Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

II

Misère de l’homme

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11. La révélation nous donne la connaissance de Dieu en nous racontant ses œuvres, en reproduisant ses propres paroles, et même en nous découvrant ses pensées. Elle le fait aussi par la connaissance qu'elle nous donne de nous-mêmes. Elle nous présente l'homme sous quatre aspects, ou dans quatre états différents: l'état d'innocence, l'état de chute, l'état de grâce et l'état de gloire.

À suivre cette division, on ferait un cours complet de religion chrétienne.

On peut aussi diviser le cours en trois parties: misère de l'homme naturel, délivrance des enfants de Dieu et leur reconnaissance.

Telle est par le fait, bien que sous d'autres désignations, la marche que nous allons suivre. Le terme auquel nous arriverons, c'est que tout est pour LA GLOIRE DE DIEU; ce qui formera comme la quatrième partie, ou la conclusion de notre Abrégé.


12. L'homme est assujetti dans ce monde à une foule de peines (1) qui se terminent par une affreuse catastrophe: LA MORT (2).

Il a le sentiment intime qu'après cette vie il en est une autre d'éternelle durée, et cette pensée lui cause généralement de l'effroi et non de la joie (3). Sa conscience lui dit également qu'il existe un Dieu ami des êtres sortis de sa main puissante, et pourtant la pensée de Dieu le trouble plus qu'elle ne le rassure (4).

La Sainte Écriture nous apprend que toute cette misère de l'homme naturel a sa source dans une misère plus grande encore, savoir LE PÉCHÉ. (5)

1) L'homme naît pour le tourment, comme les étincelles s'éIèvent pour voler. Job V, 7.

2) Ce qui est réservé aux hommes, c'est de mourir une fois, après quoi le jugement. Hébr. IX, 27.

3) Christ a délivré tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans l'esclavage. Hébr. II, 15; Job XVIII, 13, 14.

4) Gen. III, 8-10.

5) Ce sont vos iniquités qui ont fait séparation entre vous et votre Dieu; et ce sont vos péchés qui ont fait qu'il a caché sa face de vous. Ésa. LIX, 2; Lament. III, 39; Rom. V; 12; VI, 23.


13. Le péché, c'est la désobéissance; c'est tout ce qui est contraire à la volonté de Dieu telle qu'il l’exprime dans sa loi et dans les nombreux préceptes de sa Parole (1). On pèche quand on fait ce que Dieu défend; c'est ce qu'on appelle péchés de commission; et aussi quand on néglige de faire ce qu’il commande; ce sont les péchés d'omission.
Les pensées et les paroles sont des actes dans lesquels il y a souvent autant et plus de péchés que dans les actions proprement dites (2).
Il y a des péchés volontaires, ou faits avec connaissance et délibération (3), et des péchés d'ignorance (4); des péchés de précipitation (5), de faiblesse (6), etc.

Tous les péchés ne sont pas également odieux. Mais l'habitude même d'une petite faute est un grand péché (7).
Parmi nos péchés, ceux qui sont une occasion de chute pour nos frères, ou qui leur sont en scandale, offrent un caractère particulièrement criminel (8)
Il y a un péché contre le Saint-Esprit; ce péché seul ne saurait être pardonné (9). Tous les autres peuvent l'être; mais il faut absolument qu'ils le soient, pour ne pas attirer la condamnation sur celui qui en a commis, ne fût-ce qu'un seul (10).

1) Gen. III, 11; 17; Rom. V, 19.

2) La convoitise de la chair, et la convoitise des yeux et I’orgueil de la vie. 1 Jean II, 16; Exod. XX, 17. Les hommes rendront compte, au jour du jugement, de toute parole oiseuse qu'ils auront pu dire. Car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné. Matth. XII, 37; Exod. XX, 7, 16.


3) Il y a donc péché en celui qui sait pratiquer le bien et qui ne le pratique pas. Jacq. IV, 17; Lev. X, 1-7; Jos. VII, 11-13; 1 Sam. XV.

4) Act. XXIII, 2-5; Ps. XIX, 13.

5) Jos. III, 9-18; Math. XXVI, 51-54. -

6) 1 Sam. II, 29; Math. XXVI, 41; XXVII, 24.

7) Qui est injuste dans les moindres choses, est injuste aussi dans les grandes. Luc XVI, 10.

8) Si quelqu'un scandalise un seul de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui eût pendu au cou une meule d'âne et qu'on I’eût enfoncé au plus profond de la mer. Malheur à cet homme par qui le scandale arrive! Math. XVIII, 6, 7; I Sam. Il, 12-17; 2 Sam. XII, 14.

9) Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes; mais le blasphème contre I’Esprit ne sera point pardonné aux hommes. Math. XII, 31; XXVI, 24; 1 Jean V, 16.

10) Quiconque gardera toute la loi, et bronchera en un seul de ses commandements, est coupable de tous. Jacq. II, 10.


14. Par le péché, l'Écriture entend de plus la disposition au mal devenue pour nous comme une seconde nature (1), ce qu'elle appelle la chair, l'homme naturel ou n'ayant que I'âme, I'homme terrestre, le vieil homme, le corps du péché (2).
C'est I’homme pécheur par inclination; I’homme égoïste, sensuel, ennemi de Dieu et sourd à sa voix; c'est tout homme qui n'a pas été renouvelé par le Saint-Esprit (3).

1) Je vois dans mes membres une loi qui combat contre la loi de mon entendement et qui me rend captif de la loi du péché, laquelle est dans mes membres. Rom. VII, 23; Gen. V, 3; Ps. l, 1. 7.

2) Gen. VI, 3; I Cor. II, 14; Col. III, 5; Eph. IV, 22; Rom. VI, 6.

3) La pensée de la chair est une mort, parce que la pensée de la chair est inimitié contre Dieu; car elle ne se soumet point à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut. Rom. VIII, 7, 8; Jean III, 6.


15. En effet, la Parole de Dieu nous enseigne que tout homme est pécheur. Elle le fait par des déclarations formelles (1); puis, par l'histoire du premier homme et de sa postérité (2); ensuite, par toute une argumentation dans l'épître aux Romains (3); enfin, par la doctrine fondamentale de la justification, que nous exposerons plus tard (4).

1) Tous, et Juifs et Grecs, sont sous le péché. Rom. III, 9. Tout le monde est sous la condamnation devant Dieu. Rom. Ill. 19. Tous ont péché, et sont privés de la gloire de Dieu. Rom. III, 23; V, 12; 1 Jean I, 8, 10.

2) Gen. III. IV.

3) Rom. I, 18-32; II, 1-29; III, 1-19; 20.

4) L'homme n'est pas justifié par des œuvres de loi, mais par le moyen de la foi en Jésus-Christ. Gal. II, 16.


16. Pour confirmer cette grande et triste vérité, considérons:

1° Les lois de tous les peuples. Elles supposent évidemment l'homme porté à toute sorte de mal, et le faisant quand il le peut et qu'il l'ose;

2° Les diverses religions. Produits des remords de la conscience, elles prescrivent toutes un culte qui n'aurait point de sens, si l'homme n'est pécheur;

3° Les aveux qui échappent à tout homme malgré la bonne opinion qu'on a généralement de soi-même; le genre d'excuses qu'on allègue pour se justifier; le peu d'estime qu'on fait en général les uns des autres;

4° Enfin l'impossibilité où l'on est de nommer un seul individu, excepté Jésus-Christ, en qui l'on n'ait pas vu le péché.


17. Ce qui doit achever de convaincre sur ce point ceux surtout qui croient à la Bible, tout en montrant la gravité du mal, c'est la répugnance que l'homme naturel éprouve pour la Parole de Dieu. Cette Parole, si excellente, et dans la Loi et dans l'Évangile, est rejetée sans examen, avec passion, et on lui préfère d'absurdes superstitions, ou les doctrines désolantes du scepticisme et du matérialisme (1).

1) Les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres sont mauvaises. Jean III, 19. Parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas. Jean VIII, 46. Je suis venu au nom de mon Père et vous ne me recevez pas. Si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez. Jean V, 53.


18. Le péché ne pouvant avoir Dieu pour cause (1), il est impossible qu'il soit, en aucun cas, approuvé de lui (2). Il faut donc que le péché, qui est la violation de la loi immuable du Très Haut, soit puni (3); aussi l'Écriture nous dit-elle que la condamnation pèse sur nous à cause de cela (4), et c'est une malédiction éternelle (5).

1) Que nul, quand il est tenté, ne dise: C'est Dieu qui me tente: car Dieu ne peut être tenté par aucun mal, et il ne tente mais chacun est tenté, étant attiré et amorcé par sa propre convoitise puis, la convoitise, ayant conçu, enfante le péché, et le péché, étant consommé, enfante la mort. Jacq. I, 13-15.

2) O Éternel.... tu as les yeux trop purs pour voir le mal, et tu ne saurais prendre plaisir à voir la violence.... Hab. l, 13.

3) La solde du péché, c'est la mort. Rom. VI, 23.

4) Tout le monde est sous la condamnation devant Dieu. Rom. III, 19; V, 16, 18.

5) Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses écrites au livre de la loi pour les pratiquer. Gal. III, 10; Deut. XXVII, 16; Gen. II, 17; III, 24; Math. XXV, 46.


19. Telle est la misère profonde et universelle de l'homme (1). Ce qui met le comble à ce mal, c'est que le pécheur est absolument incapable d'expier lui-même ses péchés (2), de renouveler sa nature, de rentrer dans l'ordre (3), d'échapper à la condamnation qu'il mérite et de gagner la vie éternelle (3). Mais, comme nous le verrons en son lieu, ce que l`homme ne pouvait, Dieu l'a fait pour son peuple élu (4).

1) Le monde entier gît dans le mal. 1 Jean V, 19.

2) Que donnera l'homme en échange de son âme? Marc VIII, 37; Math. XVI, 26; Mich. VI, 6, 7.

3) Un more (un Éthiopien) changerait-il sa peau et un léopard ses taches? Pourriez-vous faire quelque bien, vous qui n'êtes appris qu'à mal faire? Jér. XIII, 23.

4) Et qui peut être sauvé? Mais Jésus dit: Quant aux hommes, impossible! Marc X, 27.

5) Les choses impossibles quant aux hommes, sont possibles quant à Dieu. Luc XVIII, 27; Math. I, 21; Rom. VIII, 7, 8, 3; Jér. XXXII, 17.

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