Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

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La piété rend les enfants aimables. - Tableau d'une famille sans piété. - Conduite d'enfants qui craignent l'Éternel.


 

Nous consacrer de bonne heure au service de Dieu, c'est le seul moyen efficace d'être agréable à nos parents ; nous pouvons espérer alors de les récompenser de tous les sacrifices qu'ils font pour nous, et de toutes les privations auxquelles ils se soumettent par amour pour notre bien-être.

Certes, ce motif me paraît très puissant, mes chers enfants, pour vous disposer à prendre à cet égard une prompte détermination. Un enfant qui n'est pas pieux n'est jamais réellement aimable ; or, un enfant qui n'est pas aimable fait, plus ou moins, souffrir ceux qui l'entourent : sa désobéissance, sa fierté, son ingratitude sont, pour ceux qui l'aiment, une source de tourments et d'angoisses ; ses mensonges, son égoïsme, sa paresse, troublent souvent la paix de la famille.

Supposez une famille ainsi composée. Voyez comment en général se passent les journées. Un des jeunes garçons arrive de mauvaise humeur ; il n'a pas su ses leçons et le maître l'a puni sévèrement. La soeur, à son tour, porte plainte contre une de ses amies avec laquelle elle s'est querellée. Le père n'a pas de meilleures nouvelles à donner sur son fils aîné : il a manqué de respect à son pasteur. Enfin, la mère est profondément affligée, car les deux enfants qu'elle a gardés à la maison se sont taquinés toute la matinée, après s'être réciproquement accusés de mensonges et de tromperies.
Quel triste intérieur ! Quel morne silence va régner pendant le repas ! À la rigueur, ces enfants devraient être enfermés ; mais cela arriverait si souvent, que les parents ont renoncé à cette mesure qui paraissait d'ailleurs tout à fait inefficace.
Ils s'accusent souvent, ces pauvres parents, de ne pas avoir employé les meilleurs moyens pour corriger leurs enfants, et ils attendent, avec une impatience dont leurs corps et leurs âmes souffrent, ce moment béni où Dieu touchera et changera ses coeurs endurcis et rebelles.

En vérité, de tels parents ne jouissent pas de leurs enfants ; ils n'ont même de repos, disent-ils, que lorsqu'ils en sont séparés ; leur éducation est une croix pour eux, une tâche bien ingrate.

Mes jeunes lecteurs pensent peut-être que mon tableau est un peu chargé, qu'il ne se trouve pas beaucoup de familles aussi mal partagées. Je le voudrais de tout mon coeur ; mais je crains qu'au contraire ma description ne soit, pour un grand nombre, au-dessous de la réalité.
Dans tous les cas, l'important, pour chacun de vous, mes jeunes amis, c'est de savoir si vous n'êtes pas, vous-mêmes, du nombre de ces enfants qui font souffrir leurs parents par leur conduite peu convenable. S'il en est ainsi, hâtez-vous de donner votre coeur à Dieu, car, je vous le répète, c'est l'unique moyen de devenir réellement aimable.

Voici maintenant un tableau opposé à celui que vous venez de lire.
Il s'agit d'une famille pieuse ; les enfants en général s'y conduisent bien ; ils ne sont pas des anges, loin de là, mais ils désirent imiter Jésus qu'ils aiment réellement. Ils obéissent à leurs parents et sont aimables les uns envers les autres ; les querelles n'existent pas parmi eux. Leurs tâches pour l'école sont toujours, sinon très bien faites, au moins certainement finies. Aussi, quand ils en reviennent, ils sont tous contents ; la fille aînée prend immédiatement sa petite soeur dont elle débarrasse sa bonne mère, tandis que les deux fils vont à la rencontre de leur père ; tous ensemble prennent joyeusement leur repas ; puis, après la lecture d'un chapitre et la prière, chacun des enfants se met au travail et prépare ses leçons pour le lendemain.
Si les tâches sont finies avant l'heure fixée pour le coucher, le temps est employé d'une manière utile et agréable : on chante des cantiques, on regarde des gravures, on lit le petit journal des enfants, ou bien on écoute une histoire racontée par le père ou la mère. Quand le moment arrive, les enfants embrassent leurs parents et vont chercher le repos dont leurs corps ont besoin. Quelquefois, dans la nuit, l'éclair sillonne la nue, le tonnerre gronde, mais ils ne sont pas effrayés ; n'ont-ils pas entendu la prière du père ? Dieu ne garde-t-il pas ceux qui se confient en lui !

- Quelle heureuse famille ! direz-vous sans doute avec moi. Mais tous les jours se passent-ils aussi bien ?
- Non, pas précisément ; je vous l'ai déjà dit : ces enfants ne sont pas parfaits ; ils se rendent coupables de bien des fautes ; mais comme ils craignent Dieu et désirent plaire à leurs parents, quand il leur arrive d'avoir fait quelque chose de mal, ils s'en humilient profondément, en demandent pardon et s'efforcent de se corriger de leurs défauts. N'est-ce pas tout ce qu'on peut exiger d'eux ?

Vous penserez peut-être aussi que des familles semblables sont rares. Oui, mes enfants, très rares en vérité ; mais ne pourrait-on pas en multiplier le nombre ? Chacun de vous ne devrait-il pas s'efforcer de rendre telle celle dont il fait partie ? Essayez ; le secours de Dieu ne vous fera pas défaut pour réaliser un tel dessein. Oh ! puissiez-vous bientôt faire tous l'expérience du bonheur qu'il y a à servir Dieu dès son enfance et avec sa famille !

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