Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

II THESSALONICIENS

Chapitre 1

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1 Paul et Sylvain et Timothée à l'église des Thessaloniciens, en Dieu, notre père, et en notre Seigneur Jésus-Christ: Que la grâce et la paix soient avec vous de la part de Dieu, notre père, et du Seigneur Jésus-Christ!

I, 1,2. Cette formule est à peu de chose près la même que celle de la première épître et nous nous en rapportons à ce qui a été dit sur celle-ci.

3 Je dois sans cesse rendre grâces à Dieu à votre sujet, mes frères, comme cela est juste, parce que votre foi augmente de plus en plus et que l'amour d'un chacun de vous envers les autres va en croissant, de sorte que moi-même je me glorifie à propos de vous dans les églises de Dieu, en vue de votre constance et de votre fidélité dans toutes les persécutions et tribulations que vous endurez.

5 Ce sera un exemple du juste jugement de Dieu, en ce que vous finirez par être reconnus dignes du royaume de Dieu, pour lequel vous souffrez aussi: si tant est qu'il soit juste pour Dieu de rendre l'affliction à ceux qui vous affligent, et de vous donner le repos, à vous qui êtes affligés, ainsi qu'à moi, lors de la révélation du Seigneur Jésus, qui viendra du haut du ciel avec les anges de sa puissance, dans un feu flamboyant, pour faire justice de ceux qui méconnaissent Dieu et de ceux qui n'écoutent point l'Evangile de notre Seigneur Jésus.

9 Ils subiront leur peine, une éternelle perdition, loin de la face du Seigneur et de l'éclat de sa puissance, quand il viendra, en ce jour-là, pour être glorifié au milieu de ses saints, et admiré par tous ceux qui auront cru en lui, puisque mon témoignage, adressé à vous, a été cru. C'est pour cela aussi que je prie sans cesse pour vous, afin que notre Dieu vous juge dignes de la vocation et qu'il accomplisse par sa puissance tous les desseins de sa bonne grâce et l'œuvre de la foi, pour que le nom de notre Seigneur Jésus soit glorifié en vous et vous en lui, selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus-Christ.

I, 3-12. À vrai dire, tout ce morceau ne forme dans le grec qu'une seule phrase, que nous avons dû disposer en plusieurs propositions séparées, pour la rendre plus transparente. Le sens en est simple: Je rends grâces à Dieu, dit Paul, de ce qu'il vous affermit dans la foi, malgré les persécutions que vous subissez, et qui vous seront un jour glorieusement compensées lors de la parousie du Seigneur, quand vos persécuteurs recevront le châtiment mérité. Ces idées sont exprimées avec quelque prolixité et ce n'est que l’ampleur traînante de la phraséologie qui en gêne l'intelligence dans les traductions usitées. Au fond, il n'y a point d'obscurité qui pourrait arrêter le lecteur.

Comme c'est Dieu qui opère le bien dans l'homme, c'est lui qu'il convient de remercier quand on le constate quelque part. Tout en faisant l'éloge des chrétiens de Thessalonique, l'apôtre n'oublie donc pas d'en faire remonter la gloire à la source de tout don parfait. La liaison de cette idée avec celle qui suit (v. 4-5) n'a pas été bien saisie par les commentateurs. Paul parlait des persécutions endurées par les Thessaloniciens, et en vue desquelles leur constance était d'autant plus digne d'éloges. Pour les consoler; il leur offre la perspective de la future compensation, laquelle sera un exemple de la justice de Dieu. C'est par anticipation qu'il commence par cette dernière pensée, qui, dans l'ordre logique, ne devait se présenter qu'après l'autre. Car évidemment ce n'est pas la persécution actuelle qui prouve la justice de Dieu, mais ce par quoi il y sera mis fin. Le verbe grec employé ici pour désigner le rapport de Dieu et des fidèles ne signifie pas rendre digne, mais juger digne, ce qui est tout autre chose; et comme il est question de l'avenir, indiqué par une préposition, nous avons conservé cette nuance de la pensée en traduisant: Vous finirez par... Comp. Matth. V, 10 ss. La formule hypothétique: si tant est que... n'exprime pas un doute; elle est employée pour rendre l'axiome plus palpable.

La compensation que l'apôtre promet se rattache aux espérances de l'Église, relatives à la glorieuse réapparition de Christ pour la consommation du siècle et le jugement universel, espérances déjà formulées dans la première épître (chap. IV, 13 ss.). Ce second avènement du Seigneur, appelé plus haut sa parousie (présence), est nommé ici sa révélation, par un terme qui devint populaire dans l'Église, dans sa forme grecque (apocalypse), même en dehors de la sphère géographique de cette langue (comp. 1 Cor. I, 7. 1 Pierre I, 7, etc.). Le tableau de cette scène suprême de l'histoire est tracé ici avec des traits analogues à ceux du passage cité de la 1re épître, et consacrés aussi ailleurs, d’après les croyances populaires du judaïsme de cette époque. Le cortège d'anges et le feu en forment la décoration usuelle. On n'a donc pas besoin de rapporter ce dernier élément au châtiment des réprouvés, en traduisant: avec les anges de la puissance, pour donner lui-même, dans le feu, le châtiment, etc. Les réprouvés sont d'un côté ceux qui méconnaissent Dieu, c'est-à-dire ceux qui n'usent pas même de leurs moyens naturels pour arriver à l'intelligence religieuse, les païens (Rom. I, 19; II, 15. Act. XIV, 15 ss.; XVII, 27), et ceux qui refusent de croire à l'Évangile, c'est-à-dire qui rejettent positivement les moyens extraordinaires que Dieu leur fait offrir; à cette dernière catégorie appartenaient surtout les Juifs incrédules. C'est d'ailleurs ici le seul passage des épîtres de Paul qui parle d'une damnation éternelle.

En opposition avec cette dernière, le sort des croyants est dépeint par le seul terme de repos, terme purement négatif, mais amené ici assez naturellement par le souvenir des persécutions incessantes auxquelles les chrétiens étaient en butte. Aussi bien l'apôtre, en écrivant ce mot, fait-il involontairement un retour sur lui-même et se console-t-il en passant par la perspective que ce même repos l'attend, lui aussi, après une vie de travail et d'agitation.

Plus loin (v. 10), le discours qui s'était laissé aller aux généralités, revient vers le public spécial que l'auteur a devant lui. Cette transition se fait presque insensiblement; car dans une seule et même phrase, il est question d'abord de la glorification de Christ comme chef du royaume de Dieu, composé de tous ceux qui auront cru, et ensuite des Thessaloniciens en particulier, qui sont aussi de ce nombre, puisque le témoignage de l'apôtre, c'est-à-dire sa prédication évangélique, a été accueilli par eux. Puisse Dieu, ajoute-t-il, continuer pour vous ce qui a été heureusement commencé. Il vous a adressé sa vocation; puissent ses desseins s'accomplir en vous et sur vous jusqu'au bout, de manière que lors de votre fin il vous reconnaisse dignes du salut auquel il vous a appelés. C'est la gloire de Christ et la sienne, que de voir arriver un plus grand nombre d'hommes à cette perfection.

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