Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

II THESSALONICIENS

Chapitre 3

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eur se propage et soit glorifiée, comme elle l'est chez vous, et que je sois sauvé, des hommes pervers et méchants: car la foi n'est pas l'affaire de tout le monde. Mais le Seigneur est fidèle, il vous fortifiera et vous préservera du malin. J'ai la confiance dans le Seigneur à votre égard, que ce que je vous recommande, vous le faites et vous le ferez. Puisse le Seigneur diriger vos cœurs vers l'amour de Dieu et l'attente patiente de Christ!

III, 1-5. En terminant (comp. 1 Thess. IV, I), l'apôtre recommande à ses lecteurs la prière d'intercession (comp. 1 Thess. V, 25), d'abord pour l'avancement (litt. la course non arrêtée) de l'œuvre évangélique, ensuite pour lui-même, qui est toujours en butte à des attaques et à des dangers, de la part des Juifs et des païens (comp. 2 Cor. I, 10, II). Sa course à lui, à travers un monde hostile, dans lequel une minorité imperceptible se laisse gagner à la foi, est hérissée de difficultés et les forces de l'homme seul n'y suffiraient pas.

Puis, tournant ses regards vers ses chers Thessaloniciens, il exprime encore une fois (comp. 1 Thess. V, 24) le ferme espoir que le même Dieu qui a commencé en eux l'œuvre du salut, voudra aussi la conduire à bonne fin et ôter à Satan (le malin, au masculin, Eph. VI, 16) toute prise sur eux. Le texte n'a pas besoin d'explication dès que la traduction a réussi à en exprimer convenablement le sens.

6 Je vous recommande encore, mes frères, au nom du Seigneur Jésus-Christ, de vous tenir à l'écart de tout frère qui vit dans le désordre et non point selon l'instruction qu'on a reçue de ma part. Car vous savez vous-mêmes comment vous devez suivre mon exemple. Car moi aussi je n'ai point vécu parmi vous d'une manière désordonnée, ni mangé gratuitement le pain d'autrui, mais au prix de peines et de fatigues, en travaillant nuit et jour, pour ne pas vous être à charge, non que je n'en eusse le droit, mais afin de vous servir de modèle à suivre.

10 Car lorsque je me trouvais parmi vous, je vous inculquais ce principe, que celui qui refuse de travailler ne doit pas non plus manger. Or, j'apprends que quelques-uns parmi vous vivent dans le désordre, ne s'occupant pas de leurs affaires, mais faisant les affairés sans occupation sérieuse. Ces personnes-là, je les invite et je les exhorte par notre Seigneur Jésus-Christ à gagner leur pain en travaillant en toute tranquillité.

13 Mais vous, mes frères, ne vous lassez pas de faire le bien, et si quelqu'un ne veut pas obéir à ce que je dis dans cette lettre, signalez-le et n'ayez point de commerce avec lui, pour qu'il en ait honte. Toutefois ne le regardez pas comme un ennemi, mais avertissez-le comme un frère, et puisse le Seigneur de la paix vous donner la paix toujours et de toute manière! Que le Seigneur soit avec vous tous!

III, 6-16. La pensée qui domine ce morceau final est évidemment la nécessité de recommander le travail, le devoir matériel, en opposition avec la fainéantise et la dissipation inutile du temps.

Déjà plus haut (1 Thess. V, 14), nous avons rencontré une allusion à ce même ordre d'idées; ici, nous apprenons de la bouche même de l'apôtre que ses avis sont motivés par des faits venus à sa connaissance. Or, il est peu probable que des cas isolés d'une négligence pareille aient pu paraître tellement importants, que Paul leur ait dû consacrer toute sa péroraison. Nous ne saurions nous défendre de l'idée que les préoccupations relatives à l'avenir, plus ou moins généralement partagées par la communauté entière, et qui, après tout, sont le véritable sujet traité dans cette correspondance, se trouvent encore ici au fond des choses, et qu'il est question de l'un des effets les plus saillants d'un préjugé que l'apôtre combattait tout à l'heure en théorie. La croyance à la proximité de la parousie détournait naturellement les esprits des devoirs de la vie actuelle et ordinaire; le travail manuel pouvait paraître superflu à ceux qui se nourrissaient de l'espoir d'un changement radical dans les conditions de la vie; et la communauté de Thessalonique aura vu ce que l'Église a vu souvent depuis: les illusions de la perspective amenaient le cortège obligé d'erreurs pratiques. L'ordre dans la société, c'est la répartition du travail en proportion des besoins individuels ou publics; le désordre, c'est donc la perturbation jetée dans cet organisme; c'est la fainéantise, et par suite la misère, le paupérisme, la surcharge des honnêtes gens. C'est là ce qui amène l'apôtre à rappeler sa propre manière d'agir: en sa qualité de prédicateur, ayant une mission à remplir, il pouvait demander à vivre aux frais de ceux auxquels il rendait le service le plus signalé (1 Cor. IX, 11 ss.); il n'en a rien fait, il a mieux aimé gagner son pain à la sueur de son front que d'être à charge aux autres (1 Thess. II, 6,9); à plus forte raison ceux qui n'ont pas une mission pareille devraient suivre cette même ligne de conduite. Car s'il est vrai qu'un ouvrier est digne de son salaire, il sera vrai aussi que la société n'a pas d'obligations envers des membres qui, sans motif plausible, ne s'en reconnaissent pas à eux-mêmes. Nous avons essayé de rendre le spirituel jeu de mots que Paul réussit à faire (v. 11), en peignant en deux termes très simples le travail réel et profitable et la dissipation inutile du temps. En comparant 1 Tim. V, 13, on voit que le second terme s'employait de la besogne futile et factice, qui non seulement ne profite à personne, mais porte encore le trouble dans les rapports sociaux. Dans ce contexte, le bien qui doit se faire, ce n'est pas la bienfaisance, ni la pratique des vertus, c'est le travail honnête et consciencieux, qui retient le père de famille dans sa maison, tranquillement, modestement, et sans que pour cela il ait besoin de détourner le regard de l'avenir.

17 Je vous salue, moi Paul, de ma propre main. C'est là mon signe dans toutes mes lettres; j'écris ainsi: Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous!

III, 17-18. Post-scriptum autographe de l'apôtre; voyez, outre l'Introduction, la note sur les dernières lignes de l'épître précédente.

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