Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

III

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Servir Dieu est le seul moyen d'être heureux. - La plupart des enfants ne le sont pas. - Histoire d'un petit garçon. - Le poisson hors de l'eau. - L'oiseau dans la cage. - La plante sans lumière. - Les enfants dans l'eau. - Application.


 

Servir Dieu dès son enfance n'est pas seulement notre premier devoir, mais encore c'est le seul moyen d'être heureux sur la terre.

J'entends souvent dire que même les enfants ne sont pas toujours contents de leur position. Que leur manque-t-il cependant ? Ils sont jeunes et ordinairement bien portants ; ils ont peu de soucis pour les choses d'ici-bas ; leurs parents leur fournissent tout ce qui leur est nécessaire, les entourent d'une vive affection, et leur procurent mille occasions de se récréer, etc.
Malgré tous ces avantages, la plupart ne sont pas heureux et manifestent leur mécontentement par des bouderies, des larmes et même des accès de colère quand quelque chose les contrarie trop fort. Dans ces moments, il semble qu'il n'y a jamais eu de plaisir pour eux. Ils s'impatientent, se dépitent, regrettent une foule de choses qu'ils n'ont pas et ne peuvent avoir, et sans lesquelles, à les entendre, il est cependant impossible qu'ils soient réellement contents.

J'ai connu un jeune garçon qui, à mon avis, avait tout ce qui était nécessaire pour le rendre pleinement satisfait de sa position : de bons parents qui l'entouraient des soins les plus tendres ; une jolie chambre dans laquelle il pouvait très tranquillement préparer ses devoirs de chaque jour ; des livres intéressants à lire quand ses tâches étaient finies ; un bon choix d'amis qui venaient, de temps en temps, partager et égayer ses jeux, etc. Cependant, il arrivait rarement que cet enfant passât un jour, un seul jour, durant lequel il fût réellement heureux.
Une fois, c'était la bonne qui avait raconté à ses parents une des sottises qu'il avait faites ; une autre fois, son instituteur lui avait donné ses devoirs à refaire ; dans une autre occasion, il avait été vivement contrarié parce que le temps pluvieux lui avait fait manquer une promenade dont il s'était promis beaucoup de plaisir, etc...
Ces détails ne vous surprennent pas, mes jeunes lecteurs ; n'y en a-t-il pas un grand nombre parmi vous qui ressemblent beaucoup à ce jeune ami ?
Je vous le demande, pourquoi en est-il ainsi ? Y avez-vous pensé quelquefois sérieusement ? Ne serait-ce pas surtout parce que vous avez oublié votre Créateur et ne le servez pas réellement ? Or il est certain qu'il est impossible que nous soyons heureux sur la terre, aussi longtemps que nous n'aimerons pas Celui qui nous y a placés.

N'avez-vous jamais vu un poisson qu'on avait mis hors de l'eau ? Était-il heureux, bien qu'on ne lui fit aucun mal et qu'on l'eût placé sur l'herbe fraîche ? Non, sans doute. Bien plus, si on l'avait gardé ainsi quelque temps, il serait mort infailliblement ; tandis qu'au contraire, si on l'a remis dans l'eau, il a été de nouveau joyeux et plein de vie. Il est facile d'en comprendre la raison : les poissons ont été créés pour vivre dans l'eau et non sur la terre. Il en serait presque de même d'un oiseau qu'on voudrait priver de sa liberté.
Je me souviens que lorsque j'étais enfant j'avais essayé d'apprivoiser un moineau. Je le mis dans une cage et lui donnai de la nourriture bien au delà de ce dont il avait besoin ; mais, à ma grande surprise, il ne voulut ni manger, ni boire ; il sautait continuellement à droite, à gauche, en haut, et se meurtrissait en essayant de s'échapper. J'étais bien fâché de voir mon petit favori aussi peu raisonnable, et je ne doutais nullement qu'il ne le devînt plus tard. Hélas ! quels ne furent pas mon étonnement et ma douleur en trouvant, le lendemain matin, mon pauvre captif mort dans sa jolie prison, en présence d'une nourriture abondante ! Je ne savais pas alors que les oiseaux ayant été créés pour vivre en pleine liberté, se trouvent malheureux et meurent souvent quand on les en prive et qu'on les retient dans une prison, quelque belle qu'elle soit d'ailleurs.

Une plante aussi qui croît et se développe merveilleusement au soleil et au grand air dépérira inévitablement, si on la soustrait à cette influence bienfaisante, en la plaçant dans un lieu obscur. La raison en est bien simple : la plante n'a pas été créée pour être mise dans l'obscurité et privée du grand air.

Nous-mêmes, nous avons fait souvent l'expérience de la nécessité qu'il y a pour nous de nous soumettre aux lois que Dieu a établies. Vous avez tous, mes enfants, éprouvé une grande jouissance à vous baigner en été. Avez-vous jamais essayé de mettre la tête sous l'eau ? Qu'avez-vous senti dans ce moment ? C'est que vous ne pouviez pas rester longtemps dans cette position quelques minutes tout au plus. D'où vient cela que, tandis que les poissons ne vivent avec plaisir que dans l'eau, nous, au contraire, nous ne pouvons le faire ? Tout simplement parce que Dieu ne nous a pas créés pour vivre dans l'eau, mais sur la terre ; si nous essayions de nous soustraire à cette obligation, nous payerions sûrement de notre vie notre folle témérité.

Vous comprenez, mes jeunes lecteurs, pourquoi je vous ai rappelé ces exemples. Toutes choses ont été créées dans un but bien déterminé, et lorsqu'on veut les en détourner, il y a nécessairement souffrance, dépérissement... il y a mort ! Dieu a aussi créé l'homme dans un but bien précis, savoir, celui d'être servi, aimé et glorifié par lui. Quand l'homme ne répond pas au dessein de son Créateur, il doit souffrir, il est malheureux : II n'y a point de paix pour le méchant, a dit l'Éternel. Par la même raison, un enfant qui ne fait pas ce que Dieu lui commande, qui ne se souvient pas de lui, ne peut pas être content et heureux. Ne l'oubliez pas, chers lecteurs.

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