Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

PARABOLE DES DIX VIERGES.

MATTHIEU, XXV, 1-13.


Dix vierges

Nous avons eu déjà occasion d'observer que les coutumes de la Judée, à l'époque où Jésus parut sur la terre, n'avaient aucun rapport avec celles de notre temps, de notre pays, particulièrement en ce qui concerne les noces. C'était toujours de nuit que l'époux allait chercher son épouse pour la conduire dans sa maison; l'usage voulait qu'ils fussent alors accompagnés de dix jeunes vierges qui, portant des lampes, marchaient devant eux jusqu'à la maison de l'époux où était préparé le festin.

Les dix jeunes vierges dont il est parlé dans la parabole étaient des amies de la mariée, et se tenaient assises à la porte, attendant l'arrivée de l'époux, pour allumer leurs lampes et entrer avec lui dans la salle où l'on célébrait la fête. Il est dit que cinq d'entre elles étaient sages et que les cinq autres étaient folles; c'était effectivement une conduite bien insensée de prendre des lampes sans huile. Les cinq vierges sages furent plus prudentes; elles prirent de l'huile dans des vases avec leurs lampes. 
On devait s'attendre qu'elles seraient prêtes pour le moment de la venue de l'époux; mais, comme il se faisait tard, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent. Quand, sur le minuit, ce cri se fit entendre: «Voici, l'époux vient, sortez au-devant de lui»; elles se levèrent en hâte et préparèrent leurs lampes. Alors les vierges folles s'aperçurent que les leurs ne pouvaient brûler faute d'huile, et elles demandèrent aux autres de leur en donner un peu; mais quoique les vierges sages en eussent assez pour elles-mêmes, elles n'avaient pas de quoi en fournir à leurs compagnes, elles leur conseillèrent donc d'en aller acheter. Pendant ce temps, l'époux arriva, et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces, puis la porte fut fermée. Après cela, les vierges folles vinrent et frappèrent à la porte, mais il refusa de leur ouvrir, disant qu'il ne les connaissait point.

Ces dix vierges représentent les personnes qui pensent être religieuses et qui disent attendre la venue de Christ pour qu'il les introduise dans le ciel. Je vous ai déjà dit que le Seigneur est souvent appelé dans la Bible l'époux de son église; vous savez aussi qu'il doit revenir au dernier jour pour juger le monde, et que tous ceux qui l'auront aimé et servi sur cette terre entreront avec lui dans sa maison céleste. Mais l'arrivée de l'époux signifie aussi le moment de notre mort, parce que nous avons besoin de la même préparation pour mourir que pour nous présenter au jugement de Dieu, et que si nous ne sommes pas prêts alors, il sera impossible de nous préparer plus tard.

Les vierges ne savaient pas exactement quelle serait l'heure de la venue de l'époux, et nous de même, nous ignorons quand viendra notre dernière heure. Mais elles étaient certaines qu'il viendrait; c'est pourquoi elles auraient dû veiller, afin d'accourir au premier appel et d'entrer avec lui dans la salle des noces. Nous aussi, qui savons que nous devons mourir une fois, nous devrions toujours être prêts et ne jamais faire penser ou dire ce que nous regretterions d'avoir fait, pensé ou dit, lorsque nous quitterons ce monde.

Mais, hélas! nous sommes tous portés à oublier que bientôt nous serons appelés dans l'éternité; semblables aux vierges sages, qui s'endormirent aussi bien que les folles, les chrétiens sincères sont quelquefois entraînés à éloigner la pensée de la mort pour s'occuper des choses du monde. Ceux qui sont appelés à gagner leur vie par leur travail, emploient un temps si considérable à assurer la subsistance de leur corps, qu'ils se réservent à peine quelques instants de loisir pour nourrir leurs âmes par la prière et la lecture de la Bible. Sont-ils riches et ont-ils beaucoup d'amis? Leurs jouissances présentes les absorbent et ils sentent faiblement le désir d'aller occuper une place dans les cieux. En se conduisant ainsi, ils agissent follement, et ils sont plus à blâmer que s'ils n'avaient jamais connu la religion de l'Évangile.

Nous ne devons pas nous étonner si les vierges folles s'endormirent, tout comme il n'est pas étonnant que les chrétiens de nom vivent comme s'ils ne devaient jamais mourir. Il ne peut leur être agréable de penser à la mort, et pourtant ils devraient considérer qu'elle viendra, lors même qu'ils ne s'y préparent pas. 

Ils désirent s'attirer l'estime des hommes, c'est pour cela qu'ils suivent régulièrement le culte public et paraissent fort stricts dans les devoirs extérieurs de la religion; mais ils n'y prennent aucun plaisir; ils mettent beaucoup plus d'intérêt à gagner de l'argent, à acheter des terres et à bâtir des maisons, qu'à purifier et à orner leur âme pour la rencontre de son époux Céleste. Hélas! ils ne méritent que trop le nom de fous quand on les voit si préoccupés par les soucis de cette vie qui doit bientôt finir et si négligents du bonheur qui dure à perpétuité.

Il n'y avait pas de différence visible entre les vierges sages et les folles, pendant leur sommeil; mais lorsqu'à minuit, ce cri se fit entendre: «Voici, l'époux vient», alors il n'en fut plus de même. Les sages allumèrent aussitôt leurs lampes, et volèrent au-devant de l'époux; mais les folles n'ayant point pris d'huile n'en purent faire autant. De même, il est souvent difficile de discerner les vrais chrétiens d'avec les faux, au temps de la prospérité; mais c'est quand ils sont sur leur lit de mort que le contraste devient sensible. Ceux qui ont réellement cru en Christ, déplorent alors le temps qu'ils ont dissipé aux choses de ce monde, aux dépens de celles de l'éternité; ils confessent leurs péchés à Dieu et le prient de leur pardonner pour l'amour du Sauveur; ils savent quelle est sa toute-puissance et comment son sang purifie de tout péché, et ils ne craignent pas de remettre leur âme entre ses mains. Ils soupirent après la venue de ce divin époux, qui veut que «là où il est, ils soient aussi», afin de le contempler dans sa gloire et de l'aimer comme il doit être aimé.

Combien, au contraire, l'approche de la mort doit être amère pour ceux qui n'ont pas en leur cœur l'amour de Jésus! Au dernier moment, les vierges folles demandèrent de l'huile à leurs compagnes, et ainsi l'on voit des gens mondains et insouciants qui à l'heure de la mort demandent qu'un ministre de Christ, ou quelque autre personne pieuse, vienne prier avec eux, s'imaginant que de manière ou d'autre ces prières leur feront du bien; mais s'ils ne songent point à prier pour eux-mêmes, ou s'ils attendent trop tard, la porte sera fermée devant eux; sans doute un pasteur ou un simple fidèle pourront parler du Sauveur à une personne mourante, et lui dire que, pour l'amour de Christ, Dieu est disposé à lui pardonner ses péchés; mais ce malade sera peut-être trop absorbé par ses maux pour pouvoir entendre ce qu'on lui dit; peut-être a-t-il lu la Bible aux jours de la santé avec tant de négligence, qu'il peut à peine en comprendre le sens; il a cherché son bonheur dans des choses qu'il faut maintenant quitter, et il n'a plus rien à attendre que misère; il essaie d'appeler Dieu à son aide, mais il ne sait comment s’y prendre pour prier; l'angoisse de son corps et de son esprit est si grande, que ses idées sont pleines de confusion: c'est ainsi qu'il meurt, et le ciel ne s'ouvre point pour le recevoir! Oh! mes enfants, quelle fin déplorable!

Pensez que cette parabole vous concerne aussi, et que, tandis qu'il en est temps, vous aussi vous devez vous préparer à la mort. Il ne suffit pas pour cela de bien faire vos leçons et d'éviter les grandes fautes, car vos pensées peuvent, malgré cela, être éloignées de Dieu et être remplies de mille choses vaines, mais il faut que votre cœur soit changé et que vous ayez foi en Jésus, sans quoi vous serez, quand la mort viendra, comme les vierges folles, sans huile dans leur lampe.

Préparez-vous ainsi dès aujourd'hui, n'étant pas sûrs de vivre jusqu'à demain: vous pouvez mourir en un instant, sans même qu'un cri vous avertisse de la venue de l'époux; et si vous deviez être malade longtemps, il est bien difficile de commencer alors à vous préparer. Croyez donc ce que l'Évangile vous enseigne sur la seule manière d'obtenir le pardon de vos péchés: Aimez Jésus et désirez de vivre avec lui pour l'aimer toujours davantage; soyez diligents à lire la Bible, à acquérir la connaissance des choses du ciel; priez Dieu ardemment qu'il bénisse l'instruction que vous recevrez, et qu'il vous rende sages et saints. Élevez souvent vos pensées en haut, et tout en étant reconnaissants des bonnes choses que le Seigneur vous donne ici-bas, vous sentirez que vous ne pouvez être pleinement heureux jusqu'à ce que vous soyez délivrés du péché et admis auprès de votre Dieu.

Voilà ce que c'est que d'être préparés à la mort; vous ne le pouvez par vous-même, mais le Sauveur est puissant pour le faire en vous; demandez-lui tout ce qui vous est nécessaire pour aller à sa rencontre avec joie, et ne vous endormez pas ce soir avant de l'avoir imploré pour cela de tout votre cœur, car cette même nuit, ce cri pourrait se faire entendre: «Voici, l'époux vient


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