§ 30.
AVERTISSEMENT:
Avant de lire les livres apocryphes, il est préférable d'avoir une bonne connaissance des livres inspirés sans mettre en doute leur exactitude!D.
Quels livres joint-on ordinairement à
l'Ancien Testament?
R. Les livres apocryphes.
D.
Que signifie cette dénomination?
R. Le mot Grec apocryphe signifie caché ou inconnu.
D.
Pourquoi ces livres sont-ils ainsi nommés?
R. Parce qu'ils n'appartiennent pas
proprement aux livres sacrés, ils n'étaient
point déposés dans le Temple et dans les Synagogues, et on ne
les lisait pas dans le service divin.
D.
Pourquoi cela?
R. Parce qu'ils furent composés depuis le temps des prophètes,
dans les 400 ans qui précédèrent la venue de Jésus-Christ, et
lorsque la collection des livres sacrés (ou le Canon) était déjà
complète et achevée.
D.
Qui a écrit ces livres?
R. Des Juifs vivant en Palestine et en Égypte, et sur lesquels
on sait peu de choses,
D.
Comment ces livres furent-ils joints à
ceux de la Bible?
R. Des Juifs pieux et instruits vivant en Égypte traduisirent
l'Écriture Sainte de la langue hébraïque dans la langue grecque,
qui était alors la plus répandue dans le monde. Les Chrétiens se
servirent dans la suite de cette traduction grecque, et à
l'exemple des Juifs, ils y joignirent les livres apocryphes
comme un appendice. C'est de cette manière qu'ils se
sont introduits dans nos Bibles.
D.
Pourquoi les a-t-on reçus dans le recueil
des Saintes Écritures?
R. Parce qu'ils sont utiles et bons à lire, quoique leur
autorité ne soit pas égale à celle des livres de la Sainte
Écriture.
D.
Pourquoi ne doit-on pas leur attribuer une
même autorité?
R. Parce qu'ils sont des livres
purement humains, et qu'ainsi ils
renferment
différentes inexactitudes.
D.
Pourquoi sont-ils utiles à lire?
R. Soit parce qu'ils rapportent plusieurs événements importants
de l'histoire postérieure du peuple Juif, soit parce qu'ils
renferment de beaux exemples et d'utiles leçons. (Rappel:
Avant
de lire les livres apocryphes, il est préférable d'avoir
une bonne connaissance des livres inspirés sans mettre en
doute leur exactitude!)
D.
Comment divise-t-on ces livres?
R. En livres historiques et en livres de doctrine. Parmi les
livres historiques, on peut citer les livres des Maccabées;
le livre de Tobie et celui de Judith; parmi les
livres de doctrine, les meilleurs sont la Sapience et l'Ecclésiastique,
La dispersion des Juifs dans toutes les contrées de la Terre servit de préparation à l'Évangile. On donne le nom de version d'Alexandrie ou les Septante à la traduction grecque de l'Ancien Testament.
— Les livres apocryphes nous font connaître l'état du peuple Juif dans le temps qui s'est écoulé depuis le dernier des prophètes, jusqu'à l'apparition de Jésus-Christ. Ils sont ainsi un secours important pour l'histoire du règne de Dieu. Néanmoins on ne doit point regarder ces livres comme canoniques: Les Juifs ne les ont jamais reconnus pour tels. Jésus-Christ et les Apôtres ne les ont jamais cités ils ont été écrits depuis que les prophètes avaient cessé en Israël: ils renferment quelquefois des choses contraires à ce qui est contenu dans les livres canoniques: on ne peut donc pas les attribuer à des hommes inspirés par le Saint-Esprit.
§ 31.
D.
Que renferment les livres
des
Maccabées?
R. Ils racontent comment le peuple hébreu secoua la domination
et le joug des Rois de Syrie.
D.
Comment les Juifs étaient-ils tombés sous
la domination de ces Rois?
R. La face du monde avait beaucoup changé depuis le retour de la
captivité de Babylone. Alexandre , Roi de Macédoine, ayant
conquis le Royaume des Perses, dont la Judée faisait partie,
traita les Juifs avec bonté. Mais, après sa mort, son Royaume
fut divisé en plusieurs États, et la Judée tomba en partage aux
Rois de Syrie.
D.
Qu'arriva-t-il aux Juifs sous la
domination des Syriens?
R. Ils furent cruellement opprimés. Les Rois de Syrie, et
particulièrement Antiochus Épiphane, exercèrent sur eux la
tyrannie la plus affreuse. Ils voulurent forcer les Juifs à
renier la foi de leurs pères et à embrasser le culte des idoles.
D.
Que firent les Juifs?
R. Quelques-uns abandonnèrent la religion de leurs pères par
légèreté ou par crainte de la mort: d'autres préférèrent mourir.
D.
Qui est-ce qui les délivra de l'esclavage?
R. Un homme pieux et plein de courage, nommé Mattathias.
Aidé de ses fils (que l'on a coutume de nommer Maccabées,
d'après Judas l'aîné, qui avait le surnom de Maccabée,
c'est-à-dire, héros), il conduisit le peuple contre ses
oppresseurs. C'est ainsi qu'en s'appuyant sur Dieu, les Juifs
recouvrèrent héroïquement leur liberté.
D.
Conservèrent-ils cette liberté?
R. Oui. Ils eurent leurs propres Rois, jusqu'à ce que, environ
100 ans plus tard, ils tombèrent sous le joug des Romains, par
suite de leurs dissensions.
Forcer la conscience, c'est attaquer de la manière la plus honteuse les droits de Dieu et les droits de l'homme. C'est une œuvre du Démon: c'est pourquoi l'homme doit s'y opposer et sacrifier sa vie plutôt que sa liberté. Les temps de persécution fortifient la foi.
— Les livres des Maccabées renferment des exemples admirables de courage et de bravoure (I. Macc. II. VI. 4346.11. Macc. VI. 18-31. VII.) La confiance en Dieu donne la victoire: car la victoire vient du Ciel, et ceux qui se confient en l'Éternel obtiennent la palme.
— Les deux livres des Maccabées ne sont point la suite l'un de l'autre; mais ils rapportent des histoires d'un même temps. Ces livres sont surtout importants en ce qu'ils nous montrent l'accomplissement de la prophétie contenue dans Daniel. XL
§ 32.
D.
Que nous rapporte le livre de Judith?
R. La ville Juive de Béthulie (nom supposé) était vivement
assiégée par un général Païen, nommé Holopherne. Alors Judith,
femme pleine de bravoure et de confiance en Dieu, résolut de
sauver la ville de ses pères: dans ce but, elle se rend dans le
camp ennemi, en tue le chef, et sauve ainsi sa patrie.
D.
Que nous enseigne cette histoire?
R. Elle nous montre l'efficace de la foi; comment Dieu peut nous
préserver d'un grand malheur par des moyens faibles en
apparence, et comment il abaisse l'orgueilleux et élève celui
qui est humble.
D.
Quelle est l'histoire de Tobie?
R. Tobie, homme pieux, vivait dans l'exil à Ninive. Un Roi cruel
lui enleva tous ses biens; mais le tyran ayant été massacré,
Tobie recouvra tout ce qu'il avait perdu. Il employa sa fortune
à faire du bien à ses compagnons d'exil. Étant devenu aveugle,
il eut à supporter un grand nombre d'afflictions. Sentant
approcher sa mort, il envoya son fils unique en Médie pour y
chercher de l'argent qu'il avait prêté à un ami.
Un Ange, sous une forme humaine et sous le nom d'Azarias, accompagna le jeune homme. Ils exécutèrent heureusement leur voyage, et non seulement Tobie rapporta l'argent, mais encore il ramena à la maison une épouse vertueuse. Ensuite le jeune Tobie, d'après le conseil d'Azarias, guérit la cécité de son père avec le foie d'un poisson qu'il avait pris. Alors Azarias se fit connaître pour un Ange et disparut. Tobie et sa famille rendirent grâces à Dieu.
D.
Que nous enseigne ce récit?
R. Ainsi que le livre de Job, il nous apprend que celui qui se
confie en Dieu ne sera point couvert de honte au jour de
l'affliction, et que Dieu peut toujours le secourir dans le
temps convenable et par des moyens auxquels il ne pense point.
Ce livre recommande aussi la prière et la bienfaisance.
Le livre de Judith et le livre de Tobie représentent la conduite des Israélites fidèles; le premier, dans l'état de guerre, et le second, dans l'état domestique. Comme nos saints livres ne font nulle part mention de Béthulie, et que la délivrance de cette ville serait en opposition avec ce que l'histoire sacrée rapporte de Nabuchadnésar; il faut voir dans le livre de Judith un poème allégorique. L'auteur y montre que si les Israélites fidèles pouvaient être exposés à de grandes calamités, l'Éternel ne permettait pas qu'ils, fussent jamais surmontés par elles.
— Tobie est le modèle d'un bon père.
— Il est charitable dans la prospérité, et patient dans l'adversité. Il élève son fils en lui donnant un bon exemple et de pieuses leçons, Tobie IV. L'Ange Raphaël représente la Providence divine, qui conduit les enfants vertueux par un chemin uni.
— Un ami pieux et sage est pour un jeune homme comme un Ange de l'Éternel.
— Un bon fils est la joie de ses parents.
§ 33.
D.
Quels sont parmi les livres Apocryphes
ceux qui sont proprement de doctrine?
R. La Sapience et l'Ecclésiastique.
D.
Qui a écrit le livre de la Sapience,
autrement nommé la Sapience
de Salomon?
R. Vraisemblablement un Juif qui vivait en Égypte. Comme ce
livre était écrit à la manière de Salomon, et que son auteur
était inconnu, on y ajouta le nom de ce Roi, comme s'il l'eut
lui-même composé.
D.
Quel est le contenu de ce livre?
R. Il parle de la sagesse divine, qui consiste dans la
connaissance de Dieu et dans l'accomplissement de sa volonté.
D.
De quelle manière ce livre parle-t-il de
la sagesse?
R. Il fait l'éloge de la sagesse comme étant un diamant
précieux, et il nous exhorte à la rechercher. Les impies la
méprisent à leur propre perte. Mais les personnes pieuses
trouvent en elle le bonheur déjà dans cette vie, même au milieu
des afflictions: à plus forte raison l'y trou.verront-elles dans
la vie à venir.
D.
Comment ce livre fait-il encore plus
ressortir le prix de la sagesse?
R. Il nous montre d'après l'histoire comment les erreurs,
l'idolâtrie, les péchés et la corruption naissent de la folie et
de la mondanité.
L'homme
pieux
est le vrai sage. Sapience I. 4.
— Les discours des
impies ne sont que folie. II .
— Les souffrances
des justes sont des épreuves pour leur bien. III. 1-9.
— Malheur des
méchants. III. 10-4-7.
— La sagesse est
la vraie vie. IV. 8-9. Celui qui cherche la sagesse, la
reçoit. VI: 13-21.
— Esprit de la
sagesse. VII . 22-30.
— La sagesse est
modeste IX. 16-17.
— La sagesse vient
de Dieu. XL 22-27.
— La sagesse donne
du courage. XVII. 10-11.
— Le livre de la
Sapience est principalement destiné aux Rois de la terre. VI.
14.
& 34
D.
Qui était Jésus (ou Josué) fils
de
Syrac?
R. Cet homme vivait à Jérusalem du temps des Maccabées; il
écrivit en langue hébraïque le livre de l'Éclésiastique
autrement nommé la Sapience de Jésus fils de Syrac, Son
petit-fils, qui vivait en Égypte, traduisit ce livre en langue
grecque, environ 100 ans avant la naissance de Jésus Christ.
D.
Que contient ce livre?
R. Un excellent recueil de sentences morales, de doctrines et de
réflexions.
D.
À quoi
peut-on le comparer?
R. Il a beaucoup de rapport avec les Proverbes de Salomon.
D.
De quoi traitent ces maximes de Jésus,
fils de Syrac?
R. De Dieu, de la nature, de l'homme et de ses devoirs.
...
La
crainte
de Dieu est la vraie sagesse. Ecclésiastique I.
— Dans les
afflictions, l'homme doit placer en Dieu sa confiance, II.
— Honore tes
parents, III. 1-18. VII. 29. 30.
— Amitié, VI.
14,17. IX. 14.15. Honore chaque état, XI. 2. 3.
— Parole de Dieu,
XIV. 22-27. XV. 11.
— L'homme, XVII,
1-13.
— Le péché, XXI.
1-4. La santé, XXX. 14-16.
— La tempérance,
XXXI. 22-24. Honore le médecin, XXXVIII. 1-7.
— Vie humaine, XL.
1-8. — Mort, XLI. — 1 - 7. — Louange de Dieu dans la Création,
XLIII.
— Louange d'hommes
célèbres dans l'histoire, XLIV à L.
— Actions de
grâces sur les voies de Dieu, et exhortation à la sagesse, LI.
L'Ecclésiastique n'est point un ouvrage systématique: à
l'exemple des abeilles, qui sucent le miel dans différentes
fleurs, l'auteur a réuni ici le fruit de sa propre expérience,
et ce qu'il a trouvé de meilleur dans les divers livres qu'il
a lus.
Les autres livres apocryphes sont moins importants.
Le 3e livre d'Esdras rapporte quelques traits de l'histoire des Juifs en exil à Babylone, leur retour en Judée et la construction du temple.
Le livre de Baruch, qui nous offre une imitation du style des prophètes, renferme, à l'exception de quelques inexactitudes historiques, plusieurs sentences belles et utiles.
Les additions au livre d'Esther, celles au livre de Daniel , telles que, le Cantique des trois jeunes Hébreux dans la fournaise, l'histoire de Susanne, l’histoire de l'idole de Bel et du Dragon, et la prière de Manassé, qui se trouve dans quelques exemplaires grecs et latins à la fin du second livre des Chroniques, sont d'une origine postérieure, et ne donnent que peu de renseignements sur l'histoire du peuple Juif.
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