Servir Dieu est le seul moyen d'être heureux. - La plupart des enfants ne le sont pas. - Histoire d'un petit garçon. - Le poisson hors de l'eau. - L'oiseau dans la cage. - La plante sans lumière. - Les enfants dans l'eau. - Application.
Servir Dieu dès son enfance n'est pas
seulement notre premier devoir, mais encore c'est le seul moyen
d'être heureux sur la
terre.
J'entends souvent dire que même les enfants
ne sont pas toujours contents de leur position. Que
leur manque-t-il cependant ? Ils sont jeunes
et ordinairement bien portants ; ils ont peu
de soucis pour les choses d'ici-bas ; leurs
parents leur fournissent tout ce qui leur est
nécessaire, les entourent d'une vive
affection, et leur procurent mille
occasions de se
récréer, etc.
Malgré tous ces avantages, la plupart ne
sont pas heureux et manifestent leur
mécontentement par des bouderies, des larmes
et même des accès de colère
quand quelque chose les contrarie trop fort. Dans
ces moments, il semble qu'il n'y a jamais eu de
plaisir pour eux. Ils s'impatientent, se
dépitent, regrettent une foule de choses
qu'ils n'ont pas et ne peuvent avoir, et sans
lesquelles, à les entendre, il est cependant
impossible qu'ils soient réellement
contents.
J'ai connu un jeune garçon qui, à mon
avis, avait tout ce qui était
nécessaire pour le rendre pleinement
satisfait de sa position : de bons parents qui
l'entouraient des soins les plus tendres ; une
jolie chambre dans laquelle il pouvait très
tranquillement préparer
ses devoirs de chaque jour ; des livres
intéressants à lire quand ses
tâches étaient finies ; un bon
choix d'amis qui venaient, de temps en
temps, partager et égayer ses jeux, etc.
Cependant, il arrivait rarement que cet enfant
passât un jour, un seul jour, durant
lequel il fût réellement heureux.
Une fois, c'était la bonne qui avait
raconté à ses parents une des
sottises qu'il avait faites ; une autre fois,
son instituteur lui avait donné ses devoirs
à refaire ; dans une autre occasion, il
avait été vivement contrarié
parce que le temps pluvieux lui avait fait manquer
une promenade dont il s'était promis
beaucoup de plaisir, etc...
Ces détails ne vous surprennent pas, mes
jeunes lecteurs ; n'y en a-t-il pas un grand
nombre parmi vous qui ressemblent
beaucoup à ce jeune
ami ?
Je vous le demande, pourquoi en est-il ainsi ?
Y avez-vous pensé quelquefois
sérieusement ? Ne serait-ce pas surtout
parce que vous avez oublié votre
Créateur et ne le servez pas
réellement ? Or il est certain qu'il
est impossible que nous soyons heureux sur la
terre, aussi longtemps que nous n'aimerons pas
Celui qui nous y a placés.
N'avez-vous jamais vu un poisson qu'on avait mis
hors de l'eau ? Était-il heureux, bien
qu'on ne lui fit aucun mal et qu'on l'eût
placé sur l'herbe fraîche ? Non,
sans doute. Bien plus, si on l'avait gardé
ainsi quelque temps, il serait mort
infailliblement ; tandis qu'au contraire, si
on l'a remis dans l'eau, il a été de
nouveau joyeux et plein de vie. Il est facile d'en
comprendre la raison :
les
poissons ont été créés
pour vivre dans l'eau et non sur la terre. Il en
serait presque de même d'un oiseau qu'on
voudrait priver de sa liberté.
Je me souviens que lorsque j'étais enfant
j'avais essayé d'apprivoiser un moineau. Je
le mis dans une cage et lui donnai de la nourriture
bien au delà de ce dont il avait
besoin ; mais, à ma grande surprise, il
ne voulut ni manger, ni boire ; il sautait
continuellement à droite, à gauche,
en haut, et se meurtrissait en essayant de
s'échapper. J'étais bien
fâché de voir mon petit favori aussi
peu raisonnable, et je ne doutais nullement qu'il
ne le devînt plus tard. Hélas !
quels ne furent pas mon étonnement et ma
douleur en trouvant, le lendemain matin, mon pauvre
captif mort dans sa jolie prison, en
présence d'une nourriture
abondante ! Je ne savais pas alors que les
oiseaux ayant été créés
pour vivre en pleine liberté, se trouvent
malheureux et meurent souvent quand on les en prive
et qu'on les retient dans une prison, quelque belle
qu'elle soit d'ailleurs.
Une plante aussi qui croît et se
développe merveilleusement au soleil et au
grand air dépérira
inévitablement, si on la soustrait à
cette influence bienfaisante, en la plaçant
dans un lieu obscur. La raison en est bien
simple : la plante n'a pas été
créée pour être mise dans
l'obscurité et privée du grand
air.
Nous-mêmes, nous avons fait souvent
l'expérience de la nécessité
qu'il y a pour nous de nous soumettre aux lois que
Dieu a établies. Vous avez tous, mes
enfants, éprouvé une grande
jouissance à vous baigner
en été. Avez-vous jamais
essayé de mettre la tête sous
l'eau ? Qu'avez-vous senti dans ce
moment ? C'est que vous ne pouviez pas rester
longtemps dans cette position quelques minutes tout
au plus. D'où vient cela que, tandis que les
poissons ne vivent avec plaisir que dans l'eau,
nous, au contraire, nous ne pouvons le faire ?
Tout simplement parce que Dieu ne nous a pas
créés pour vivre dans l'eau, mais sur
la terre ; si nous essayions de nous
soustraire à cette obligation, nous
payerions sûrement de notre vie notre folle
témérité.
Vous comprenez, mes jeunes lecteurs, pourquoi je
vous ai rappelé ces exemples. Toutes choses
ont été créées dans un
but bien déterminé, et lorsqu'on veut
les en détourner, il y a
nécessairement souffrance,
dépérissement... il y a mort !
Dieu a aussi créé l'homme dans un but
bien précis, savoir, celui d'être
servi, aimé et glorifié par lui.
Quand l'homme ne répond pas au dessein de
son Créateur, il doit souffrir, il est
malheureux : II n'y a point de paix pour le
méchant, a dit l'Éternel. Par la
même raison, un enfant qui ne fait pas ce que
Dieu lui commande, qui ne se souvient pas de
lui, ne peut pas être content et heureux.
Ne l'oubliez pas, chers lecteurs.
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