La piété rend les enfants aimables. - Tableau d'une famille sans piété. - Conduite d'enfants qui craignent l'Éternel.
Nous consacrer de bonne heure au service
de Dieu, c'est le seul moyen efficace
d'être agréable à nos
parents ; nous pouvons espérer
alors de les récompenser de tous les
sacrifices qu'ils font pour nous, et de toutes les
privations auxquelles ils se soumettent par amour
pour notre bien-être.
Certes, ce motif me paraît très
puissant, mes chers enfants, pour vous disposer
à prendre à cet égard une
prompte détermination. Un enfant qui n'est
pas pieux n'est jamais réellement
aimable ; or, un enfant
qui
n'est pas aimable fait, plus ou moins, souffrir
ceux qui l'entourent : sa
désobéissance, sa fierté, son
ingratitude sont, pour ceux qui l'aiment, une
source de tourments et d'angoisses ; ses
mensonges, son égoïsme, sa paresse,
troublent souvent la paix de la famille.
Supposez une famille ainsi composée. Voyez
comment en général se passent les
journées. Un des jeunes garçons
arrive de mauvaise humeur ; il n'a pas su ses
leçons et le maître l'a puni
sévèrement. La soeur, à son
tour, porte plainte contre une de ses amies avec
laquelle elle s'est querellée. Le
père n'a pas de meilleures nouvelles
à donner sur son fils
aîné : il a manqué de
respect à son pasteur. Enfin, la mère
est profondément affligée, car les
deux enfants qu'elle a gardés
à la maison se sont
taquinés toute la matinée,
après s'être réciproquement
accusés de mensonges et de tromperies.
Quel triste intérieur ! Quel morne
silence va régner pendant le repas !
À la rigueur, ces enfants devraient
être enfermés ; mais cela
arriverait si souvent, que les parents ont
renoncé à cette mesure qui paraissait
d'ailleurs tout à fait inefficace.
Ils s'accusent souvent, ces pauvres parents, de ne
pas avoir employé les meilleurs moyens pour
corriger leurs enfants, et ils attendent, avec une
impatience dont leurs corps et leurs âmes
souffrent, ce moment béni où Dieu
touchera et changera ses coeurs endurcis et
rebelles.
En vérité, de tels parents ne jouissent pas de leurs
enfants ; ils
n'ont même de repos, disent-ils, que
lorsqu'ils en sont séparés ; leur éducation
est une
croix pour eux, une tâche bien ingrate.
Mes jeunes lecteurs pensent peut-être que mon
tableau est un peu chargé, qu'il ne se
trouve pas beaucoup de familles aussi mal
partagées. Je le voudrais de tout mon
coeur ; mais je crains qu'au contraire ma
description ne soit, pour un grand nombre,
au-dessous de la réalité.
Dans tous les cas, l'important, pour chacun de
vous, mes jeunes amis, c'est de savoir si vous
n'êtes pas, vous-mêmes, du nombre de
ces enfants qui font souffrir leurs parents par
leur conduite peu convenable. S'il en est ainsi,
hâtez-vous de donner votre coeur à
Dieu, car, je vous le répète, c'est
l'unique moyen de devenir réellement
aimable.
Voici maintenant un tableau opposé à
celui que vous venez de lire.
Il s'agit d'une famille pieuse ; les enfants
en général s'y conduisent bien ;
ils ne sont pas des anges, loin de là, mais
ils désirent imiter Jésus qu'ils
aiment réellement. Ils obéissent
à leurs parents et sont aimables les uns
envers les autres ; les querelles n'existent
pas parmi eux. Leurs tâches pour
l'école sont toujours, sinon très
bien faites, au moins certainement finies. Aussi,
quand ils en reviennent, ils sont tous
contents ; la fille aînée prend
immédiatement sa petite soeur dont elle
débarrasse sa bonne mère, tandis que
les deux fils vont à la rencontre de leur
père ; tous ensemble prennent
joyeusement leur repas ; puis, après la
lecture d'un chapitre et la prière, chacun
des enfants se met au travail et prépare ses
leçons pour le lendemain.
Si les tâches sont finies
avant l'heure fixée pour le coucher, le
temps est employé d'une manière utile
et agréable : on chante des cantiques,
on regarde des gravures, on lit le petit journal
des enfants, ou bien on écoute une histoire
racontée par le père ou la
mère. Quand le moment arrive, les enfants
embrassent leurs parents et vont chercher le repos
dont leurs corps ont besoin. Quelquefois, dans la
nuit, l'éclair sillonne la nue, le tonnerre
gronde, mais ils ne sont pas effrayés ;
n'ont-ils pas entendu la prière du
père ? Dieu ne garde-t-il pas ceux qui
se confient en lui !
- Quelle heureuse famille ! direz-vous sans
doute avec moi. Mais tous les jours se passent-ils
aussi bien ?
- Non, pas précisément ; je vous
l'ai déjà dit : ces enfants ne
sont pas parfaits ; ils se rendent coupables
de bien des fautes ; mais
comme ils craignent Dieu et désirent plaire
à leurs parents, quand il leur arrive
d'avoir fait quelque chose de mal, ils s'en
humilient profondément, en demandent pardon
et s'efforcent de se corriger de leurs
défauts. N'est-ce pas tout ce qu'on peut
exiger d'eux ?
Vous penserez peut-être aussi que des
familles semblables sont rares. Oui, mes enfants,
très rares en vérité ;
mais ne pourrait-on pas en multiplier le
nombre ? Chacun de vous ne devrait-il pas
s'efforcer de rendre telle celle dont il fait
partie ? Essayez ; le secours de Dieu ne
vous fera pas défaut pour réaliser un
tel dessein. Oh ! puissiez-vous bientôt
faire tous l'expérience du bonheur qu'il y a
à servir Dieu dès son enfance et avec
sa famille !
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