Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

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Le Saint-Esprit et les moyens de grâce.

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103. Celui qui, d'après les Écritures, opère en nous toute l'œuvre du salut, c'est donc le SAINT-ESPRIT, divin Auteur de l'illumination et de la régénération des enfants de Dieu (1), de leur foi (2), de leur sanctification (3), de leur espérance et de tous leurs progrès (4). En sorte que si nous sommes sauvés par la passion et par la mort de Jésus-Christ, nous ne pouvons l'être sans l'action de l'Esprit de vie qui est en lui (5): tout ce salut procédant, ainsi qu’iI a été dit, de l’amour infini du Père (6).

1) Il nous a sauvés par le moyen du bain de la renaissance et du renouvellement de l'Esprit saint. Tite III, 5; Jean III, 5, 6, 8; 1 Cor. II, 10-16.

2) La foi vient de ce qu'on entend, et I’on entend au moyen de la Parole de Dieu, qui est l'épée de l’Esprit. Rom. X, 17; Eph. VI, 17; 1 Cor. XII, 9, 13; 1 Thes. IV, 5; Act. XI, 21.

3) L'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le moyen de l'Esprit saint qui nous a été donné. Rom. V, 5; XV, 16; Gal. V, 22.

4) Le royaume de Dieu est justice, paix et joie par l'Esprit saint. Rom. XIV, 17; 1 Thes. I, 6; Rom. XV, 13.

5) Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés, par le nom du Seigneur Jésus et par l'Esprit de notre Dieu. 1 Cor. VI, 11; Rom. VIII, 2.

6) Or quand sera venu le Défenseur (ou le Consolateur), que je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit de la vérité lequel procède du Père, celui-là rendra témoignage de moi. Jean XV, 26. 2 Cor. XIII, 13; Jean XVI, 7.


104. Si la part du SAINT-ESPRIT dans notre salut est grande, c'est que toutes ses œuvres le sont également. Il présidait à l'arrangement de ce monde, lors de la création (1). Il inspira les prophètes de l'Ancienne Alliance (2). Il forma l'humanité du Christ dans le sein de Marie (3). Il fut en lui d'une manière spéciale dès son baptême (4). Promis par Jésus à ses disciples, il descendit sur eux le jour de la Pentecôte pour les conduire dans la vérité et les enrichir de dons miraculeux (5). Si bien qu'on doit l'envisager comme le grand Révélateur des mystères de Dieu (6). De lui procède le souflle divin ou l'esprit saint qui anime chaque fidèle, et l'assemblée entière dont Jésus-Christ est le Fondateur, à la gloire du Père (7).

1) Et l'Esprit de Dieu planait sur la face des eaux. Gen. I, 2; Ps. XXXIII, 6; CIV, 30; Ésa. XL, 12, 13.

2) C'est poussés par l'Esprit-Saint que les hommes de Dieu parlèrent. 2 Pier. l, 21; Hébr. III, 7; Apoc. II, 7.

3) L'Esprit-Saint viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre; c'est pourquoi aussi l'être saint qui aura été engendré sera appelé Fils de Dieu. Luc I, 35; Math. I, 18, 20.

4) Dieu a oint d’Esprit-Saint et de puissance Jésus, de Nazareth, qui allait de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous la puissance du diable, parce que Dieu était avec lui. Act. X, 38; Math. III, 16; Jean III, 34.

5) Pour nous, dit Paul, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses qui nous ont été gratuitement données de Dieu, et dont nous parlons, non avec les paroles qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec celles qu'enseigne l'Esprit-Saint, appropriant les choses spirituelles à ceux qui ont l'Esprit. 1 Cor. II, 13; Act. l, 4, 5, 8; II, 1-5; Jean XVI, 13, 14; Act. XIII, 2, 4; XVI, 6, 7.

6) Or nous annonçons une sagesse parmi les parfaits, sagesse, non de ce siècle, ni des chefs de ce siècle qui sont impuissants, mais nous annonçons une sagesse de Dieu en mystère (celle qui a été cachée), que Dieu, avant les siècles, détermina d'avance pour notre gloire, et qu'aucun des chefs de ce siècle n'a connue...... selon qu'il est écrit: Ce sont des choses que l'œil n'a point vues, et que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, choses que Dieu a préparées pour ceux qui I’aiment. (Ésa. LXIV, 4) Or Dieu nous les a révélées par son Esprit. Car l'Esprit scrute toutes choses, même les profondeurs de Dieu. Car lequel des hommes connaît les choses de l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui? De même aussi personne ne connaît les choses de Dieu si ce n'est l'Esprit de Dieu. 1 Cor. II, 6-11.

7) Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous? 1 Cor. III, 16.


105. Pour rappeler les grâces qu'il communique, cet Esprit est appelé l'Esprit d'adoption (1), l'Esprit de sagesse et d'intelligence, l'Esprit de conseil et de force, l'Esprit de science et de crainte de l'Éternel (2), le bon Esprit (3), l'Esprit de la gloire (4), l'Esprit de la promesse (5), l'Esprit de prophétie (6), l'Esprit de vérité (7), le Consolateur ou Moniteur, ou encore Défenseur (8): il nous est aussi représenté comme intercédant pour nous (9).

1) Vous avez reçu un esprit d'adoption, par lequel nous crions: Abba! Père! Rom. VIII, 15.

2) Que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Dieu de la gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation en sa connaissance! Eph. I, 7; Ésa. XI, 2; Ex. XXVIII, 3; Deut. XXXIV, 9.

3) Enseigne-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu. Que ton bon Esprit me conduise sur une terre unie. Ps. CXLIII, 10.

4) Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes bienheureux, parce que l'Esprit de la gloire et l'Esprit de Dieu reposent sur vous. 1 Pier. IV, 14.

5) Vous avez été scellés par le Saint-Esprit de la promesse, qui est les arrhes de notre héritage. Eph. I, 13.

6) Le témoignage de Jésus est l'Esprit de la prophétie; Apoc. XIX, 10.

7) Quand sera venu l'Esprit de la vérité, lequel procède du Père, celui-là rendra témoignage de moi. Jean XV, 26; XIV, 17.

8) Jean XIV, 16,26; XV, 26; VI, 7.

9) Et de même aussi l'Esprit vient au secours de nos infirmités. Car ce qu'il faut demander en priant, selon qu'il convient, nous ne le savons pas; mais l'Esprit lui-même intervient pour nous par des soupirs inexprimables, et celui qui scrute les cœurs sait quelle est la pensée de l'Esprit, parce qu'il intervient selon Dieu pour les saints. Rom. VIII, 26, 27.


106. Mais ses noms par excellence sont l'Esprit de Dieu (1), l'Esprit de Christ (2), le Saint-Esprit (3), l'Esprit Éternel (4). Puis il est à remarquer que l'Écriture lui attribue la présence partout (5), la toute science (6), la toute-puissance (7), la souveraineté (8).

1) Et quand Jésus eut été baptisé.... il vit l'Esprit de Dieu descendant comme une colombe et venant sur lui. Math. III, 16.

2) Vous n'êtes pas en la chair, mais dans l'Esprit; si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous. Or si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, celui-là n'est point à lui. Rom. VIII, 9; 1 Pier. I, 11.

3) Et comme ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu'ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et SauI, pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. Act. XIII, 2; I, 8; XV, 8, etc.

4) Par l'Esprit éternel, Christ s'est offert lui-même à Dieu sans défaut. Hébr. IX, 14.

5) Où irais-je loin de ton Esprit et où fuirais-je loin de la face! Ps. CXXXIX, 7; 1 Cor. III, 16; VI, 19.

6) Car l'Esprit scrute toutes choses, même les profondeurs de Dieu. 1 Cor. II, 10; II, 15.

7) Soyez puissamment fortifiés par l'Esprit de Dieu quant à l'homme intérieur. Eph. III, 16, 20.

8) Or toutes ces choses, c'est ce seul et même Esprit qui les opère avec efficace, faisant ses distributions à chacun en particulier selon qu'il le veut. 1 Cor. XII, 11; Jean III, 8.


107. Enfin, quand les apôtres furent envoyés prêcher la Bonne Nouvelle, ils reçurent l'ordre de baptiser dans le nom du Saint-Esprit, et non pas seulement dans le nom du Père et dans le nom du Fils (1). Puis nous les voyons bénir l'Église de la part du Père et du Fils et du Saint-Esprit (2), comme anciennement les lévites bénissaient au nom de l'Éternel, par trois fois répété (3).

1) Allez donc, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant pour le nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Math. XXVIII, 19.

2) La grâce du Seigneur Jésus-Christ, et l'amour de Dieu, et la communication du Saint-Esprit soient avec vous tous, Amen. 2 Cor. XIII, 13.

3) Nomb. VI, 23-27.


108. Il résulte incontestablement de tout ce qui précède, d'un côté que le SAINT-ESPRIT doit être distingué du Père et du Fils, et d'un autre côté qu'il est DIEU, avec le PÈRE et le FILS, dans une parfaite et mystérieuse UNITÉ.


109. Il en résulte également que la doctrine du Saint-Esprit est essentielle au christianisme, et que, sans cette doctrine, celle du salut n'est pas complète.


110. Il en résulte enfin que, quels que soient les moyens dont se serve la grâce de Dieu envers nous, et ceux que nous devons nous-mêmes employer pour avoir part à cette grâce, nous assurer en elle et y faire des progrès, c'est le Saint-Esprit qui produit toutes choses en tous (1).

1) ll y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit; et il y a diversité de services, et le même Seigneur; et il y a diversité d'opérations, mais c'est le même Dieu qui opère avec efficace toutes choses en tous. 1 Cor. XII, 4-6.


111. LES MOYENS DE LA GRÂCE sont infiniment variés. Ceux qu'on peut regarder comme préparatoires et secondaires, sont l'éducation et les bonnes habitudes inculquées par des parents ou par des instituteurs pieux (1), les afflictions (2), les exemples des enfants de Dieu 839, et quelquefois aussi le triste sort des méchants (4).

1) Dresse le jeune enfant à l'entrée de sa voie. Même quand il aura vieilli, il ne s'en écartera point, Prov. XXII, 6; Eph. VI, 4; 2 Tim. I, 5; III, 11, 15.

2) Avant d'avoir été humilié, je m'égarais; mais à présent je garde ta parole. Ps. CXIX. 67; Jér. XXXI, 18, 19; Luc XV, 11-25; Rom. V, 3, 5; 2 Cor. IV, 17.

3) Imitez ceux qui, par le moyen de la foi et de la patience, héritent des promesses. Hébr. VI, 12; 1 Cor. IV, 16; XI, 1; 3 Jean 11; 1 Pier. III, 13.

4) Crains que, si Dieu n'épargna pas les branches naturelles (les Juifs), il ne t'épargne pas non plus. Rom. XI, 21; 1 Cor. X, 1-11; Prov. XXIV, 30-32.


112. Le dimanche, jour du Seigneur, est aussi un moyen de grâce pour ceux qui, de bonne heure, apprennent à le sanctifier (1). En nous rappelant la résurrection de Jésus-Christ (2), en nous permettant l'interruption de nos travaux ordinaires (3), en nous invitant aux actes du culte public (4), en nous facilitant des œuvres de charité particulièrement excellentes (5), comme en nous donnant plus de temps pour l'étude des Saintes Écritures (6), le dimanche est une grâce qu'on ne peut négliger sans s'exposer à perdre les autres.

Bien que tous les jours, au fond, soient également saints pour les fidèles (7) celui que Dieu a mis à part est donc un moyen puissant, quoique indirect, pour croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ (8).

1) Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier. Ex. XX, 8; Gen. II, 3; Ex. XVI, 22-29.

2) Jean XX, 1, 26.

3) Le sabbat a été fait à cause de l'homme. Marc II, 27; Ex. XX . 9, 10.

4) Act. XX, 7; Luc XIII, 10; Act. XIII, 12; XVI, 13.

5) Math. XII, 10, 12; Luc XIII, 15; Jean VII, 22; IX, 15.

6) Scrutez les Écritures. Jean V, 39.

7) Ps. I, 2; Apoc. VII, 15; Rom. XIV, 5, 6.

8) Apoc. I, 10.


113. C'est surtout le dimanche et dans les assemblées des fidèles que s'accomplissent les actes ordonnés de Dieu comme moyens directs et immédiats de sa grâce, savoir: la prédication de sa Parole, et le culte chrétien.


114. La prédication est le moyen par lequel le Saint-Esprit réveille les pécheurs et les éclaire, agit sur les consciences et propage la foi, conduit les fidèles, les affermit, ou les relève. Elle est indispensable pour la réalisation des vues miséricordieuses de notre Dieu. Dès les temps anciens, il a fait prêcher sa Parole. Jésus-Christ lui-même a été prédicateur, et le prédicateur par excellence. Puis il a envoyé ses disciples prêcher la bonne nouvelle, et il veut qu'elle soit annoncée à toute créature jusqu'à la fin des siècles (1).

1) 2 Pier. II, 5, Eccl. l, 1; Luc IX, 60; 2 Tim. IV, 2; Rom. X, 14; Math. III, 1; Marc I, 16; Act. V, 42.


115. Si la prédication occupe une grande place dans les heures du culte évangélique, ce n'est pas elle toutefois qui fait l'essence de ce culte. Celui-ci consiste surtout dans la lecture de La Bible, dans la prière, dans la louange de Dieu, dans le baptême et dans la cène, en public; à quoi l'on doit ajouter les collectes pour les pauvres et pour les besoins du règne de Dieu (1).

1) 1 Cor. XV, 1-4


116. Dans tous les temps, la piété des fidèles fut nourrie par la lecture publique de la Parole de Dieu (1); de grandes promesses sont faites aux prières des chrétiens réunis (2) il y a beaucoup d'édification dans le chant des psaumes et des cantiques (3) et de riches bénédictions accompagnent les aumônes offertes au Seigneur par des cœurs reconnaissants (4).

Ce sont là des devoirs à remplir, et tout à la fois, de puissants moyens dont se sert le Saint-Esprit pour agir sur les âmes (1).

1) Ex. XXIV, 7; Jos. VIII, 24. ; 2 Chron. XXXIV, 30; Néh. VIII, 3; XIII, 1; Luc IV, 16; Act. XV, 21.

2) Où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux. Math. XVIII, 20 , 19; Act. I, 14; Ps. LXXXIV, 4, 5, 11.

3) Enseignez-vous et avertissez-vous les uns les autres par des psaumes et des hymnes, et des cantiques spirituels, avec actions de grâce, chantant de votre cœur au Seigneur. Col. III, 16; Eph. V, 19; Ps. XLII, 9; Jacq. V, 3; Math, XXVI, 30; Hébr. XIII, 15.

4) N'oubliez pas la bienfaisance et la communication de vos biens; car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices. Hébr. XIII, 16; Prov. XIX, 17; Act. IX, 36; X, I; Math. X, 42.


117. Quant au Baptême et à la sainte cène, ce sont des moyens de grâce d'une nature particulière. On doit y voir en première ligne des actes symboliques par lesquels Jésus-Christ est prêché, et son salut sanctionné. Il y a dans l'un et dans l'autre de ces rites un signe extérieur et sensible, puis une grâce invisible et spirituelle représentée par le signe.


118. Le Baptême a pour signe l'eau dont on asperge celui qui est baptisé. Ce dernier mot veut dire plonger et laver.
Le baptême est le sceau ou la sanction des promesses qui se rattachent à l'introduction dans l'alliance de la grâce (1); le symbole de la purification des péchés par le sang de Christ et de la régénération par le Saint-Esprit (2), ce renouvellement par lequel on est fait participant de la mort et de la vie de Christ (3); il est enfin, comme l'était la circoncision, le sceau de la justification par la foi (4).

1) Allez, et faites des disciples.... les baptisant pour le nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Math. XXVIII, 19; Act. II, 41; VIII, 12.

2) Jésus-Christ est venu au moyen de l'eau et du sang, non avec l'eau seulement, mais avec l'eau et le sang; et c'est l'Esprit qui rend témoignage. I Jean V, 6; Jean III, 5; 1 Pier. III, 20, 21.

3) Nous tous qui fûmes baptisés en Jésus-Christ, nous fûmes baptisés en sa mort. Nous fûmes donc ensevelis avec lui, par le moyen du baptême, dans la mort, afin que, comme Christ se réveilla d'entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchassions en nouveauté de vie. Rom. VI, 3.

4) Et Abraham reçut le signe de la circoncision comme sceau de la justice de la foi. Rom. IV, 11.


119. La cène du Seigneur, vulgairement appelée la Communion, est le mémorial des souffrances et de la mort de Jésus-Christ (1), le gage et les arrhes de son retour pour l'entière rédemption de nos corps (2), le symbole de notre union avec lui et de la vie qu'il communique et entretient par le Saint-Esprit (3); on y peut voir aussi un lien de fraternité entre tous les croyants (4).

1) Faites ceci en mémoire de moi. Luc XXII, 19.

2) Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne. 1 Cor. XI, 26.

3) Car ma chair est vraiment nourriture et mon sang est vraiment breuvage........ Les paroles que je vous dis sont esprit et vie. Jean VI, 54......, 63.

4) Parce qu'il y a un seul pain, nous, bien qu'en grand nombre, nous sommes un seul corps; car nous sommes tous participants de ce seul pain. 1 Cor. X, 17.


120. Ces deux sacrements, comme on les appelle, sont destinés à nous rappeler vivement la promesse de l'Évangile; savoir, qu'en considération de l'unique sacrifice de Jésus-Christ, une seule fois offert sur la croix, Dieu accorde gratuitement le pardon des péchés et la vie éternelle à ceux qui, par le renouvellement du Saint-Esprit, croient en son Fils.


121. Quoiqu'ils soient de nature à exercer sur l'esprit et le cœur une action très réelle, et qu’il y ait pour tout chrétien un devoir positif à les célébrer, ce n'est pas à l'observation de ces sacrements que tient le salut, mais c'est aux grâces qu'ils rappellent et qu'ils ratifient. En conséquence leur efficace ne dépend, ni du seul acte d'y participer, ni de la personne qui les administre; mais bien plutôt des dispositions qu'on y apporte et de la grâce de Dieu qui a institué ces moyens d'action sur les âmes (1).

1) Quiconque mangera ce pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable du corps et du sang du Seigneur. Or que chacun s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe; car celui qui en mange et qui en boit indignement, mange et boit un jugement contre lui-même, ne discernant point le corps du Seigneur. 1 Cor. XI, 27-29.


122. Il résulte encore de là que le baptême et la cène n'ont pas une valeur purement personnelle. Utiles à ceux qui y participent, ils peuvent l'être, par la grâce du Seigneur, à toute l'assemblée, comme prédication symbolique du salut qui est en Jésus-Christ.


123. Les Assemblées où se fait cette prédication symbolique du salut, ou les églises qui existent sur la terre, et qui dans la totalité de leurs vrais membres composent spirituellement une société, la sainte société de Dieu, le corps mystique de Jésus-Christ [46], ces églises, écoles et gardiennes de la foi, sont aussi un moyen de la grâce de Dieu, des instruments du Saint-Esprit, à la condition qu'elles soient fidèles à Celui qui est la tête, ou le chef suprême du corps (1). C'est là que, sous la présidence de leurs anciens ou évêques, les chrétiens célèbrent leur culte; là aussi que se forment les docteurs ou pasteurs qui paissent le troupeau de Dieu par leurs enseignements (2); là enfin que s'élèvent les générations successives par lesquelles doit subsister l'Assemblée jusqu'au retour de Jésus-Christ.

1) Je t'écris ces choses afln que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Assemblée du Dieu vivant, la colonne et l'appui de la vérité. 1 Tim. III, 14, 15: Tite I, 5-9; Eph. IV, 11-16; III, 10; 2 Tim. II, 1, 2; 1 Cor. XIV, 33, 40; Math. XVI, 18.

2) Act. XX, 28.


124. Au sein des Églises proprement dites, il existe parfois des assemblées particulières sous le nom de réunions fraternelles. En les rendant aussi fréquentes et aussi intimes que possible, et en y exerçant les devoirs de la surveillance réciproque, de la répréhension, des exhortations et des consolations mutuelles, elles seront un des moyens par lesquels la grâce de Dieu se plaît à répandre ses bénédictions (1).

1) Prenons garde les uns aux autres pour nous exciter à l'amour et aux bonnes œuvres; n'abandonnant pas notre rassemblement, comme c'est la coutume de quelques-uns, mais nous exhortant, et d'autant plus que vous voyez approcher le jour. Hébr. X, 24, 25; XII, 15; 1 Thes. V, 11, 14; Ps. CXXXIII.


125. Mais tous ces moyens de grâce en supposent un autre qui est en eflet le moyen par excellence, c'est la Parole écrite, ou la Bible. C'est elle qui fait la principale force du baptême et de la cène, dans la formule même qu'en y emploie. C'est sur elle qu'il faut que toute prédication se fonde.
Nos prières et nos cantiques doivent s'appuyer sur ses promesses et être en harmonie avec la connaissance qu'elle nous donne de Dieu. L'Église n'a d'autorité et d'influence salutaire qu'en parlant comme elle. L'éducation chrétienne y puise tous ses succès. Les biens et les maux de la vie, les exemples bons et mauvais ne sont sanctifiés que par elle.
C'est donc, après tout, par son moyen, que le Saint-Esprit régénère (1), qu'il donne la foi (2), qu'il console (3) et qu'il sanctifie (4). Ajoutons que la Bible, divinement inspirée [4], possède une efficace propre qui ne se trouve dans aucun des autres moyens de la grâce de Dieu (5).

1) Ayant été réengendrés, non d'une semence corruptible, mais d'une semence incorruptible, par le moyen de la Parole de Dieu, qui vit et qui demeure éternellement. 1 Pier. l, 22; Jacq. l, 18; Eph. V, 26.

2) La foi vient de ce qu'en entend, et l'on entend au moyen de la Parole de Dieu. Rom. X, 17; 10-15.

3) Toutes les choses qui ont été écrites auparavant l'ont été pour notre enseignement, afin que par le moyen de la patience et de la consolation des Écritures nous possédions l'espérance. Rom. XV, 4; Ésa. XL, 4.

4) Sanctifie-les par ta vérité; ta Parole est la vérité. Jean XVII, 17; I Tim. IV, 4, 5.

5) La Parole de Dieu est vivante et efficace, et plus pénétrante qu'aucune épée à deux tranchants, pénétrant jusqu'à la division de I’âme et de l'esprit, des jointures et des moëlles, et jugeant des pensées et des intentions. Hébr. IV, 12.


126. C'est aussi grâce à la bonne Parole de notre Dieu que nous pouvons ajouter au culte public le puissant moyen d'édification que nous offre le culte particulier; soit le culte domestique dont l'Éternel a posé le fondement dans l'institution de la Pâque, qui devait se faire en famille (1); soit le culte individuel que les fidèles de tous les temps n'ont pas manqué de rendre à Dieu (2). Le culte domestique n'est pas toujours possible, parce qu'il suppose des circonstances qui, malheureusement, ne se rencontrent pas partout (3); mais le culte individuel est de tous les temps, de tous les lieux, de toutes les situations. Une Bible, qu'on lit ou qu'on se fait lire, des passages qu'on se récite à soi-même, des paroles de cantique dont on entretient son âme, de saintes méditations tournées vers Jésus-Christ sur la croix et en haut, la prière du cœur: tel est le culte individuel.

1) Ex. XII, 3, 4; Jos. XXIV, 15.

2) Gen. IV, 4; XII, 7; Ps. LV, 17 CXIX, 62; Dan. VI, 10; Néh. II, 4; Act. X, 9.

3) 1 Pier. III, 7.


127. Oui, la prière secrète et du cœur, au moyen de laquelle nous entrons dans une communication de tous les instants avec Dieu par l'intercession de notre Sauveur (1): des prières toutes simples, semblables à celles que Jésus nous a donnée pour modèle (2); des prières comme celles que le Saint-Esprit dicta aux patriarches, aux prophètes, aux apôtres et à tous les saints; des prières humbles et pourtant accompagnées d'actions de grâces; des prières ayant pour objet tous nos besoins et particulièrement ceux de nos âmes, sans oublier nos frères, ni aucun homme, ni surtout la gloire de notre Dieu; — voilà ce qui est l'essence du culte spirituel et ce que le Seigneur lui-même a établi, avec tout ce qui précède, non pas comme moyen de salut proprement dit, mais comme canal de ses bénédictions éternelles et l'instrument par lequel nous aspirons, pour ainsi dire, la vie divine de la foi (3).

1) Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Jean XVI, 23; XIV, 14; 1 Tim. II, 5.

2) Notre Père qui es dans les cieux! Que ton nom soit sanctifié; que ton royaume vienne; que la volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien; et remets-nous nos dettes, comme nous les remettons nous-mêmes à nos débiteurs; et ne nous amène pas dans la tentation, mais délivre-nous du méchant. Car c'est à toi qu'est le royaume, et la puissance et la gloire pour les siècles, Amen. Math. VI, 9-13; Jean XVII; Luc X, 21; Jean XII, 27.

3) Et vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, et priant par l'Esprit-Saint, conservez-vous dans l'amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle. Jude 20, 21; Math. XXVI, 41; 1 Tim. II, 8; Ps. XXXIV, 6; Math. VII, 7-11; Jean XIII, 13, 14; Jacq. V, 14, 15; Eph. VI, 18; 1 Jean V, 1-5; Math. V, 44.


128. Quelles ne sont donc pas les richesses de la grâce de notre Dieu en Jésus-Christ! Quel magnifique salut et quelle abondance de moyens!

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