Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

PARABOLE DE L'HOMME RICHE QUI MOURUT SUBITEMENT

LUC XII, 16-21


Homme riche

Si mes jeunes lecteurs examinent d'abord le 13e verset du chapitre où se trouve cette parabole, ils comprendront mieux ensuite l'enseignement qu'elle contient. Notre Seigneur entretenait ses disciples sur un sujet fort solennel, lorsqu'il fut interrompu par un homme dont la question prouve que son esprit était profondément engagé dans les intérêts de ce monde. Il convoitait une part dans les biens possédés par son frère; or, les auditeurs de Jésus connaissant tous le dixième commandement, qui dit: «Tu ne convoiteras pas», n'ignoraient point combien la convoitise est condamnable; mais notre Seigneur voulut leur montrer par cette parabole combien en même temps elle est insensée.

La personne la plus avide pourrait à peine étendre ses désirs au-delà de ce que cet homme riche avait obtenu. La seule chose qui l'embarrassât était la difficulté de trouver un emplacement convenable pour loger ses abondantes récoltes; alors il résolut d'abattre ses greniers, puis d'en construire de plus vastes, et il s'attendait à être après cela parfaitement heureux, n'ayant pas autre chose à faire que de «manger, de boire et de se réjouir.» Mais Dieu lui dit: «Insensé, cette nuit même ton âme te sera redemandée, et ce que tu as amassé pour qui sera-t-il?» Dieu l'appelle insensé, parce qu'il avait travaillé;i faire provision de jouissances pour ce monde où il ne devait pas rester un jour de plus, tandis qu'il no s'était préparé qu'une effrayante misère pour le monde éternel qui allait s'ouvrir devant lui.

Que les enfants pensent à cette parabole quand ils soupirent après des habits plus élégants, une nourriture plus recherchée, ou une plus grande variété d'amusements que ceux qu'ils ont reçus en partage. Supposons que vous puissiez obtenir toutes les choses que vous désirez, et que leur possession vous apportât toutes les jouissances que vous en attendez, combien de temps pourriez-vous être assurés de les conserver? Il viendra sans nul doute ce jour ou cette nuit dans lequel Dieu dira à chacun de vous: «Ton âme t'est redemandée;» et combien sera grand votre désespoir si les seules choses que vous aurez aimées et recherchées sont justement celles dont alors il faudra vous séparer pour jamais.

Mais ne puis-je placer devant vous une perspective plus brillante que celle-là? Ne sauriez-vous chercher et obtenir d'ici-bas quelque chose que la mort même ne vous puisse enlever? Oui, mes chers enfants, il existe, grâce à Dieu, «un héritage que rien ne peut corrompre, ni souiller, ni flétrir (1 Pier. I, 4), un poids éternel de gloire (2 Cor IV, 17), une plénitude de joie en la présence de l'Éternel, et des plaisirs à sa droite pour toujours» (Ps. XVI, 11. Mais des enfants peuvent-ils prétendre, direz-vous, à de si hautes et si glorieuses bénédictions? Oui, mes chers amis, vous répondrai-je encore, puisque Jésus a dit: «Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les empêchez point, car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. Ne crains point, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le royaume» (Luc XII, 32).

Beaucoup de personnes consument leur vie à courir après les richesses sans pouvoir jamais parvenir à en amasser; mais Jésus dit des richesses célestes: «Celui qui demande reçoit, celui qui cherche trouve, et on ouvre à celui qui heurte; et il loue Marie de ce qu'elle avait choisi la bonne part qui ne pouvait lui être ôtée

De plus, les enfants ne doivent pas imaginer que parce qu'ils ont mis leur trésor dans le ciel, ils ne peuvent plus goûter aucun plaisir sur cette terre. Au contraire, il leur en reste un grand nombre dans lesquels ils trouvent des douceurs que les gens du monde ne connaissent point. Ils reçoivent les dons journaliers de Dieu comme venant de la main d'un père, et comme étant les gages de son amour. Ils savent qu'il leur a pardonné tous leurs péchés, et qu'il n'est plus irrité contre eux, en sorte que la crainte des châtiments à venir ne vient plus troubler leurs paisibles jouissances. Ils ne se mettent pas non plus en souci de ce qu'ils mangeront ou boiront, ni de la manière dont ils seront vêtus à l'avenir; car «leur Père sait qu'ils ont besoin de ces choses»; ils sont donc assurés que celui qui nourrit les petits du corbeau, et qui revêt les lis des champs, suppléera à toutes leurs nécessités. Et quand même ils seraient pour un temps en proie à la maladie ou à la pauvreté, leur bonheur n'en éprouverait aucune atteinte; car ils savent que «toutes choses concourent ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu» (Rom. VIII, 28]; et ils sont convaincus qu'après ces légères afflictions qui ne durent qu'un moment, ils jouiront du «repos qui demeure pour le peuple de Dieu. Heureux le peuple qui est dans cet état: heureux le peuple duquel l'Éternel est le Dieu» (Ps. CXLIV, 15).


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