Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

PARTIE III

COMMENT SE CONVERTIR ?

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Il y a si longtemps que gémissant des séductions de mon cœur, et que sentant la nécessité d'un changement dans ma conduite et dans mes affections secrètes, je me roidis contre les penchants qui m'entraînent, je travaille à me convertir.

Il y a si longtemps qu'à chaque communion nouvelle j'ai recours à de saintes lectures ; je m'entoure de pensées sérieuses ; je recommence mes résolutions, mes efforts et mes serments : — et cependant je me retrouve toujours le même, toujours languissant, toujours affligé par ces pensées du mal qui troublent mon cœur ! — Je fais des aumônes, mais sans plaisir et sans amour ; des lectures pieuses, mais par devoir et sans consolation ; des prières, mais sans confiance et sans attention. Je parle de mes péchés, mais sans véritable douleur ; du Sauveur, mais sans joie ; de la vanité du monde, mais sans en déprendre mon cœur ; et chaque jour de ma vie, je me vois obligé de renouveler à mon Dieu dans ma prière du soir les mêmes promesses et les mêmes résolutions pour le lendemain, avec les mêmes aveux et les mêmes soupirs pour le jour qui vient de s'écouler. — Comment donc se convertir ? Comment changer son cœur ? Comment donc être sauvé ?

Écoutez, âmes sérieuses, âmes travaillées et chargées, qui savez gémir de votre impuissance et mener deuil sur vos misères, écoutez l'Évangile, c'est-à-dire la bonne nouvelle :

COMMENT SE CONVERTIR ? COMMENT DONC ÊTRE SAUVÉ ? Dites-vous :

Je vous ferai d'abord la même réponse que le Seigneur lui-même fit à ses disciples lorsqu'ils lui présentèrent la même question : Il fixa sur eux ses regards, nous dit l'Écriture (Mat. XIX. 25-26.), et il leur répondit : Quant aux hommes, CELA EST IMPOSSIBLE, mais non point quant à Dieu ; mais RIEN N'EST IMPOSSIBLE À DIEU  ; mais écoutez l'Évangile ; oui, voici la bonne nouvelle : c'est que vous AVEZ UN SAUVEUR  ; c'est qu'il est venu dans le monde pour chercher ce qui est perdu  ; c'est qu'il est puissant, comme l'a dit un Apôtre, pour sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui (Héb. VII. 25.).

Oui  ! écoutez bien cette déclaration de Pierre et des Apôtres au peuple de Jérusalem : Christ est le Prince et Sauveur suscité pour donner à son peuple la conversion et la rémission des péchés (Act. V. 31.), — non seulement la RÉMISSION DES PÉCHÉS, mais aussi la CONVERSION DU COEUR

(Ces deux bienfaits sont les deux parties inséparables de la rédemption qui se trouve en Jésus-Christ. Leur dépendance mutuelle nous est très souvent rappelée dans les Écritures : Voyez, entre autres passages :

Rom. VI. 4-5. 14. — Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, / Car le péché n’aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce.

VIII. 2-3. 6, 9. — En effet, la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. Car chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force, — Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, / Et l’affection de la chair, c’est la mort, tandis que l’affection de l’esprit, c’est la vie et la paix ; car l’affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu’elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu’elle ne le peut même pas. Or ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu. Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas.

VII. 4-6.- De même, mes frères, vous aussi vous avez été, par le corps de Christ, mis à mort en ce qui concerne la loi, pour que vous apparteniez à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu. Car, lorsque nous étions dans la chair, les passions des péchés provoquées par la loi agissaient dans nos membres, de sorte que nous portions des fruits pour la mort. Mais maintenant, nous avons été dégagés de la loi, étant morts à cette loi sous laquelle nous étions retenus, de sorte que nous servons dans un esprit nouveau, et non selon la lettre qui a vieilli.

Tit. II. 14. - en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ, qui s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes oeuvres.

III. 5 à 7. — il nous a sauvés, non à cause des oeuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit, qu’il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle.

Col. I. 12. 14. — Rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés.

1 Cor. I. 30. — Or, c’est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption,

1 Jean II. 1 à 3. — Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. Si nous gardons ses commandements, par là nous savons que nous l’avons connu.

Heb. IX. 14. — combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant !

Gal. I. 4. — qui s’est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père,

II. 19-20. — car c’est par la loi que je suis mort à la loi, afin de vivre pour Dieu. J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.

V. 24. — Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs.

Eph. II. 1. 3. 10. — Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, / Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres... / Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.

Luc. 1. 75-76. — En marchant devant lui dans la sainteté et dans la justice tous les jours de notre vie. Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; Car tu marcheras devant la face du Seigneur, pour préparer ses voies,

1 Pier. IV. 1. 3. Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée. Car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché, / C’est assez, en effet, d’avoir dans le temps passé accompli la volonté des païens, en marchant dans la dissolution, les convoitises, l’ivrognerie, les excès du manger et du boire, et les idolâtries criminelles.

etc.).

Il nous la mérite, il nous la prêche, il nous la procure. — Non seulement il nous la Mérite par son sang, non seulement il nous la Prêche par sa parole, mais encore il nous la Procure par son Saint-Esprit qui rend efficaces dans nos cœurs les exhortations de son Évangile.

Oui, Chrétiens, vous avez un Sauveur !

Remarquez donc bien, mes Frères, comment nous vous prêchons la conversion.

Nous vous la prêchons, comme la rémission, des péchés, EN JÉSUS-CHRIST.

Nous vous la prêchons selon cette parole de la croix, qui doit être dans tous les temps folie aux uns et scandale aux autres, mais qui, cependant, est la sagesse de Dieu et la puissance de Dieu, pour le salut de tous ceux qui croiront, comme l'a dit l'Apôtre St. Paul (Rom. I. 16. — 1 Cor. I. 18.).

Nous ne vous la prêchons donc point à la manière des moralistes du siècle.

Pour eux, si vous allez leur demander comment réformer ses affections, comment se convertir, comment changer son cœur, — pour eux, s'appuyant, comme l'a dit un Apôtre, sur les vaines déceptions d'une philosophie mondaine, et non sur Jésus-Christ (Col. II. 8.), ils vous répondront : « Faites des efforts pour devenir saints, et pour étouffer dans vos âmes tous les désirs du mal ; faites des efforts pour aimer Dieu de tout votre cœur, et pour imiter les Paul, les Timothée, et toutes ces belles âmes qui vous ont précédés... » sans jamais vous adresser à Christ, hors de qui cependant vous ne pouvez rien, faire (Jean XV. 5.), et qui SEUL peut rendre énergiques ces efforts même qu'on exige de vous.

Semblables, hélas ! dans leur aveugle confiance, à l'insensé, qui, pour avoir vu Jésus, aux portes de Béthanie ou de Jérusalem, étendre Sa main puissante et crier au frère de Marie : Lazare, sors dehors  ; — semblables, dis-je, à l'insensé qui, pour avoir vu les malades et les morts se lever à la voix de Jésus, et déployer des forces toutes nouvelles, se serait alors imaginé pouvoir lui-même imiter les prodiges du Seigneur, en imitant Ses gestes et Ses commandements, et serait allé comme Lui, crier aux morts ensevelis dans les sépulcres de Béthanie, ou aux infirmes couchés sous les portiques de Bethesda : « Morts, sortez de vos tombeaux ! Paralytiques, levez-vous et marchez d'un pas affermi ; imitez ce Lazare qui sort de la tombe ; imitez les efforts et la résolution de ce paralytique, et marchez avec courage !! »

Nous Aussi, Mes Frères, nous vous disons : FAITES DES EFFORTS ; — nous aussi, nous commandons aux paralytiques de se lever et de suivre Jésus ; — nous aussi, nous vous disons : Imitez les Rachetés du Seigneur ; imitez les Paul, les Timothée, les Étienne et toutes ces belles âmes que le Seigneur s'est acquises ;

— mais c'est en vous disant, comme les Apôtres : « Au Nom Du Seigneur Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche (Act. IX. 34.)  ; Enée, JÉSUS qui est le Messie TE GUÉRIT, lève-toi (Act. III. 6. 16.)  ; »

— mais c'est en vous adressant à Jésus pour que sa vertu, s'accomplisse en votre infirmité (2 Cor. XII. 9.)  ; pour que vous soyez lavés, justifiés et sanctifiés, au nom du Seigneur Jésus, et par l'Esprit de notre Dieu (1 Cor. VI. 11.)  ;

— mais c'est en vous adressant à Jésus, qui seul peut verser la vie dans un corps amorti, qui soutient toutes choses par sa parole puissante (Heb. I. 3.), sans lequel nul ne vient au Père (Jean XIV. 6.), et qui vivifie les morts.

Nous aussi, nous vous disons avec les Apôtres : « Convertissez-vous  ;» mais c'est en ajoutant, comme ils le font toujours, « et croyez à la bonne nouvelle ; » car, comme le sarment ne saurait porter du fruit, s'il ne demeure au cep, ainsi, vous n'en pouvez porter aucun, si vous ne demeurez en CHRIST. Il est le cep et vous en êtes les sarments ; celui qui demeure en Christ et en qui demeure L'ESPRIT DE CHRIST (Rom. VIII. 9. 10.), porte beaucoup de fruit ; mais HORS DE LUI vous ne pouvez rien produire. (Jean XV. 1 à 5.)

Nous aussi, nous vous disons avec l'Apôtre, faites des efforts pour vivre dans la sainteté, car sans la sanctification nul ne verra le Seigneur  ; mais c'est en priant comme lui notre Dieu, pour qu'Il vous rende accomplis en toute bonne œuvre, et qu'II fasse en vous par Jésus-Christ ce qui Lui est agréable (Heb. XIII. 12.).

Nous vous disons comme Ezéchiel : Faites vous un nouveau cœur et un esprit nouveau, car pourquoi mourriez-vous, ô maison d'Israël (Ez. XVIII. 31.)  ? mais c'est en ajoutant comme lui de la part du Seigneur : Je vous donnerai un nouveau cœur ; je mettrai au-dedans de vous un esprit nouveau ; je vous ôterai le cœur de pierre, je mettrai mon Esprit au-dedans de vous, et je ferai que vous marcherez dans mes ordonnances. (Ez. XXXVI. 11 à19.)

La conversion, vous le voyez, est donc, si l'on veut et dans un certain sens :

l'œuvre de l'homme,

et l'œuvre de Christ.

C'est Lazare lui-même, sans doute, qui se relève de la tombe à la voix du Sauveur ; c'est le pécheur lui-même, sans doute, qui se relève du tombeau de ses vices à cette voix de Jésus : Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d'entre les morts, et Christ t'éclairera (Eph, V. 14.) mais C'est Dieu, dit saint Paul, C'est Dieu, qui, dans sa grande miséricorde, lorsque nous étions morts dans nos péchés, nous a vivifiés ; ensemble avec Christ. CELA NE VIENT PAS DE NOUS, ajoute-t-il, c'est un Don De Dieu ; car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ dans les bonnes œuvres, que Dieu a préparées afin que nous marchassions en elles.

La conversion, direz-vous, serait donc un miracle ! — Oui, Mes Frères, à la lettre, toute conversion véritable est UN MIRACLE DE L'ESPRIT SAINT ; et c'est pour cela que les convertis sont appelés :

créés de Dieu,

nés du Saint-Esprit,

nés de Dieu,

enfants de Dieu.

Oui, sans doute, toute conversion véritable est un miracle ; et ce miracle, qui se renouvelle tous les jours dans l'Église de Christ, ne diffère des guérisons surnaturelles et des résurrections qui nous sont rapportées dans l'Évangile, qu'en ce que ces prodiges étaient extérieurs et visibles, tandis que la conversion du cœur est un miracle intérieur et invisible, et que le plus souvent, d'ailleurs, elle ne s'opère que par des progrès successifs et des degrés insensibles (La conversion est un miracle, c'est-à-dire un don gratuit, une œuvre de la puissance de Dieu dans le cœur du pécheur : Voyez la preuve scripturaire de cette assertion dans une note que son étendue nous oblige de renvoyer à la fin de ce discours.).

Oui  ! Christ est le Prince et Sauveur, suscité pour donner à son peuple LA CONVERSION ET LA RÉMISSION DES PÉCHÉS  !!

Oui, Seigneur, Tu es vivant ! — Oui Seigneur, Tu l'as dit dans Ta parole, Tu es le même hier, aujourd'hui et aux siècles des siècles  ; et dans ce moment où nous sommes plus de deux ou trois assemblés en Ton nom, dans ce moment où nous prêchons Ta parole en Ton nom, nous le savons, Tu es présent au milieu de nous, et Tu es puissant pour sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par Toi. (Héb. VII. 25.)

Oui, oui, Chrétiens, vous avez un Sauveur !

C'est donc en son nom, ô vous tous qui écoutez, c'est en son nom, c'est la Bible à la main, que je vous conjure de venir à ce puissant Sauveur, que vous ne voyez pas, sans doute, mais qui vous appelle tous aujourd'hui par ma bouche, qui vous tend les bras, et qui vous crie : Ne veux-tu pas venir à moi pour avoir la vie ! (Jean V. 40.)

Oui, nous sommes Ambassadeurs pour Christ (2 Cor. V. 20.), et c'est en son nom que nous vous appelons tous à vous convertir, Tous sans exception : VOUS LE DEVEZ TOUS, nous vous l'avons montré : mais encore, nous vous déclarons ici que VOUS LE POUVEZ TOUS.

Allez donc à Christ, âmes travaillées et chargées, qui soupirez après la conversion de votre cœur, allez à Christ pour avoir la vie ; — mais allez-y sans retard, sans réserve, sans défiance  ; — je le répète, sans retard et dès aujourd'hui, sincèrement et sans réserve, librement et sans défiance. (ALLEZ A CHRIST : — Après tout ce qui vient de vous être dit, ô vous qui lisez ces lignes, nous osons croire que cette expression, bien loin de vous présenter une idée vague, ne doit plus même vous paraître une expression figurée. — Jésus Christ est vivant ! Il est toujours le même  ; [Héb. XIII. 8.] et dans les maux de nos âmes, nous devons, à la lettre, aller à Lui quoiqu'invisible, aussi réellement que nous y fussions accourus pour des misères corporelles, si nous eussions vécu dans ces heureux jours où la Judée Le vit revêtu de notre humble nature allant de lieu en lieu pour faire du bien, et guérissant toutes sortes de maladies et d'infirmité parmi le peuple. (Mat. IV. 23] — Vous trouverez à la fin de ce cahier (Note 2.) quelques citations scripturaires sur la Toute-présence du Seigneur Jésus, et sur Son Action dans nos cœurs.)

1° O oui ! Allez-y sans retard et dès aujourd'hui. Ne différez plus d'un jour à l'autre. Pensez avec quelle rapidité passent et s'enfuient, avec la figure de ce monde, ces ombres de joie, où même en riant le cœur est triste.

Pensez que vous quitterez peut-être la vie aussi inopinément que les Galiléens du temple ou que les dix-huit de Siloë. Pensez qu'au sortir de cette maison sainte, où vous n'êtes occupé qu'à présenter à Dieu vos sacrifices de louanges, l'épée de la mort peut fondre sur vous. — Ah, ne différez donc plus, et rendez grâce au Seigneur de ce qu'il est temps encore.

Mais, nous vous disons aussi, allez-y sincèrement et sans réserve, AVEC LE DÉSIR SÉRIEUX D'OBÉIR À SES PAROLES et de ne point contrister Son Esprit. (Eph. IV. 30.) Allez-y comme ne pouvant RIEN par vous-même, sans doute, mais aussi allez-y comme POUVANT TOUTES CHOSES EN CHRIST qui vous fortifie. (Phil. IV. 13.) Oui, vous dirai-je comme le Seigneur : Veux-tu sincèrement être guéri ? (Jean V. 6.) Si tu crois, tu le peux ; tout est possible à celui qui croit. (Marc IX. 23.) — Mais aussi, tu dois agir, si tu crois. — Comme le paralytique, confiant en la vertu de celui qui lui criait : lève toi et marche, dès aujourd'hui tu dois marcher à la suite de ton Sauveur, et te dire :

«  Tant que je demeurerai les bras croisés dans ma coupable langueur, ce me sera la triste preuve que je n'ai point encore cru véritablement à Sa parole. La croyance qui n'agit point n'est pas sincère  ; elle est fausse ; elle est morte  ; elle n'est pas plus la croyance, ou la foi, qu'un corps sans âme n'est un homme.

Si j'avais cru véritablement à sa parole, au lieu de rester couché sur mon lit de paralysie ou dans mon tombeau, je me serais levé à cette voix qui me crie : Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d'entre les morts et Christ t'éclairera.

Si j'avais cru véritablement à Sa parole, je serais sorti pour combattre, et j'aurais dit, comme David , comme Jonathan , comme Josué : Je ne me confie point en mon arc, ni en mon épée ; ce combat est à l'Éternel ; le Seigneur est avec moi : fortifie-toi donc, ô mon cœur, et porte-toi vaillamment à la bataille.

Allons donc en avant, toujours en avant dans la route du devoir. — Allons donc en avant dans cette carrière où II nous appelle, ayant les yeux sur le Chef et le Consommateur de la foi.

Allons avec ardeur, comme les dix lépreux de l'Évangile (Luc. XVII ; 14.) dans le chemin qu'il nous montre des Cieux, et soyons persuadés comme eux, que nous y trouverons par Sa grâce la guérison qui nous fut promise.

Eh bien, mon Dieu, oui ! dès aujourd'hui, je veux faire Ta volonté ;

dès aujourd'hui, je veux T'écouter dans Ta parole, puisque c'est par TA PAROLE que Ton Esprit agira sur mon cœur ;

je veux T'invoquer dans la Prière, puisque je ne puis rien sans Toi ;

je veux Te suivre dans le Combat, puisque Tu m'ordonnes de combattre.

MON DIEU, QUE VEUX-TU DE MOI ? En quoi faut-il que dès aujourd'hui je réforme mes habitudes, ma vie publique, ma vie domestique, ma vie secrète ?

Mon Dieu, quel commerce ai-je à rompre, quel danger ai-je à fuir, quelles pensées à repousser, quel mal à réparer, quelle réconciliation, quels aveux, quel sacrifice à faire ?

Mon Dieu, si j'ai fait tort à quelqu'un, dès aujourd'hui je lui en rends quatre fois autant (Luc XIX. 8.).

MON DIEU QUE VEUX TU DE MOI ?

3° Mais aussi, Mes Frères, mais surtout, allez à Christ librement et sans défiance. Ah, c'est ici surtout que je voudrais que sa parole fût bien comprise de vous ; c'est ici que je voudrais qu'elle pénétrât comme une épée à deux tranchants dans vos jointures et dans vos moelles.

Il vous appelle ; il vous invite ; il a tout souffert, il a tout mérité pour vous  ; il a TOUT accompli  : pourquoi donc hésiteriez-vous encore ? Pourquoi n'iriez-vous pas librement et sans défiance ?

J'entends d'ici vos scrupules et vos craintes : [ Et quelle est l'âme sincère, qui ait cherché son Sauveur, sans les avoir éprouvées comme vous ? ] Vous attendez, pour aller à Lui, de trouver dans votre vie des souvenirs, et dans vos coeurs des dispositions qui vous enhardissent et qui justifient une confiance sans cela téméraire.

«  Mon Dieu ! » dites-vous, je crois aux invitations de l'Évangile ; je crois à la puissance de mon Sauveur ; mais je voudrais trouver en moi plus d'amour, plus de désirs, plus de pureté ; mais je me sens si peu digne encore d'oser m'attendre à ce que s'accomplissent en moi ces promesses magnifiques de miséricorde, de pardon, de secours, de gloire, et d'un amour éternel ! »,

O mes chers Frères, laissez, laissez enfin de côté ces scrupules d'une orgueilleuse humilité, ces recherches secrètes et toujours fatales de votre propre justice.

Eh  ! quand iriez-vous à Christ, si vous attendiez pour cela d'en être dignes ? — Quand iriez-vous au grand Médecin, des âmes, au Rédempteur des pécheurs, au Sauveur de ce qui est perdu, si vous attendiez pour cela de n'être ni malade, ni pécheur, ni perdu ?

1. — Sans doute, il nous l'a déclaré, il faut être né de nouveau pour entrer en son Royaume  ;

2. — sans doute, si nous ne nous convertissons pas avant notre dernier jour, NOUS PÉRIRONS  ;

3. — sans doute, quand la dernière heure aura sonné, sans la sanctification du cœur nul ne verra le Seigneur  :

Mais ICI BAS, mais tandis que la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres, la guérison aux cœurs brisés, et la liberté aux captifs (Luc. IV. 18.).

Mais ICI-BAS, pour aller à Christ, il ne faut que sentir sa misère et vouloir sincèrement être guéri ; il ne faut qu'aller à lui comme le péager, « O Dieu ! sois apaisé envers moi qui suis pécheur  » pour s'en retourner, comme lui, justifié dans sa maison. (Luc XVIII, 13.)

Mais ICI-BAS, pour aller à Christ, comme Pierre sur les eaux de Génézareth, il faut regarder, non point à notre pesanteur naturelle, non point à la profondeur des eaux, à la violence des vents, mais à Jésus qui nous tend les bras et qui nous crie, VIENS ! Homme de petite foi, pourquoi as-tu douté ? (Mat. XIV. 29, 31.) Il ne faut que se jeter à ses pieds comme la pénitente, pour entendre ces douces, ces ravissantes paroles : « Va mon enfant ; va-t'en en paix, ta foi t'a sauvée (Luc VII. 50.).  »

Allez donc à lui, allez à lui tel que vous êtes, librement et sans défiance, vous souvenant qu'il appelle à lui Tous Ceux qui sont travaillés et chargés ; vous souvenant que ce qu'il vous ordonne dans sa parole, il vous le procurera par son Esprit, il vous l'a mérité par son sang, et qu'il a dit lui-même : « Je ne repousserai point dehors celui qui viendra à moi (Jean VI. 37.).

Allez donc à lui, vous écriant comme David (Ps. CXXX) et de tout votre cœur :

«  O mon Dieu, je t'invoque du fond d'un abîme ;

Si tu prends garde aux iniquités, qui subsistera ?

Mais il y a pardon auprès de toi, afin que tu sois craint ;

oui, pardon, afin que tu sois craint !

Je viens donc à toi, ô mon Dieu, comme pauvre, misérable, aveugle et nu, sans autre offrande que l'aveu de mon indignité, sans autre titre à Tes compassions que ma misère et que Tes promesses.

Mon Dieu ! lave-moi de mon péché avec l'hysope et le sang du tabernacle, et je serai net : Mon Dieu ! crée en moi un cœur pur, et renouvelle au-dedans de moi un esprit bien disposé (Ps. LI. 7. 10.).  »

O Mes Frères, si vous faites ces choses, si vous approchez ainsi du Sauveur, je puis vous l'assurer sur la parole du Dieu qui ne peut mentir (Tite. I. 2.), certainement vous trouverez la paix, certainement vos prières seront exaucées, certainement vous serez convertis, certainement vous serez sauvés.

Croyez-en la parole de votre Dieu, croyez-en les fidèles de tous les temps et de tous les lieux.

Ce n'est pas autrement qu'ont été convertis et sauvés le meurtrier Saul de Tarse, l'impure Marie, l'injuste et profane Zachée, le brigand sur la croix.

Ce n'est pas autrement qu'ont été convertis et sauvés les fidèles de nos jours, qui tous vous diront comme l'Apôtre Paul : CETTE PAROLE EST CERTAINE, C'EST QUE JÉSUS-CHRIST EST VENU DANS LE MONDE POUR SAUVER LES PÉCHEURS, DONT JE SUIS LE PREMIER ; mais miséricorde m'a été faite, afin que Jésus-Christ fit voir en moi une parfaite clémence, POUR SERVIR DE MODÈLE À TOUS CEUX QUI CROIRONT EN LUI pour la vie éternelle (1 Tim. 1. I5. 16.).

Alors, le Seigneur accomplira pour vous SES DEUX PROMESSES, la rémission de vos péchés, et la conversion de votre cœur ; alors, la vue du plus grand, du meilleur des Êtres, de Jésus, votre Sauveur, votre ami, votre Frère aîné, mourant à votre place en des tourments qui font frémir la nature, et dans les angoisses de la mort seconde ; alors la vue de ce même Jésus exalté maintenant par-dessus tous les Cieux, portant du haut de Sa gloire Ses regards sur vous avec une tendresse inexprimable, priant pour vous et vous appelant à Lui.

Alors cette vue, révélée à votre âme par l'Esprit de Dieu, vous pénétrera d'une joie toute sainte, d'un repentir tout filial, d'une reconnaissance brûlante, du plus tendre abandon, et vous donnera sur l'énormité du péché, sur la sainteté, la justice et la miséricorde de votre Dieu, des sentiments et des pensées, auprès desquelles tous les discours les plus éloquents de la sagesse humaine sur le vice et la vertu, ne vous paraîtront plus que de l'airain qui résonne ou qu'une cymbale qui retentit (1 Cor. XIII. 1.)  ; alors vous regarderez vers Moi que vous avez percé dit l'Éternel ; vous en mènerez deuil comme sur la mort d'un fils unique (Zach. XII. 10.)  ; et sachant qu'il vous a été beaucoup pardonné, comme la pénitente de Béthanie, vous saurez beaucoup aimer.

Alors, comme la terre au retour du soleil, après un long hiver, a vu fondre les glaces qui la retenait captive dans les liens de la stérilité et de la mort, alors votre âme, dès qu'elle aura su contempler Jésus le soleil de justice qui porte la santé dans ses rayons (Malach. IV. 2.), sentira pénétrer en elle, avec les lumières de la foi, la chaleur, la paix, la joie, et le printemps d'une vie nouvelle, pour la rajeunir et la renouveler à la gloire de son Dieu. —

Alors vous deviendrez tous les jours davantage, comme votre Sauveur, doux et humble de cœur  ; vous renoncerez à la colère, à la médisance, aux convoitises du mal ; vous dépouillerez le vieil homme et ses œuvres ; vous revêtirez, comme les élus de Dieu, des entrailles de miséricorde, de douceur, de patience ; ET LA PAIX DE DIEU GARDERA VOS CŒURS (Col. III. 9. 12. 15.).

Oh, la bonne nouvelle ! Oh ! que cette nouvelle est douce au cœur d'un pécheur qui connaît ses maux et qui cherche la paix ! O mon âme, bois à longs traits ces eaux vives et célestes qui rafraîchissent en vie éternelle !

N'est-ce pas, Mes Frères, n'est-ce pas que c'est bien là pour votre âme altérée L'Évangile, la bonne nouvelle, le sujet d'une grande joie ?

Nous avons un Sauveur puissant pour sauver ! Ah ! ne refusons donc plus d'aller à Lui !

Pauvres pécheurs, pauvres mortels, pauvres vermisseaux que nous sommes, à la veille de l'éternité, à qui nous en irions-nous  ?

N'a-t-Il pas seul les paroles de la vie éternelle (Jean VI. 68) ?

ll y a tant de joie, il y a tant de bonheur à se donner à Christ.

Il y a tant de douceur, même au milieu des larmes, même dans l'exil, même sous le crêpe le plus sombre, même dans une maison de deuil, même sur un lit de mort ; il y a tant de douceur à se décharger au pied de sa croix du fardeau de ses péchés, à renoncer à soi-même, à s'abandonner à Lui, à Le suivre, à Lui donner son cœur !

Mon Dieu ! je leur ai dit de Ta part : CONVERTISSEZ-VOUS  ; SI VOUS NE VOUS CONVERTISSEZ, VOUS PÉRIREZ  ; — je leur ai dit de Ta part : Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d'entre les morts, et Christ t'éclairera  ; — mais qu'ai-je pu faire encore que semer et qu'arroser (1 Cor. III. 6)  ?

C'est Toi seul qui donnes l'accroissement ;

c'est Toi seul qui sauves,

c'est Toi seul, ô mon Dieu, qui ressuscites les morts !

Voici donc, Seigneur Dieu, « nous nous reconnaissons encore devant Ta Sainte Majesté pour de pauvres pécheurs qui méritons la condamnation et la mort ; mais nous recourons humblement à Ta grâce ; mais nous Te supplions, pour l'amour de Ton Fils, de subvenir à notre misère, de nous pardonner, nos transgressions, de nous augmenter de jour en jour les grâces de Ton Saint-Esprit ; afin que, reconnaissant de plus en plus nos fautes, et convertis à Toi, nous renoncions au péché de tout notre cœur, et portions des fruits de justice qui Te soient agréables, par Jésus-Christ, notre Seigneur. »

Amen  !

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