Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

PARABOLE DE LA PERLE

MATTHIEU XIII, 45-46


Perle

Une perle, ainsi que le savent plusieurs de mes jeunes lecteurs, est un petit objet blanc et brillant, presque toujours de forme ronde, et qui se trouve dans quelques coquillages, particulièrement dans celui qu'on appelle la nacre de perles. Les perles sont fort recherchées et admirées comme ornements de toilette. Cléopâtre, reine d'Égypte, avait une perle évaluée à 80,000 louis, et Philippe II, roi d'Espagne, en possédait une autre de la grosseur d'un œuf de pigeon, qui valait 144,000 ducats. Je cite ces exemples pour vous faire comprendre la conduite du marchand qui cherchait de belles perles. Celles qu'il avait trouvées jusqu'alors étaient peut-être petites et de peu de valeur; il est fort rare d'en rencontrer de grosses, et c'est pour cela qu'elles sont si chères. Mais si un homme pouvait seulement s'en procurer une semblable à celles dont j'ai parlé, il croirait sa fortune faite; voilà pourquoi le marchand fut si content d'avoir acquis cette perle de grand prix, quoique pour la payer il eût dû vendre tout ce qu'il possédait.

Il est une chose que tout le monde: hommes, femmes et enfants poursuivent constamment sur cette terre; c'est le bonheur. Chacun le cherche d'une manière différente; mais chacun pense qu'il serait fort heureux s'il pouvait seulement obtenir la chose qui, en particulier, fait l'objet de ses désirs. Le marchand avait probablement parcouru bien des contrées et enduré beaucoup de fatigues et de dangers en faisant le commerce de perles, et l'on peut dire aussi qu'il n'est aucune espèce de travaux et de difficultés que les hommes ne surmontent dans le but de parvenir au bonheur. Écoutons ces paroles de Salomon: «Toutes choses travaillent plus que l'homme ne saurait dire; l'œil n'est jamais rassasié de voir, ni l'oreille d'ouïr» (Ecclés., I, 12). Et comme aucune des choses que l'homme poursuit dans ce monde ne saurait le rendre réellement heureux, il ajoute: «Vanité des vanités, tout est vanité! Quel avantage a l'homme de tout son travail auquel il s'occupe sous le soleil?» (Ecclés., 1, 2, 3). Notre bon Dieu nous comble journellement de ses bienfaits, il nous donne en abondance toute sorte de bonnes choses pour cette vie, mais elles sont loin de suffire pour donner du bonheur à notre âme. 

Que faut-il donc entendre par cette perle de grand prix que trouva le marchand? On s'accorde généralement à reconnaître qu'elle représente notre Seigneur Jésus-Christ. J'ai déjà mentionné la grosseur et le prix de plusieurs perles remarquablement belles; mais qui peut décrire la gloire, la beauté et l'excellence du Fils de Dieu! Si nous voulons apprendre à le connaître, suivons les directions qu'il nous a données pour cela. «Sondez les Écritures», a-t-il dit, «car vous estimez avoir par elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi» (Jean, V, 39). Eh bien! ces Écritures attestent et déclarent solennellement que «au commencement était la Parole, que cette Parole était avec Dieu; que toutes choses ont été faites par elle, et que rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle» (Jean, 1, 1,3); que son nom sera appelé l'Admirable, le Conseiller, le Dieu fort, le Père d'éternité, le Prince de la paix (Ésaïe, IX, 6); qu'il peut sauver parfaitement ceux qui viennent à Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux» (Hébr., VII, 25); que toute puissance lui est donnée dans le ciel et sur la terre» (Matth., XXVIII, 18); et qu'il conduit et ordonne toutes choses pour la sûreté et pour le bonheur de son peuple. Nous avons en lui «un ami plus attaché qu'un frère», et la tendresse d'une mère pour l'enfant qu'elle allaite ne saurait égaler son immuable amour; il ne délaisse pas même pour un instant ceux qu'il aime, et il compatit à toutes leurs détresses. 

Il s'est donné lui-même pour eux; son amour fut plus fort que la mort quand il souffrit sur la croix, et «il est le même hier, aujourd'hui et éternellement.» «Nous n'ayons pas en lui un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos infirmités, puisqu'il a été tenté, de même que nous, en toutes choses, si l'on en excepte le péché; et qu'ayant souffert lui-même étant tenté, il peut aussi secourir ceux qui sont tentés» (Hébr., IV, 15; 11, 18).

Si nous lisons l'histoire de sa vie sur la terre, nous y remarquerons une charité et une tendresse incomparables. Voyez quelle fut sa bonté pour la veuve de Nain et pour la femme malade d'une perte de sang (Luc, VII, 11—15; Matth., IX, 20-22).

Pensez combien il eut de compassion pour ceux qui n'avaient rien à manger, et avec quelle abondance il pourvut à leurs besoins, et faites attention qu'il y avait de petits enfants dans le nombre de ceux qui furent si miraculeusement soulagés (Matth., XIV, 14—21). En effet, les enfants ont toujours trouvé en lui une affection toute particulière; «il les prenait entre ses bras; leur imposait les mains» (sur la tête) «et les bénissait» (Marc, X, 16).

Rappelez-vous aussi que «il allait par toutes les villes et par toutes les» bourgades prêchant l'Évangile du règne de Dieu, et «guérissant toutes sortes de maladies et toutes sortes d'infirmités parmi le peuple» (Matth., IX, 35—38).

Partout où il allait, il apportait la joie et la santé à ceux qui étaient oppressés par la douleur. Voyez-le pleurant à la vue des larmes de Marie, sœur de Lazare (Jean, XI, 33, 35); écoutez-le priant pour ceux qui l'avaient cloué sur la croix, et considérez quelle contradiction a souffert de la part des pécheurs celui «qui lorsqu'on lui disait des outrages n'en rendait point, qui lorsqu'on le maltraitait ne faisait point de menaces, mais se remettait à celui qui juge justement» (1 Pier., II, 23).

Lisez dans les Chap. XIII, XIV, XV, XVI et XVII de saint Jean, les promesses pleines de grâce qu'il fit à ses disciples avant de quitter ce monde, et rappelez-vous que jamais il n'employa un autre langage que celui de la vérité. Il pourra vous arriver de rencontrer des personnes qui vous parleront avec bonté, quoique dans le fond elles ne vous veuillent aucun bien; d'autres vous feront des offres de service, sans avoir intention de les réaliser; mais il n'en est pas ainsi avec notre bien-aimé Sauveur: il a fait les plus douces promesses à ceux qui ne méritaient que sa colère, et jamais il n'a trompé ceux qui se confiaient en lui. Maintenant il est assis à la droite du Père, dans une gloire si magnifique, que des yeux mortels ne sauraient en soutenir l'éclat; de là, il se complaît encore à sauver les pécheurs de l'enfer et à les rendre capables d'habiter près de lui. IL leur prépare une place dans son royaume, puis il reviendra et les y introduira lui-même. Ce sera sa présence qui répandra tant de bonheur dans le ciel, et la plus pure jouissance de son peuple sera de l'aimer et de l'admirer pendant toute l'éternité. «Son palais n'est que douceur, et tout ce qui est en lui est aimable.» (Cant., V, 10).

Maintenant qu'y a-t-il à faire pour se procurer cette précieuse perle? Écoutez, mes enfants, notre bon Sauveur l'offre lui-même gratuitement a tous ceux qui entendent l'Évangile. Il dit: «Je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi» (Jean, VI, 37) et cependant beaucoup de personnes le repoussent «ne voyant en lui ni forme, ni apparence qui le fassent désirer» (Es., LIII, 2). Elles agissent précisément comme pourrait le faire quelqu'un qui ne connaissant pas la valeur des perles, rejetterait par ignorance les plus fines; puis, si une personne plus expérimentée ramassait ces perles rebutées et lui faisait remarquer le trésor caché sous cette coquille brute, de quel œil différent il les regarderait en pensant aux richesses qu'elles pourraient lui acquérir.

Tel est le changement qui s'opère dans l'âme de celui qui a appris à apprécier la perle de grand prix. L'esprit de Dieu le convainc qu'il a besoin d'un Sauveur, et que Jésus est précisément le Sauveur en qui il trouvera tout ce qu'il désire; il se réjouit de croire tout ce que la Bible lui découvre sur l'excellence de Christ, et par la foi en lui il obtient le repos du cœur, la paix avec Dieu, et la ferme espérance de la vie éternelle. Il se voit appelé à abandonner sa propre volonté, «à renoncer à lui même, à prendre sa croix et à suivre Christ» (Matth., VIII, 34). Mais il le fait volontiers, «tenant» pour certain que si un est mort pour tous, tous» aussi sont morts; et qu'il est mort pour tous, afin» que ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité» pour eux» ('2 Corinthiens, V, 14, 15). 

Le vrai croyant délaissera donc tous les amusements qui l'entraîneraient à la vanité et au péché; et, «comme Moïse, il choisira plutôt d'être affligé avec le peuple de Dieu, que de jouir, pour un peu de temps, des délices du péché; et il estimera l'opprobre de Christ comme un trésor plus grand que les richesses de l'Égypte, parce qu'il aura en vue la rémunération» (Hébr., XI, 25, 26).

Il renoncera, s'il le faut, à l'amitié et à la faveur des gens sans piété, sachant «que l'amitié du monde est inimitié contre Dieu, et que celui qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu» Jacques, IV, 4).

Il sera dans le cas d'éprouver peut-être que «tous ceux qui veulent vivre dans la piété, selon Jésus-Christ, souffriront persécution» (2Tim., III, 12); mais il se rappellera cette parole de Jésus-Christ à ses disciples: «Le serviteur n'est pas plus grand que son Maître; s'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi. Vous aurez des afflictions dans le monde, mais prenez courage, j'ai vaincu le monde» (Jean, XV, 20; XVI, 33). Et il attendra patiemment l'accomplissement de cette promesse: «Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père, qui est aux cieux» (Matth., X, 32).

C'est ainsi que «le royaume des cieux est semblable à un marchand qui cherche de bonnes perles, et qui ayant trouvé une perle de grand prix, vend tout ce qu'il a et l'achète.» Aussi ce qui distingue principalement les sujets du royaume de Christ des hommes du monde, c'est leur amour pour lui et leur empressement à tout quitter pour son service. — Il faut qu'on puisse remarquer toujours cette notable différence dans la conduite des uns et des autres, car le Sauveur a dit: «Celui qui n'est pas avec moi est contre moi. Nul ne peut servir deux maîtres; car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre: vous ne pouvez servir Dieu et Mammon» (Matth., XII, 30; VI, 24). Ne pensez pas, mes chers lecteurs, que ce soient là des paroles dures et ne vous laissez point effrayer par elles; l'amour de Christ vous rendra l'obéissance facile; tous ceux qui sont venus à lui ont trouvé «son joug aisé et son fardeau léger» (Matth., XI, 30); et «quiconque aura quitté maisons, ou frères ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou champs, pour l'amour de son nom, en recevra cent fois autant et héritera la vie éternelle» (Matth., XIX, 29).


Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant