Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ÉPÎTRE AUX ROMAINS

Chapitre 11

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1 Or, je dis: Dieu a-t-il donc rejeté son peuple? C'est impossible! Moi aussi je suis Israélite, de la race d'Abraham, de la tribu de Benjamin: Dieu n'a point rejeté son peuple, qu'il a autrefois reconnu comme sien. Mais ne savez-vous pas ce que l'Écriture dit dans l'histoire d'Élie, comme il porte plainte devant Dieu contre Israël? «Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont renversé tes autels, moi seul j’ai survécu et ils en veulent à ma vie!» Mais que lui dit l'oracle? «Je me suis réservé sept mille hommes qui n'ont pas fléchi le genou devant Baal.» C'est ainsi que dans le temps présent aussi il y a un reste par suite de l'élection qui est un effet de la grâce. Mais si c'est un effet de la grâce, ce n'est donc pas le fruit des œuvres, autrement la grâce ne serait plus une grâce; et si c'était un effet des œuvres, il ne serait plus question de grâce, autrement l'œuvre ne serait plus une œuvre.

7 Qu'est-ce à dire? Ce qu'Israël cherche, il ne l'a pas atteint: c'est la portion élue qui l'a atteint, et les autres ont été endurcis, selon qu'il est écrit: «Dieu leur a donné un esprit d’engourdissement, des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre, jusqu'à ce jour.» Et David dit: «Que leur table leur soit un piège, et un filet, et une trappe, et un châtiment; que leurs yeux soient obscurcis pour ne pas voir, et quant à leur dos, tu le courberas perpétuellement.»

XI, 1-10. La conclusion qu'on pouvait tirer de l'argumentation précédente, à savoir qu'Israël était définitivement et entièrement rejeté, est combattue: 1° Par le fait historique, que l'auteur lui-même, Israélite de naissance et d'origine, a trouvé le chemin du salut par la grâce de Dieu. Ce n'est là, sans doute, qu'un exemple individuel, mais il rappelait immédiatement de nombreux cas analogues. 2° Par le fait théologique , que Dieu avait autrefois reconnu Israël comme son peuple; ce n'était pas là une déclaration accidentelle, mais un élément de ses desseins éternels: donc, de manière ou d'autre, elle subsiste et doit avoir une valeur permanente.

Or, voici une première explication, par laquelle on fera accorder la situation réelle (chap. X) avec cette déclaration en faveur d'Israël: Dieu a fait son choix parmi les membres de ce peuple. Tous ne sont pas acceptés, mais tous ne sont pas rejetés non plus. L'histoire d'Élie (1 Rois XIX) représente d'avance, et explique en même temps, le fait contemporain. Le prophète, jugeant d'après l'apparence, se plaint de ce que le peuple entier est en rébellion ouverte contre Jéhova; mais celui-ci lui apprend qu'il s'est réservé un certain nombre d'hommes, un nombre comparativement petit, qui n'ont pas pris part à la rébellion, et qui, par conséquent, n'ont pas démérité à l'égard des promesses faites à tous. Il résulte de cet exemple typique: 1° que les oeuvres sont pour quelque chose dans le rejet; 2° que l'obtention de la part au bienfait divin dépend de la réserve» c'est-à-dire de l'élection et de la grâce. Il est important de constater que les deux théories (ou points de vue) que la logique estime être contradictoires, ont trouvé place toutes les deux dans le raisonnement de l'apôtre. Mais toujours est-il que le salut dépend de la grâce.

L'idée d'un reste d'Israël, c'est-à-dire d'une petite minorité fidèle, destinée à être épargnée lors de la catastrophe rémunératrice et à former le noyau du peuple messianique, est très familière aux prophètes et se rencontre surtout fréquemment chez Ésaïe. Paul l'applique ici à ceux d'entre ses coreligionnaires qui, comme lui, ont embrassé la foi chrétienne.

Le v. 6 reproduit, sous une nouvelle forme, l'antithèse, plusieurs fois déjà formulée, des œuvres et de la grâce (chap. III, 20, 24; IV, 4 ss., 16; IX, 11, etc.), comme des deux sources du salut, l'une imaginaire, l'autre réelle, mais en tout cas étrangères l'une à l'autre. S'il est vrai, comme le semble dire encore l'histoire d'Élie, que le reste du vrai Israël doit son privilège à la grâce de Dieu, c'est qu'il ne le doit pas à ses œuvres et vice versa. Si l'on peut avoir le salut par ses œuvres, on n'a pas besoin de la grâce; il ne doit pas être question de l'intervention de celle-ci. S'il faut la grâce, cela prouve que les œuvres n'y peuvent rien. La seconde moitié du v. 6 est froide et oiseuse, et comme beaucoup de manuscrits l'omettent, on est tenté de la regarder comme étrangère à l'original. Plusieurs éditions modernes l'ont biffée.

Il résulte de tout cela (chap. IX, 31) qu'Israël, en tant qu'il a cherché la justice et le salut par les œuvres, ne les a point obtenus; ceux-là seuls, parmi les Israélites, y sont arrivés, que Dieu avait élus; tandis qu'à l'égard des autres il y a lieu de leur appliquer les passages de l'Écriture qui parlent d'un endurcissement, d'un aveuglement des hommes, comme d'un effet de la volonté de Dieu (És. XXIX, 10. Deut. XXIX, 3. Ps. LXIX, 23 s.). Peu importe ici qu'on dise: Dieu n'a pas voulu qu'ils fussent sauvés, ou: Dieu a voulu qu'ils ne fussent pas sauvés. La conséquence pratique est la même, et c'est toujours Dieu qui est la cause de ce qui arrive; c'est sa volonté indépendante et absolue qui a amené cet endurcissement.

(On pourrait s'étonner que Paul cite comme une déclaration scripturaire officielle ce qui se présente dans le texte comme un simple vœu du psalmiste. Mais il ne faut pas perdre de vue que, d'après l'herméneutique de notre auteur, ce n'est pas David qui expose ici ses sentiments personnels, mais le Saint-Esprit qui lui dicte ce qui est la vérité absolue. Du reste, il n'est pas nécessaire de s'arrêter à la forme de la phrase et de demander ce que c'est qu'une table qui devient un piège ou ce que nous veut le dos courbé. L'apôtre cite son texte tout au long; il n'y a que les yeux obscurcis qui rentraient dans son argumentation.)

Dieu a donc endurci la majorité des Juifs. Mais cette première explication est-elle le dernier mot de la théologie de l'Évangile?

11 Je dis donc: était-ce pour tomber qu'ils se sont heurtés contre cet achoppement? A Dieu ne plaise! Mais c'est par leur faute que le salut est arrivé aux païens, afin d'exciter leur jalousie. Or, si leur faute est devenue un profit pour le monde, et leur perte un profit pour les païens, combien plus sera-ce le cas lorsqu'ils viendront tous? Car je vous le dis, à vous, païens: tout en étant l'apôtre des païens, je rends mon ministère plus glorieux, en cherchant à exciter la jalousie de ceux de ma race, afin de sauver quelques-uns d'entre eux. Car si leur rejet a abouti à la réconciliation du monde, leur admission que sera-t-elle, si ce n'est une résurrection des morts?

XI, 11-15. Voici maintenant la seconde explication destinée à justifier la première et en même temps à lever le voile (v. 25) qui couvrait les desseins de Dieu et en face duquel on pouvait croire que les promesses faites autrefois à Israël étaient devenues vaines et caduques (chap. IX, 6): Le dernier but de Dieu n'a pas été de faire tomber les Israélites, de faire en sorte qu'ils se heurtassent contre la pierre d'achoppement (chap. IX, 33), et que par suite ils fussent privés du bénéfice de ses promesses. Leur endurcissement (v. 25), leur répugnance à se laisser gagner à l'Évangile rentrait dans le plan de la Providence, pour que l'Évangile, repoussé par ceux auxquels il était offert d'abord, fût prêché aux païens, qui se hâtèrent de l'accueillir.

Comme raisonnement théologique, cette explication peut paraître singulière, et il y aurait bien des objections à y faire. Mais nous n'avons ici d'autre devoir que de constater la pensée de l'auteur et d'examiner ce qui pouvait la lui avoir suggérée. Or, il est de fait que les premiers disciples de Jésus ne songèrent pas le moins du monde à évangéliser les païens, et qu'ils étaient même fort étonnés de voir que (sans leur concours) la foi en Christ et ses effets se manifestaient en dehors du cercle étroit du judaïsme orthodoxe (Actes VIII, X, XI). Ce fut précisément l'opposition de plus en plus violente, que la prédication rencontrait à Jérusalem, qui amena des rapports plus directs et plus féconds avec le monde païen (Actes VIII, 4 s.; XI, 19 s.), et en face de l'histoire, et surtout aussi de sa propre expérience (Actes XIII, 45 s.; XVIII, 6, etc.), Paul était parfaitement autorisé à dire que l'obstination des Juifs (leur faute, leur perte, c'est-à-dire la position qu'ils prenaient habituellement quand on venait leur offrir la grâce de Dieu en Christ) avait été un profit pour le monde (païen), par la raison qu'elle était devenue pour les apôtres l'occasion d'étendre la sphère de leur activité.

Or, Paul fait un pas de plus. Il ne se borne pas à constater les faits que nous venons de signaler, il déclare qu'ils n'auraient pas eu lieu sans la volonté de Dieu. C'est donc Dieu qui a (momentanément) endurci les Juifs pour que l'Évangile fût porté aux païens. Mais ce n'est pas à dire qu'il en voulait (ou veut) priver Israël à tout jamais. Au contraire, la conversion des païens, leur participation de plus en plus remarquable au salut, devait exciter la jalousie des Juifs (terme tiré d'une citation scripturaire faite plus haut, chap. X, 19), stimuler leur zèle par l'exemple, et les décider, à leur tour, à ouvrir leurs cœurs à la grâce. L'apôtre est tellement convaincu que c'est là le plan de Dieu, qu'il se fait un devoir de ne point perdre de vue le peuple auquel il appartient par sa naissance; bien qu'il soit l'apôtre des gentils, il saisit toutes les occasions qui peuvent se présenter pour gagner aussi des Juifs (1 Cor. IX, 20), persuadé qu'il est qu'en agissant de la sorte, il reste dans les voies de la Providence.

À ces considérations sur les faits antérieurs et les conditions actuelles de son ministère, il rattache encore des espérances pour l'avenir, qui le préoccuperont de plus en plus dans la suite de ce chapitre. Le tour d'Israël viendra aussi, lorsque les desseins de Dieu seront accomplis à l'égard des païens. Et ici il s'offre à ses regards une perspective brillante et glorieuse. Car si l'avantage pour le monde a déjà été bien grand, alors que la majorité des Juifs s'est tenue à l'écart, combien plus grand sera-t-il, quand la totalité de ce peuple se ralliera à l'Église de Dieu? Ce sera comme une résurrection générale, une palingénésie de l'humanité. Cette perspective restera belle et grandiose à condition qu'on ne presse pas la lettre du texte et qu'on ne la soumette pas à une analyse trop rigoureuse. Paul a toujours devant lui les masses; il ne se préoccupe pas du sort des individus.

16 Mais si les prémices sont sacrées, la pâte Test aussi; si la racine est sacrée, les rameaux le sont aussi. Or, si quelques-uns des rameaux ont été coupés, et que toi, qui étais un olivier sauvage, tu as été greffé sur eux, et as été mis en communication avec la racine et la sève de l'olivier, garde-toi de te vanter aux dépens de ces rameaux; et si tu te vantes, songe que ce n'est pas toi qui portes la racine, mais que c'est la racine qui te porte. Tu diras bien: les rameaux ont été coupés pour que moi j'y fusse greffé.

20 Fort bien: ils ont été coupés pour leur incrédulité, et toi tu y es par ta foi. Ne sois pas trop fier, ni trop confiant: car si Dieu n'a pas épargné les rameaux naturels, il pourrait se faire qu'il ne t'épargnât pas non plus. Vois donc la bonté et la sévérité de Dieu: la sévérité à l'égard de ceux qui sont tombés, la bonté envers toi, si tant est que tu tiennes ferme à cette bonté; autrement toi aussi tu seras retranché. Mais eux aussi, s'ils ne persistent pas dans l'incrédulité, ils y seront greffés, car Dieu a le pouvoir de les y greffer de nouveau. Car si toi, après avoir été coupé de l'olivier sauvage, ton tronc naturel, tu as été greffé sur l'olivier franc, contrairement à ta nature, à plus forte raison eux pourront être greffés, selon leur nature, sur leur propre olivier.

XI, 16-24. L'idée qu'Israël, après tout, n'est pas rejeté (chap. XI, 1), mais que Dieu s'est réservé de l'amener au salut promis par une voie moins directe, cette idée est exprimée ici par une allégorie, destinée en même temps à mieux déterminer le rapport dans lequel le monde païen se trouve placé avec le peuple de Dieu à l'égard des promesses faites primitivement à celui-ci.

Au fond, il y a deux images différentes dans notre texte. Paul voulait d'abord représenter les destinées d'Israël, en les assimilant à ce qui se passait dans les rites sacrés: pour les gâteaux qui faisaient partie des offrandes à déposer sur F autel, on prenait de la farine provenant des prémices de la récolte. Les prémices étant réservées par la loi à des usages sacrés, la pâte qui en était faite était sacrée aussi. De même les patriarches, auxquels les promesses divines avaient été faites et qui n'en avaient pas démérité, communiquent en quelque sorte à toute leur race (prise en masse, bien entendu) un caractère sacré, un privilège imprescriptible.

Cependant cette comparaison ne se prêtant pas à des applications plus variées, Paul y substitue une autre. Israël, le peuple de Dieu (d'après la conception théorique), est un olivier franc, dont le propriétaire attend de bons fruits. Mais il y a des branches stériles qu'il finit par couper et qu'il remplace par des greffes pris sur un arbre sauvage. Ces greffes représentent les païens convertis et devenus ainsi membres du peuple de Dieu. Ce n'est pas à cause de leur nature que ces greffes sont mis sur l'arbre: tout au contraire, c'est pour changer de nature. En d'autres termes: les païens devenus membres du peuple de Dieu, doivent cet avantage à la grâce, au bon vouloir de Dieu, et n'ont pas à en tirer gloire comme d'un mérite. Les rameaux coupés (les Juifs incrédules) peuvent être replacés sur le tronc (réincorporés au peuple de Dieu) s'ils renoncent à ce qui leur a fait perdre leur place naturelle.

Nous n'avons pas besoin de faire remarquer combien cette image est peu propre à rendre la pensée théologique de l'auteur. Il voulait simplement affirmer ce fait, que Dieu pouvait changer les dispositions de la masse des Juifs à l'égard de l'Évangile, dès qu'il le jugerait à propos, et dès que le but, qu'il se proposait de réaliser par leur endurcissement momentané, serait atteint. Mais les branches stériles une fois coupées, ne peuvent plus servir de greffes, ni être rendues à la vie. Les branches ne peuvent représenter que les individus, tandis que la théorie n'a en vue que des masses.

25 Car, mes frères, pour que vous ne vous croyiez pas plus sages que vous n'êtes, je ne veux pas vous laisser ignorer ce fait jusqu'ici inconnu, qu'un endurcissement s'est produit dans une partie d'Israël, jusqu'à ce que la totalité des païens se soit ralliée; et alors tout Israël sera sauvé, d'après cette parole de l'Écriture: «Le Sauveur viendra de Sion et éloignera toute impiété de Jacob, et c'est là le pacte que je fais avec eux, quand j'ôterai leurs péchés.» Relativement à la prédication évangélique, ils sont ennemis à cause de vous; relativement à l'élection, ils sont aimés à cause des pères. Car Dieu ne se repent pas des grâces accordées, ni de l'appel fait.

30 Car de même que vous, autrefois, vous désobéissiez à Dieu, et que maintenant vous avez obtenu grâce par suite de la désobéissance de ceux-ci, de même eux aussi ont désobéi maintenant, en vue de la grâce à vous destinée, afin de l'obtenir à leur tour. Car Dieu a fait peser sur tous la désobéissance, afin d'accorder sa grâce à tous.

XI, 25-32. Ici l'apôtre revient à sa thèse, nous pourrions dire à sa philosophie de l'histoire, d'après laquelle l'antipathie des Juifs pour l'Évangile, constatée par l'expérience des missionnaires chrétiens, rentrait dans les plans de Dieu et devait être le motif ou l'occasion de la propagation de l'Évangile parmi les païens, qui autrement en auraient été privés peut-être. Dieu changera les dispositions des Juifs dès que ses vues salutaires, relativement aux païens, seront réalisées. Car FÉcriture (És. LIX, 20; XXVII, 9) parle positivement d'un nouveau pacte (comp. Jér. XXXI, 33) de Jéhova avec Israël, où ce peuple, purifié de tous ses péchés par la grâce de Dieu, se trouvera avec lui dans un rapport normal. Ainsi tous auront été désobéissants, chaque portion de l'humanité à son tour, non seulement les païens prévaricateurs, mais aussi les Juifs qui se prévalaient de leurs œuvres, afin que tous aussi fussent l'objet de la grâce de Dieu (qui seule devait et pouvait les sauver), non seulement les Juifs qui se confiaient aux promesses, mais aussi les païens qui semblaient en être exclus. La désobéissance de tous rentre dans les vues de Dieu, qui veut faire sentir au monde que le salut dépend uniquement de sa grâce. Ainsi les Juifs sont aujourd'hui les adversaires de l'Évangile, mais c'est pour le plus grand bien des païens; au point de vue abstrait, relativement aux décrets éternels de Dieu, ils restent son peuple bien-aimé, et il ratifiera les promesses faites à leurs pères parce qu'il ne saurait se repentir de ce qu'il a une fois promis.

Paul croyait donc à une conversion générale des Juifs; elle devait avoir lieu quand la masse des païens les aurait précédés dans l'Église. Cette espérance, ou plutôt cette conviction, il l'appelle un mystère (v. 25), ce qui ne veut pas dire un fait incompréhensible, mais un fait jusqu'ici inconnu et désormais révélé. Malgré cette espérance, il pouvait exprimer des regrets bien sincères (chap. IX, 2 suiv.) au sujet des dispositions actuelles de ses anciens coreligionnaires. L'espérance portait sur les masses, les regrets concernaient les individus. Celle-là regardait un avenir, sans doute peu éloigné, d'après les idées généralement reçues alors et partagées par Paul; les regrets lui étaient inspirés par les faits concrets et actuels.

33 Ah qu'elles sont profondes, la richesse, la sagesse et la science de Dieu! que ses jugements sont mystérieux et ses voies incompréhensibles! Car qui est-ce qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller? Qui lui a donné d'abord pour avoir à recevoir de lui en retour? C'est de lui, par lui et pour lui que sont toutes choses: à lui la gloire à tout jamais I Amen.

XI, 33-36. Ainsi l'homme qui ne s'arrête pas à l'apparence des faits matériels, mais qui sait s'élever à des points de vue supérieurs, apprend à admirer la sagesse de Dieu (Éph. III, 10) et découvre les traces d'un plan salutaire, le germe des plus heureux résultats, là où le commun des mortels, dont le regard reste à fleur de terre, ne voit que le désordre et l'imperfection. Cette pensée est exprimée en partie en termes directement empruntés à l'Écriture: Es. XL, 13. Job XLI, 2. Comp, 1 Cor. II, 16. Dieu sait ce que l'homme ne peut comprendre; il donne plus qu'on ne peut lui donner. Sa grâce est aussi riche et inépuisable que sa sagesse est insondable et profonde. Toutes choses ont en lui leur cause première; c'est de lui que vient tout ce qui sert à aplanir les chemins du salut; c'est vers lui que tendent les existences soucieuses de leur avenir. (Comp. 1 Cor. VIII, 6. Éph. IV, 6.)

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