Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LIVRE PREMIER

CHAPITRE PREMIER.

L'univers est destiné à montrer l'amour de Dieu et à en ressentir les effets.

Dieu est amour et I'on peut dire que l'univers n'est qu'un moyen crée pour la circulation et la diffusion de cet amour. La félicité de Dieu est parfaite.

Il la fit d'abord éclater au-dehors par une création céleste, peuplée de brillantes intelligences dont le bonheur consistait à s'approcher de la source de toute excellence.

Mais le ciel, malgré son immensité était encore trop étroit pour l'Amour infini; cet amour voulut étendre la sphère de ses bienfaits; de nouveau sa bonté, sans aucune borne, se répandit au-dehors; la création terrestre apparut; elle n'était qu'une amplification, un développement du monde céleste lui-même. Dieu, afin de varier les effets de son amour, créa l'homme, être dont le bonheur, comme celui des anges, ne pouvait procéder que de Dieu lui-même, mais qui devait le recevoir par des moyens plus indirects.

En ne faisant naître, dès le commencement, qu'un père commun pour toute la race humaine, Dieu voulut que chaque homme se sentît allié à l'humanité entière et comme engagé à travailler au bonheur de tous. En nous rendant nécessaire au bien-être les uns les autres, il chercha à nous engager à la pratique d'une faible imitation de sa bonté, à nous enseigner l'art divin de la bienveillance et celui de trouver et d'augmenter notre bonheur en contribuant à celui de nos semblables.

Ainsi donc, si les premiers êtres, les êtres angéliques, furent destinés à montrer combien les créatures de Dieu pouvaient posséder de félicité, les secondes devaient prouver la possibilité du bonheur de tous, opéré par l'amour réciproque puisé dans l'amour divin.

Si cette grande pensée s'était réalisée le monde aurait offert le magnifique spectacle d'une race entière unie par les liens étroits de la famille, vêtue d'une robe de félicité et d'une ceinture de charité, assise à un banquet perpétuel d'amour et de bienveillance, et saluant avec joie chacun des nouveau-nés comme un membre de plus destiné à partager le bonheur de tous.

C'eût été une immense nation d'êtres intelligents n'ayant qu'un cœur et qu'une âme: un cœur dont les battements en harmonie avec le ciel, eussent communiqué la vie, la santé, la joie aux membres les plus éloignés de ce vaste corps.

La simple ébauche d'un tel ensemble excita les marques sensibles de la satisfaction divine. Dieu, contemplant son ouvrage dit qu'il était bon, et la lumière de sa face l'éclaira de toutes parts.

Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant