Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

PARABOLE DE LA ROBE DE NOCES.

MATTHIEU, XXII, 10-14


Robe de noces

Les serviteurs du roi firent ce qu'il leur avait commandé. «Ils allèrent dans les chemins et assemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, tant mauvais» que bons.» Et après que ces nouveaux convives furent entrés dans la salle du festin, le roi vint aussi pour les voir.

Dans la contrée habitée par les Juifs, on avait la coutume, dans les temps de noce, non seulement de faire une grande fête, mais encore d'offrir des vêtements neufs à chacune des personnes qui y étaient invitées, et si quelqu'un refusait de s'en parer, on regardait cela comme un affront fait au maître de la maison. Or, le roi vit parmi ses hôtes un homme qui n'était point vêtu de la robe de noces et il lui en demanda la cause. Cet homme eut la bouche fermée, car il ne pouvait alléguer aucune bonne raison pour avoir agi ainsi. Alors le roi dit à ses serviteurs: «Liez-le pieds et mains, emportez-le et le jetez» dans les ténèbres du dehors.»

Si nous considérons quels étaient les convives rassemblés à ce festin, nous reconnaîtrons qu'ils avaient tous besoin d'une robe de noces. Ils venaient d'être ramassés le long des routes: les uns étaient des voyageurs aux vêtements usés et poudreux; d'autres, des mendiants couverts de haillons; et quelques-uns, surpris au milieu de leurs occupations journalières, portaient encore leur habit de travail. Aucun d'eux n'avait une mise convenable pour se présenter à la table d'un roi, et le temps nécessaire pour aller changer de vêtements chez eux ne leur avait point été accordé.

Tout cela nous enseigne que dans notre état naturel, nous sommes incapables de nous présenter devant Dieu. Non seulement il est infiniment grand et glorieux, tandis que nous ne sommes que de pauvres et faibles créatures, mais il est encore parfaitement saint. «Il a les yeux trop purs pour voir l'iniquité et ne saurait prendre plaisir à regarder le péché» (Hab., I, 13). C'est-à-dire que la vue du péché est dégoûtante et abominable pour lui tout comme celle d'un mendiant sale et déchiré le serait pour un puissant monarque de la terre.

Nos âmes sont pécheresses, elles aiment le péché et y sont plongées, et c'est afin de nous montrer combien la vue des pécheurs est odieuse à l'Éternel, qu'ils sont souvent comparés dans la Bible à une personne couverte de plaies, ou nue, ou couverte de vêtements souillés (Es., 1,5, 6; LXIV, 6; Zach., III, 3, 4; Apoc., III, 17).
Et de même que des robes de noces étaient préparées pour les conviés au festin du roi, de même Dieu a pourvu au moyen de couvrir la nudité et la souillure de nos âmes, en sorte qu'il puisse les contempler sans dégoût (Voy. Es., LXI, 10; Zach., III, 3-5; Apoc, III, 18; XIX, 8).

Mais, mes jeunes lecteurs, quel pensez-vous que doive être ce vêtement destiné à couvrir nos âmes? C'est la justice du Seigneur Jésus-Christ: c'est là ce manteau dont nous avons besoin de nous envelopper entièrement. Il a répandu son sang afin que nos âmes pussent être lavées de la fange du péché; en d'autres termes, il a souffert la peine du péché au lien de nous, afin que si nous croyons en lui, Dieu ne nous punisse pas. Mais il faut encore quelque chose de plus pour que Dieu puisse nous regarder avec approbation. Vous savez que tout homme qui s'est rendu coupable d'un grand crime est condamné à perdre sa tête, et qu'il arrive quelquefois cependant que le roi lui pardonne son crime et lui fasse grâce de la vie; mais quand même ce criminel a été gracié, cela ne fait pas qu'il soit devenu honnête homme; sa réputation est perdue, chacun se rappelle qu'il a violé les lois de son pays, et personne ne veut plus se confier à lui, ni avoir rien à faire avec lui. Encore moins est-il probable que le roi voulût l'élever en dignité et le placer dans son palais. Cela va vous aider à comprendre pourquoi nous avons besoin de la justice de Christ, aussi bien que de son sacrifice sur la croix. Il ne nous suffirait pas d'être seulement pardonnés et d'échapper à l'enfer, si Dieu devait continuer à être irrité contre nous.

La Bible nous dit que c'est «dans sa faveur qu'est la vie», et quoique bien des gens en prennent peu de souci, il est cependant impossible d'être vraiment heureux sans elle; comment donc pourrions-nous espérer l'honneur d'être appelés ses enfants et admis dans son royaume, si nous n'avons jamais rien fait qui put lui être agréable; bien des gens s'imaginent, il est vrai, qu'en faisant quelques bonnes œuvres et en étant attentifs à leurs devoirs religieux, ils mériteront le ciel; mais ils oublient cette déclaration de Saint Jacques: «Quiconque aura gardé toute la loi, s'il vient à pécher en un seul point, il est coupable de tous» (Jacq., II, 10); car il faudrait une parfaite et constante obéissance à la loi pour pouvoir mériter le ciel; d'ailleurs, ces mêmes personnes oublient encore que pour obéir à la loi de Dieu, elles devraient l'aimer de tout leur cœur, et qu'il voit quand elles pèchent contre lui, même par la pensée. C'est donc une chose coupable et insensée que de vouloir se recommander a Dieu par ses propres œuvres, puisqu'il a déclaré impossible qu'il en fût ainsi (Rom., III, 20; Gal., II, 16).

Vous voyez, mes chers enfants, que nous ne possédons nulle justice qui nous appartienne en propre, et que cependant il faut que nous soyons rendus justes pour plaire à Dieu et pour aller au ciel; mais il vous a été dit que la justice de Christ est cette robe de noces que Dieu a préparée pour couvrir la nudité de nos âmes, ce qui signifie encore que si nous croyons ce que Dieu déclare sur la personne et sur l'œuvre de son Fils Jésus-Christ, si nous nous confions à lui comme à notre unique Sauveur, alors son obéissance à la loi de son Père nous est imputée comme si elle venait de nous-mêmes. Dieu étant satisfait par la parfaite obéissance et sainteté de son Fils, veut bien nous regarder avec autant de faveur que si nous y avions réellement eu part. Mais laissez-moi vous rappeler une chose que vous ne devez jamais oublier, c'est que malgré cela votre devoir est de plaire à Dieu en toute chose, et d'obéir à ses commandements autant que vous le pouvez. Si vos espérances de justification reposent sur Christ, vous savez bien que vous ne méritez aucune récompense par vos propres œuvres; néanmoins, à cause de votre amour pour ce bon Dieu qui vous a tant pardonné, vous mettez tout votre plaisir dans l'accomplissement de sa volonté.

La grande leçon qui nous est donnée dans cette parabole est qu'un grand nombre de personnes qui se regardent comme chrétiennes, et qui passent pour telles dans le monde, se trouveront au jour du jugement avoir été seulement des hypocrites. Il n'est pas dit qu'aucune des personnes rassemblées dans la salle du festin eût fait attention à l'homme qui était sans robe de noces. Il est de même possible que les personnes qui vous entourent vous regardent comme des enfants pieux, quoique vous ne le soyez réellement pas; elles ne peuvent lire dans vos cœurs, en sorte qu'il vous est facile de les tromper par l'apparence d'une conduite religieuse. Mais aussitôt que le roi vint, il découvrit cet homme, tout comme au jour du jugement, Jésus-Christ, votre juge, connaîtra d'un regard ceux qui auront été rendus justes et ceux qui ont seulement la prétention de l'être.

Vous vous rappelez que l'homme de la parabole fut chassé de la salle du festin, et vous, si vous cherchez seulement l'apparence de la piété sans que vos âmes aient été lavées dans le sang du Sauveur et aient été couvertes de sa justice, vous ne goûterez jamais les douceurs de la vraie religion; vous n'aurez pas la joie de pouvoir appeler Dieu votre père et de connaître toute l'étendue de son amour, et toutes les louanges des hommes ne pourront même vous empêcher de trembler à la pensée qu'il faudra mourir et comparaître en sa sainte présence.

Ne croyez-vous pas que l'homme dût être bien honteux quand le roi lui demanda devant la foule des convives pourquoi il n'avait pas une robe de noces. Mais quelle confusion sera la vôtre si vous êtes trouvés sans ce précieux vêtement lorsque vous serez amené devant le juge du monde, et qu'en présence de Dieu, des anges et des hommes, il révélera tous les péchés secrets que vous aurez commis? L'homme de la parabole ne put alléguer aucune bonne raison pour justifier sa conduite, et vous ne pourrez non plus vous excuser en disant que vous n'avez jamais entendu parler de la nécessité d'être justifié par Christ, car on vous l'a répété cent et cent fois. Ainsi, tout comme le roi commanda à ses serviteurs de le lier pieds et mains et de le jeter dans les ténèbres du dehors, où il y a des pleurs et des grincements de dents, la même sentence sera aussi prononcée contre vous, et vous ne pourrez y échapper; il faudra donc demeurer éternellement avec le diable et avec ses anges.

Mais, chers enfants, je ne puis supporter la pensée que vous soyez appelés à un sort si misérable. Le roi n'est pas encore entré dans la salle du festin; vous avez donc encore le temps de revêtir la robe de noces. Oh! si vous vous disiez que Jésus a passé sa vie entière dans la souffrance, afin de vous procurer cette robe de justice et d'innocence, pourriez-vous continuer à vous en soucier si peu. J'ai essayé de vous expliquer cette parabole aussi simplement que je l'ai pu; cependant, il se peut que vous la trouviez encore difficile à comprendre, mais ce que je ne puis faire Dieu le peut; il a promis de donner son Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent; ce divin instituteur ne se refuse jamais à instruire le plus jeune ou le plus humble enfant qui désire réellement être enseigné de lui; «il est puissant pour vous rendre sages à salut par la foi qui est en Jésus-Christ


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