instance du
Pape, environ LXII. Ans (92) après Rhedon.
Et
ainsi ce discours de ces Martyrs montre que le Seigneur, étant venu
mettre le feu au monde, l'alluma premièrement en Angleterre, puis
jeta des étincelles çà & là, pour échauffer & éclairer
les siens.
De
plus en plus ce feu étant en Angleterre, le nombre des fidèles
croissait, parmi
lesquels six furent exécutés, ayant M. Jean Wesel pour concurrent
en Allemagne.
Mais
XVIII. Ans (18) après la mort de Savonarole, cette lumière montant,
éclaira
plusieurs points de la doctrine Chrétienne, nécessaire à l'Église,
l'an M.D.XVII. (15179) lorsque M. Luther commença, par des
articles & des
écrits
publiques, à soutenir la vérité de l'Évangile, cent deux ans
après le trépas de Jean Hus, lequel on maintient (déclare)
qu'il
avait
prédit aux Évêques à Constance l'an M.CCCCXV. (1415) quand
on
le mena à la mort : « après cent ans vous en rendre
compte à Dieu & à moi. »
De
l' Allemagne la clarté resplendit au Pays bas : en Brabant
spécialement par Henri Voez & Jean Efch, moines Augustins
d'Anvers, brûlés à Bruxelles ; en Hollande par Jean
Pistorius, & en Anvers par M. Nicolas, qui y fut noyé.
Alors
on commença de crier en quelques endroits de ces pays-là :
« Que les Prêtres en leurs Messes étaient pires que Judas,
lequel ayant vendu Jésus Christ, le livra ; mais eux le vendant
ne le livrent pas. »
En
ce temps l'Allemagne fut arrosée en divers lieux du sang des
Martyrs : de Henri Zutphen, & de M. George ministre de Hall,
Gaspar Tamber, Matthias Veibel, Jean Heuglin, Léonard Keiser, George
Carpentier, & d'autres, dont la mémoire a été conservée.
La
ville de Cologne eut Pierre Flistede & Adolphe Clareboch,
accompagnés de Wendelmut femme Hollandaise, & de M. Henri le
Flamen ; & nonobstant la sédition des paysans, l'Évangile
s'avança surmontant tous empêchements.
La
Lorraine ne tarda d'en avoir sa part, premièrement par Jean le Clerc
de Meaux en Brie ; par M. Jean Castelain natif de Tournay, que
Dieu envoya à ceux de Metz, & à Bar le Duc, & autres
lieux ; & puis après par Wolfgang Schuc Allemand, Pasteur
envoyé à ceux de S. Hippolyte aux frontières de Lorraine.
Des
premiers hommes de lettres de l'École de Meaux, qui ont éclairé la
France, Jaques Pavanes, de Boulenois, est nommé ; puis Louis du
Berquin, entre les gentilshommes ; & Denis de Rieux, entre
les artisans. Leurs cendres ont
servi de ciment aux fondements de France, comme celle de Guillaume de
Schuvolle édifient les Églises de Brabant.
Cependant
les deux Cardinaux pour toujours retenir (garder)
la teinture de leurs chapeaux & de
leurs
robes, ... redoublent les persécutions : David Betoun Cardinal
de S. André, en Écosse, fit brûler Patrice, de la maison illustre
des Hameltons. Et, en Angleterre, Thomas Wise, Cardinal d'York, aidé
de Morus & de l'Évêque de Rossen, se jeta sur la noblesse, &
sur les
gens de lettres suspects d'être Luthériens.
Les
bouts de France furent aussi visités : témoin Jean de Caturce,
Professeur en droit, brûlé à Toulouse ; à Paris M. Alexandre
Canus, & Jean Pointet de Savoye (Savoie ?).
LIVRE
TROISIÈME
Le
sujet du second livre étant connu, on
saura par ceux qui viendront après,
que la lumière montait par degrés, aussi les croyants se
multipliaient par troupes en divers lieux. Quelques attaches de
placars (affiches)
dans
la ville de Paris l'an M.D.XXXIV. (1534) causèrent de
grandes persécutions. La dispersion de la petite Église qui
commençait à s'y parquer, profita non seulement aux autres villes
de France, mais aussi
aux pays étrangers.
La
ville d'Arras eut un Nicolas l'Écrivain, qui fit grand fruit avec
ses autres compagnons exécutés à mort.
Genève
en reçut quelque advancement (perfectionnement)
par des
gens excellents que Dieu y retira (plaça),
pour ouvrir puis après la grande École des siens. Elle endura de
grandes afflictions, & vit l'an M.D.XXXV. (1535) en Pierre
Caudet, martyrisé par les Peneisans, ce qu'on eût fait à tout le
surplus de la ville, si les adhérents de l'Évêque de Genève
fussent venus au-dessus de leurs efforts.
L'ivraie
des Anabaptistes cependant levait en plusieurs lieux où le bon grain
était semé.
Ceux
aussi de la vallée d'Engrongne (Engrogne), qui de longtemps, &
comme de père en fils, avaient suivi quelque pureté de doctrine, se
sentirent de cette dispersion.
Le
Mâconnais se ressentit, dans
la confiance de Jean Cornon, du fruit de l'Évangile.
Henry
VIII. roi d'Angleterre, rejetant la primauté du Pape à l'occasion
d'Anne de Boulen sa femme, l'Écosse voisine s'en ressentit,
& le feu couvert des cendres de Patrice Hamelton, & des
Anglais auparavant décrits, s'éveilla.
Douai
& le pays de Brabant a des hérauts.
La
France & l'Angleterre, en a pareillement en divers lieux. La Loi
de six articles que Henri huitième fait publier en son Royaume,
donne occasion aux Sorbonistes d'en forger pour la France, & aux
Lovanistes pour le Pays-bas, pour allumer le feu des persécutions.
Tout
un peuple appelé Vaudois, de la Provence, endure des
maux infinis, plutôt que de
renoncer à la vérité connue.
Le
zèle de Guillaume Husson mérite d'être recommandé. La conversion
notable d'un Espagnol & sa mort confiante, en
édifie plusieurs de la nation, par
laquelle elle
fait voir l'iniquité détestable de ses Inquisiteurs aussi
dans la mort de Roch de Brabant.
Pierre
Brully, tiré du ministère de l'Église Française de Strasbourg,
vient réveiller ceux du Pays bas, & le fruit de sa visitation se
montre dans
la mort de plusieurs brûlés à Tournay.
Ceux
de Metz reçoivent instruction & consolation par Farel, dans
les
persécutions & saccagements qu'ils endurent par les ennemis de
l'Évangile.
Flandres
& Haynaut sur la fin de ce troisième livre sont visités
d'affliction par
la mort de plusieurs.
La
chambre du Pape n'était (n'aurait
pas été)
assez abondante & fertile en tous maux, si en Alphonse Diaze elle
n'eût produit un nouveau Caïn, meurtrier de Jean Diaze son frère
innocent.
LIVRE
QUATRIÈME
Ceux
de Meaux montrent en leurs XIV. Martyrs le fruit de la semence
ci-dessus proposée ; & non seulement en ceux-là, mais
aussi en plusieurs, lesquels étant chassés par
la fureur de cette persécution, ont fait fruits en divers endroits. Sur
la fin du Règne de Henri VIII. la persécution parvint jusque aux
plus nobles, entre lesquels la mort d'Anne Askeue qui
est pour
toutes les
Demoiselles un miroir d'excellente constance (fermeté...
dans la foi).
Les
Dauphinois, les Normands, les Bourguignons (surtout ceux de Langres)
eurent plusieurs vaillants champions de leur pays : l'Auvergne,
Limoges, la
Touraine, & les Pays-Bas pareillement.
Henri
II. Roi de France, au commencement de son règne commande que procès
fussent faits à ceux qui avaient si mal traité ceux de Mérindol &
Cabrière. Et ce Roi veut, à son entrée à Paris, ouyr (entendre)
un Couturier prisonnier pour l'Évangile ; & le pensant
étonné de la splendeur de sa majesté royale, ce pauvre Tailleur
l'effraya, par
sa constance (fermeté)
qui
fut incroyable à ce Roi, jusqu'à ce que lui-même le vit mourir en
pareille vertu.
En
vain les Parlements, à savoir de Dijon en Bourgogne, & de
Chambéry en Savoie, s'efforcent d'étouffer la doctrine de
l'Évangile, comme aussi les Italiens qui
mettront
à mort Fanino & Dominique de Cafanoue (Casanoue ?) ;
comme
les Français par persécutions diverses, & ceux des Pays-Bas ;
pendant que Charles le Quint & Henri second guerroyaient l'un
contre l'autre.
Les
Anglais ont peu de raison de mal traiter l'Église sous l'adolescence
d'Édouard VI. que les Écossais à l'endroit d'Adam de Walace, &
les Portugais contre G. Gardiner.
Des
cinq Écoliers sortis de Lausanne et brûlés à Lyon, à bon droit,
je puis
dire qu'ils m'ont donné par leurs écrits la première occasion de
m'appliquer à ces Recueils.
Plusieurs
autres furent aussi exécutés en la même ville, à Villefranche, à
Mâcon, à Saumur & ailleurs, auxquels Dieu fit pareille grâce.
LIVRE
CINQUIÈME
La
mort d'Édouard VI. décédant au grand hommage des fidèles
d'Angleterre, fait entrer dans l'Histoire les persécutions horribles
sous Marie Reine, laquelle n'épargna pas
sa propre cousine la Princesse Jeanne Graye.
Presque
dans tous les
endroits de France les feux demeurent allumés : au Maine, en
Normandie, Soissonnais, Beauce, & jusqu'en Languedoc, aussi
bien l'Italie
& les Pays-Bas qui
en sont
aussi atteints.
Néanmoins,
c'est
l'Angleterre qui
emporte le plus grand nombre des persécutés & des
martyrisés, pendant que Marie rétablit par tout son Royaume le
service des idoles, par une succession triste & lamentable à
tous les
vrais Chrétiens, qui avaient été mieux enseignés sous la perle
des Rois, Édouard VI.
Ils
se sont portés si constants (fermes)
& vertueux, que les fruits en sont parvenus aux pays voisins. Les
Flamands eurent Otthovan Katelin dans
la ville de Gand, capitale de Flandres : Thomas Calbergue, à
Tournay, autres à Audenarde & à Mons en Haynaut. Et pour de
plus loin répondre à ceux-ci, Français Gamba testifie (certifie)
une même vérité aux Lombards.
LIVRE
SIXIÈME
Cinq
notables hommes, partis de Genève pour faire valoir les dons exquis
que Dieu leur avait distribués, vers ceux des Vallées du Piémont,
commencent le cinquième Livre.
Ils
furent arrêtés en chemin, & menés à Chambéry, Parlement de
Savoie, où Dieu les fit triompher de leurs ennemis. Ils y ont scellé
de leur sang dans
la pure doctrine, & par
plusieurs écrits que Dieu a tirés des prisons en lumière pour
l'édification des siens.
La
diversité des nations & des esprits rend un même fait du
Seigneur admirable, quand une harmonie & consentement (une
approbation)
de doctrine se voit ainsi partout magnifiquement maintenue.
Nous
y avons, outre les Anglais qui font en grand nombre, un homme docte
(instruit)
de la Champagne d'Italie, lequel à Rome en la présence du Pape Paul
IV. a rendu témoignage à la vérité jusque aux cendres de ses os.
La
vie & la
doctrine de plusieurs vrais Évêques Anglais nous y sont décrites,
à savoir de Robert Glover, Nicolas Ridley, Hugues Latimer, &
autres, lesquels nous
pouvons à bon droit opposer à tous ceux qui, se disant Évêques de
nom, se bandent contre la vérité de la doctrine de Dieu.
Jean
Bland & Jean Frans, admonestent (encouragent)
par leur exemple, tous les Ministres de ne pas
se lasser, mais d'aller toujours en
avant à la charge. Qu'étant une fois échappés d'un danger, ils se
préparent à entrer dans
de
nouveaux combats, jusqu'à l'effusion de leur sang. C'est
ainsi que Nicolas Scheterden & tant d'autres ont rendu confus les
ennemis de la vérité, en vertu de l'Esprit du Seigneur, aussi
avons-nous à espérer d'être
semblable à
eux,
quand Dieu nous appellera
à de pareils combats.
François
& Nicolas Matthis, frères exécutés à Malines, montrent
comment une vraie fraternité se doit unir au Seigneur.
En
Bertrand le Blas, la véhémence d'un zèle Chrétien se connaît par
les effets, comme auparavant on l'a vu en G. Gardiner, exécuté
autant cruellement en Portugal, que celui-ci à Tournay.
Claude
de la Canesière répond d'autre part en France, & fait résonner
magnifiquement à Lyon la vérité du Seigneur, étant suivi par
quatre Fidèles du Pays-bas, après lesquels marchent en triomphe ces
doctes & tant renommés champions de Jésus Christ, à savoir
Jean Philpot, Thomas Craminer, Primat d'Angleterre, Thomas Witlé, &
autres Anglais très affectionnés à la gloire du Fils de Dieu.
Et,
quand le Seigneur aura fait ce bien à quelqu'un d'être sorti hors
des abominations exécrables qui sont dans la Moinerie, qu'il fasse
valoir un tel bénéfice à l'exemple de Jean Rabec, de Pierre
Rousseau, & de ceux qui sont proposés en cas semblables.
LIVRE
SEPTIÈME
Ce
livre est plein de variété, qui rend admirable l'oeuvre de Dieu à
l'endroit des siens. La vie & la fin d'un père & d'une
mère de famille, avec deux de leurs fils, exécutés à l'Isle, y
est décrite, pour montrer à tous quels sont les vrais ornements
dont
doivent être parés les
vrais pères & les
enfants de famille bien réglée.
Jean
Huillier, & George Egle, vrais Ministres Anglais, Jean Bertrand
de Vendômois, Arnaud Monier, Jean de Gazes, Gascons, & une
grande troupe de fidèles de tous états en Angleterre, par
l'effusion de leur sang au milieu des supplices cruels, scellent
heureusement la doctrine de salut.
Le
Parlement de Turin en vain s'opposant au cours de l'Évangile,
éveille le Piémont par la mort de B. Hedor, Nicolas Sartoris, G.
Varraille, & Benoît Romyen.
Champenois,
Béarnais, Bazadois, Bourguignons, Normands, Tourangeaux, Angoumois &
Poidevins ont des exemples de constance (de
fermeté dans la foi)
héroïque des fidèles de leurs provinces.
Ceux
du Pays-bas y en ont aussi, dans
la mort de Charles Conynk, & M. Angel Emphlitius, accompagnez par
delà la mer des derniers Martyrs exécutés en Angleterre.
La
lumière monte si haut, par la prédication de l'Évangile, qu'elle
parvient jusqu'en l'Amérique du Brésil, laquelle, aussitôt que
l'Évangile y eut fait retentir sa voix, a été arrosée du sang des
Martyrs.
Dans
l'histoire de l'Église dressée à Paris, il y faut considérer une
grande bonté de Dieu, qui conserve miraculeusement les siens au
milieu de si horribles tempêtes ; une providence admirable de
faire servir toutes choses, voire ses plus grands ennemis, à avancer
malgré leurs dents le bâtiment de sa maison, qui est son Église.
Une puissance invincible, fortifiant un si bon nombre de Martyrs, &
un horrible jugement de Dieu sur la France, qui demeure sourde à la
voix de Dieu, criant par tant de notables témoins, auxquels elle
résiste en toutes fortes.
Nonobstant
tous ses efforts la vérité avance, les Pasteurs fidèles s'unissant
publient leur confession de Foi, & les articles de la discipline
Ecclésiastique.
AUPARAVANT
le Seigneur avait amorti le feu des persécutions d'Angleterre, ôtant
tout à coup de ce monde Marie Reine & le Cardinal Polus :
ce fut environ deux mois après le trépas de l'Empereur Charles.
Le
tour de l'Espagne vînt pour être
vannée, pour y discerner le grain d'avec
la paille. Les pratiques & tragiques déportements de
l'Inquisition y sont découverts par un notable & d'amples
discours. Le récit montre des Fidèles qui demeurent fermes
en étant
le bon grain, tandis
que
d'autres, deviennent
la paille.
Cette
inquisition, exerçant à sa fantaisie toutes sortes de cruautés,
pensa se glisser en France, pour être pratiquée en pareille façon
contre les grands du Royaume ; mais, nonobstant toutes les
menées des plus pernicieux adversaires, les assemblées des fidèles
s'augmentent de jour en jour.
Par
la mort du Roi Henry tous les complots & desseins d'une
conspiration contre les fidèles sont soudainement dissipés ; &
(comme le cordage d'une charrue) coupez.
Les
parlements sont étonnés de la multitude des croyants ; &,
combien qu'ils semblent de crainte modérer aucunement (de
quelque façon) leur
fureur, si ce n'est
que tôt après, un Cardinal seul, gouvernant à son plaisir le Roi
François II. relève plus qu'auparavant
les persécutions ; ainsi les peines & travaux se
multiplient contre l'Eglise, surtout à l'endroit de ceux de Paris,
parmi
lesquels Anne du Bourg, Conseiller au Parlement, en ces dernières
confusions des suppôts de Satan, montre à tous ceux qui sont commis
en autorité de justice, comment ils se doivent acquitter de leurs
charges en telles extrémités, non en tergiversant ou fuyant, quand
le danger presse, mais en montrant aux Rois & aux
Princes la vérité de la cause des fidèles, non seulement par
paroles, mais par effets (par
des actes).
Sur
la fin de ce Livre, la mémoire & la
constance (fermeté)
de Thomas Moutarde, de Valenciennes, de Jean le Maçon, natif de
Trente, indignement traité dans
un lieu qui n'avait pas
encore été souillé du sang des enfants de Dieu, plusieurs autres
Martyrs en divers lieux de France, ainsi
que
ce qui advint en Provence au massacre d'Antoine de Mouvans & en
la mort de Honorat Andol, des
témoignages
proposés à toute l'Église, afin de se préparer tant plus
soigneusement à porter la croix & se reposer incessamment sur
l'assurance de son Dieu.
LIVRE
HUITIÈME
Le
Seigneur, comme un grand père de famille qui a son bien & ses
richesses en plusieurs lieux, & comme un Roi ayant ses sujets en
diverses contrées, visite les uns après les autres.
Seuille,
en Espagne, fait ses pompes Inquisitoriales de plusieurs personnes de
toutes qualités, tant hommes que femmes, à l'occasion desquelles
l'état des assemblées fidèles est horriblement troublé.
Les
Calabres Napolitains, tourmentés par la même Inquisition, reçoivent
instruction de Jean Pascal, duquel le ministère, tant de vive voix,
que par lettres pleines de piété, a consolé & console encore à
présent l'Église désolée.
L'ENTREPRISE
d'Amboise, où les fidèles sont calomniés par un nouveau surnom,
eût attiré de grandes persécutions, voire jusqu'aux Princes du
sang, si le Seigneur n'eût envoyé un soudain changement par la mort
du Roi Français II., redonnant par ce moyen quelques trêves à ses
Églises.
La
basse Flandre occidentale, jusque à la ville de l'Isle, rallume les
feux plus qu'auparavant, & a des Martyrs excellents, entre
lesquels Jaques de Lo, & ... quatre brûlés en ladite ville,
sont un fruit qui donne l'occasion aux fidèles de dresser, de commun
accord, une Confession de Foi, pour la présenter au Roi d'Espagne.
Autant
en font les Églises persécutées en vallées d'Angrongne
(Angrogne), vers le Duc de Savoie, l'histoire mémorable desquels,
touchant leurs guerres & leurs
persécutions, est entièrement décrite.
FLORENTIN,
bas Allemand, par sa mort confirme les Églises de Lorraine, comme
aussi le
fait deux ans après Jean Madoc ministre de l'Évangile.
Cependant
que les Églises eurent quelque répit, le Roi Charles IX. venant à
la Couronne, Dieu fit voir un tel Colloque à Poissy, que la France
n'en a point eu de pareil, où la voix de la pure vérité de
l'Évangile, ait, en pleine audience de la Cour, retenti plus
magnifiquement & authentiquement.
Sur
quoi l'Édit tant célèbre, appelé de Janvier, à cause de sa date,
... fut incontinent violé par la maison de Guise au massacre
horrible de Vassi...
Tandis
que Satan ravage en France, ses suppôts continuent leurs coups, sous couleur
de justice, en Pays bas ; &, aveuglés dans
leur entendement, s'efforcent d'ôter la lumière de vie éternelle à
André Michel, aveugle du corps ; mais, en le privant de la vie
présente, ils l'introduisent au Royaume où il y a clarté de joie
perdurable (éternelle) ;
& après lui marchent Charles Elinck, Français Varlut, Alexandre
Daiken, & d'autres, hommes, femmes & jeunes filles.
Le
reste de ce VIIIe. livre est employé à décrire les horribles
saccagements & carnages faits durant les premiers troubles en
France, à savoir à Paris, en villes de l'Île de France, de
Picardie, Brie, Champagne, Bourgogne, Nivernois, Bourbonnais, Berry,
le Maine, Vendômois, Anjou, Touraine, Poitou, Normandie, Bretagne,
Guyenne, & autres provinces circonvoisines, Périgueux, Auvergne,
Toulouse, Rouergue, Languedoc, Vivarêts, Foix, Dauphiné, Provence,
& Mâconnais, où l'on voit un merveilleux nombre de Fidèles
massacrés en tumultes populaires, & exécutés à mort
iniquement.
Combien
la dignité & la
splendeur du Martyre y
sont discernée
dans ces
témoins
précédents, qui tout à loisir ont, par la
patience & une
franche confession de Foi & fermes disputes (débats
contradictoires),
soutenu la vérité de Dieu devant toutes sortes d'ennemis ;
ceux-ci pourtant ne doivent être rayez du nombre, attendu qu'ayant
si peu d'heures à se résoudre, l'amour de Dieu a vaincu la
considération de la vie présente, tellement qu'ils ont fermé les
yeux à tous dangers & tourments, pour suivre le Seigneur qui les
appelait.
Et
quant à ces
quelques-uns, qui ne commençaient qu'à prendre racine au champ du
Seigneur, dont ils ont été incontinent arrachés, cela recommande
tant (nous
montre bien)
plus la puissante bonté de celui qui, en les transplantant au vrai
jardin de délices, à savoir en Paradis, les a délivrés par un bon
coup de toutes leurs infirmités.
Pour
clôturer de tant de persécutions, le misérable état de la Pologne
& de l'Espagne, continuant leurs
fureurs, est brièvement décrit.
LIVRE
NEUVIÈME
QUOIQUE
que les adversaires, en ces dernières années, aient tâché de
couvrir leurs cruautés contre les Eglises, par
des prétextes de rébellion, sédition & crimes de lèse
majesté, comme ils en faisaient courir le bruit en persécutions des
Fidèles de France ; néanmoins autre chose (rien
d'autre)
ne les a guidés que la haine contre la vraie Religion, comme les
associés des Pays bas le montrèrent en la continuation de leurs
persécutions, sous ombre de justice contre Guillaume Cornu &
tant d'autres qui le suivent, nommément Christophe Smit, Paul Milet,
Ministres, accompagnés de nouveau renfort, en telle sorte que de
leur sang procède une si grande moisson que les Eglises se dressent,
& les idoles tombent par tout le pays ; ce qui renouvelle
les persécutions sous l'étrange tyrannie du Duc d'Alve & de ses
Espagnols.
Les
écrits & disputes de M. Guy de Bres, exécuté à mort en la
ville de Valenciennes avec M. Peregrin de la Grange son compagnon au
ministère, proposent de grandes doctrines & consolations à tous
les
fidèles.
Les
martyrs ajoutés jusqu'à la fin du livre, font voir une incomparable
faveur de l'Éternel envers ses élus. Et, plus le diable s'efforce
de tout ruiner, imposant silence (ce semble) à
Jésus
Christ, dissipant les troupeaux, & rebâtissant les synagogues
d'idolâtrie ; plus le Fils de Dieu se montre admirable dans
la conduite de son Église, laquelle par son
silence & sa
patience obtient en fin soulagement & secours. Car encore que nul
fidèle ne peut subsister au Pays Bas, tant
que l'ennemi
juré de la Religion y séjourne, toutefois le Seigneur lui donna
tant d'affaires, qu'étant contraint peu de temps après de s'en
aller avec ses pillages ; la doctrine du
salut y a été, notamment dans
les
années 1581. & 1582., plus hardiment prêchée, écoutée, &
reçue par plus grand nombre de fidèles que jamais.
Ainsi
donc, durant les gouvernements de la Duchesse de Parme, & de ce
Duc, l'on voit de merveilleux exemples des jugements & des
miséricordes du Seigneur dans
la conduite des affaires du Pays Bas, soit qu'on regarde les
persécutions, les rétablissements, & les dissipations des
Églises, soit qu'on contemple les Inquisiteurs ou les
nouveaux Évêques, qui établis pour tout gâter font cause que
l'exercice public est accordé aux fidèles, soit que l'on veuille
prendre loisir de marcher sur les pièces & cendres des idoles
abattues, & qu'on vienne à remarquer la contenance des
Magistrats saisis d'une secrète frayeur.
Il
y a, peu
après, les pratiques dressées pour tromper ceux de la Religion,
puis les assauts manifestes par
lesquels
la puissance du Seigneur se montre en ce qu'il fortifie les siens,
qui dans
leurs infirmités & leurs
morts ignominieuses glorifient constamment son saint Nom.
LIVRE
DIXIÈME
Le
contenu du dixième Livre ne découvre pas moins les merveilles de
Dieu que les autres livres précédents.
S'il
est question de perfidies & de
cruautés brutales, nous y en avons des exemples tellement
en si grand nombre, que l'on n'en trouvera pas
autant
ni de telle sorte dans
toutes les histoires des siècles précédents.
Je
permets aux plus désespérés & cauteleux ennemis de la
vérité de prouver le contraire, s'il faut s'arrêter aux diverses
sortes de morts, à la patience, à la force & la
confiance des Martyrs, où saurait-on trouver des portraits mieux
tirés au vif ?
Mais
la lecture découvrira le tout beaucoup plus exactement que je ne le
saurais remarquer.
Or,
dans
ce livre, il faut premièrement considérer les meurtres & les
saccagements des fidèles, faits depuis les premiers jusque aux
seconds troubles.
De
ce rang sont plusieurs du Comté du Maine, & des lieux
circonvoisins, avec Martin Tachard, Ministre de Montauban.
Secondement
ceux qui, durant & après les seconds troubles, ont été mis à
mort en haine de l'Évangile, jusqu'au troisième Édit de
pacification. Quoique
nous n'ayons pu présenter qu'un rôle bien petit des fidèles dans
cet intervalle de trois années, ont été ça & là, il en
excède un nombre de plusieurs milliers.
Tiercement,
nous proposons ce qui est advenu de plus mémorable touchant les
persécutions de l'Église dans
ce royaume, depuis l'an mil cinq cents septante un où
les fidèles d'Orange furent massacrés, jusque à la mort du Roi
Charles IX., sur la fin de Mai mil cinq cents septante quatre.
Il
y a donc premièrement le prologue de la tragédie des tragédies, au
meurtre de quelques fidèles de Rouen, suivi tout après des meurtres
commis à Paris le vingt-quatrième jour d'août mil cinq cents
septante deux, en la personne de Messire Gaspar de Coligny, Grand
Amiral de France, Seigneur vraiment Chrétien, frayeur de
l'Antéchrist & de tous ses suppôts, & d'une saine partie de
la Noblesse Française.
Les
autres personnes de tous états, âges & qualités ne furent pas
oubliées, mais massacrés d'étrange façon, comme le tout est
déclaré par le menu.
Après,
on voit les saccagements des fidèles de l'Église de Meaux en Brie,
de Trois en Champagne, d'Orléans, de Bourges, de la Charité, de
Lyon, de Saumur & d'Angers, de Romans, de Toulouse & de
Bordeaux, lesquels lieux & autres du royaume, où,
en peu de semaines, furent mises à mort près de trente mille
personnes.
Cette
mer de sang innocent ne désaltéra pourtant pas
le coeur enragé des persécuteurs ; mais résolus de ruiner
tout s'il eût été possible, continuèrent l'an d'après de courir
sus aux villes de Sancerre & de la Rochelle, devant lesquelles
Dieu brisa leurs efforts, châtia une partie des meurtriers, & se
fit voies à nouvelles merveilles.
LIVRES
ONZIÈME ET DOUZIÈME
Ces
deux derniers livres, nous avons sommairement retracé
l'état des Églises Françaises, Wallonnes, & autres depuis l'an
mil cinq cents septante deux, jusqu'à l'an mil six cents dix sept
accompli.
Quoique
les persécutions n'aient pas été si sanguinaires & découvertes
que dans
les années
précédentes, toutefois, d'un côté Satan a montré la peau du
lion, de l'autre il a pris celle du renard, & endommagé, par
toutes sortes à lui possibles, les Églises du Seigneur, comme la
lecture de ces deux derniers livres en fera foi, n'étant besoin
(sans
qu'il soit nécessaire)
d'allonger d'avantage ces arguments.
L'IMPRIMEUR
(de
l'édition de Genève) (1619)
AU
LECTEUR CHRÉTIEN
POUR
le titre de cette histoire il est dit que l'oeuvre a été augmenté
de moitié en cette dernière Edition, j'ai pensé qu'il ne serait
mauvais de vous avertir de la procédure tenue en cet endroit, M.
Jean Crespin, homme docte (instruit),
& qui, toute
sa vie a travaillé heureusement pour avancer la gloire du Fils de
Dieu, spécialement par une infinité de saints livres qu'il a
imprimés, duquel la mémoire est précieuse devant Dieu & son
Eglise, est celui que le Seigneur a encouragé, & adressé d'une
faveur spéciale pour faire les recueils de l'histoire des Martyrs de
notre temps ; à quoi s'étant employé dans
l'espace de plusieurs années, & ayant vu en lumière la plupart
de cette oeuvre-ci, comme rassasié d'ans & de travail en
l'oeuvre du Seigneur, il
fut retiré dans
la joie & au repos de son Maître, il y a plus de quarante ans.
Depuis,
ayant plu au sage gouverneur de l'Église de
nous faire voir tant de merveilles dans
l'infirmité, la
souffrance & la
patience
des siens, & désirant vous représenter cette histoire, parce
que le nombre des témoins de l'Évangile s'était accru de beaucoup
depuis le décès de ce bon personnage, premier & principal
architecte de leurs sacrés tombeaux ; j'ai estimé faire chose
qui vous serait agréable, si je procurais que vous en eussiez
communication.
Sur
cette pensée, un des amis de feu EUSTACHE VIGNON, gendre de Crespin,
présenta cette histoire augmentée de deux livres, ce qui induisit
Vignon à
remettre le tout sur la presse, & pousser (mettre)
en lumière une quatrième édition, dont l'ordre était tel.
Au
lieu de huit livres en la troisième édition de Crespin, cette
quatrième en contenait dix, le premier & dernier étant ajoutés
de nouveau, & les autres enrichis de martyres, confessions,
lettres & doctrines excellentes, item de recueils, discours &
particularités notables, comme la conférence avec les précédentes
éditions en fait foi.
Depuis,
le même personnage, employé des longtemps au service de l'Église
de notre Seigneur, ayant remarqué infinies (de
nombreuses)
particularités & choses mémorables en divers endroits de ces
dix livres, il
a
continué l'histoire jusque à la mort du Roi Henri troisième, de la
maison de Valois, m'ayant communiqué son dessein.
Ce
volume réduit à douze livres, voyant un si digne accroît, &
tant utile pour votre édification, sans perdre courage à cause des
grands frais de la présente impression, assisté la faveur de Dieu &
d'un saint désir de procurer votre avancement en l'amour de piété,
j'ai surmonté finalement toutes difficultés.
La
rage de l'Antéchrist & de ses suppôts a tiré mes prédécesseurs
& moi à cette nécessité de dresser un si grand oeuvre ; &
Dieu veuille que nous puissions faire fin, sans être contraints de
vous présenter quelque gros volume des persécutions de son Église,
à laquelle Satan en veut plus que jamais, & ne demande que
massacres nouveaux. Outre
tant d'additions, qui rendent le présent oeuvre comme accompli, on y
a ajouté des Préfaces & indices nécessaires, dont nous
désirons que vous
receviez instruction & consolation de plus en plus, en
vous souvenant que ceux qui souffrent avec Jésus Christ, régneront
avec lui.
Le
Dieu de Paix (qui a ramené des morts le grand Pasteur des brebis,
notre Seigneur Jésus Christ, par le sang de l'alliance éternelle)
vous parface (vous
rende capable)
en toute bonne oeuvre pour faire sa volonté, faisant en vous ce qui
est agréable devant lui, par son Fils bien-aimé.
À
lui soit gloire éternelle, Amen.
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