Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

NOTE I

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LA CONVERSION est un don de Dieu ; c'est une OEUVRE DE SA PUISSANCE dans le cœur du pécheur.

Il suffirait déjà, pour s'en convaincre, d'écouter Ies PRIÈRES ET LES ACTIONS DE GRÂCES , que les fidèles, dans les Écritures, adressent constamment au Père de tout don parfait. . — Il suffirait même de réfléchir à ce que suppose cette prière de tous les jours : O notre Père qui es aux cieux, que ta volonté se fasse, que ton règne vienne, que ton nom soit sanctifié, ne nous laisse pas tomber en tentation, délivre-nous du mal.

Voyez, entre autres prières ou actions de grâces :

Col. I, 3-4, 9, 12-13. — Nous rendons grâces à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et nous ne cessons de prier pour vous, ayant été informés de votre foi en Jésus-Christ et de votre charité pour tous les saints..., — C’est pour cela que nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle..., — Rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour...

IV, 3, 12. — Priez en même temps pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, en sorte que je puisse annoncer le mystère de Christ, pour lequel je suis dans les chaînes, et le faire connaître comme je dois en parler. — Epaphras, qui est des vôtres, vous salue : serviteur de Jésus-Christ, il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que, parfaits et pleinement persuadés, vous persistiez dans une entière soumission à la volonté de Dieu.

1 Th. II, 13 -14. — C’est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez. Car vous, frères, vous êtes devenus les imitateurs des Églises de Dieu qui sont en Jésus-Christ dans la Judée, parce que vous aussi, vous avez souffert de la part de vos propres compatriotes les mêmes maux qu’elles ont soufferts de la part des Juifs.

V, 23 , 34. — Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! Celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui le fera.

III, 10 à 12. — Nuit et jour, nous le prions avec une extrême ardeur de nous permettre de vous voir, et de compléter ce qui manque à votre foi. Que Dieu lui-même, notre Père, et notre Seigneur Jésus, aplanissent notre route pour que nous allions à vous ! Que le Seigneur augmente de plus en plus parmi vous, et à l’égard de tous, cette charité que nous avons nous-mêmes pour vous...

2. Th. I, 3, 11. — Nous devons à votre sujet, frères, rendre continuellement grâces à Dieu, comme cela est juste, parce que votre foi fait de grands progrès, et que la charité de chacun de vous tous à l’égard des autres augmente de plus en plus. — C’est pourquoi aussi nous prions continuellement pour vous, afin que notre Dieu vous juge dignes de la vocation, et qu’il accomplisse par sa puissance tous les desseins bienveillants de sa bonté, et l’oeuvre de votre foi...

II, 13-14. — Pour nous, frères bien-aimés du Seigneur, nous devons à votre sujet rendre continuellement grâces à Dieu, parce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité. C’est à quoi il vous a appelés par notre Évangile, pour que vous possédiez la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ.

III, 1 , 3, 5. — Au reste, frères, priez pour nous, afin que la parole du Seigneur se répande et soit glorifiée comme elle l’est chez vous... — Que le Seigneur dirige vos coeurs vers l’amour de Dieu et vers la patience de Christ !


Rom. I, 8. — Je rends d’abord grâces à mon Dieu par Jésus-Christ, au sujet de vous tous, de ce que votre foi est renommée dans le monde entier.

X, 1. — Frères, le voeu de mon coeur et ma prière à Dieu pour eux, c’est qu’ils soient sauvés.

XV, 13, 30-31. — Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint-Esprit!... — Je vous exhorte, frères, par notre Seigneur Jésus-Christ et par l’amour de l’Esprit, à combattre avec moi, en adressant à Dieu des prières en ma faveur, afin que je sois délivré des incrédules de la Judée, et que les dons que je porte à Jérusalem soient agréés des saints...


Eph. I, 15-19. — C’est pourquoi moi aussi, ayant entendu parler de votre foi au Seigneur Jésus et de votre charité pour tous les saints, je ne cesse de rendre grâces pour vous, faisant mention de vous dans mes prières, afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance, et qu’il illumine les yeux de votre coeur, pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints, et quelle est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force.

III, 14-17. — À cause de cela, je fléchis les genoux devant le Père, duquel tire son nom toute famille dans les cieux et sur la terre, afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur, en sorte que Christ habite dans vos coeurs par la foi ; afin qu’étant enracinés et fondés dans l’amour...

VI, 23. — Que la paix et la charité avec la foi soient données aux frères de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ !


Ph. I, 3 , 6, 9. — Je rends grâces à mon Dieu de tout le souvenir que je garde de vous... — Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ. — Et ce que je demande dans mes prières, c’est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence...

Jud. 24 , 25, — Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l’allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles ! Amen !

etc.

Mais, pour reconnaître pleinement cette vérité fondamentale, qu'on examine, d'ailleurs, avec attention les passages suivants, entre un grand nombre d'autres déclarations non moins positives :

Deut, XXX, 6. — L’Éternel, ton Dieu, circoncira ton coeur et le coeur de ta postérité, et tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton coeur et de toute ton âme, afin que tu vives.

Jer. XXXI, 16-20, 33. — Ainsi parle l’Éternel : Retiens tes pleurs, Retiens les larmes de tes yeux ; Car il y aura un salaire pour tes oeuvres, dit l’Éternel ; Ils reviendront du pays de l’ennemi. Il y a de l’espérance pour ton avenir, dit l’Éternel ; Tes enfants reviendront dans leur territoire. J’entends Ephraïm qui se lamente : Tu m’as châtié, et j’ai été châtié Comme un veau qui n’est pas dompté ; Fais-moi revenir, et je reviendrai, Car tu es l’Éternel, mon Dieu. Après m’être détourné, j’éprouve du repentir ; Et après avoir reconnu mes fautes, je frappe sur ma cuisse ; Je suis honteux et confus, Car je porte l’opprobre de ma jeunesse. Ephraïm est-il donc pour moi un fils chéri, Un enfant qui fait mes délices ? Car plus je parle de lui, plus encore son souvenir est en moi ; Aussi mes entrailles sont émues en sa faveur : J’aurai pitié de lui, dit l’Éternel.... — Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, Après ces jours-là, dit l’Éternel : Je mettrai ma loi au dedans d’eux, Je l’écrirai dans leur coeur ; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple.

XXXII, 38, 40. — Ils seront mon peuple, Et je serai leur Dieu.... — Je traiterai avec eux une alliance éternelle, Je ne me détournerai plus d’eux, Je leur ferai du bien, Et je mettrai ma crainte dans leur coeur, Afin qu’ils ne s’éloignent pas de moi.

XXIV, 7. — Je leur donnerai un coeur pour qu’ils connaissent que je suis l’Éternel ; ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu, s’ils reviennent à moi de tout leur coeur.


Lam. V, 21. — Fais-nous revenir vers toi, ô Eternel, et nous reviendrons ! Donne-nous encore des jours comme ceux d’autrefois !

1 Rois VIII, 58. — ... mais qu’il incline nos coeurs vers lui, afin que nous marchions dans toutes ses voies, et que nous observions ses commandements, ses lois et ses ordonnances, qu’il a prescrits à nos pères!

Ez. XI, 19. — Je leur donnerai un même coeur, Et je mettrai en vous un esprit nouveau ; J’ôterai de leur corps le coeur de pierre, Et je leur donnerai un coeur de chair...

XXXVI, 25 à 27. — Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un coeur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair. Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois.

Soph. III, 9-12. — Alors je donnerai aux peuples des lèvres pures, Afin qu’ils invoquent tous le nom de l’Éternel, Pour le servir d’un commun accord. D’au delà des fleuves de l’Éthiopie, Mes adorateurs, mes dispersés, m’apporteront des offrandes. En ce jour-là, tu n’auras plus à rougir de toutes tes actions Par lesquelles tu as péché contre moi ; Car alors j’ôterai du milieu de toi ceux qui triomphaient avec arrogance, Et tu ne t’enorgueilliras plus sur ma montagne sainte. Je laisserai au milieu de toi un peuple humble et petit, Qui trouvera son refuge dans le nom de l’Éternel.

Jean VI, 44, 65. — Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour.... — Et il ajouta : C’est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père.

I, 12-13 — Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, (1-13) non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.

Act. XI, 18, 21. — Après avoir entendu cela, ils se calmèrent, et ils glorifièrent Dieu, en disant : Dieu a donc accordé la repentance aussi aux païens, afin qu’ils aient la vie.... — La main du Seigneur était avec eux, et un grand nombre de personnes crurent et se convertirent au Seigneur.

II, 47 — ... louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés.

XVI, 14. — L’une d’elles, nommée Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire, était une femme craignant Dieu, et elle écoutait. Le Seigneur lui ouvrit le coeur, pour qu’elle fût attentive à ce que disait Paul.

XVIII, 27. — Comme il voulait passer en Achaïe, les frères l’y encouragèrent, et écrivirent aux disciples de le bien recevoir. Quand il fut arrivé, il se rendit, par la grâce de Dieu, très utile à ceux qui avaient cru ;

XX, 32. — Et maintenant je vous recommande à Dieu et à la parole de sa grâce, à celui qui peut édifier et donner l’héritage avec tous les sanctifiés.

2Tim. II, 25. — ... il doit redresser avec douceur les adversaires, dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité...

Col. II, 11. — Et c’est en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair...

I, 9, 12. — C’est pour cela que nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle... — Rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière...

Heb. VIII, 10. — Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, Après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur esprit, Je les écrirai dans leur coeur ; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple.

Tit. III, 5. — il nous a sauvés, non à cause des oeuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit...

Mat. XI, 27. — Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.

XVI, 17. — Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux.

Phil. I, 6. — Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ.

II, 29. — Recevez-le donc dans le Seigneur avec une joie entière, et honorez de tels hommes.

1. Cor. I, 30. — Or, c’est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption...

VI, 11. — Et c’est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu.

2 Cor. V, 5 , 17-18. — Et celui qui nous a formés pour cela, c’est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l’Esprit.... — Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation.

Rom. IX, 16. — Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde.

X, 20. — Et Ésaïe pousse la hardiesse jusqu’à dire : J’ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas, Je me suis manifesté à ceux qui ne me demandaient pas.

2 Tim. I, 9. — ... qui nous a sauvés, et nous a adressé une sainte vocation, non à cause de nos oeuvres, mais selon son propre dessein, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant les temps éternels...

Eph. II, 4-10. — En les lisant, vous pouvez vous représenter l’intelligence que j’ai du mystère de Christ. Il n’a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l’Esprit aux saints apôtres et prophètes de Christ. Ce mystère, c’est que les païens sont cohéritiers, forment un même corps, et participent à la même promesse en Jésus-Christ par l’Évangile, dont j’ai été fait ministre selon le don de la grâce de Dieu, qui m’a été accordée par l’efficacité de sa puissance. À moi, qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d’annoncer aux païens les richesses incompréhensibles de Christ, et de mettre en lumière quelle est la dispensation du mystère caché de tout temps en Dieu qui a créé toutes choses, afin que les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par l’Église la sagesse infiniment variée de Dieu...

I, 3-6. — Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ ! En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui, nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté, à la louange de la gloire de sa grâce qu’il nous a accordée en son bien-aimé.

Cependant, la Conversion que l'Écriture nous déclare certainement être une œuvre de la miséricorde et de la puissance de Dieu dans le cœur du pécheur, la conversion n'est-elle pas UN DEVOIR, et ne nous est-elle pas commandée ?

Oui, sans doute ; Dieu ordonne à tout homme, en tout lieu, de se convertir, et de se faire Un nouveau Cœur (Act. XVII, 30. — . Deut. X, 16. — Ezech. XVIII, 31.)  ; et il n'y a que la plus extrême corruption qui puisse laisser inefficaces tant de motifs réunis de crainte, de gratitude, d'amour et d'espérance.

Mais, quel peut être l'objet de tous ces motifs ; et pourquoi, dans les Écritures, tant de commandements, tant de reproches, tant de menaces, tant de promesses, si la conversion est un Miracle, si c'est l'œuvre même du Dieu tout puissant ?

Il y a deux réponses à faire à cette objection.

La première a surtout trait à ceux qui ne se convertissent point ;

la seconde a surtout trait à ceux qui se convertissent.

La première, quoique très solide, et, selon nous, très satisfaisante, conduit promptement en des profondeurs où nous ne voulons point entrer, et à des questions que nous croyons téméraires, — Nous ne ferons à peu près que l'indiquer.

1° Et d'abord, les ordres, les exhortations, les menaces que Dieu nous adresse dans sa Parole, en nous montrant quel est Son juste droit, et quel est notre devoir le plus impérieux, le plus sacré, servent à nous convaincre de la rébellion de notre misérable cœur, et de la profonde corruption de nos propres penchants. — Elles nous laissent sans excuse au jugement de notre conscience, et devant le tribunal de Dieu. — Le mal ne vient que de nous : Dieu ne tente personne (Jacq. I, 13).

Quelqu'un donc prétendrait-il, dans le secret de son cœur, pouvoir, au dernier jour, alléguer que les secours lui manquèrent, et faire entendre la même excuse que LE MÉCHANT ET PARESSEUX SERVITEUR DE LA PARABOLE (Luc XIX. Mat. XXV)  : Je savais que tu es un homme dur, qui redemandes ce que tu n'as point donné, et qui veux recueillir où tu n'as point semé : — j'ai donc enveloppé Ton talent dans un linge ; je t'ai tenu caché ; le voici : (me voici, tel que Tu m'avais placé sur la terre) ? Il lui sera répondu : Méchant Serviteur, je te convaincrai de péché, et je te jugerai par tes propres paroles  : Pourquoi n'as-tu pas mis mon argent à la banque ? Je te l'avais ordonné ; tu le savais ; tu ne l'as point voulu ; tu ne l'as point fait. C'est donc uniquement, et de ton propre aveu, la corruption de tes penchants qui te rendit rebelle aux commandements de ton Dieu ; et tu n'éprouvas d'autre obstacle que les refus criminels de ton propre cœur.

Reconnaissons donc, dans le commandement, notre devoir, — dans notre impuissance à l'accomplir, notre corruption coupable, — et dans les promesses de l'Évangile de Dieu, notre ressource assurée, et l'éternel sujet de nos adorations et de nos cantiques.

2° Mais notre seconde réponse est plus simple et plus directe encore.

Il faut, disons-nous, faire entendre à toute créature les exhortations de la Parole du Seigneur, précisément parce que SA PAROLE EST L'INSTRUMENT dont il lui plaît de faire usage, pour accomplir dans les âmes, en les convertissant, cette œuvre même de sa Toute-puissance. — Elle est l'Épée de son Esprit  ; elle est sa puissance en salut  ; elle est l'arme puissante par la vertu de Dieu pour amener les pensées captives à l'obéissance de Christ (Rom. I, 16. Eph. VI, 17. 2. Cor. X, 4-5.).

Il faut donc qu'on la fasse entendre à toute créature, afin que les invitations et les commandements qu'elle nous adresse deviennent efficaces dans tous les cœurs où le Seigneur aura daigné les accompagner de son action divine.

Il ouvre à ses disciples les yeux de leur entendement pour qu'ils la comprennent ; il ouvre le cœur de Lydie pour qu'elle y soit attentive (Luc. XXIV. 45. — Act. XVI. 14).

Il l'emploie pour convertir nos âmes de la puissance des ténèbres à sa merveilleuse lumière, comme il l'employait au commencement, pour que la lumière fût (Gen. I. 3)  ; car Dieu QUI DIT autrefois que la lumière jaillît du sein des ténèbres, est Celui qui a fait reluire sa lumière dans nos cœurs, dit l'Apôtre St, Paul (2 Cor. IV. 6.)

Il l'emploie pour ressusciter une âme en nouveauté de vie, comme il l'employa naguère pour sortir Lazare , de son tombeau : Celui qui entend ma Parole, nous dit-il lui-même, il est passé de la mort à la vie. Et le temps vient, et IL EST DÉJÀ VENU que les morts (spirituels) entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l'auront entendue vivront (Jean V, 24-25).

Qu'eussiez-vous dit de Lazare , si, lorsque le Seigneur eut fait pénétrer à travers son tombeau, jusque dans son cœur glacé, ce commandement si clair : Lazare, sors ! vous l'eussiez vu rester obstinément couché dans son linceul, sous les mêmes prétextes qu'allèguent les pécheurs :

«  Cet ordre qui vient de m'être si clairement adressé présente cependant à mon esprit des difficultés qu'il ne saurait résoudre ; et si Jésus, qui m'aime, veut m'arracher des entrailles du sépulcre, qu'a-t-Il besoin de mes vains efforts ? n'est-Il pas tout puissant, et ce miracle ne sera-t-il pas son oeuvre ? »

Et qu'en sais-tu, Lazare ? — Jésus me l'a dit : c'est Lui qui ressuscite les morts. — Eh, n'est-ce pas aussi Jésus qui te crie à grande voix : « Lazare, lève-toi, Lazare, sors ?  »

Si donc un pécheur prétendait, au dernier jour, faire entendre cette vaine et coupable excuse devant le tribunal de Christ : « J'étais né dans la corruption, enclin au mal, incapable par moi-même de faire le bien ; »

Et qui te l'a dit ? lui serait-il répondu.

Les Écritures ?

Mais les Écritures ne t'avaient-elles pas dit aussi : Réveille-toi, toi qui dors, et te relève du milieu des morts, et Christ t'éclairera. Cessez de mal faire, apprenez à bien faire. — Convertissez-vous et retournez à Dieu  !

Ce qui montre, d'ailleurs, avec la dernière évidence, la coupable vanité de pareilles objections, c'est qu'on se garde bien de raisonner ainsi, dès qu'il ne s'agit plus de la conscience, et dès qu'ils n'est question que des intérêts de la terre.

«  Pourquoi m'appeler à d'impuissants efforts, et de quoi serviraient-ils, si, dans ses volontés souveraines ; Dieu n'a pas jugé devoir m'accorder une grâce sans laquelle vous dites que nous ne pouvons rien ? Et ne puis-je pas impunément retenir dans mon sein les poisons mortels du péché, si Dieu, cependant, a résolu de me convertir tôt ou tard par sa puissance irrésistible ?  »

Tandis que vous entendrez souvent mettre en avant avec confiance, quand il ne s'agit que du Règne de Dieu, ces sophismes de la corruption, avez-vous jamais entendu un homme doué de ses facultés mentales, essayer sur les choses de la vie DES RAISONNEMENTS DU MÊME GENRE ?

«  Qu'importe que je m'abstienne de ce poison corrosif et mortel ?

Qu'importe que j'en éloigne mes enfants avec sollicitude, si toutefois Celui qui tient en sa main la vie de toute chair, a résolu de prolonger la nôtre de vingt ans encore ?

Qu'importe aussi que, sentant en mon sein de mortelles atteintes d'un poison qui le dévore, j'aie recours à ce remède que vous dites infaillible, si cependant le Dieu qui fait vivre a résolu de borner ici le nombre de mes jours.»

Tandis que vous entendrez des personnes d'ailleurs sensées vous dire, comme de bonne foi, lorsqu'il s'agit du règne de Dieu, que si celui qui sème n'est rien, que si celui qui arrose n'est rien, peut importent alors tous les efforts de l'homme :

Avez-vous jamais vu un cultivateur pieux attendre, sans agir et les bras croisés, que Celui qui donne les saisons fertiles vienne couronner l'année de ses biens, et couvrir d'un riche froment des sillons où l'on n'a rien semé, SOUS LE PRÉTEXTE ABSURDE QUE CELUI QUI SÈME N'EST RIEN, QUE CELUI QUI ARROSE N'EST RIEN, et que le Dieu qui donne l'accroissement n'a pas besoin, sans doute, du travail de l'homme, pour multiplier sur la terre, en quelque lieu que ce soit, les fruits qu'il y ramène tous les ans par sa toute-puissance ?

Il faut donc que la Parole se prêche, parce qu'elle est, comme l'a dit un Apôtre, la semence incorruptible qui nous fait naître de nouveau, par le Saint-Esprit (1Pierre I, 22-24). Il faut que les Ministres de Dieu se rappellent qu'ils portent avec eux, bien qu'en des vases d'argile, la Parole qui fit, au commencement, sortir du néant la terre et les Cieux.

Il faut qu'ils la fassent entendre avec patience et douceur à ceux qui ont un sentiment contraire, afin de voir si quelque jour DIEU LEUR DONNERA LA CONVERSION, pour reconnaître la vérité ; et pour se dégager des pièges de Satan (2. Tim. II, 25).

Il faut qu'ils la fassent entendre aux morts spirituels, avec la même foi dont était rempli le Prophète de l'Éternel, lorsqu'à l'aspect des ossements desséchés qui couvraient une vaste campagne, il eut entendu ces paroles de son Dieu : Fils d'homme, ces os pourront-ils bien revivre ? Seigneur Eternel, tu le sais. — Et l'Éternel lui dit : Prophétise sur ces os, et leur dis : Os secs, écoutez la parole de l'Éternel, Ézéchiel prophétisa sur ces os ; et voici, l'Esprit entra en eux ; et ils revécurent ; et ils se tinrent sur leurs pieds ; et ils devinrent une grande armée (Ézech. XXXVII, 3 à 10.)

La conversion est donc à la fois, et dans un certain sens, l'œuvre de l'homme et l'œuvre de Dieu. — Aussi verrez-vous les Écritures, et souvent dans un même passage, nous commander avec instance et comme un devoir impérieux, ce qu'elles nous déclarent en même temps être en nous un acte puissant de la miséricorde divine.

Elles vont jusqu'à nous dire :

Marchez selon l'Esprit ; faites mourir par l'Esprit les œuvres de la chair ; fortifiez-vous en Notre Seigneur, et en la puissance de sa force ; SOYEZ REMPLIS DU SAINT-ESPRIT (Eph. V, 18. VI, 10, — Gal. V, 16 — Rom. VIII, 13).

Et, bien loin que l'idée du DON leur paraisse pouvoir affaiblir pour nous celle du DEVOIR, elles nous disent : Travaillez à votre salut avec crainte et tremblement  ; Car c'est Dieu qui opère en nous avec efficace la volonté et l'exécution selon son bon plaisir. — Sanctifiez-vous, et soyez saints ; Car je suis l'Éternel qui vous sanctifie (Phil. II, 12-13. — Lev. XX, 78).

Vous verrez d'autres exemples non moins frappants, en comparant :

Deut. X, 16 , et XXX, 6 , et VI, 17. — Vous circoncirez donc votre coeur, et vous ne roidirez plus votre cou.... / L’Éternel, ton Dieu, circoncira ton coeur et le coeur de ta postérité, et tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton coeur et de toute ton âme, afin que tu vives.... / Mais vous observerez les commandements de l’Eternel, votre Dieu, ses ordonnances et ses lois qu’il vous a prescrites.

Héb. XII, 1, et Rom. IX, 16. — Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte..., / Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde.

Mat. XI, 27 et 28. Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. / Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.

2. Tim. I, 9 et 14 , et II, 1. — ... qui nous a sauvés, et nous a adressé une sainte vocation, non à cause de nos oeuvres, mais selon son propre dessein, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant les temps éternels / Garde le bon dépôt, par le Saint-Esprit qui habite en nous. / Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ.

Héb. XII, 28 et 14 , et XIII, 21. — C’est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte... / Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur.... / ... vous rende capables de toute bonne oeuvre pour l’accomplissement de sa volonté, et fasse en vous ce qui lui est agréable, par Jésus-Christ, auquel soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen !

Jean VI, 37 et 44 — Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi... / Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour.

Ezech. XVIII, 31 et XXXVI, 27 et XI, 19 — Rejetez loin de vous toutes les transgressions par lesquelles vous avez péché ; faites-vous un coeur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? / Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois. / Je leur donnerai un même coeur, Et je mettrai en vous un esprit nouveau ; J’ôterai de leur corps le coeur de pierre, Et je leur donnerai un coeur de chair...

Jacq. V, 8 et Jér. XXX, 21 — Vous aussi, soyez patients, affermissez vos coeurs, car l’avènement du Seigneur est proche. / Son chef sera tiré de son sein, Son dominateur sortira du milieu de lui ; Je le ferai approcher, et il viendra vers moi ; Car qui oserait de lui-même s’approcher de moi ? Dit l’Éternel.

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