2. L'Écriture Sainte emploie diverses expressions pour désigner l'ensemble des vérités du salut. Vues en elles-mêmes, elles sont indifféremment appelées: la vérité et la connaissance de la vérité (1), la connaissance du salut (2), la connaissance de Dieu (3), la connaissance de Jésus-Christ (4).
Vues dans leur action sur ceux qui les reçoivent, c'est la dévotion (5), la piété (6), la foi (7), le service de Dieu (8), etc., ou, selon l'expression vulgaire, la religion. Il y a beaucoup de religion dans le monde; mais il n'y a qu'une religion digne de ce nom, à savoir celle qui nous unit à Dieu; et c'est ce qui fait la religion chrétienne (9).

3. La source de nos connaissances dans la science du salut, est la RÉVÉLATION (1).

Une révélation divine est un acte par lequel Dieu nous découvre son conseil. Révéler, c'est lever un voile. Dieu nous est voilé. Il faut qu'il se montre.

Il l'a fait; et nous avons cette révélation de Dieu dans les livres authentiques connus sous le nom d'Ancien et de Nouveau Testament, la BIBLE, c'est-à-dire le livre par excellence (2).

4. Ce livre a été écrit par L'inspiration de Dieu; c'est pour cela qu'il est appelé la PAROLE DE DIEU, les ORACLES DE DIEU (1).

La Bible elle-même se rend le témoignage qu'elle est de Dieu (2); mais nous savons que son témoignage est digne de foi. Nous le savons par la parfaite sincérité qui caractérise tous les écrivains sacrés, par la lumière surhumaine qui brille dans leurs enseignements, par les merveilles dont leur parole fut si souvent accompagnée par les prophéties sorties de leur bouche et qui s'accomplissent encore sous nos yeux mêmes, par les succès qui ont couronné leurs travaux, comme par l'opposition qu'ils ont constamment rencontrée de la part d'un monde méchant; nous le savons enfin par les effets que la Bible produit sur ceux qui reçoivent du cœur, les saintes et consolantes doctrines que Dieu nous y révèle (3).

5. Puisque la Bible est divinement inspirée, elle est pour nous (1) une source infaillible de la vérité qui sauve (2), et il ne saurait y en avoir d'autre, suffissante et certaine (3).

6. S'iI y avait quelque autre moyen d'arriver à la connaissance du salut, ce ne pourrait être que la raison, le sentiment religieux, ou la conscience, et la tradition.

7. L'histoire du genre humain prouve que la raison, ou la sagesse, ne suffit pas pour procurer une pleine connaissance de Dieu et du salut (1). La vérité divine ne peut sans doute être comprise que par des êtres intelligents, mais l'homme abandonné à sa seule intelligence ne la comprend pas (2); à plus forte raison ne saurait-il la découvrir.

8. Le rôle du sentiment religieux ou de la conscience est de beaucoup plus important. Ce sentiment nous rend aptes à recevoir de Dieu les vérités du salut. Mais, par suite du péché, le sentiment religieux a produit toutes les fausses religions, et, seul, il n'a jamais conduit à la vraie. Il ne peut donc que l'approuver quand la Bible nous la montre: encore ne l'approuve-t-il pas toujours (1).

9. Reste la tradition ou l'autorité de l'Église. Ses enseignements ont leur valeur historique. Ils nous garantissent l'intégrité et l'authenticité des livres dont la Bible se compose et, sous ce rapport, la tradition juive vaut, pour l'Ancien Testament, ce que vaut la tradition chrétienne pour les livres de la nouvelle Alliance. Mais l'Église n'ayant pas eu à sa disposition d'autres sources de connaissances religieuses que chaque fidèle, elle n'est digne de foi que si elle parle selon les oracles de Dieu dont elle est dépositaire (1).

Or, il n’y a qu'à voir de quel fardeau la tradition a surchargé la croix de Christ, pour se convaincre que son autorité ne saurait être placée à côté de celle de la Bible!
Quels seront d'ailleurs les organes de cette tradition? Les catholiques romains eux-mêmes ne sont pas d'accord là-dessus; les uns attribuant cette fonction au pape seul, d'autres aux seuls conciles, d'autres enfin aux conciles présidés par le pape.
Toutefois, il est à remarquer qu'il y a eu, dans tous les temps, un peuple fidèle qui a retenu fermement les doctrines fondamentales du salut telles qu'elles sont dans la Bible; cette tradition-là est d'un grand intérêt pour nous.

10. Mais il faut toujours en revenir à la Bible, ou à la Révélation de Dieu comme à la seule source infaillible de la vérité divine; en sorte que nous devons rectifier nos jugements et nos affections d'après la Bible, et non pas la faire parler selon nos vues et nos sympathies. Toute la science du salut consiste à savoir ce que Dieu nous a dit, ou à comprendre ce qui est écrit; toute la piété, à le croire et à le mettre en pratique, c'est-à-dire à le réaliser dans notre vie.

La vraie religion est dans la Bible et par la Bible.