Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

IV

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L'enfance est favorable à la piété. - Les enfants qui ont de bonnes habitudes. - L'ivrogne qui ne peut plus se corriger. - Un enfant idiot. - Le véritable ami des enfants.


 

 Un autre motif qui doit vous porter à servir Dieu dès votre enfance, c'est que cela est beaucoup plus facile alors, que plus tard. C'est ce temps-là qui est le temps favorable, et plus tard il arrive un moment dans lequel, d'après la Parole de Dieu, on est disposé à dire : Je n'y prends point de plaisir.

Vous savez tous qu'il nous est plus facile de faire le mal que le bien ; notre coeur est naturellement porté vers les choses que Dieu nous défend, et il faut que nous fassions des efforts continuels pour accomplir sa volonté.
La voie du bien est une montée que nous gravissons difficilement ; la voie du mal est une descente où sans efforts nous pouvons faire beaucoup de chemin en peu de temps.
Cette facilité à faire le mal est encore augmentée par l'habitude que nous en prenons ; ainsi, on ment plus aisément la seconde fois que la première. La première fois, on a rougi, la seconde un peu moins, et toujours moins ; tellement que si l'on ne s'est pas arrêté dans cette voie, on en est venu à commettre le mensonge sans presque s'en apercevoir. Il en est ainsi de tous les autres vices dont nous nous rendons coupables.

Si donc nous attendons plusieurs années pour nous corriger, nous trouverons que la tâche est devenue beaucoup plus difficile. Vous avez déjà fait vous-mêmes cette triste expérience, n'est-ce pas, mes jeunes lecteurs ?

Par la même raison, si, au début de la vie, nous prenons l'habitude de faire ce qui est bien, le bien nous deviendra tous les jours plus facile. J'ai connu un jeune garçon qui avait beaucoup de peine à se lever de bonne heure ; mais, comme ses parents persévérèrent à l'obliger de le faire très régulièrement, il en prit tellement l'habitude que, plus tard, devenu homme, ce devoir n'a plus été une peine pour lui, mais, au contraire, une vraie jouissance.
Je connais aussi un petit enfant auquel on avait donné l'excellente habitude de ne jamais déchirer le papier ; cela lui était devenu si naturel que bien qu'il eût, depuis l'âge de dix-huit mois, toujours des livres entre les mains, il n'en a jamais déchiré un seul feuillet ! Il peut en être ainsi de tous les devoirs que Dieu nous impose sur cette terre ; ils nous deviennent faciles par l'habitude.

Le service de Dieu exige que nous détachions nos coeurs des plaisirs, des honneurs et des richesses de la terre. Un vrai disciple du Sauveur doit pouvoir renoncer à tout pour suivre Jésus. Or, les mauvais penchants de l'homme sont semblables aux racines de l'arbre ; chaque jour elles pénètrent davantage dans le sol et il devient plus difficile de les arracher. À votre âge, mes enfants, le renoncement coûte beaucoup moins de souffrance et est infiniment plus aisé. Croyez-en le témoignage de ceux qui en ont fait l'expérience.

Quelques faits vous rendront peut-être ma pensée plus saisissante. Il y a, dans votre beau pays, un grand nombre d'hommes qui malheureusement s'adonnent au vin jusqu'à se rendre malades. L'un d'entre eux a assuré qu'au commencement il sentait qu'il aurait pu se corriger assez facilement de ce défaut ; il se passait des semaines entières sans qu'il succombât à la tentation. Mais, n'ayant pas profité des avertissements qu'on lui donnait, il est devenu maintenant l'esclave de cette horrible passion, au point qu'il ne peut plus, dit-il, se maîtriser.
Toutes les fois qu'il passe devant une pinte, il se sent irrésistiblement poussé à y entrer, et alors il y reste jusqu'à ce qu'il soit dans un état déshonorant pour lui et pour sa famille. Il sent qu'il fait mal ; il pleure même quand on lui parle de son vice ; il voit bien qu'il ruine sa famille, qu'il s'avance à grands pas vers le tombeau, qu'il court vers la perdition éternelle... Et cependant, il ne se corrige pas. Il dit qu'il ne le peut plus.
Sans doute, il se trompe ; s'il demandait à Dieu son secours, il recevrait la force de rompre ces chaînes, quelque fortes qu'elles soient. Mais il ne le croit pas, et il ne fait aucun effort. Quelle triste position !

Mes jeunes lecteurs, que ce fait vous instruise et vous inspire une crainte salutaire. N'oubliez pas qu'il est très probable que vous garderez toute votre vie les défauts et les vices dont vous n'aurez pas voulu vous corriger dans votre enfance.

Que penseriez-vous encore d'un pauvre idiot qui irait à la forêt chercher du bois pour sa bonne mère ? Il ramasse les bûches qu'il trouve, les met sur sa corde et en fait un petit fagot ; il va le mettre sur sa tête ; mais il ne peut y réussir : son fardeau est trop lourd pour lui. Que va-t-il faire ? Il desserre la corde et... vous croyez qu'il va en ôter quelques bûches ?... pas du tout : il en cherche au contraire quelques autres qu'il place sur celles qu'il avait déjà entassées. De nouveau, il serre la corde, et se met en mesure de charger son fardeau.
Mais, vous le comprenez très bien, c'est peine inutile ; car le faix est plus lourd que la première fois, et il a moins de force maintenant. Notre jeune garçon se met à pleurer ; il va essayer de nouveau, et, au lieu de faire ce que vous lui auriez tous conseillé, il augmente encore un fardeau qui était déjà trop lourd. Aussi, il se désespère... Vous riez de sa stupidité. Vous auriez agi tout différemment, c'est sûr...
Patience, mes chers enfants, car en condamnant ce pauvre garçon, vous vous condamnez vous-mêmes. En effet, ne vous rendez-vous pas coupables de la même faute, toutes les fois que vous renvoyez à plus tard une chose qui pourrait être faite maintenant plus facilement que jamais ?

Notre pauvre idiot aurait eu besoin, pour être tiré de son grand embarras, qu'un ami fût venu à son secours, et se fût chargé de son trop lourd fardeau.

Chers enfants, il y a pour vous un ami qui veille continuellement sur tout ce qui vous concerne ; il voit les efforts que vous faites, soit pour effacer vos fautes passées, soit pour vous mieux conduire à l'avenir ; il sait que cette double tâche est au-dessus de vos forces ; aussi vient-il vous offrir son secours dévoué et efficace.
Acceptez le secours de cet ami céleste. Lui seul peut vous pardonner vos péchés et peut vous donner un coeur nouveau, capable d'aimer et d'accomplir sa sainte volonté. Vous connaissez son nom : c'est Jésus, le véritable ami des enfants, le sauveur de tous ceux qui vont à lui avec repentance et foi !

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