Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

PARABOLE DU ROI QUI FAIT LES NOCES DE SON FILS.

MATTHIEU, XXII, 1-9.


Roi, noces, Fils

Il est probable que plusieurs de mes jeunes lecteurs ont assisté à des noces, et que ceux mêmes qui n'en ont pas fait partie savent que c'est toujours une occasion de fête: dans ces jours-là, on se pare de ses plus beaux habits, et on rassemble tous ses amis et parents pour les régaler des bonnes choses dont on a fait provision. Mais le mariage du fils d'un roi entraîne plus de solennité qu'aucun autre; il est accompagné de fêtes plus somptueuses, et un nombre plus considérable de gens sont invités à y prendre part. Ce qui est rapporté dans cette parabole concernant un roi et son fils, nous fournit des instructions relatives à Dieu, le roi de toute la terre et à son Fils Jésus-Christ.

Le temps des noces représente le temps où Jésus vint dans ce monde pour y devenir homme tout en étant Dieu. Il s'incarna ainsi afin de pouvoir en mourant racheter un peuple qui lui appartînt en propre. Quand les pécheurs croient en lui, ils deviennent sa propriété; ils lui sont unis, il daigne se nommer leur mari, et parler comme s'il les avait réellement épousés (Voyez Es., LIV, 5; Eph., V, 23—27; Apoc, XIX, 7 , 8; XXI, 2). Toutes ces expressions sont destinées à nous faire comprendre la grandeur de son amour envers ceux qu'il a sauvés par sa mort, et le soin tendre et constant qu'il prend d'eux. Cela nous apprend aussi combien nous devons l'aimer en retour.

Le roi «envoya ses serviteurs pour appeler ceux qu'il avait invités aux noces.» L'invitation leur avait été faite auparavant, et les serviteurs furent envoyés pour leur dire que tout était prêt pour les recevoir. Ainsi la venue du Sauveur avait été dès longtemps annoncée aux Juifs; et quand le moment marqué approcha, Dieu envoya Jean-Baptiste pour les en informer, et pour leur apprendre à le connaître (Jean, I, 6—8, 26, 27, 29—34).

Un ange aussi apparut à quelques bergers qui gardaient leurs troupeaux près de Bethléem, pour leur annoncer que Jésus était né, et ces bergers en répandirent la nouvelle tout autour d'eux (Luc, II, 8—17).

Anne, cette sainte femme qui vivait à Jérusalem, vit le Sauveur dans le temple où il fut porté peu après sa naissance, et elle parla de lui à tous ceux qui attendaient le Messie, suivant la promesse de Dieu (Luc, II, 36—38).

Les Juifs ne pouvaient donc pas dire qu'ils ignorassent la venue du Sauveur; mais, quoique tant de messagers fussent venus les en avertir, ceux qui leur avaient prêté quelque attention, étaient en bien petit nombre. Souvent, au contraire, ils n'avaient rencontré qu'insulte et que mauvais traitements; ainsi les Juifs étaient semblables aux personnes que le roi avait fait inviter et qui ne «voulurent pas venir
Le roi envoya une seconde fois ses serviteurs à ceux qui étaient invités pour les avertir des préparatifs qu'il avait fait pour la fête, et pour leur dire que «tout était prêt.»

Cette fête représente les bénédictions que Jésus tient en réserve pour tous ceux qui viennent à lui. Ses invitations à recevoir le salut furent répandues au milieu des Juifs tant par lui-même que par ses apôtres, et par ses disciples avant et après sa mort. Quelques-uns les acceptèrent, mais le plus grand nombre agit comme les conviés de la parabole.

Après avoir mis le Seigneur à mort, ils perpétuèrent encore leur haine contre lui dans la personne de ses serviteurs. Pierre et Jean furent jetés en prison (Act., IV, 1—22). Étienne fut lapidé (VII, 54—60); Jacques périt de mort violente, par l'ordre d'Hérode qui voulait complaire aux Juifs (Actes, XII, 2, 3). Et si vous lisez d'autres parties du livre des Actes, vous y verrez combien de persécutions eurent à souffrir les serviteurs de Christ qui voulaient inviter les pécheurs au festin de l'Évangile.

Ces saints hommes supportèrent toutes leurs souffrances sans murmurer, et sans exprimer aucun désir de vengeance; Étienne même pria pour ses meurtriers; mais Dieu fut irrité contre ceux-ci à cause du mépris qu'ils avaient fait de ses miséricordes et de leur cruauté envers ses envoyés. Après avoir usé de patience pendant longtemps, il déploya ses jugements sur eux d'une manière bien terrible. Il est dit dans la parabole, que le roi « se mit en colère, et «qu'ayant envoyé ses troupes, il fit périr ces meurtriers et brûla leur ville.»

Cela représente la manière dont Dieu punit les Juifs pour avoir crucifié son Fils et maltraité ses serviteurs. Le peuple romain, qui habitait une contrée fort distante de Canaan, envoya une armée pour attaquer Jérusalem. Jérusalem était la plus grande ville de la Judée, et comme elle avait été le lieu de la mort sanglante du Sauveur, c'est elle qui eut le plus à souffrir de l'invasion de l'armée romaine, laquelle fut, sans le savoir, un instrument de Dieu pour la punition des Juifs. Les troupes environnèrent la ville de toutes parts, en sorte que personne ne pouvait entrer, ni sortir, et pendant un siège de plusieurs mois, les habitants souffrirent si cruellement de la famine, qu'ils moururent par milliers. Enfin, les Romains entrèrent dans Jérusalem, tuèrent un nombre immense de Juifs et rasèrent ses murailles, tellement qu'on put labourer ensuite le terrain qu'elle avait un jour occupé.

Quand le roi vit que ceux qu'il avait conviés à la fête n'avaient pas voulu s'y rendre, il ordonna à ses serviteurs d'aller dans les carrefours des chemins et d'inviter aux noces tous ceux qu'ils trouveraient. Cela signifie qu'après que les Juifs eurent refusé d'entendre les invitations de l'Évangile, Dieu le fit annoncer à d'autres nations qui auparavant n'en avaient pas entendu parler; car jusque-là les Juifs étaient le seul peuple qui possédât la connaissance de Dieu et de sa Parole. Toutes les autres nations du monde portaient le nom de Gentils et adoraient des idoles, comme les païens le font encore. Après la mort d'Étienne, une persécution, qui s'éleva contre les disciples de Christ, les contraignit à s'enfuir de Jérusalem pour sauver leurs vies: ils prêchèrent l'Évangile dans les divers lieux où ils furent dispersés (Actes, VIII, 4), en sorte qu'au bout de peu d'années, il se répandit dans toutes les parties du monde alors connu. Un grand nombre de ceux qui l'entendirent crurent à la Parole et obtinrent les bénédictions qui leur étaient offertes par elle.

Ces bénédictions sont si grandes et si admirables , qu'il est impossible de les nommer toutes; mais j'en citerai du moins quelques-unes. Quand un homme ou un enfant accepte l'invitation qui est adressée à tous, et qu'il vient au festin des noces, c'est-à-dire qu'il croit à l'Évangile, ses péchés lui sont pardonnés; Dieu dépose sa colère contre lui et le traite comme s'il ne l'avait jamais offensé. Il a la promesse de Dieu que rien de ce qui lui est bon ne lui manquera pendant sa vie, et que quand il mourra, il sera recueilli pour jamais dans la maison de son Père céleste.

Maintenant, mes chers enfants, vous devez être bien reconnaissants de ce que Dieu a envoyé l'Évangile aux Gentils, car le pays où vous vivez est à plusieurs centaines de lieues de celui où il fut prêché d'abord. Au temps de la destruction de Jérusalem, nos ancêtres étaient aussi ignorants de la nature du vrai Dieu et aussi plongés dans l'idolâtrie, que le sont encore les païens dont vous entendez parler aujourd'hui. Vous devez donc bénir Dieu, non seulement de ce qu'il a jadis envoyé ses serviteurs en France, en Angleterre, en Suisse, etc., mais aussi de ce qu'il continue à convier les pécheurs à son festin de miséricorde.

Vous êtes peut-être étonnés qu'on puisse refuser l'invitation d'un roi, mais si vous êtes indifférents au salut de vos âmes, vous refusez l'invitation de Dieu, ce qui est bien pire encore, et vous le faites parce que vous ne sentez pas le prix des bénédictions qu'il vous offre. Quand vous n'avez pas faim, vous ne désirez point vos repas, et si vous êtes malade et que vous ayez perdu l'appétit, aucune friandise ne pourrait vous tenter. Eh bien! Dieu vous offre le pardon de vos péchés; mais vous croyez n'avoir rien à vous reprocher, vous ne craignez donc pas d'être puni, et par conséquent vous ne cherchez pas votre pardon. Dieu veut vous adopter pour ses enfants, vous préparer pour le ciel et vous prendre à lui quand vous mourrez; mais vous croyez avoir encore bien des années à passer dans ce monde et vous n'éprouvez actuellement aucun désir d'entrer dans le royaume de Dieu. Si tels sont vos sentiments, qu'est-ce que Dieu doit penser de vous? Vous savez qu'un souverain est justement offensé quand les gens qu'il invite se refusent à ses invitations; mais avez-vous réfléchi que celui qui vous invite au festin de l'Évangile est le roi des rois et le Seigneur des seigneurs; et savez-vous quels sont les préparatifs de cette fête? Son Fils unique et bien-aimé en a fait lui seul tous les frais. C'est au prix de son sang qu'il veut vous y admettre.
Pouvez-vous penser à cela et refuser encore de vous y rendre?

La parabole porte que ceux qui ne voulurent pas venir au festin des noces s'en allèrent chacun à leurs affaires particulières. Il y a encore aujourd'hui beaucoup de gens qui prétendent n'avoir pas le temps de s'occuper de la religion. Mais c'est une mauvaise excuse, parce que tout en accordant six jours de travail à l'homme, le septième est expressément mis à part pour être un jour de repos. Dieu sait bien que les pauvres gens sont obligés de travailler, et cependant il dit que «l'Évangile est aussi annoncé aux pauvres.» Il dit aussi: «Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus.»

D'ailleurs, c'est une grande erreur de supposer que le peuple, en devenant religieux, négligera ses travaux; au contraire, en obtenant les bénédictions de l'Évangile, il deviendra plus diligent qu'il ne l'a jamais été et se dévouera à ses affaires avec plus de courage et de plaisir. 
Peut-être vous réservez-vous d'accepter les invitations de Dieu dans un temps plus éloigné, mais c'est pour aujourd'hui qu'elles vous sont adressées, et si vous différez, il sera peut-être trop tard lorsque vous vous déciderez à les chercher, «car plusieurs tâcheront d'entrer et ne le pourront, après que le père de famille se sera levé et qu'il aura fermé la porte.» (Luc, XIII, 24, 25).


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