Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VI

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La piété dans l'enfance exerce une influence bénie sur toute la vie. - Fautes commises dans la jeunesse. - Souffrances qu'elles occasionnent. - Caïn. - David. - Un jeune homme pieux. - Bénédiction spéciale de Dieu. - Les enfants pieux de la Bible.


 

En se donnant à Dieu dès son enfance, on s'assure un avenir béni.
L'enfant pieux s'éloigne du mal qui plus tard empoisonne la vie de celui qui s'y est livré. Le temps de la jeunesse est celui des semailles, comme le temps de l'âge mûr est celui de la moisson. Il me sera peut-être difficile, mes jeunes lecteurs, de vous faire comprendre cette vérité, qui est surtout enseignée par l'expérience personnelle. Toutefois, sentant son importance, et sachant combien elle est propre à exercer une grande influence sur le coeur de celui qui la comprend, je veux essayer de vous en convaincre.

Et d'abord, laissez-moi vous assurer qu'il est souvent nécessaire, pour être réellement heureux sur la terre, que notre vie ait été exempte de graves écarts, de grossiers péchés. Dans tous les cas, il est sûr qu'une telle vie procure un grand calme et de bien douces jouissances.
Les fautes graves dont on s'est rendu coupable sont, au contraire, de bien douloureux souvenirs. Que d'hommes qui voudraient pouvoir effacer ces points noirs qui apparaissent dans leur vie passée et la décolorent !

Supposez, par exemple, que Caïn, après son meurtre, se soit réellement converti à Dieu ; ne comprenez-vous pas facilement que le souvenir de son crime, bien que Dieu le lui eût pardonné, ait jeté un voile de tristesse sur toute sa vie ? Ce qui n'est qu'une supposition pour Caïn est un fait pour plusieurs, et pour David en particulier ; le souvenir de son meurtre était constamment présent à son esprit, et il s'écrie dans l'angoisse de la repentance : « Mon péché est continuellement devant moi. »
Il en sera ainsi, mes enfants, de tous les grossiers péchés dont vous vous rendrez coupables dans votre jeunesse ; ils porteront leur amertume jusque dans la vieillesse toute blanche ! Il est donc bien important pour vous de vous éloigner du mal dès le début de la vie, et cela vous est impossible sans le secours d'en haut, sans une vraie piété.

Les grandes fautes commises dans l'enfance nuisent encore à notre utilité future ; elles nous privent de la confiance de nos semblables, confiance sans laquelle nos efforts pour le bien sont souvent frappés d'une désespérante stérilité. C'est pour cela, sans doute, que saint Paul voulait que le ministre de l'Évangile possédât un bon témoignage de ceux du dehors. Jésus aima le jeune homme qui avait pu lui dire en vérité que dès sa jeunesse il avait observé tous les commandements. Il en aurait probablement fait un messager de la bonne nouvelle, si le jeune riche avait pu accomplir le sacrifice que son maître lui demandait.

Mais une vie morale n'est pas seulement nécessaire à ceux qui doivent être les ministres de l'Évangile, elle l'est encore aux simples fidèles qui veulent faire du bien autour d'eux. J'ai connu un jeune homme qui se convertit à l'âge de vingt ans environ ; sa jeunesse avait été légère, dissipée. Un immense changement avait eu lieu chez lui par sa conversion, et il aurait voulu se rendre utile au milieu de ses amis ; mais ses efforts furent grandement paralysés par le souvenir de ses antécédents.
Je ne dis pas que ce soit toujours le cas, encore moins suis-je disposée justifier le fait que je rapporte : je le constate uniquement comme renfermant un sérieux avertissement à l'adresse de tous ceux qui sont encore jeunes.

Il y a plus. Les hommes sont souvent appelés à faire une foule de choses dont ils se sentent incapables par le seul fait qu'ils ne s'en sont pas occupés assez tôt.
Cette négligence dans le passé les empêche maintenant de remplir tel poste que, sans cela, ils auraient pu occuper facilement.
Un jeune élève, bien doué, en pension dans un établissement où il était facile de recevoir une instruction solide et variée, négligea, par paresse et par manque de goût, deux branches d'instruction qu'il jugeait peu essentielles, et pour lesquelles, surtout, il ne sentait pas beaucoup d'attrait. Toutes les observations de ses professeurs furent inutiles à ce sujet. Or, comme notre jeune ami était l'aîné d'une famille nombreuse et peu fortunée, il devait, aussitôt que possible, prendre une position lucrative. L'occasion ne tarda pas à se présenter. Un des professeurs de l'établissement reçut une lettre lui offrant une place avantageuse pour un de ses élèves ; seulement on posait comme condition essentielle que le sous-maître pût enseigner les éléments du dessin et de la géométrie, les deux branches qui précisément avaient été négligées par le jeune homme en question. Sur tous les autres points, il convenait parfaitement, et cependant on dut répondre négativement. Je ne connais pas les conséquences matérielles que ce refus eut pour notre jeune ami, mais ce dont je suis sûr c'est que, sur le moment, il en fut profondément mortifié.

La négligence pour les choses de Dieu a des conséquences bien autrement fâcheuses que la perte d'une position avantageuse. Combien d'hommes qui sont semblables au figuier stérile, occupant inutilement la terre, et qui auraient pu, au contraire, y exercer un ministère béni, s'ils n'avaient pas refusé ou différé de répondre aux appels de Dieu !
Les dons spirituels se développent par le bon usage que nous en faisons ; ils se rouillent, au contraire, lorsqu'on les laisse enfouis ! L'enfant donc qui, de bonne heure, se consacrera au service de Dieu, se préparera tout naturellement à devenir un homme dans le monde et dans l'Église.

Ce résultat est d'autant plus certain que Dieu a promis une bénédiction spéciale à ceux qui cherchent, avant toute autre chose, son royaume et sa justice. Il s'est plu dans tous les temps à se servir de tels hommes pour accomplir sur la terre ses grands desseins de miséricorde. Il suffit de lire la Bible pour voir combien leur rôle, dans le développement du royaume de Dieu, est proéminent, je dirai même glorieux.
Lisez, mes jeunes amis, l'histoire de Joseph, de Moïse, de Samuel, de David, de Daniel, etc. ; vous serez, j'en suis sûr saisis d'étonnement en voyant tout le bien que Dieu a accompli sur la terre par le moyen de ces saints hommes dont la vie entière a été consacrée à son service. L'histoire de l'Église, depuis Jean Baptiste jusqu'à nos jours, nous fournit aussi de nombreux exemples de cette vérité.

Si donc, mes jeunes lecteurs, vous désirez avoir part à cette bénédiction spéciale ; si vous voulez devenir réellement grands devant Dieu et devant les hommes, si, surtout, vous souhaitez de vous rendre utiles sur la terre, y accomplir toute votre mission, et cela dans les meilleures conditions : Souvenez-vous de votre Créateur pendant les jours de votre jeunesse.

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