Servir Dieu est notre premier devoir. - L'élève paresseux. - Le fils ingrat. - Le soldat indigne. - Application.
Un des premiers motifs qui doivent
nous
disposer, à servir Dieu dès notre
enfance se trouve dans le fait
que nous lui appartenons
complètement. C'est à Dieu que
nous devons la vie ; c'est lui qui nous la
conserve par le moyen d'une sage et
miséricordieuse Providence.
C'est Dieu encore qui nous a donné son fils
Jésus, afin de nous racheter de tous nos
péchés ; c'est de lui, en un
mot, que nous dépendons entièrement,
soit pour les choses que nous possédons
déjà, soit pour celles dont nous
aurons besoin plus tard.
N'est-il donc pas raisonnable et naturel que nous
lui consacrions notre vie tout
entière ? Je sais qu'il y a beaucoup
d'enfants qui sont disposés à servir
un jour l'Éternel ; ils ne voudraient
pas, pour tout au monde, être du nombre de
ceux qui, ayant sur la terre oublié leur
Sauveur, seront séparés de lui
pendant toute l'éternité. Mais, par
plusieurs raisons dont ils ne se
rendent pas toujours bien compte ou qu'ils n'osent
pas trop s'avouer, ils renvoient à plus tard
de s'occuper sérieusement du salut de leur
âme.
Je voudrais leur montrer combien il est mal d'agir
ainsi, et, pour cela, je vais faire usage de
quelques simples suppositions.
On appellerait, et avec raison, paresseux l'élève qui
suivrait une
école sans vouloir faire les tâches,
et qui aurait l'habitude de renvoyer toute
étude jusqu'à la fin de
l'année scolaire. Non seulement, en agissant
ainsi, il courrait le risque de ne savoir jamais
grand'chose, mais encore il mécontenterait
ses maîtres, quels que fussent d'ailleurs sa
régularité et le respect apparent
dont il les honorerait. Ils ne seraient pas non
plus satisfaits de leur
élève, quand
celui-ci leur promettrait de faire mieux dans
quelques années ; un
élève studieux et qui aime
réellement ses professeurs ne doit-il pas
chaque jour faire tous ses efforts pour accomplir
les devoirs qu'ils lui imposent ?
On qualifierait d'ingrat l'enfant qui,
recevant les bontés et les tendres caresses
de ses parents, se contenterait de prendre, dans
son coeur, la résolution de leur
obéir plus tard, et se conduirait,
dans le moment même, sans tenir le moindre
compte de leur volonté. On sait très
bien que sa position dépendante lui fait un
devoir sacré d'être un fils soumis et
respectueux. Une simple promesse, quelque
sincère qu'elle soit, ne peut satisfaire ses
parents ; ils savent trop bien que celui qui
se conduit ainsi ne sera
probablement jamais un enfant
docile, vu qu'il n'y a pas plus de raison de
l'être plus tard qu'à
présent.
Enfin, on traiterait de poltron, de lâche, le soldat
qui se bornerait
à faire certains services de sa vocation, et
se soustrairait adroitement à ses
engagements lorsqu'ils l'appelleraient devant
l'ennemi et le forceraient à défendre
sa patrie au péril de sa propre vie ;
il ne serait pas justifié de sa conduite en
alléguant sa jeunesse, son
inexpérience et son désir de mieux
faire quand il sera plus aguerri. On ne
comprendrait pas même de telles excuses, car
un soldat fidèle se doit à sa patrie
tout le temps qu'on lui fait l'honneur de lui en
confier la défense. Qu'arriverait-il, si
telles n'étaient pas les dispositions de
tout soldat ? La défense de la patrie
serait impossible. Aussi
exige-t-on une fidélité absolue et de
tous les temps, et punit-on
sévèrement ceux qui se rendent
indignes de cette confiance.
Mes jeunes lecteurs comprennent tous la
portée des suppositions que je viens de leur
soumettre. Ils ne voudraient pas, à aucun
prix, jouer le rôle d'un paresseux, ni d'un
ingrat, et encore moins peut-être celui d'un
poltron ou d'un lâche.
Cependant, que sommes-nous envers Dieu, lorsque,
pour une raison quelconque, nous différons
de nous consacrer, sans réserve, à
son glorieux service ? Ne nous rendons-nous
pas coupables de ces fautes qui nous feraient
rougir de honte dans nos rapports avec les
hommes ? Ou bien supposons-nous,
peut-être, que nos obligations envers Dieu
sont moins sacrées et moins
importantes ? Qui oserait le dire ?
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